JEAN, III, 1-3.

La nouvelle naissance. 1.

(Lire Jér., III, 14-fin.)

 

Nicodème était au nombre des personnes que la vue des miracles de Jésus avait le plus fortement impressionnées. Il désirait entrer en rapport avec le Sauveur; mais la crainte des hommes, ou peut-être seulement celle du-qu'en dira-t-on, le retenant., il n'osa pas l'aborder en plein jour. «Ne sont-ils pas nombreux partout et dans tous les temps, ceux qui auraient honte ou peur de paraître chercher Jésus ? Cette crainte est une lâcheté, et si le Sauveur n'en fit pas de reproches. à Nicodème, c'est qu'il ne « méprise pas les petits commencements, » et les premiers efforts, si timides soient-ils, de ceux qui le cherchent en sincérité.

Nicodème était pharisien, et, comme tel, rempli de sa propre justice. Malgré son manque de courage, il était content de lui-même quand il se présenta devant le Sauveur, satisfait de sa propre sagesse qui lui avait fait reconnaître en Jésus « un docteur venu de la part de Dieu. » Pour le convaincre qu'il était encore bien loin de la vérité, il fallait couper court à ses illusions en renversant toutes les idées qu'il s'était faites; de là la sérieuse et profonde parole de Jésus: « En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. »

Cette expression de « royaume de Dieu, » analogue à celle «de royaume des cieux» que saint Matthieu emploie de préférence, a un triple sens. Elle désigne tantôt la manière dont Dieu règne sur les coeurs qui lui appartiennent, et c'est là le règne de la grâce; tantôt le règne de l'Évangile, qui a commencé au ministère de Jean; tantôt enfin le règne de la gloire, le ciel, où «Dieu et l'Agneau ont leur trône. » Chacune de ces trois interprétations convient au passage qui nous occupe; mais qu'est-ce que cette nouvelle naissance par laquelle il nous faut passer pour pouvoir entrer dans le royaume de Dieu?

C'est, comme le terme lui-même l'indique, un changement immense qui doit s'accomplir en nous; une transformation si profonde, si radicale, que l'Écriture emploie pour la désigner bien d'autres expressions non moins énergiques: « régénération, renouvellement du Saint-Esprit, (1) » « nouvelle création (2), » résurrection spirituelle (3), » « conversion (4). » Le pécheur qui en a été l'objet reconnaît avec joie et actions de grâces une telle différence en lui-même, qu'il se sent bien réellement né pour la seconde fois, né à une vie toute nouvelle. Il aime le Seigneur et la sainteté, au lieu de donner ses affections au monde et au péché; il juge des choses tout autrement qu'auparavant; il se conduit comme un enfant de lumière, au lieu de servir le Prince des ténèbres; il est, en un mot, « passé de la mort à la vie, de la puissance de Satan à Dieu. » Voilà en quoi ce changement consiste; il nous reste à voir comment il peut s'accomplir.

 

PRIÈRE.

Seigneur notre Dieu, puisque ta Parole, qui ne peut mentir, nous dit que sans cette nouvelle naissance personne n'entrera dans ton royaume, oh! daigne faire qu'aucun de nous ne reste en dehors de ta grâce ! que nous fassions tous l'expérience de cette conversion bénie qui fait passer des ténèbres à la lumière et de la puissance de Satan à Dieu! Quand nous lisons cette portion de ta Parole, fais-nous comprendre de quelle importance immense elle est pour nous. Que tous nous vivions par ton Saint-Esprit. Qu'il n'y en ait aucun parmi nous qui ne soit ou ne devienne ton enfant par Jésus, et auquel tu ne te révèles de cette manière dont tu ne te révèles pas au monde. Nous t'en supplions au nom du Sauveur, fais-nous tous naître d'eau et d'Esprit, fais-nous marcher selon l'Esprit; que le péché ne règne point en notre corps mortel pour lui obéir en ses convoitises, mais que nous nous donnions à toi comme étant devenus vivants, de morts que nous étions, et que nous te consacrions nos membres pour être des instruments de justice en Jésus. Amen.


Table des matières
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1. Tite, III, 5.

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2. Il Cor., V, 17.

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3. Col., 111, 1.

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4. Act., XVII, 30.