MATTHIEU, I.

Jésus.

 

« Tu appelleras son nom Jésus, car il sauvera son peuple de leurs péchés.» Jésus, Sauveur ! Dès le début de l'Évangile, dès le moment ou le royaume des cieux vient succéder sur la terre à l'économie mosaïque, celui que l'Évangile nous fait connaître, celui qui vient fonder ce nouveau royaume, nous est présenté, dans son nom même de Jésus, comme étant l'accomplissement suprême de la loi. En effet, cette loi avait pour but de faire sentir aux hommes leur profonde misère, leur état de péché et l'impuissance dans laquelle ils étaient de se sauver eux-mêmes.

Depuis quatre mille ans que le monde, existait, depuis deux mille ans surtout que la loi avait été donnée par l'intermédiaire de Moïse, les hommes avaient pu apprendre cette leçon qui est à la base de toutes les autres; ils avaient pu se convaincre que jamais ni leur sagesse ni leur sainteté ne les délivrerait de la condamnation que leurs péchés avaient attirée sur eux. Enfin, le voilà, ce Sauveur promis, annoncé, préfiguré depuis tant de siècles, ce Sauveur vers lequel tous les saints hommes de l'ancienne alliance ont par la foi dirigé leurs regards! Le voilà! et avec lui la gloire de Dieu, la lumière, la délivrance, le salut pour tous ceux qui gémissent sous le poids de leurs péchés ! «Hosannah au Fils de David! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » Gloire, louange, adoration à ce petit enfant qui va naître dans l'abaissement et la pauvreté, mais qui n'en est pas moins le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, notre seul espoir, notre seul refuge, notre maître et notre Dieu!

Le récit de la naissance de Jésus-Christ nous le montre tel que nous le retrouverons toujours dans l'Évangile, à la fois vrai homme et vrai Dieu. Il naquit d'une femme, faible et petit comme tous les enfants qui viennent au monde, il revêtit la nature humaine avec ses infirmités et ses souffrances, afin de pouvoir vraiment être notre représentant auprès de Dieu. Et en même temps sa naissance fut miraculeuse., il eut une mère, mais pas de père selon la chair, afin que nous vissions en lui le Fils du Très-Haut, «Dieu manifesté en chair (1), » le Saint et le Juste, qui a vécu sur notre terre sans connaître le péché.

Avons-nous, par la grâce de Dieu, le bonheur de voir dans ce Jésus qui sauve son peuple de ses péchés, notre Jésus, notre Sauveur? C'est là la question des questions. Il ne suffit pas que d'une manière générale il soit le Sauveur de son peuple, de son Église à laquelle nous appartenons, ni même que nous l'appelions notre Sauveur, comme on le fait si souvent par habitude. Il faut que, par une foi vivante, chacun de nous aille à lui, et lui remette ses péchés, pour avoir part à ce salut qui ne se trouve qu'en lui. « L'Éternel est ma force et ma louange, et il a été mon Sauveur (2). »

 

PRIÈRE.

Seigneur Jésus! donne-nous de nous approcher de toi avec des coeurs qui te cherchent en vérité; avec des coeurs qui sentent leur misère et qui soupirent après ta grâce et ton salut. Nous te le demandons au nom de ton amour pour les pauvres pécheurs, de cet amour qui t'a fait descendre sur la terre et mourir sur la croix, deviens notre Sauveur à tous en nous donnant cette foi vivante qui fait avoir part aux fruits de ta vie et de ta mort; qu'elle soit fermement enracinée dans notre âme par ton Saint-Esprit, qu'elle nous unisse à toi, qu'elle nous fasse jouir de ta douce paix dans l'assurance que nos péchés nous sont pardonnés par ton nom. Nous sommes à toi, et nous voulons être à toi pour le temps et pour l'éternité. Seigneur Jésus, Fils de David, accomplis en nous ton oeuvre de grâce. Amen.


Table des matières
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1. 1 Tim., M., 16.

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2. Ésaïe, XII, 2.