PSAUME LI.

La repentance.

 

De tous les passages de la Bible sur la. repentance, le Psaume LI est peut-être celui qui nous émeut, qui nous saisit le plus vivement. La repentance! la voilà bien dans sa douloureuse réalité; la voilà bien faisant l'oeuvre que Dieu l'appelle à faire, pénétrant l'âme, brisant le coeur, dissipant toutes les illusions, anéantissant tous les espoirs humains, mettant le doigt sur la plaie vive, renversant l'orgueil, faisant peser sur la conscience toutes les terreurs de la loi, du jugement et de l'enfer : « Je connais mes transgressions, et mon pêche est continuellement devant moi! »

La voilà aussi jetant le pécheur repentant aux pieds de son juge, et mettant dans sa bouche cet aveu : « J'ai péché contre toi, contre toi proprement, et j'ai fait ce qui déplaît à tes yeux; en sorte que tu seras reconnu juste quand tu parleras, et trouvé pur quand tu jugeras. »

La voilà le contraignant à sentir enfin sa misère qu'il a méconnue « j'ai été formé dans l'iniquité, » et la bonté de Dieu qui lui avait donné une conscience dont il a étouffé la voix: « Tu aimes la vérité dans l'intérieur, tu m'avais enseigne la sagesse dans le secret de mon coeur. »

La voilà lui faisant crier grâce : «0 Dieu, aie pitié de moi selon ta gratuité ! détourne ta face de mes péchés et efface toutes mes iniquités ! » La voilà enfin couronnant son oeuvre bénie, l'amenant pécheur et souillé à la source ouverte pour le péché et pour la souillure, l'amenant malade aux pieds du vrai médecin, l'amenant perdu à la croix du Sauveur : « Purifie-moi de mon péché avec l'hysope, et je serai net; lave-moi, et je serai plus blanc que la neige ! » Ah! ces derniers mots, dans la bouche de David, quelle riche signification, quelle signification évangélique ils renferment ! L'hysope, c'est la foi; le sang dans lequel on la plonge (1), c'est « le sang de l'aspersion, « le précieux sang de Christ, l'Agneau sans défaut et sans tache, » ce sang qui seul lave le péché et « purifie la conscience des oeuvres mortes pour servir le Dieu vivant.» « Quand vos péchés seraient rouges comme le cramoisi, ils seront blanchis comme la laine. » Comme David savait bien que le péché est en abomination devant Dieu ! Il le savait, et c'était là le point de départ de sa repentance, comme de toute « repentance qui conduit au salut.»

Mais hélas! nos coeurs sont si durs que tout en reconnaissant, en principe, que nous sommes coupables devant Dieu, nous ne le sentons pas de manière à être amenés par là à une vraie douleur, à une humiliation sincère et profonde. Pour en arriver là, il faut que le Saint-Esprit de Dieu commence son oeuvre, et nous donne un coeur de chair au lieu de notre coeur de pierre; aussi avons-nous besoin de répéter souvent cette prière de Job : « Fais-moi connaître ma transgression et mon péché (2) !

 

PRIÈRE.

Oui, Seigneur, fais-nous connaître nos transgressions et nos péchés, et que cette triste connaissance nous amène à la repentance de David! Toi devant qui les cieux ne se trouvent point purs, pénètre-nous profondément de l'horreur du péché. Que nous sentions, Seigneur, combien nous avons besoin, nous aussi, de nous laver dans la source ouverte pour le péché et pour la souillure, de recourir au sang de Jésus, non pas seulement une fois, mais de jour en jour, et affranchis-nous par ta grâce de l'empire du péché. Humilie-nous à salut, et quand nous avons été chercher auprès de toi le pardon et la paix, donne-nous par ton Saint-Esprit la parfaite assurance qu'il n'y a plus maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ, et qui marchent, non selon la chair, mais selon l'Esprit. Amen.


Table des matières

1. Exode, XII, 22.

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2. Job, XIII, 23