JEAN, I, 28-34.

L'Agneau de Dieu.

(Lire Apoc., VII.)

 

« Voici l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. » Tout l'ardent amour, toute la profonde reconnaissance dont le coeur de Jean brûlait pour ce Jésus qu'il avait mission d'annoncer et dans lequel il avait trouvé le Sauveur de son âme, «le Messie, c'est-à-dire le Christ, » respire dans ces mots si doux. « Voici l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde! » «L'Agneau » : Jésus est la victime expiatoire dont tous les sacrifices offerts sous l'ancienne alliance n'étaient qu'un emblème.

Ces agneaux qu'on immolait tous les jours pour témoigner que «sans effusion de sang il ne se fait point de rémission des péchés (1), » cet agneau pascal, surtout, dont le sang répandu sur les portes des Hébreux indiquait qu'ils devaient être épargnés par l'ange exterminateur, étaient destinés à préparer les Israélites à la venue de Jésus. En effet, Jésus est le véritable «Agneau sans défaut et sans tache» qui « a été mis à mort, » et dont le sang nous a «rachetés à Dieu. » - « L'Agneau de Dieu » : Dieu dans son amour l'a désigné, l'a choisi, l'a envoyé dans le monde, et l'accepte comme lui étant offert de notre part en expiation de nos péchés. - Il « ôte le péché, » c'est-à-dire il l'efface par son sang, si complètement que l'oeil de Dieu ne le voit plus souillant notre âme, et que nous sommes délivrés de la condamnation éternelle que nous méritions; en même temps, il abolit le terrible empire que le péché exerçait sur nous.

Satan est encore notre ennemi, mais il n'est plus notre maître; il nous tente, mais il ne nous gouverne plus à son gré; il nous fait broncher, hélas ! trop souvent, mais non pas tomber tout à fait. - Enfin, Jésus ôte le péché « du monde... ce qui signifie qu'il est venu pour sauver non-seulement le peuple juif, mais le monde entier, tous ceux qui croiront en lui pour avoir la vie éternelle, « car quiconque croit au Fils a la vie éternelle (2). » - Voilà comment Jésus est « l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde; » que de choses dans ces quelques mots ! Eh bien! ces mots d'amour, d'hommage, d'adoration, s'échappent aussi du fond du coeur de tout pécheur réconcilié avec Dieu par Jésus-Christ. Ils sont l'expression de sa foi, de sa reconnaissance, de la joie émue avec laquelle il dirige vers le Sauveur les regards de ceux qui ne le connaissent pas. Jésus est « l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde, » et il veut ôter, ou il a ôté déjà mon péché à moi, la peine de mon péché et la puissance du péché sur mon âme, voilà ce que chacun de nous doit pouvoir se dire dans la foi. Et voici ce qu'il n'est pas moins nécessaire d'ajouter:

Que cette pensée-là augmente toujours plus mon horreur pour le péché Comment voudrais-je conserver encore ce que Jésus est venu ôter du monde et de mon coeur au prix de sa propre vie !

 

PRIÈRE.

Fais-nous la grâce, Seigneur Jésus, Agneau de Dieu qui ôtes le péché du monde, de pouvoir tous, dans ta paix et dans une ardente reconnaissance, proclamer que tu es pour nous, pour chacun de nous, la victime expiatoire dont le sang nous a rachetés et lavés selon les richesses de ta grâce! Sois béni de ce que nous pouvons te donner ce doux nom d'Agneau de Dieu, qui nous parle de ton amour et de la manière dont tu t'es rendu obéissant pour nous jusqu'à la mort, et à la mort même de la croix. Seigneur Jésus, que ton sang versé pour notre salut nous dise hautement combien le péché est odieux, et purifie notre conscience des oeuvres mortes Pour servir le Dieu vivant; nous te le demandons au nom de ton douloureux sacrifice, pour que nous n'ayons pas reçu ta grâce en vain, pour que tes desseins de miséricorde s'accomplissent pleinement à notre égard. Amen.


Table des matières

1. Hébr., IX, 22.

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2. Jean, III, 36.