Un document interne du ministère de la Défense américain affirme qu'Israël se livre à des activités d'espionnage intensives «sous le couvert de relations ethniques» avec les communautés juives aux USA. Ce document, en s'ébruitant, a provoqué de l'émoi aux Etats-Unis, et entraîné une vague d'excuses à travers l'appareil de la Sécurité. Il a été stipulé dans un communiqué que ce papier ne représentait pas la position officielle du gouvernement.
Le document, établi par des fonctionnaires d'un service du ministère de la Défense, chargé de sauvegarder les secrets technologiques, a été envoyé à 250 firmes qui s'occupent, dans le district de New York, des équipements de haute sécurité. Ce papier fait mention de certains partenaires de l'Alliance, qui, aux USA, sont actifs dans l'espionnage industriel; parmi eux, il y a, entre autres, l'Italie, le japon et l'Allemagne.
A cet égard, le chapitre israélien est particulièrement long. Il y est écrit que «l'espionnage israélien procède du désir d'être autarcique (se suffisant à lui-même) ... Israël est dirigé par une puissante volonté d'exister qui détermine sa politique ... Les fortes relations ethniques avec les USA, combinées aux mesures énergiques de services secrets doués, donnent de beaux résultats au niveau de l'espionnage. »
Les «relations ethniques» sont considérées dans le document comme étant un des fondements du recrutement au profit de l'espionnage israélien. Bien entendu, les attraits d'ordre financier ne manquent pas; les faiblesses personnelles d'un agent sont également exploitées. Une autre méthode consisterait à «implanter» des Israéliens dans des industries clés américaines.
Le document fait état de quelques cas d'espionnage israélien, comme celui de Pollard. Israël est accusé d'avoir volé, dans les années 80, des informations américaines sur le radar, ainsi qu'en 1994, sur un ordinateur conçu aux USA.
La publication de ce papier par un mensuel paraissant à New York a provoqué un scandale gigantesque. La ligue anti-diffamations «Bnei Brith Organisation» a protesté contre l'affirmation selon laquelle des juifs sont recrutés comme espions, ainsi que contre le ton anti-israélien du document. Les protestations ont conduit à des excuses de la part du ministère de la Défense, lequel déclara que l'auteur du papier était une petite employée, qui ne représentait nullement la position du ministère.
Tandis que les accusations portées contre des juifs tombent lentement dans l'oubli, la Cour de contrôle de l'Etat du Congrès américain publie un communiqué qui accuse Israël d'effectuer de l'espionnage visant les USA et les secrets militaires américains.
Le communiqué se fonde sur des sources situées dans les services secrets américains et parle «d'une campagne d'espionnage agressive contre les USA réalisée par un partenaire de l'Alliance». Le nom de ce «partenaire de l'Alliance» ne figure nulle part dans ce communiqué. Mais il ressort du texte - où le cas Pollard est mentionné - que le pays en question est, sans aucun doute, Israël.
L'Etat hébreu est, entre autres, accusé de se mettre à l'écoute des émissions militaires des services secrets au ministère de la Défense des USA et d'essayer de voler des informations hautement protégées concernant la technologie de l'artillerie et des missiles. Tout comme le document précédent, ce communiqué déclare Israël coupable de vouloir recueillir de nombreux renseignements sur la technologie de pointe, afin de «faire progresser sa propre industrie et de présenter ces produits sur les marchés mondiaux comme étant les siens». Le partenaire en question nouerait des relations et formerait des liens à son propre avantage. Les agents de ce pays se livreraient, aux USA, à de l'espionnage systématique et volerait des secrets.
Des autorités israéliennes en place à Washington ont rejeté les affirmations contenues dans ce communiqué. La déclaration, selon laquelle les Israéliens ont «pris possession» de l'appareil des communications du Pentagone et se mettent à son écoute, est absolument sans fondement.
Commentaire:
Il est hors de question qu'Israël fasse de l'espionnage aux USA et dans d'autres pays. Il ne faut pas perdre de vue que l'Etat hébreu, surtout durant les années du début mais maintenant encore, ne peut compter que sur lui-même, quand il s'agit de sa sécurité. Israël a toujours été en danger de mort; pensons à l'Irak et à l'Iran qui désirent ardemment sa destruction. D'où la nécessité pour les juifs de souvent recourir à des moyens qui ne semblent pas entièrement «kasher». Si, en 1981, ils n'avaient pas détruit le réacteur atomique en Irak, Israël n'existerait peut-être plus aujourd'hui. Il importe donc pour lui de maintenir constamment son armée au sommet de la technique militaire. Le pays s'est vu contraint de fabriquer des armes nucléaires, etc. Mais le principe énoncé au Psaume 127, 1b reste toujours absolument valable: ,Si l'Eternel ne garde la ville, celui qui la garde veille en vain. » CM
Nouvelles d'Israël 04 / 1997