Jésus révélé dans la prophétie.
Comment ne pas être pénétré d'une sainte admiration en lisant ce chapitre? Comment ne pas sentir sa foi augmentée et fortifiée à chaque nouvelle étude de cette célèbre prophétie, si claire, si détaillée qu'on la prendrait pour de l'histoire plutôt que pour de la prophétie, et qu'elle a été avec raison appelée par un Père de l'Église le cinquième Évangile?
Ah ! Jésus a bien pu dire à ses contemporains : «Vous ne voulez point venir à moi pour avoir la vie » , « le coeur de ce peuple est appesanti, ils ont l'ouïe dure... » «Sondez les Écritures, car ce sont elles qui rendent témoignage de moi.» Si les Juifs avaient été sincères et sérieux, auraient-ils pu passer à côté de ce cinquante-troisième chapitre d'Ésaïe sans remarquer qu'il renversait toutes leurs idées sur la gloire du Messie et de son règne? et n'auraient-ils pas vu disparaître ce qui a été pour eux la plus redoutable pierre d'achoppement.. c'est-à-dire la répugnance que leur inspiraient sa pauvreté, son abaissement, ses humiliations, ses souffrances? « Ils sont inexcusables» parce qu'ils n'ont pas tenu compte du cinquante-troisième chapitre d'Ésaïe, sans parler de tant d'autres prophéties non moins positives, mais moins saisissantes de clarté.
Et nous le serons aussi, et à plus juste titre qu'eux, si, ce chapitre venant ajouter à ce que nous savons de Jésus l'immense autorité d'une prophétie accomplie dans ses moindres détails,, nous ne recevons pas, nous ne serrons pas dans notre coeur, nous ne posons pas à la base de l'édifice de notre foi et de nos espérances, cette grande et fondamentale doctrine de l'expiation accomplie par Jésus pour la rémission de nos péchés. « Il a porté nos langueurs et il a chargé nos douleurs... or, il était navré pour « nos forfaits et froissé pour nos iniquités; le châtiment qui nous apporte la paix a été sur lui, et nous avons la guérison par sa meurtrissure... l'Éternel a fait venir sur lui l'iniquité de nous tous... la plaie lui a été faite pour le péché de mon peuple. « Peut-on dire plus clairement que Dieu destinait Jésus à «être une victime propitiatoire par la foi en son sang, afin de faire paraître qu'il est juste et qu'il justifie celui qui a la foi en Jésus (1)»? Tout est résumé, dans cet admirable chapitre, de ce qui fait de l'Évangile «la puissance de Dieu pour le salut de tout croyant;» tout ce qui fait notre espérance, notre paix, notre consolation, notre joie.
Comment s'étonner que l'Évangile soit mal accueilli dans le monde et que le nombre des croyants soit si restreint? Dieu l'a prédit par Ésaïe : « Qui a cru à notre prédication?» Comment en même temps ne pas être plein de joie et de courage dans nos efforts pour avancer le règne du Seigneur? Il se verra de la postérité... et le bon plaisir de l'Éternel prospérera en sa main; il jouira du travail de son âme et en sera rassasié. » Jésus « sans forme ni éclat,,) Jésus « méprisé et rejeté des hommes, » Jésus «enlevé par la force de l'angoisse et de la condamnation, » Jésus « enseveli avec le riche), quand « son sépulcre était ordonné avec les méchants, » Jésus recevant «son partage avec les grands » ... Que de traits propres à confondre la petitesse de notre foi !
PRIÈRE.
Oui, Seigneur, notre foi est bien faible taudis que ta fidélité est bien grande; mais parce qu'elle est si grande, elle nous donne assurance, et nous nous appuyons sur elle pour te prier d'augmenter notre foi. Nous te rendons grâces de ce qu'est pour nous ta sainte Parole; nous te rendons grâces en particulier pour ce beau chapitre que nous venons de lire; qu'il affermisse et vivifie notre foi, qu'il nous rende plus sensible encore ton amour dont nous avions déjà tant de preuves. Oh! que chacun de nous en particulier trouve dans ce chapitre l'exposé de ton conseil pour son propre salut; que chacun de nous puisse sentir avec gratitude que ce Jésus dont Ésaïe annonçait si longtemps à l'avance la mort et les souffrances, est son Sauveur, venu sur la terre et mort sur la croix pour ses propres péchés. Accorde-nous cette grâce, ô notre Dieu , nous te la demandons au nom de Jésus lui-même. Amen.
1. Rom., III, 24, 25.