LUC, II, 21-39.

Jésus présenté dans le Temple.

 

Jésus fut circoncis à son huitième jour, puis consacré au Seigneur dans le temple comme devaient l'être tous les premiers-nés des Hébreux. Pourquoi fut-il soumis à ces cérémonies qui devaient cesser à sa venue? D'une part, pour que les Juifs, dont il voulait gagner la confiance, ne pussent rien lui reprocher quant à l'obéissance à la loi de Moïse; de l'autre, parce que ces cérémonies devaient rappeler aux hommes « leurs transgressions et leurs péchés, » et qu'en toutes choses Dieu a voulu que « celui qui n'avait pas connu le péché fût traité à cause de nous comme un pécheur, afin que nous devinssions justes devant Dieu par lui (1). »

Les deux vieillards qui vinrent adorer Jésus à son entrée dans le Temple représentaient auprès de lui la nombreuse cohorte des croyants de l'ancienne alliance. Anne passait sa vie dans la maison, de Dieu, se livrant à de saintes occupations on à des méditations pieuses; peut-être est-ce de là que lui venait son titre de prophétesse. Siméon attendait aussi la consolation d'Israël, et l'attendait avec une foi d'autant plus ferme, que le Saint-Esprit lui avait promis 'qu'il verrait le Messie avant de mourir. Nous pouvons être assurés que ce fut ce même Esprit qui le conduisit au Temple à l'heure même où Jésus y était porté, et qui lui révéla que ce petit enfant était son Sauveur. Il le prit dans ses bras... avec quelle joie et quelle reconnaissance, c'est ce que comprend toute âme qui puise en Jésus sa vie, sa paix, sa joie, pour le temps et pour l'éternité. Ceux auxquels il s'est donne., et qui peuvent par la foi prendre possession de lui, ceux-là sentent qu'en le trouvant ils ont trouvé toute chose, et peuvent dire avec Siméon Seigneur, tu laisses maintenant ton serviteur aller en paix selon ta parole, car mes yeux ont vu ton salut. »

Dans le même moment, le Saint-Esprit fit connaître à Siméon, quant aux desseins de Dieu sur son Église, deux vérités importantes sur lesquelles les Juifs n'avaient aucune idée claire, bien qu'elles fussent renfermées en germe dans la prophétie : la première, l'universalité du salut, que Dieu offrait en Jésus-Christ aux païens comme à son ancien peuple; la seconde, l'opposition que l'Évangile rencontrerait dans le monde, et surtout de la part des Juifs. Nous voyons aujourd'hui dans toute son étendue l'accomplissement de ces prophéties. L'Évangile est annoncé à toutes les nations, et tandis que l'ancien peuple choisi reste presque tout entier dans l'incrédulité, de pauvres païens sauvages sont éclairés par cette glorieuse lumière. Mais Satan combat avec acharnement, et partout où il y a des croyants, il se trouve aussi des incrédules qui, non contents de repousser pour eux-mêmes la grâce de Dieu, montrent à découvert « les pensées de leur coeur, » leur corruption et leur méchanceté, en persécutant les vrais disciples de Jésus. Que ceux-ci « ne trouvent donc point étrange quand ils sont dans une fournaise, » puisque le Seigneur a pris soin de leur dire* que c'est à cela qu'ils sont appelés.

 

PRIÈRE.

Remplis-nous de la joie qui remplissait Siméon lorsqu'il prononça son cantique, Ô Seigneur notre Dieu! et fortifie notre foi en nous aidant à voir, dans ce qui se passe autour de nous, l'accomplissement de ce que tu nous as depuis si longtemps annoncé. Donne-nous de n'être point troublés quand nous voyons ton Évangile méconnu et repoussé, et tes enfants méprisés et persécutés par le monde. Fortifie-nous et bénis-nous au milieu de nos difficultés; tu les connais et tu veux en tirer ta gloire, nous le savons; que cette assurance nous suffise. Sois avec nous, et éclaire, en lui faisant connaître Jésus, ce pauvre monde qui s'est toujours opposé à toi et aux tiens. Nous te, le demandons au nom de notre bon Sauveur. Amen.


Table des matières
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1. II Cor., V, 2 1.