MATTHIEU, V, 13-16.

L'influence des chrétiens.

(Lire 1 Pierre, II, 1-12.)

 

Quelle influence les chrétiens sont appelés à exercer dans le monde et sur le monde ! Il faut, selon la parole du Seigneur Jésus, que leur action y soit semblable à l'action salutaire du sel, qui relève le goût des choses les plus fades et les préserve de la corruption; à celle de la lumière, qui plaît aux yeux et répand une vive clarté dans les plus profondes ténèbres. Le monde, par son oubli de Dieu et par son péché, ne pourrait que devenir un objet d'horreur et de dégoût sans la poignée de chrétiens qui s'y trouve et qui lui donne encore quelque saveur ; rappelons-nous que dix justes auraient suffi pour préserver Sodome de la destruction.

Si le Seigneur avait abandonné le monde à lui-même, il serait tombé toujours plus bas, tandis que les chrétiens, sel de la terre, l'empêchent par leur influence sanctifiante de se corrompre tout à fait. De plus, ils reflètent la lumière qui émane des rayons du Soleil de justice; ils éclairent ce qui les entoure en manifestant le bien et le mal., en répandant la connaissance du Seigneur, de sa grâce et de sa volonté. Sainte influence, magnifique vocation!

Mais aussi responsabilité redoutable des enfants de Dieu! C'est pour eux un impérieux devoir que de travailler à éclairer, à sanctifier le monde; la connaissance de I'Ëvangile leur est donnée pour qu'ils la répandent autour d'eux, non-seulement par leurs paroles, mais par le témoignage d'une vie sainte et lumineuse. Ils sont places dans le monde comme une ville sur une montagne, c'est-à-dire qu'ils attirent les regards; puissent-ils être fidèles à faire briller la lumière de leurs bonnes oeuvres en vue de la gloire de Dieu ! Il faut que les hommes glorifient à cause de nous notre Père céleste: avertissement au chrétien de ne pas chercher sa propre gloire, mais de se rappeler qu'il est un « serviteur inutile, » ne faisant que ce qu'il est obligé de faire ! avertissement de ne pas se tenir dans la retraite par fausse humilité, ou par crainte des hommes, ou par amour de ses aises ! avertissement surtout de veiller sur lui-même pour « entretenir le don qui est en lui! »

Le sel sans saveur ne serait plus du sel ; un chrétien inutile n'est pas un chrétien. Ah ! soyons attentifs, soyons sérieux, soyons fidèles ! Puisse chacun de nous s'appliquer vraiment à devenir un grain de ce sel, une lumière claire et brillante, quelque petit que soit ce grain, quelque modeste que soit cette lumière ! Grands et petits, parents et enfants, maîtres et serviteurs, tous nous sommes appelés à cette sainte vocation. « Ayez du sel en vous-mêmes (1), » dit le Seigneur Jésus; et son apôtre Paul ajoute à ce précepte général une recommandation particulière: « que tous vos discours soient assaisonnés de sel(2). » « Votis êtes la race élue, la sacrificature royale, la nation sainte, le peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière (3).»

 

PRIÈRE.

Oui, Seigneur notre Dieu, nous savons que c'est à cela que nous sommes appelés; mais nous nous présentons devant toi avec confusion de face, parce que notre coeur nous accuse et nous dit que nous ne répondons pas fidèlement à notre vocation. Si notre coeur nous condamne, toi qui es plus grand que notre coeur et qui connaît toutes choses, combien ne vois-tu pas notre misère plus profonde et notre indignité plus grande encore ! Accomplis en nous, ô notre Dieu, le bon plaisir de ta volonté et l'oeuvre de la foi, et fais-nous si réellement vivre en toi et demeurer dans l'amour de Jésus, que nous portions beaucoup de fruit à ta gloire. Que notre piété pénètre tous les détails de notre vie habituelle; que nous fassions toutes choses en vue de ta gloire et de bon coeur, comme pour toi et non pour les hommes, et qu'ainsi le nom de Jésus soit glorifié à cause de nous; nous t'en supplions pour l'amour de lui. Amen.


Table des matières
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1. Marc, IX, 51.

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2. Col., IV, 6.

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3. 1 Pierre, II, 9.