PSAUME LXXI, 16.

« je marcherai dans la force du Seigneur Éternel. »

(Lire tout le Psaume.)

 

Il faut marcher; « c'est à cela que nous sommes appelés;» il faut poursuivre constamment , la course qui nous est proposée, regardant à Jésus» et courant « vers le but, vers le prix de la vocation céleste; » il faut avancer par la foi de progrès en progrès, de renoncement en renoncement, d'effort en effort, de prière en prière, de grâce en grâce, « ajoutant à notre foi la vertu, à la vertu la science, à la science la tempérance, à la tempérance la piété (1).» Il faut marcher sans cesse, sans perdre un moment, car le temps est court, le but est loin encore, il faut se hâter de l'atteindre avant que la nuit vienne. Mais cette course demande une ardeur infatigable.

Sur la voie étroite s'amoncellent des obstacles et se pressent des ennemis redoutables et acharnés; il faut combattre les uns, franchir les autres, tout cela sans se laisser retenir par le découragement ou la fatigue, sans oublier un instant qu'il ne s'agit pas de combattre pour combattre, mais de vaincre pour poursuivre sa route, sans s'arrêter même à compter ses ennemis. « Qui est suffisant pour ces choses?» David savait bien que ce n'était pas lui; il avait éprouve sa force, ou plutôt sa faiblesse, quand il avait succombé à de honteuses tentations, lui, le Roi-Prophète, le doux chantre d'Israël, l'homme selon le coeur de Dieu ! Et pourtant, cette douloureuse et humiliante expérience faite, c'est lui que nous entendons dire avec tant d'énergie et de résolution : «Je marcherai dans la force du Seigneur Éternel. » C'est que son expérience même, en l'humiliant, lui avait appris à sortir de lui-même et à ne s'appuyer que sur la force du Seigneur; c'est que sa foi ferme et confiante, en lui garantissant que le Seigneur voulait et pouvait le soutenir et le fortifier, lui révélait ce que plus tard saint Paul devait exprimer par cette, parole de foi : « Quand je suis faible, alors je suis fort. » « Je marcherai dans la force du Seigneur Éternel ! »

Que voilà bien le langage de l'expérience chrétienne, la défiance de soi-même, la confiance dam le Seigneur, et avec elle l'inébranlable résolution de suivre l'Agneau « où qu'il aille, » ne regardant pas à soi-même, ne pensant à sa faiblesse que pour compter sur la force de Dieu. Résolution, humilité, foi, ces trois choses, dans la pratique de la vie chrétienne, sont aussi essentielles l'une que l'autre, parce qu'elles ne vont pas l'une sans l'autre : « Je marcherai, » voilà le langage de la résolution; « dans la force du Seigneur, » non dans la mienne qui n'est rien, voilà le langage de l'humilité; mais ma force sera celle « du Seigneur Éternel, » voilà celui de la foi. Prenons pour nôtre cette devise de David, et répétons jour après jour cette belle parole : « Je marcherai dans la force du Seigneur Éternel. »

 

PRIÈRE.

0 notre Dieu! que notre expérience Personnelle et intime soit semblable à celle de David; donne-nous son humilité, sa défiance de lui-même, mais aussi sa confiance en toi et son saint courage. Tu sais que nous avons besoin, nous aussi, de marcher dans ta force, ô Seigneur Éternel! tu sais que notre chemin, quelque humble et retiré qu'il soit, est semé de difficultés et de tentations; nous sommes complètement insuffisants pour la vocation à laquelle tu nous appelles, incapables de te glorifier. Mais fais-nous comprendre, et fais-nous mettre en pratique dans notre vie, que jamais les difficultés et les tentations ne seront au-dessus de nos forces, parce que nous aurons pour force la tienne, que nous te demandons au nom de Jésus. Amen.


Table des matières

1. Il Pierre, 1, 5, 6.