I CHRONIQUES, XXIX, 14.

La reconnaissance de l'enfant de Dieu.

(Lire de v. 1 à v. 20.)

 

Voilà le langage de la foi, de l'amour et de la reconnaissance; le langage qu'il faut pouvoir tenir en toute sincérité pour que la prospérité terrestre ne tourne pas en piège, pour qu'on ne se laisse pas éblouir par la joie, qu'on ne se confie pas dans l'instabilité des richesses, et qu'on ne se fasse pas des idoles de son argent, de son or, de son bien-être, de ses occupations favorites, des objets de ses plus chères affections.

« Toutes ces choses viennent de toi...» Quand, en arrêtant son regard sur les bénédictions qui l'entourent, l'enfant de Dieu adresse dans son coeur ces mots à son Père céleste, comment n'accomplirait-il pas le précepte de saint Paul : « Soyez reconnaissants» ? Comment les faveurs que Dieu lui accorde ne rendraient-elles pas plus ardent et plus humble son amour pour celui qui ne lui doit rien, et qui même trouve bon, dans sa sagesse infinie, de refuser ces mêmes faveurs à tant de ses créatures?

«Toutes ces choses viennent de toi, » et de toi seul; ce ne sont ni mes efforts, ni mes travaux, ni mon dévouement, ni mon amour, qui me les ont obtenues et qui me les conservent; je sais qu'en aucune mesure je n'y avais droit comme à une récompense, je sais qu'il n'était pas nécessaire qu'après m'avoir donné ton Fils tu me donnasses encore tant de choses avec lui, tant de bénédictions, même pour la vie présente; tu ne l'as fait que parce que, dans ton amour de Père, tu te plais à donner à tes enfants plus que ce dont ils ont besoin. Voici maintenant la conclusion à laquelle ces douces pensées conduisent l'enfant de Dieu : « les ayant reçues de ta main, » ces choses qui font mon bonheur, « voici, je te les présente. »

Heureux ceux auxquels la reconnaissance pour les bienfaits reçus inspire elle-même l'usage à faire de ces bienfaits! « Je te les présente;» ce n'est que Mon «service raisonnable», puisque je les ai reçues de ta main et qu'elles sont à toi plus qu'à moi; mais je désire, en te les présentant, te prouver que je reconnais tes droits et ton pouvoir sur mes biens les plus précieux; je te les présente pour que tu en disposes comme tu le voudras.) pour que tu m'enseignes à en jouir et que tu en sanctifies pour moi la jouissance; je te les présente encore pour que tu les regardes d'un oeil favorable et que tu me bénisses de nouveau en elles. Je te présente mes enfants, dit le père ou la mère de famille., pour que tu en fasses tes enfants à toi, que tu prennes leur coeur et que leur vie te glorifie; - je te présente ma fortune, dit l'homme riche, pour que tu me montres l'usage que j'en puis faire pour ta gloire; - je te présente toutes mes facultés et mes forces, dit le jeune chrétien, pour que tu m'aides à les mettre à ton saint service. Il n'est personne qui n'ait quelque chose à présenter au Seigneur, car nous avons reçu de lui tout ce que nous sommes comme tout ce que nous possédons, et avant tout la gràce qui' surpasse toutes les autres, la foi et la connaissance de Jésus.

 

PRIÈRE.

Seigneur notre Dieu, enseigne-nous à énumérer tes bienfaits sans en oublier aucun, et inspire-nous la reconnaissance qui remplissait le coeur de David lorsqu'il prononçait les paroles que nous venons de méditer. Nous te les adressons aussi, Seigneur, et du fond de notre coeur. Toutes ces choses viennent de toi; toutes nos bénédictions, tous nos priviléges, toutes ces grâces qui embellissent pour nous le passage à travers la vie, qui adoucissent nos épreuves et nos difficultés; et les ayant reçues de ta main, voici, nous te les présentons. Enseigne-nous à en jouir selon toi; ne permets pas que notre coeur s'en fasse jamais des idoles; fais-nous sentir qu'elles sont à toi avant d'être à nous; fais de nous, enfin, selon ta Parole, de fidèles dispensateurs des diverses grâces de Dieu. Sers-toi de nous et de tout ce qui nous appartient pour ton service et ta gloire en Jésus. Amen.


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