JEAN, III, 4-11.

La nouvelle naissance. 2.

(Lire Deut., XXX.)

 

« Ce qui est né de la chair est chair » tous les pauvres enfants d'Adam viennent au monde corrompus et enclins au mal; c'est là ce qui rend indispensable, pour quiconque veut entrer dans le royaume de Dieu, un renouvellement complet. Il faut naître « d'eau et d'Esprit, » car cela seul «qui est né de l'Esprit est esprit. « Dieu seul peut accomplir cette oeuvre, dont., hélas 1 l'homme naturel ne sent pas même le besoin. Il nous lave de nos péchés par sa grâce, que l'Écriture nous représente sous l'emblème de l'eau, et nous donne son Saint-Esprit, principe de vie, qui, de morts que nous étions naturellement, nous rend « vivants pour Dieu. »

Le Seigneur est magnifique en, moyens; il en emploie beaucoup, et de bien divers, pour changer les coeurs de ceux qui doivent devenir ses enfants. Les uns sont convertis tout à coup, par une action frappante du Saint-Esprit; d'autres le sont peu à peu, sans peut-être discerner clairement eux-mêmes ce que Dieu fait à leur égard; d'autres encore ont le privilège d'être convertis dans leur tendre enfance. Quelque voie que suive à cet égard le bon plaisir du Seigneur, l'oeuvre est également faite et se reconnaît à ses bienheureux résultats: c'est ce que signifie cette autre parole de Jésus : « Le vent souffle où il veut et tu en entends le son... il en est ainsi de tout homme né de l'Esprit.»

Beaucoup de gens, même parmi ceux qui s'appellent chrétiens, n'aiment pas à entendre parler de la nécessité de la nouvelle naissance. On pourrait croire que le mot de conversion les choque; ils taxent d'exagération ou de mysticisme ceux qui insistent sur ce point; ils les accusent de se croire meilleurs que d'autres, ou de juger les coeurs en établissant une différence entre les convertis et les inconvertis. Mais d'où vient cette fausse et déplorable idée, sinon de ce que ceux qui la partagent ignorent encore ce qu'est la nouvelle naissance?

L'orgueil inséparable du coeur naturelles empêche de se voir tels qu'ils sont et de recevoir avec simplicité cette déclaration du Seigneur, si nette, cependant, et si formelle. Que nous portions le nom de chrétiens, que nous ayons un certain goût pour les choses de Dieu et même une certaine activité religieuse, cela ne dit pas que nous ayons passé parla conversion et que notre coeur appartienne vraiment au Seigneur. Et aussi longtemps que nous ne pouvons pas nous sentir en paix devant lui à cet égard, quelle terrible et effrayante parole doit être pour nous celle de Jésus à Nicodème : « Si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu ! » Ah ! que ce Dieu qui « attend pour faire grâce, » donne à chacun de nous de pouvoir dire du fond de son coeur avec saint Paul: « Nous étions aussi autrefois insensés, rebelles, égarés, asservis à diverses convoitises et voluptés, vivant dans la malice et dans l'envie, clignes d'être haïs et nous haïssant les uns les autres. Mais quand la bonté de Dieu notre Sauveur et son amour envers les hommes ont été manifestés, il nous a sauvés; non par des oeuvres de justice que nous eussions faites, mais selon sa miséricorde, par le baptême de la régénération et le renouvellement du Saint-Esprit; lequel il a répandu abondamment en nous par Jésus-Christ notre Sauveur (1). »

 

PRIÈRE.

Seigneur, nous te le demandons an nom de ton amour en Jésus, touche et tourne vers toi le coeur de chacun de nous pour y accomplir ton oeuvre de grâce; tu sais que cette oeuvre ne peut venir que de toi, que livrés à nos propres forces nous sommes incapables même de désirer sincèrement qu'elle se fasse en nous. Puisque nous n'avons qu'à nous tenir dans la docilité et à répondre avec ardeur aux appels de ton Esprit, donne-nous cette ardeur et cette docilité, donne-les à tous ceux chez lesquels tu frappes, afin qu'ils t'ouvrent et soient sauvés ! Empêche tant de pauvres âmes de s'appuyer, pour entrer dans le ciel, sur une profession de piété sans conversion véritable. Nous t'en supplions au nom de Jésus, l'ami des pécheurs. Amen.


Table des matières
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1. Tite, Ill, 3-6.