PSAUME XXIII.

Le bonheur de l'enfant de Dieu.

 

Ce doux Psaume XXIII, pour lequel il n'est peut-être pas un chrétien qui n'ait une affection particulière, est en quelque sorte le commentaire de la belle parole de saint Paul : «Toutes choses sont à vous; soit Paul, soit Apollos, soit Céphas, soit le monde, soit la vie, soit la mort..., toutes choses sont à vous, et vous à Christ, et Christ à Dieu. (1) » En effet, David semble y avoir pris à tâche de nous montrer à quel point il est vrai que « ceux qui cherchent l'Éternel n'auront faute d'aucun bien,» et que « votre coeur vivra, ô vous qui cherchez Dieu. » Aussi chaque verset de ce psaume est-il comme un trait du tableau qu'il nous présente du bonheur du chrétien.

Que nous faut-il pour que nous puissions «nous réjouir toujours dans le Seigneur» et dire avec reconnaissance que «quoi qu'il en soit, les biens et la gratuité nous accompagneront tous les jours de notre vie?» Il nous faut tout ce dont nous parle le Psaume XXIII, quand il nous dit que l'Éternel est notre berger et veille à ce que nous n'ayons point de disette; qu'il nous conduit à travers la vie par des sentiers unis, que sa protection ne nous fera jamais défaut et empêchera même la mort d'avoir puissance sur nous; qu'en lui nous recevrons toutes les bénédictions spirituelles dont notre âme a besoin; toutes ces bénédictions promises à ceux qui ont faim et soif de la justice, et toutes celles qui sont assurées, même pour la vie terrestre, à qui cherche premièrement le royaume des cieux et sa justice. «Ma coupe est comble. »

Ce n'est pas assurément que David pensât que la vie de l'enfant de Dieu dût être toujours douce et facile; il avait eu lui-même assez d'épreuves pour ne pas méconnaître le rôle nécessaire de la souffrance dans l'éducation spirituelle du croyant; mais il savait pourtant, et savait par expérience, que l'enfant de Dieu est beaucoup plus heureux que l'enfant du monde, parce que, semblable à la brebis placée dans un gras pâturage auprès d'une eau tranquille, il peut dire avec assurance : « Le Dieu fort est ma délivrance, j'aurai confiance et ne serai point effrayé.» « Et il y aura là un sentier et un chemin qui sera appelé le chemin de sainteté... là il n'y aura point, de lion ni aucune de ces bêtes qui ravissent les autres... mais les rachetés y marcheront (2). »

Oui, l'enfant de Dieu marche; il marche d'un pas ferme et soutenu dans la voie de la sanctification; et parce que le Seigneur est avec lui, il marche sans craindre «aucun mal »; ni maladie : «I'Éternel le soutiendra quand il sera sur un lit de langueur;» ni pauvreté. « Mon Dieu pourvoira à tous vos besoins;» ni tentation: «celui qui est en vous est plus puissant que celui qui est dans le monde; » ni mort même : « 0 mort, où est ton aiguillon!... Grâces à Dieu qui nous a donné la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ ! » Pour celui qui possède avec la foi de David le bonheur de David, n'est-il pas vrai que « la piété a les promesses de la vie présente comme de celle qui est à venir?» « Ma possession m'est, échue dans des lieux agréables, et un. très bel héritage m'est échu. »

 

PRIÈRE.

Rien ne manque à ceux qui te craignent, ô notre Dieu, Dieu de David, Dieu de Jésus! Nous ajoutons notre humble témoignage à celui de tes enfants de tous les temps; quiconque t'appartient reconnaît avec adoration que tu es le bon et fidèle berger, qui connaît ses brebis et que ses brebis connaissent, qui, leur donne la vie éternelle et de la main duquel nul ne peut les ravir. Seigneur, puisque tu nous as fait avoir accès par la foi à cette grâce, que nous y demeurions fermes. Que le bonheur de David soit toujours plus notre bonheur; pour cela, que la foi de David soit toujours plus notre foi, sa docilité notre docilité, sa reconnaissance notre reconnaissance. Amen.


Table des matières

1. Cor, III, 22.

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2. Ésaïe, XXXV, 8, 9.