MATTHIEU IV, 18-fin.

Les pêcheurs d'hommes.

(Lire Il Cor., VI.)

 

Jésus ne demande pas à tous de quitter pour le suivre leur profession, leur famille, leur pays même, comme les apôtres durent le faire dans la suite; mais quoi que ce soit qu'il leur commande, le devoir est le même pour tous : obéir complètement, implicitement, sans délai, d'un coeur joyeux et ferme, comme firent Pierre et André, Jacques et Jean. L'évangéliste a soin de nous taire remarquer, parce que ce trait a son importance comme enseignement pratique, qu'ils abandonnèrent « aussitôt » barques et filets pour suivre le Sauveur, sans se préoccuper des suites de leur obéissance, sans se demander ce qu'il adviendrait de ces barques et de ces filets qui étaient leurs seuls moyens d'existence. De la part de Jacques et de Jean, le sacrifice était plus grand encore. puisqu'il leur fallait quitter leur père; mais le Seigneur leur fit "la grâce de se conformer dès lors au précepte qu'il devait plus tard donner à tous : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi. » Quand l'appel de Jésus se fait entendre, heureux les enfants que leurs parents ne cherchent pas à retenir auprès d'eux! heureux ces parents eux-mêmes! Zébédée paraît leur avoir donné ce bon exemple.

Si les disciples de Jésus ne sont pas tous appelés à le servir de la même manière, il n'en est pas moins vrai que, dans une certaine mesure, tous doivent prendre comme leur étant adressées les paroles du Sauveur : « Suivez-moi et je vous ferai pêcheurs d'hommes vivants; » car tous doivent contribuer à étendre autour d'eux le grand filet de l'Évangile que tient la main ferme et sûre du Seigneur Jésus-Christ.

Amener des âmes à Jésus pour qu'il les convertisse et les sauve, est un devoir qui nous incombe à tous; devoir étroitement lié à celui de « glorifier Dieu dans nos corps et dans nos esprits qui lui appartiennent,» puisque le meilleur moyen de lui gagner les coeurs est assurément de faire aimer et respecter la piété par l'exemple de notre vie. Voilà aussi pourquoi le Sauveur dit à ses premiers disciples comme à tous ceux qui devaient croire en lui sur leur parole: « Suivez-moi. »

On ne peut être pêcheur d'hommes qu'à la condition de marcher soi-même sur les traces de Jésus, apprenant à le connaître et à l'aimer toujours davantage, et à garder ses commandements de manière à «rendre sa doctrine honorable » devant les hommes. Tout chrétien sincère qui écoute et met en pratique la recommandation de Jésus : « Suivez-moi, » trouvera Jésus fidèle à accomplir sa promesse: « Je vous ferai pêcheurs d'hommes vivants. » «Il arrivera., » dit le prophète, «que les pêcheurs se tiendront le long de cette mer... tellement que tout ce circuit sera plein de filets, tous étendus pour prendre du poisson; et le poisson qu'on y pêchera sera en fort grand nombre, chacun selon son espèce, comme le poisson de la grande mer (1). »

 

PRIÈRE.

Seigneur notre Dieu, que nous n'ayons pas de peine à te faire les légers sacrifices que tu peux demander de nous! Que nous n'hésitions pas à abandonner, s'il le faut les jouissances et les intérêts périssables de la terre, pour nous attacher aux pas de Jésus et nous donner à lui sans réserve et sans partage ! Tu sais que le sincère désir de tes enfants est de te servir, ô notre Dieu ! et de te glorifier aux yeux de ceux qui les entourent; mais tu sais que si l'esprit est prompt, la chair est faible. Ne permets pas que nos péchés éloignent de ton Évangile ceux que nous voudrions y gagner. Que ceux qui te cherchent ne soient point confus à cause de nous, Ô Dieu d'Israël! nous t'en supplions pour l'amour de ce Sauveur qui nous a dit que tout ce que nous demanderions en son nom nous serait accordé. Amen.


Table des matières
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1. Ézéch., XLVII, 10.