SOPHONIE, III, 17.

L'amour de Dieu.

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Nous avons bien lieu d'être frappés, en étudiant l'Ancien Testament, d'y trouver ça et là, et si souvent, à côté de prophéties, de déclarations, de commandements empreints d'une telle austérité qu'au haut de chaque page semble écrit le terrible mot de Loi, des passages qui ne le cèdent en rien aux plus doux passages du Nouveau Testament, tant ils sont pleins de tendresse, de douceur, de grâce, à prendre ce mot dans le sens évangélique. Si nous ne pouvons lire sans émotion, à condition, toutefois, que nous soyons réellement des enfants de Dieu en Jésus-Christ, des paroles comme celles-ci : « Dieu a tant aimé le monde... y « Ne vous ai-je pas choisis ... ? » « Nous l'aimons parce qu'il nous a aimés le premier... » comment ne sentirions-nous pas que chaque trait du verset que nous examinons renferme aussi de quoi faire vibrer les cordes les plus intimes et les plus profondes de notre coeur?

Le Seigneur a dénoncé à son peuple, par la voix du prophète Sophonie, les terribles châtiments qui attendent Jérusalem parce qu'elle l'a oublié et s'est abandonnée aux plus honteux péchés; puis tout à coup il déclare qu'il la ramènera à lui et la sanctifiera; enfin il passe à des promesses magnifiques, d'autant plus saisissantes qu'il n'a pas indiqué par quelle voie son peuple coupable retrouvera sa faveur, et s'écrie: « L'Éternel ton Dieu est au milieu de toi, le Puissant te délivrera, il se réjouira sur toi d'une grande joie, il se taira à cause de son amour, et il s'égayera à cause de toi. avec chant de triomphe. » N'y a-t-il pas là en germe toute la dispensation de l'Évangile ? Et nous qui connaissons dans toute son étendue cet amour de Dieu qui devait déjà remplir de reconnaissance le coeur des Juifs pieux, ne trouvons-nous pas une grande joie, et un puissant encouragement pour notre foi, à voir ainsi annoncé à l'avance tout le mystère de piété que le Nouveau Testament nous révèle?

Oui, le Puissant nous a délivrés, délivrés de nos péchés, de notre condamnation, de l'empire de Satan, et il nous a délivrés en nous rachetant «par le précieux sang de Christ, comme de l'Agneau sans défaut et sans tache; » et s'il « n'a pas épargné son propre Fils, mais l'a livré à la mort pour nous, » c'est à cause de « son amour et de sa pitié, » qui font que maintenant il se réjouit sur nous d'une grande joie. Ah ! ce mot : « Il se taira à cause de son amour, » nous donne la clef de ce qui fait notre paix en lui, notre joie dans le sentiment qu'il est au milieu de nous, notre assurance pour la vie éternelle. « Il se taira... » sur quoi? Sur nos péchés, qu'il a «jetés derrière son dos» et qui ne s'élèveront plus en témoignage contre nous. Il n'en fera plus mention... pourquoi? « À cause de son amour, » de son amour si tendre, si riche, dont le triomphe est de pardonner. Voilà la miséricorde, l'infinie miséricorde de notre Dieu. Puissions-nous sentir que nous y avons personnellement part, savoir par expérience « quelle en est la longueur et la largeur, la profondeur et la hauteur, et connaître l'amour de Christ qui surpasse toute connaissance (1) !

 

PRIERE.

Nous te bénissons, ô notre Dieu, pour les richesses que nous découvrons dans ta Parole à mesure que nous l'étudions avec plus d'attention! Dessille nos yeux afin qu'ils regardent aux merveilles de ta loi; ouvre nos coeurs, parle-nous, explique-nous tes pensées, si profondes! Ta Parole est d'une immense étendue, et ton amour, que ta Parole nous révèle, n'est pas moins immense et merveilleux. Reçois nos actions de grâces pour le précieux encouragement que tu nous donnes aujourd'hui. Applique-le par ton Esprit à l'âme de chacun de nous, et que nous t'entendions vraiment nous dire que tu te réjouis sur nous d'une grande joie, et que tu ne feras plus mention de nos péchés à cause de l'expiation que Jésus en a faite. Amen.


Table des matières
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1. Eph., III, 18, 19.