MATTHIEU, III, 1-12.

Prédication de Jean-Baptiste.

 

Partout où Jésus doit paraître avec sa grâce, il faut, pour qu'il soit reçu comme Sauveur, que ceux auxquels il s'adresse se sentent perdus, car « ce ne sont pas ceux qui sont en santé qui ont besoin de médecin, ce sont ceux qui se portent mal. » Voilà pourquoi, tandis que Jésus se préparait dans la retraite à son ministère., Jean-Baptiste le Précurseur « dressait le chemin devant Iui » en réveillant dans les âmes le sentiment du péché. Ces pauvres Juifs, qui se reposaient avec tant de confiance sur leur titre d'enfants d'Abraham, avaient bien besoin d'être humiliés.

Une fois par an, au grand jour des Expiations, ils confessaient solennellement en public le péché d'Israël, mais ils ne sentaient pas la nécessité de se repentir chacun pour soi-même, et leur propre justice creusait un abîme toujours plus profond entre eux et le Dieu de leurs pères. Aussi voyons-nous dans saint Luc que les sévères paroles de Jean : « Race de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir ? » ne s'adressaient pas seulement aux Pharisiens orgueilleux et hypocrites, aux Sadducéens incrédules et immoraux, mais à la foule de « ceux qui venaient pour être baptisés/ par lui. » Hélas! elles s'appliquent aux formalistes, aux gens à propre justice de tous les temps; ils sont si nombreux ceux qui se contentent du nom de chrétien, des formes de la piété, sans penser sérieusement à leurs péchés et à la colère à venir! Et pourtant, il y a une colère à venir, il y a un jour déterminé auquel Jésus séparera le bon grain d'avec la paille; que nous servira-t-il, quand ce jour viendra, d'avoir fait partie d'une famille pieuse, d'avoir reçu une éducation chrétienne, d'avoir été entourés d'amis fidèles qui priaient pour nous, si nous n'avons nous-mêmes porté des fruits convenables, à la repentance!

Oui, « des fruits convenables à la repentance. » Si la re- pentance est sincère, elle se manifeste par le changement de la vie. Dire qu'on déplore ses péchés et y persévérer, c'est agir en hypocrite, ce n'est pas se repentir. Les coeurs vraiment contrits, froissés et brisés, vont à Jésus, et Jésus les baptise du Saint-Esprit et de feu. Le Saint-Esprit les renouvelle, les purifie en y consumant le péché, les éclaire, les réchauffe, et y allume une flamme vive qui répand autour d'elle la connaissance et l'amour du Sauveur. Quel baptême, et comme nous avons tous besoin de le recevoir! « C'est pourquoi le Seigneur, l'Éternel des armées.... allumera un embrasement tel que l'embrasement d'un feu. Car la lumière d'Israël sera un feu, et son Saint sera une flamme, qui embrasera et consumera ses épines et ses ronces tout en un jour (1). , Ma parole n'est-elle pas comme un feu? dit l'Éternel (2), » duquel le feu est dans Sion et le fourneau dans Jérusalem (3) . »

 

PRIÈRE.

Oui, Seigneur, nous avons bien besoin de ce baptême d'esprit et de feu! Daigne nous l'accorder, à nous si remplis de péchés, si misérables, si peu fervents, que nous ne nous rendons pas même compte de notre pauvreté spirituelle et de notre langueur, que nous n'avons pas cette sincère douleur que chacune de nos chutes et de nos infidélités devrait nous faire éprouver. Préserve-nous, Ô notre Dieu, du malheur de liens contenter des formés de la piété, sans prendre assez an sérieux les menaces de ta Parole, et sans être amenés par une repentance véritable à la croix de Jésus. Pardonne-nous nos péchés au nom de ce bon Sauveur et pour l'amour de lui; et en répandant dans notre coeur la précieuse assurance de ton pardon, en nous remplissant de paix et de joie dans la foi, donne-nous le sincère et ardent désir de te glorifier dans notre corps et dans notre esprit qui t'appartiennent. Fais-nous vivre de la vie cachée avec Christ en toi, et fais-nous marcher sur les traces de Jésus. Nous te le demandons en son nom. Amen.


Table des matières
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1. Ésaïe, X, 16-17,

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2, Jér. XXIII, 29.

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3. Ésaïe, XXXI, 9.