JOSUÉ, IV, 1-9.

Les pierres de mémorial.

 

Il est bon de garder le souvenir des délivrances passées, des grâces obtenues, des secours reçus au moment du besoin; il est bon pour nous, chrétiens, de placer dans notre coeur des pierres de mémorial semblables à celles dont la Bible nous parle souvent, et qu'après le passage du Jourdain, en particulier, les Israélites érigèrent sur l'ordre du Seigneur. Ces pierres renferment plus qu'un doux et encourageant souvenir; elles sont une prédication constante, un pressant appel à la reconnaissance et à la foi.

Quand, en repassant sa vie écoulée avec ses difficultés, ses épreuves, ses tentations, on y retrouve successivement l'autel d'Ararat (1), qui rappelle le moment où l'on s'est réfugié vers Jésus pour trouver en lui, comme jadis Noé dans l'arche, le salut, la vie et la paix; l'autel de Jéhovah-Jireh (2), qu'au sortir d'une tentation redoutable on a élevé en s'écriant comme Abraham : « l'Eternel y pourvoira;,, l'autel de Béthel (3), qui parle de doux moments passés dans la communion du Seigneur; l'autel de Jéhovah-Nisci (4), «l'Éternel mon étendard,» souvenir de quelque victoire remportée dans la force de Dieu; l'autel de JéhovahSalem, «l'Éternel de paix (5) » retraçant tant d'occasions dans lesquelles le Seigneur a daigné s'accommoder à notre faiblesse pour la confondre et fortifier notre faible foi; - comment ne pas en élever un autre en s'écriant avec reconnaissance: « Ebenhézer! jusqu'ici l'Éternel nous a secourus (6) »?

Comment ne pas dire à nos frères: Bâtissons un autel à Hed, pour qu'il reste «entre nous comme témoin » que pour les uns comme pour les autres «I'Éternel est Dieu (7) »? Pourrons-nous alors ne pas reprendre notre marche, plus forts, plus confiants, plus assurés que « ni mort ni vie, ni choses basses ni chosesélevées, ni choses présentes ni choses à venir, » ni Mara ni Élim, ni mer Rouge, ni vallée de Baca, ne nous pourront séparer de l'amour, de la pitié, du secours de notre Dieu? Mais les souvenirs utiles à garder ne sont pas seulement les doux souvenirs; le monument qu'il nous faut élever « à la louange de la gloire de la grâce» de notre Dieu, ne portera pas seulement pour inscription un chant de triomphe; la Bible nous parle encore de tristes monceaux de pierres, et nous devons., hélas ! en trouver de semblables dans notre vie passée.

Un de ces monceaux fut élevé sur Hacan (8): ne savons-nous pas aussi ce qu'il en coûte de prendre et de cacher soigneusement un interdit dans son coeur? Un autre 'recouvre les restes de la ville d'Haï (9); il rappelle aux Israélites une sanglante défaite, essuyée sous les murs de cette ville païenne, parce qu'ils l'avaient attaquée sans prendre conseil du Seigneur et sans lui demander son secours. N'avons-nous pas aussi de tristes et humiliants souvenirs de ce genre?

 

PRIÈRE.

Seigneur notre Dieu et notre Père, rends-nous sérieux, rends-nous reconnaissants, rends-nous fidèles. Aide-nous toi-même à revenir souvent sur notre vie passée pour y trouver ces souvenirs de ta grâce et de La bonté, si propres à fortifier notre foi. A toi la justice et la gloire, à nous la confusion de face, ô notre Dieu; car nous savons et nous reconnaissons à notre honte que tu as toujours mis bien plus d'empressement à nous bénir et à nous garder, que nous n'en avons mis à te prier et à recueillir tes grâces spirituelles; notre expérience nous crie bien haut que nous n'avons en propre que le péché et la misère; mais nous t'avons toujours trouvé fidèle et bon, et nous désirons dans l'avenir te servir et te glorifier mieux que dans le passé. Donne-nous de le faire, en Jésus, avec le puissant secours de ton Esprit. Amen.


Table des matières
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1. Gen., VIII, 20.

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2. Gen., XXII, 9, 13, 14.

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3. Gen., XXVIII, 18, 19.

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4. Ex., XVII, 15.

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5. Juges, Vl, 24.

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6. 1. Sam., VII, 12.

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7. Josué, XXII, 31.

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8. Jos., VII, 26.

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9. Jos., VIII, 28.