Il CHRONIQUES, XXVIII, 1-15.

Hoded et les enfants d'Israël.

 

Achaz s'était rendu coupable de grands péchés; il était tombé dans l'idolâtrie, et cette idolâtrie l'avait conduit au crime le plus odieux, celui de brûler ses propres enfants à l'honneur de ses fausses divinités. Ce n'est cependant pas sur le péché d'Achaz que l'historien sacré attire le plus notre attention; c'est sur la conduite des habitants du royaume d'Israël, dont Dieu se servit pour châtier ce roi coupable et son peuple qui l'avait suivi dans l'idolâtrie. Dieu lui-même avait livré le peuple de Juda entre les mains du peuple d'Israël, et pourtant c'est au peuple d'Israël qu'aussitôt après sa victoire le prophète Hoded vint dire : «N'est-ce pas vous qui êtes coupables envers l'Éternel votre Dieu?... l'ardeur de la colère de l'Éternel est sur vous. »

C'est que les Israélites vainqueurs avaient, eux aussi, abusé des grâces de Dieu. Oubliant qu'ils n'étaient que des instruments dans la main du Seigneur, ils s'étaient abandonnés à deux mauvais sentiments, la colère et l'orgueil; ils avaient tué leurs adversaires en furie., de sorte que cela était parvenu jusqu'aux cieux, « et ils s'enorgueillissaient d'avoir pour esclaves leurs frères mêmes qu'ils avaient faits prisonniers. Voilà pourquoi Hoded s'avança au-devant d'eux comme ils approchaient triomphalement de Samarie, leur capitale, et leur adressa, non les félicitations auxquelles ils s'attendaient sans doute, mais de sérieuses et sévères paroles que nous ferons bien, nous aussi, de nous appliquer.

Nous sommes appelés par le Seigneur non pas à punir, mais à combattre sans cesse le péché, non-seulement dans notre coeur, mais autour de nous. Quand nous le rencontrons chez les autres, nous ne devons pas en prendre notre parti, mais faire tout ce qui dépend de nous pour nous opposer à l'influence de Satan et faire avancer la cause du Seigneur. Mais, nous aussi, nous avons à fuir les dispositions qui animaient alors les Israélites, et auxquelles nous ne sommes que trop portés: la colère, le ressentiment, l'amertume, d'une part; et de l'autre, l'orgueil, la satisfaction de n'être pas comme le reste des hommes.

Nous nous croyons souvent supérieurs à ceux qui commettent de grands péchés, sans penser que notre orgueil même est peut-être aux yeux de Dieu un péché plus grand encore. Si donc nous sommes « tentés de juger trop rigoureusement le prochain, rappelons-nous que nous-mêmes sommes coupables en mille manières envers l'Éternel notre Dieu, et que cette humble conviction nous excite à la pitié que Jésus éprouvait pour les pécheurs, tout en condamnant sévèrement leurs péchés. « Je ne pourrai point souffrir celui qui a les yeux élevés et le coeur enflé (1); » « soyez » donc « ornés d'humilité, car Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles (2). »

 

PRIÈRE.

Seigneur notre Dieu, tu sais combien nous avons besoin de serrer dans notre coeur et d'appliquer à notre vie les sérieux enseignements que, nous donne cette portion de ta Parole; fais-nous la grâce de les recevoir avec docilité et de discerner clairement ce que nous avons à faire pour les mettre en pratique. Humilie-nous véritablement à nos propres yeux; et, tout en nous rendant reconnaissants pour les grâces de toutes sortes que tu nous as dispensées, et surtout pour l'assurance que tu nous as donnée de ton amour en Jésus, montre-nous ce qui nous manque, et fais-nous sentir que nous n'avons aucun droit à nous élever au-dessus de nos frères, puisque nous ne sommes rien. Rends-nous fidèles, Seigneur, dans nos pensées, dans nos paroles et dans nos actions, pour l'amour de Jésus. Amen.

 


Table des matières
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1. Ps. CI, 5.

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2. 1 Pierre, V, 5.