LUC, II, 8-20.

Les bergers.

 

N'y a-t-il pas une preuve bien touchante du fidèle amour de Dieu pour ses enfants dans le fait qu'en annonçant aux bergers la venue du Messie, l'ange leur dit qu'ils le trouveraient à Bethléhem « couché dans une crèche»? S'il était né dans la demeure des puissants de la terre, ces pauvres gens n'auraient pas osé aller lui offrir leurs adorations; ils auraient craint d'être repoussés; dans une étable, en présence d'une crèche, ils étaient à leur aise, ils avaient le coeur au large. C'est ainsi que le Seigneur daigne se mettre à notre portée pour nous encourager à aller à lui.

Quel beau cantique que celui des anges Gloire soit à Dieu au plus haut des cieux, paix sur la terre, bonne volonté envers les hommes! » Il signifie que Dieu manifestait sa bienveillance aux hommes en leur donnant un Sauveur; que ce Sauveur devait répandre la paix sur la terre en réconciliant les hommes avec Dieu et les uns avec les autres, et que cette oeuvre d'amour serait « à la louange de la gloire de sa grâce, par laquelle il nous a rendus agréables en son Bien-Aimé (1). » Que d'enseignements pour nous dans cette allégresse des anges! Nous savons parle Seigneur Jésus qu'il y a de la joie parmi eux pour la conversion d'un seul pécheur; mais d'où peut-elle venir, cette sainte joie, si ce n'est de ce que les anges, vivant au sein même du monde invisible, connaissent bien mieux que nous, pauvres aveugles, la profondeur de l'abîme qui nous séparait de Dieu avant qu'il nous eût donné Jésus, et l'horreur de la condamnation que nos péchés nous avaient méritée!

Dès que les bergers eurent revu le message de l'ange, ils se rendirent « en grande hâte » à Bethléhem, laissant là leurs troupeaux. Imitons-les, quand nous recevons un appel du Seigneur; hâtons-nous de suivre le chemin, qu'il nous indique, nous fallût-il pour cela du renoncement. C'est dans cette voie d'obéissance empressée que se trouve la bénédiction; si les bergers avaient différé de se rendre à Bethléhem, le signe auquel ils devaient reconnaître Jésus leur aurait peut-être manqué, car rien ne nous dit que le Sauveur soit resté longtemps dans la crèche; il est même à présumer que dès que l'hôtellerie fut moins encombrée, on donna un meilleur gîte à Marie et à son petit enfant. La joie des bergers fut si vive lorsqu'ils virent Jésus, qu'ils se hâtèrent de raconter à ceux qui les entouraient tout ce qui leur avait été dit de lui. Ils ne se doutaient pas du bien qu'ils faisaient à Marie, dont la foi avait pu être un instant troublée en voyant naître dans l'abaissement ce Fils dont l'ange lui avait dit : « Il sera grand... » « Elle conservait toutes ces choses et les repassait dans son coeur.» Pensons à cela lorsque nous trouvons l'occasion de rendre témoignage au Seigneur par nos paroles.

 

PRIÉRE.

0 notre Dieu! fais-nous sentir qu'il y a pour nous devoir et privilège à annoncer par nos paroles, par notre exemple, par notre joie, par notre obéissance, les vertus de Celui qui nous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière. Rends-nous fidèles à le faire, comme à accomplir ta volonté dès que tu nous la révèles, et à suivre avec empressement le chemin que tu nous traces. Daigne nous faire faire des expériences bénies qui puissent être utiles à nous et à nos frères. Fais-nous vivre de telle sorte que notre vie entière manifeste ce que tu veux de tes enfants, Ô Dieu d'amour et de sainteté, et ce que ta grâce peut accomplir en eux pour ta gloire en Jésus. Amen.


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1. Éph., 1, 6.