Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE IV

Les grands Cappadociens

suite

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Grégoire de Nazianze (24), originaire de cette ville (située, dans la Cappadoce du sud-ouest) ou des environs, naquit dans une famille aisée, vers l'an 327. Son père, Grégoire dit « l'Ancien », qui appartenait à une secte judéo-païenne, cédant aux instances de sa femme Nonna, avait demandé le baptême (en 325) et était même devenu évêque de Nazianze. Grégoire eut, une soeur, Gorgonie, et un frère, Césaire, qui devint médecin, savant et fonctionnaire bien en cour, et dont il devait faire l'oraison funèbre.

Après un séjour a Césarée (en Cappadoce), il alla visiter la, Palestine et l'Égypte. Au cours d'une violente tempête dans les parages de Chypre, il résolut de se consacrer à la vie religieuse, mais, avant de réaliser ce voeu, il s'arrêta longtemps à, Athènes, temps heureux, dit-il, où il étudia l'éloquence en compagnie de Basile. Vers 358, il regagna, Nazianze. Il y fut rhéteur, mais sans conviction. Il était attiré vers la vie ascétique, celle des moines du moins et non celle des solitaires égyptiens. Il finit par rejoindre Basile dans sa retraite au bord de l'Iris, mais il le quitta bientôt pour aller aider son père qui était âgé et tourmenté par les moines de la région parce qu'il avait signé la. formule semi-arienne de Rimini. ordonné prêtre, contre son gré, il se révolta contre cet « acte tyrannique », il se réfugia auprès de Basile, pour rentrer à Nazianze trois mois après, le jour de Pâques 362. Il fut désormais pour son père le meilleur des collaborateurs.

En 372, Basile voulut que Grégoire occupât le poste d'évêque de Sasimes qu'il venait de créer en Cappadoce, pour faire échec à Anthime, évêque de Tyane. Son ami, qui s'était laissé, consacrer à Nazianze, ne put s'habituer à sa ville épiscopale bruyante, sans eau et sans verdure, et à cette Église composée de « voyageurs » et de « vagabonds », et il se retira « dans la montagne ». Puis il revint à Nazianze, où son père mourut en 374, et il géra provisoirement cet évêché. Voyant que les évêques voisins ne se hâtaient pas de lui choisir un successeur, il se réfugia dans une région assez éloignée, où il resta trois ans. Il n'en sorti que pour aller diriger à Constantinople, en 379, la petite Église nicéenne, perdue au milieu des ariens, possesseurs de Sainte-Sophie et de l'église des Apôtres.

Grégoire commença ses prédications dans l'église de la Résurrection, et son éloquence attira de nouveaux auditeurs, parmi lesquels Jérôme,qui l'appelait son maître (proeceptor meus : De Viris, 117). C'est là qu'il prêcha ses cinq Discours théologiques, qui lui ont valu le surnom de Théologien. Mais ces brillants débuts furent troublés, d'abord par les menaces des ariens qui, à deux reprises, attentèrent à sa vie, puis par les intrigues de l'aventurier Maxime. Ce dernier, soutenu par Pierre, patriarche d'Alexandrie, jaloux de Grégoire, essaya de se faire conférer l'épiscopat dans l'église même de la Résurrection, pour supplanter son chef qui n'avait pas encore été sacré évêque de Constantinople. Mais il fut chassé de cette ville et même d'Alexandrie. À la fin de 380, Théodose enleva à Démophile, évêque arien, les églises de la capitale, et il conduisit en procession Grégoire et ses fidèles à Sainte-Sophie. Un grand concile, convoqué par l'empereur à Constantinople en mai 381, sous la présidence de Mélèce, évêque d'Antioche (Socrate, H. E. V, 8), écarta Maxime, soutenu à tort par Damase, et il intronisa Grégoire. Son ami Grégoire de Nysse prononça son panégyrique. Mais ce triomphe fut court. Mélèce étant mort après avoir présidé les premières séances du concile, Grégoire, toujours pacificateur, conseilla aux Mélèciens de mettre fin au déplorable schisme d'Antioche et de se rallier au survivant, Paulin.
Mais ils furent sourds à ses appels, et ils opposèrent à Paulin, soutenu par les Occidentaux, le prêtre Flavien. De plus, Timothée, successeur de Pierre sur le siège d'Alexandrie, et quelques autres, combattirent l'élection de Grégoire, sous prétexte qu'il était régulièrement évêque de Sasimes. Las et écoeuré, ce dernier, dans un admirable discours (31 mai 381), résigna ses fonctions et fit ses adieux à son Église, puis il repartit pour la Cappadoce, après avoir rédigé son testament (dont une copie a été conservée). Il laissait tous ses biens « à l'église catholique de Nazianze, pour le soin des pauvres ». Il fut remplacé aussitôt, à Constantinople, par un haut personnage, Nectaire, qui n'était même pas baptisé. Puis, au dire de' Grégoire, le concile continua à « jacasser comme une troupe de geais ou à s'acharner comme un essaim de guêpes » (De sa Vie, vers 1681 ss). Il prit la direction de l'Église de Nazianze, puis il se fit donner un successeur, en 383. Il se retira dans sa propriété d'Arianze, près de la ville, et, d'après Jérôme, mourut vers la fin de 389.




Grégoire n'avait pas les qualités de chef de son ami Basile. Impressionnable et rêveur, il était peu fait pour l'action, du moins pour une action continue et obstinée, mais il lui a été supérieur en éloquence. « Il a été, dit Puech dans sa très belle étude sur ce Père, un orateur ascétique, dans toute la force du terme. Toutes les recherches de couleur, de sonorité, de rythme, tous les procédés d'amplification, toutes les habiletés de dialectique que les sophistes enseignaient, il en connaît le secret,... mais il joint à cet art trop raffiné une inspiration fraîche et jaillissante, l'imagination la plus vive, la passion la plus sincère et la plus émouvante... Grégoire est, avant tout, une sensibilité toujours frémissante... Aussi son éloquence a-t-elle excité une admiration enthousiaste. Le nombre et souvent aussi la beauté des manuscrits qui nous ont conservé son oeuvre en témoignent » (Littér. grecque, p. 339, 364, 395).

Les discours authentiques qui ont été conservés (quarante-cinq) se placent d'abord à son retour à Nazianze, après sa retraite auprès de Basile, en 362. Le premier, prêché le jour de Pâques, est bref, d'un style trop artificiel, déparé par des jeux de mots. Le second a plus d'ampleur et de dignité. Il dit que, s'il s'est enfui, c'est pour se perfectionner dans la solitude. Il dépeint avec émotion la grandeur du ministère, et flétrit l'ambition et l'inconduite des mauvais prêtres, On doit mentionner aussi quatre discours (IXe, Xe, Xle et Xlle) qui ont trait à la pénible affaire de Sasimes . il s'y montre agité, irrésolu, tour à tour repentant et plein d'amertume, et finalement démissionnaire. L'homélie « sur les soins à donner aux pauvres » est une pathétique description de la misère et une brillante réfutation des sophismes chers aux égoïstes.

Parmi ces discours se détachent des panégyriques ou oraisons funèbres. Ici encore, Grégoire est tributaire de la rhétorique profane (25), mais il renouvelle le genre en y versant l'esprit chrétien. L'oraison funèbre de son frère Césaire (Disc. VII), n'est pas sans grandiloquence, mais ses consolations ont un bel accent évangélique. Celle de sa soeur Gorgonie (VIII) la peint comme la femme chrétienne idéale. Celle de son père (XVIII) est pleine de vie et de vérité. L'Éloge de Basile (XLIII) contient des pages animées et attrayantes, malgré la longueur des parallèles entre l'évêque de Césarée et tous les saints bibliques (26).

Il y a beaucoup de vigueur, déparée pourtant par l'emphase, dans le Panégyrique d'Athanase, prononcé en 379 (XXI). À ces éloges, où les hyperboles étincellent, se mêlent deux invectives d'une violence outrée, peu habituelle à Grégoire. Elles furent écrites contre Julien, aussitôt après sa mort, mais n'ont pas été prononcées. Il fait de l'Apostat un Achab, un Pharaon et un Nabuchodonosor. Il raille, non sans motif, sa tentative de galvaniser le paganisme expirant, et, dans l'excès de son ressentiment, il va jusqu'à maudire, avec Julien, toute la civilisation antique.

Les derniers discours conservés se rattachent au séjour à Constantinople. Les plus importants sont les cinq dits théologiques, prononcés en 380 (XXVII-XXXI), où l'éloquence, gâtée par la rhétorique (27), n'en a pas moins de belles envolées. ils sont dirigés contre les anoméens. Le premier blâme le rationalisme théologique et la fureur des controverses. Le second insiste sur le mystère de l'essence divine, méconnu par Eunome. Dans les deux suivants, Grégoire aborde le problème de la Trinité. Il nie l'antériorité du Père par rapport au Fils. Il discute les textes invoqués par les ariens (surtout Prov. 8, 22), et réplique à leurs objections par d'autres versets, et « quand il est trop embarrassé, en faisant appel à la foi, qui doit avoir le dernier mot contre la dialectique » (Puech, p. 357). Dans le Ve discours, il soutient, en termes prudents, la divinité du Saint-Esprit. Sa théologie est celle d'Athanase et de Basile, celle du Dieu unique en trois personnes (mia ousia en trisin hypostasesin). Il les définit par leur mode d'origine. La première est inengendrée ; la seconde est engendrée, la troisième procède des autres (ecporeusis, procession, terme qui a fait fortune). Mentionnons enfin le sermon d'adieu adressé au concile de Constantinople, brillante apologie, pleine de dignité et d'émotion. Il y revendique l'honneur de n'avoir pas été un évêque fastueux « rivalisant avec les consuls et les préfets », et il présente ses voeux chrétiens à l'Église qu'il a tirée de la torpeur.




Il nous est parvenu 244 lettres de Grégoire (28). Il en avait publié un certain nombre à la suite de la correspondance de Basile. Elles étaient polies avec soin, selon des règles précises de rhétorique qu'il a formulées lui-même dans une lettre à son neveu Nicobule. Il y recommande la concision sans sécheresse, la clarté, la grâce, la simplicité qui n'exclut pas l'ornement. Sa langue est celle d'un atticisant qui recourt le moins possible aux tours post-classiques, mais il abuse quelque peu des figures et des antithèses. Les sujets qu'il traite sont très divers. Il y a des lettres de recommandation, de condoléances (29), de félicitations. Il en est d'humoristiques, comme celle où Grégoire dépeint le vallon de l'Iris où Basile l'avait attiré : il le qualifie de « trou à rats » et raille les brouets pleins de pain dur. Il en est enfin de théologiques, comme celle (lettre 101) qu'il adressa, en 382, au prêtre Clédonius, sur les progrès de l'hérésie apollinariste à Constantinople. Elle a été utilisée par les conciles d'Éphèse et de Chalcédoine. On y trouve un exposé de la doctrine orthodoxe sur l'union des deux natures et une mention de la « sainte Marie » comme « mère de Dieu » (théotocos).

Poète fécond et délicat, Grégoire a composé de nombreuses poésies, surtout vers la fin de sa vie (30). Il écrivait volontiers en vers afin d'attirer les jeunes gens et les lettrés, et pour montrer que « les profanes ne nous surpassent pas, même par leur talent d'écrire ». Il ajoutait : « Dans ma souffrance, j'ai trouvé ce remède à mon mal, comme un, cygne vieilli, de me faire entendre à moi-même le murmure de mes ailes ». À la suite des Bénédictins, on classe son oeuvre poétique en deux sections : théologique et historique. La première comprend les poèmes dogmatiques et les poèmes moraux ; la seconde, les poésies sur lui-même et les poésies relatives à d'autres. L'intention didactique apparaît souvent dans les morceaux de la première section. On y trouve des pièces théologiques, des conseils aux moines et aux vierges, l'éloge des vertus chrétiennes, relevés par des passages brillants. bans la seconde section, les poèmes les plus remarquables sont les deux qui constituent une véritable autobiographie de Grégoire, surtout celui qui a reçu le titre de Sur sa Vie (1949 vers). On doit en admirer la spontanéité et la fraîcheur et sympathiser avec la mélancolie qui s'y épanche. La forme de ces poèmes est très variée. Les pièces théologiques ont le ton épique, les méditations la forme de l'élégie, les hymnes sont des morceaux lyriques, certains ont le genre dialogué. Cette oeuvre poétique eut une grande vogue et d'importants commentaires lui furent consacrés (31).




Grégoire de Nysse (32), troisième fils de Basile l'Ancien et frère de Basile, qu'il aimait à appeler son « maître », après avoir été nommé « lecteur », recula devant l'état ecclésiastique. Il professa la rhétorique et se maria. Ébranlé par les appels de Grégoire de Nazianze, il rejoignit les ascètes du vallon de l'Iris. C'est là que Basile le prit, en 371, pour le faire élire évêque de Nysse (partie orientale de la Cappadoce). Il s'y distingua vite par son orthodoxie. Attaqué par les ariens, il fut déposé par un synode tenu à Nysse en 376, et il ne, put rentrer dans son Église qu'en 378, après la mort de Valens. Selon son propre récit (épître 6), il y reçut un accueil triomphal. L'année suivante, un synode réuni à Antioche lui confia la mission délicate d'inspecter les Églises du Pont. Il intervint (en 380, d'après Bardenhewer), dans les affaires ecclésiastiques de l'Arabie. Il prononça de nombreuses oraisons funèbres. En 394, on le retrouve au concile de Constantinople. La date de sa mort est inconnue.

On a caractérisé les trois Cappadociens, écrit Tixeront, en disant que Basile était le bras qui agit Grégoire de Nazianze la bouche qui parle, Grégoire de Nysse la tête qui pense. La formule est juste, à condition de n'être -pas entendue d'une façon trop exclusive, car Basile savait aussi penser et parler. Mais il est vrai que Grégoire de Nysse ne possédait ni la science des affaires de son frère aîné, ni l'éloquence claire et élégante de Grégoire de Nazianze. Basile s'est plus d'une fois plaint de ses maladresses, et les critiques peuvent lui reprocher son style souvent obscur et sa rhétorique de convention. Mats c'était un philosophe. Il s'est, efforcé de justifier, au regard de la raison, les enseignements de la foi. Il s'est plu à définir, à classer, à mettre partout de la logique et de l'ordre » (p. 231-232).

On peut distinguer dans son oeuvres des écrits exégétiques et homilétiques, polémiques et dogmatiques, ascétiques, et des discours et des lettres.

Parmi les premiers, nommons le traité sur la Formation de l'Homme, et l'Apologie pour l'Hexaéméron, composés peu de temps après la mort de Basile. Le traité sert de conclusion à l'Oeuvre des six jours de son frère, à, laquelle manquait le commentaire sur la création de l'homme (33). Grégoire y proclame, avec Origène, le triomphe universel du bien et la résurrection, mais il rejette ses vues sur la préexistence des âmes ainsi que la croyance hellénique à la métempsycose. Dans l'Apologie , composée à la demande de son jeune frère, Pierre de Sébaste, en réponse à quelques critiques adressées à, l'Hexaéméron, de Basile, Grégoire de Nysse, après un grand éloge de ce frère aîné, dont les ouvrages, d'après lui, ne le cèdent en autorité qu'aux Saintes Écritures, s'attache à esquisser une théorie bien liée de la création. Il cherche à concilier cette notion avec celle de développement, en insistant sur « la force technique et savante, inhérente à chaque chose créée, selon laquelle se réalisent les merveilles de la nature ». Malgré son respect pour le texte sacré, ces aperçus l'amènent à l'interpréter assez librement.

La Vie de Moïse le Législateur, qui date de sa vieillesse, est un récit adressé à un jeune homme, Césaire, qui lui avait demandé de lui tracer le tableau de la vie parfaite. Grégoire lui propose l'exemple de Moïse, qui enseigne à l'âme l'ascension vers l'incompréhensible, où Dieu se trouve. Ici encore, il use de la méthode allégorique, qu'il pousse trop loin (34). Cette tendance néo-platonicienne et ce goût pour le symbolisme reparaissent dans celles de ses homélies qui ont été conservées, les huit sur les Béatitudes, qui décrivent la montée vers le bien, et les quinze sur le Cantique des Cantiques, où il déclare que « dans bien des cas le sens littéral risque de nuire, en ce qui touche la pratique de la vertu ».

Grégoire écrivit aussi des traités de polémique. Le plus intéressant est le Contre Eunome, riposte à cet hérétique qui avait répliqué au traité dirigé par Basile contre lui par une Apologie de l'Apologie, pleine de logique et d'un style soigné (35). Dans le Contre Eunome, on trouve, avec des extraits abondants qui ont permis de reconstituer à peu près le livre qu'il combat, une ardente apologie de Basile, à qui son adversaire avait reproché des fautes de logique et des faiblesses d'expression, mais cet ouvrage est diffus et traînant, et, au jugement de Puech, la lecture en est fort pénible (36).

On lui doit aussi deux écrits dogmatiques. Le Discours catéchétique (vers 383) est un exposé synthétique et clair de la doctrine de l'Incarnation. Pour Grégoire, elle n'a rien d'inconcevable. On peut se faire, en effet, une idée de l'union de Dieu avec « notre nature » en songeant à celle de l'âme avec le corps. Elle est prouvée, d'ailleurs, par ses effets : défaite de l'idolâtrie et transformation du monde (37). Le Dialogue sur l'Âme et la Résurrection (éd. Krabinger, Leipzig 1837) est une sorte de Phédon chrétien. En un langage émouvant, qui n'exclut pas la subtilité, Grégoire raconte, dans un esprit néo-platonicien, la conversation qu'il dit avoir eue avec sa soeur Macrine sur son lit de mort, en 379. Macrine le prie de se faire l'avocat du diable, et elle se charge de le réfuter. « Supprimez les sens, dit-elle, reste l'âme ». - Ne faut-il pas croire à l'Hadès ? demande son frère. - Non, car les âmes n'ont pas de lieu ». Macrine parle ensuite de la purification progressive de l'âme, et, avec Origène, elle affirme l'anéantissement complet du mal et la victoire du bien.

Le plus important des écrits ascétiques de Grégoire est son traité De la Virginité. Il la recommande comme un moyen d'éviter les malheurs qui peuvent atteindre les gens mariés. La fin de l'ouvrage est meilleure : il conseille un ascétisme modéré, à la façon de celui de saint Paul.

Il fit aussi des biographies, la Vie de Grégoire le Thaumaturge, et la Vie de Macrine la jeune (ainsi nommée pour la distinguer de sa grand-mère), femme d'une piété austère, qui portait au cou une croix (le fer, et qui fut pour son frère Basile une conseillère spirituelle et une précieuse collaboratrice à ses oeuvres de charité. Parmi les discours de Grégoire, relevons ses sermons contre l'usure et la débauche, ses cinq homélies sur Pâques, son panégyrique d'Étienne, le premier martyr, ses oraisons funèbres, émouvantes mais non sans rhétorique, de Basile, de la jeune princesse Pulchérie et de sa mère l'impératrice Flaccille. Des vingt-huit lettres qui nous restent de lui, les plus intéressantes sont les deux à Libanius, où se déploie un art épistolaire raffiné, et celle à Censitor (utilisée par les Réformés) sur les inconvénients des pèlerinages en Palestine.

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(24) Sa vie est connue par ses écrits, où il parle souvent de lui, et surtout par son poème Sur sa Vie (Péri éautou). On peut aussi utiliser sa biographie par le prêtre Grégoire (VIIe siècle). Édition de ses oeuvres : celle de Saint-Maur siècle, achevée au XIXe). - Bibliographie : A. Benoît, S. Grégoire de N. Paris, 2e éd. 1884 ; Guignet, S. Grégoire de N. et la Rhétorique, Paris 1911 ; Puech, L. III, ch. III; E. Fleury, Hellénisme et Christianisme : S. Grégoire de N. et son Temps, Beauchêne, Paris 1930. 
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(25) Hürth, De Gregorii N. Orationibus funebribus, Strasbourg 1907. 
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(26) Boulenger, Disc. fun. de Césaire et Basile, texte grec avec tract. et notes (Textes et Documents), paris 1908. 
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(27) Le second contient une description du paon restée fameuse. Pour ces cinq discours, édition de J.-A. Mason, Cambridge 1899. 
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(28) Cf. Guignet, Les procédés épistolaires de S. Grégoire de Nazianze, Paris 1911. 
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(29) La plus connue est la lettre à Grégoire de Nysse, pour la mort de sa femme Théosébie.
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(30) Il en reste près de dix-sept mille vers. 
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(31) Voir Dudebout, De Gregorii N. carminibus, Paris 1907, et de Jonge, même titre, Amsterdam 1910. 
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(32) Il n'y a pas de bonne édition générale (le ses oeuvres, celle que préparaient les Bénédictins ayant péri dans la Révolution française. Un,- partie seulement a été éditée : la Grande Catéchèse (Méridier, Paris 1908, dans la coll. Lejay) ; le Contre Eunome (Jaeger. Berlin 1921); les Lettres (Paschali, Berlin 1925). - Voir L. Méridier, L'influence de la seconde Sophistique sur l'oeuvre de Grégoire de Nysse (Rennes 1906) ; Puech, Litt. grecque, T. III, L. III, ch. IV. 
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(33) Cf. Hilt, Des heiligen G. von Nyssa Lehre vom Menschen, Cologne 1890. 
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(34) D'après lui, les vagissements de Moïse enfant symbolisent les remords du pécheur. 
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(35) Cf. Albertz, Untersuchungen über die Scitriften des Eunomius, Wittenberg M. 
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(36) Il écrivit aussi une brève réponse à l'Exposition de la Foi, présentée par Eunome, au concile de Constantinople en 383, deux réfutations d'Apollinaire et une homélie contre les adversaires du Saint-Esprit. 
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(37) Il ajoute cet étrange argument : la justice exigeait que le démon devenu le maître de l'humanité reçût une forte rançon (articles de Rivière, Revue des Sciences religieuses, 1929). 
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