PSAUME LXXXVI, 12, 13.

« Tu as délivré mon âme du sépulcre profond. »

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Les psaumes de David abondent en expressions de reconnaissance, d'actions de grâces, de joie; mais en est-il une qui égale en profondeur et en vivacité celle de notre texte? « Ta bonté est grande envers moi, car tu as retiré mon âme du sépulcre profond ! » Que de choses dans ces mots ! Toute l'étendue du danger qui semblait imminent, l'horreur d'une condamnation juste et méritée; la poignante anxiété d'une âme qui s'est vue suspendue entre le ciel et l'enfer, entraînée vers l'enfer de toute la force de la sentence prononcée sur elle et des efforts de Satan pour la saisir; la joie de la délivrance, la gratitude, on dirait presque la surprise immense, qui saisissent le pécheur arraché à l'abîme et mis en sûreté pour jamais : - tout cela ne respire-t-il pas, ne frémit-il pas, en quelque sorte, dans ce cri de David?

Ne croit-on pas voir le pécheur sauvé tomber à genoux sur le bord du précipice, et lever les bras vers son libérateur pendant que .toute son âme passe dans ces mots : «Ta bonté est grande envers moi, tu as retiré mon âme du sépulcre profond!» « Le sépulcre profond! » oh ! qu'il était profond, en effet, qu'il était sombre, 'qu'il était terrible! comme le froid saisit le coeur quand on se penche sur ses bords pour le sonder ! Et qui est-ce qui était tombé dans cet abîme? C'était nous; c'était notre âme, c'était le moi de chacun de nous! Non-seulement il était ouvert devant nous, non-seulement nous y courions, mais nous y étions depuis le moment où nous avions commis le premier de ces péchés accumules qui ont fait séparation entre nous et notre Dieu; nous y étions tombés si bas, si profondément, que notre ennemi se réjouissait, sur nous, et qu'il ne fallait pas moins, pour nous en retirer, que le bras de celui qui est plus fort que le prince des ténèbres. Et dans les profondeurs de cet abîme, cherchions-nous par nos cris et nos supplications à émouvoir la pitié du Seigneur? Non.

Nous ne 'voyions pas notre danger; bien plus, nous fermions les yeux pour ne pas le voir, nous ne voulions pas en être retirés, nous ne nous en sommes rendu compte que quand la puissante main du Seigneur nous a saisis pour nous retenir. Quelle honte de Dieu, quelle délivrance qui laisse en arrière toutes celles dont il sème notre vie terrestre! et quelle grâce de pouvoir se dire qu'on a eu, soi-même, part à cette bonté, de pouvoir chanter avec David: « Ta bonté est grande envers moi, car tu as retiré mon âme du sépulcre profond ! » « L'Éternel a racheté Jacob, et l'a retire de la main d'un ennemi plus fort que lui. Ils viendront donc et se réjouiront avec chant de triomphe au lieu le plus haut de Sion. L'Éternel m'est apparu de loin et m'a dit : Je t'ai aimée d'un amour éternel (1). »

 

PRIERE.

Que cette grâce soit accordée à chacun de nous, Seigneur notre Dieu, et non-seulement à nous, mais à tous ceux qui nous sont chers et à tous ceux qui la désirent; s'il est un pauvre pécheur qui, dans ce moment, rempli d'angoisse dans le sentiment de son péché et de ta justice, te demande d'avoir part à ta grâce en Jésus, aie pitié de lui selon ta miséricorde et ta fidélité, et donne-lui sujet de répéter du fond de son coeur le cri d'actions de grâces de David! Seigneur Jésus! ne permets pas que tes rachetés perdent jamais de vue l'abîme d'où tu les as retirés; montre-leur le profond sépulcre dans lequel tu as voulu descendre pour les en faire remonter eux-mêmes et les arracher à la mort éternelle. Que notre âme te bénisse dès maintenant et à jamais pour ton merveilleux amour; que notre bouche te loue, que notre vie te glorifie, et que notre reconnaissance nous fasse courir le coeur au large dans la voie de tes commandements. Amen.


Table des matières

1. Jér., XXXI, 3, 11, 12.