Elections présidentielles, le poids des franc-maçons

 

Philippe MASSONI, 65 ans

Conseiller à l'Elysée, l'ex-préfet de police de Paris est au 33e degré de la Grande Loge de France, le plus haut grade.

 

Alain DEVAQUET, 59 ans

Chargé de mission auprès de Chirac, l'ex-ministre de l'Enseignement supérieur fréquente les temples de la GLF.

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Les adeptes de Chevènement

Henri CAILLAVET, 87 ans

Avocat de formation, figure du Grand Orient, ce radical influent lutte depuis longtemps pour le droit à l'euthanasie.

Patrick KESSEL, 50 ans

Ex-grand maître du Grand Orient, ce journaliste a organisé la venue de Chevènement devant les « frères ».

Jean-Robert RAGACHE, 62 ans

Ex-grand maître du Grand Orient de France, cet agrégé d'Histoire est adjoint au maire de Rouen.

Gérard CUREAU, 69 ans

Magistrat à la Cour des comptes, cet ancien conseiller ministériel côtoie les politiques à la loge « Demain » du Grand Orient.

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L'éminence de Pasqua

Jean-Jacques GUILLET, 55 ans

Secrétaire général du Rassemblement pour la France (RPF) et député non inscrit des Hauts-de-Seine, il a accédé au 33e degré de la Grande Loge de France, à l'égal de l'ancien préfet de police de Paris, Philippe Massoni. Pasqua est venu « plancher » devant son obédience sur l'« idée de République », en 1992.

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Les frères parlementaires

Jean-Pierre MASSERET, 57 ans

Ex-secrétaire d'Etat aux Anciens Combattants, sénateur, il préside la Fraternelle parlementaire.

Philippe DECHARTRE, 82 ans

Ce gaulliste, membre du bureau politique du RPR, a présidé la Fraternelle parlementaire.

Christian BATAILLE, 55 ans

Président de la Fraternelle parlementaire jusqu'en septembre, cet élu PS du Nord est enseignant.

Guy DRUT, 51 ans

L'ancien champion olympique, député RPR de Seine-et-Marne, est membre de la Grande Loge nationale de France.

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Les frères conseillers et ministres de Jospin

Jean-Luc MÉLENCHON, 50 ans

Le ministre délégué à la Formation professionnelle, issu de la Gauche socialiste, fait son retour au Grand Orient.

François PATRIAT, 58 ans

Secrétaire d'Etat aux PME et au Commerce, il a été initié à la loge « Demain » du Grand Orient.

Christian PIERRET, 55 ans

Secrétaire d'Etat à l'Industrie, il a été initié à la Grande Loge nationale de France, plutôt de droite.

Manuel VALLS, 39 ans

Ami d'Alain Bauer, dont il fréquente la loge, il conseillait le Premier ministre avant d'être élu maire d'Evry.

Yves COLMOU, 46 ans

Adhérent du Grand Orient, ce conseiller à la communication de Jospin vient du cabinet de Daniel Vaillant.

Henry PRADEAUX, 51 ans

Chef de cabinet du Premier ministre depuis 1997, il n'a pas fait de cadeaux au Grand Orient, dont il est membre.

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Les principales obédiences en France

Grand Orient de France (GO)

43 000 frères dans 1 000 loges.

Grande Loge de France (GLF)

23 000 frères dans 700 loges.

Fédération française du droit humain (FFDH) :

13 500 soeurs et frères dans 700 loges.

Grande Loge féminine de France (GLFF) 13 000 soeurs dans 350 loges.

Grande Loge nationale française (GLNF)

Environ 21 000 membres. Emanation du GO en 1913, la GLNF est affiliée à la Grande Loge unie d'Angleterre. Elle est à part dans le « paysage maçonnique français », en voie d'unification.

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« Mitterrand se méfiait des maçons »

Roland Dumas a rejoint la franc-maçonnerie juste après la guerre. « J'avais 25-26 ans. Un vénérable de la Haute-Vienne, qui s'était engagé à recruter mon père à la Libération, m'a rappelé la promesse qu'il lui avait faite avant qu'il soit fusillé par la Gestapo », note l'ancien ministre de François Mitterrand.

Que « des ponts existent entre les candidats à une élection et la franc- maçonnerie » ne fait pour Roland Dumas aucun doute, même s'ils sont aujourd'hui moins solides qu'à l'époque où « les règles de confidentialité » étaient de mise. « Y adhérer servait de tremplin », note-t-il. Mais, à mesure que son cercle d'influence s'est élargi, la franc-maçonnerie a, selon lui, perdu de sa substance.

François Mitterrand était, quant à lui, « assez réticent » à l'égard des maçons, témoigne ce fidèle de l'ancien président. En raison de son éducation catholique, de son passage chez les frères maristes et de l'affaire dite « des fuites », relative à la divulgation, en 1954, de secrets de la Défense nationale sur fond de guerre froide. Le patriotisme de François Mitterrand, ministre de l'Intérieur du gouvernement Mendès France, avait alors été sérieusement mis en cause dans cette opération menée par le préfet de police, Jean Baylot, un franc-maçon qu'il avait révoqué. Cet épisode avait renforcé la méfiance de l'ancien chef de l'Etat à l'encontre de la franc-maçonnerie en général. « Comment des maçons peuvent-ils se comporter de la sorte ! » tonnait-il.

Une fois élu à l'Elysée, il recevait cependant régulièrement leurs représentants. « C'était devenu traditionnel. Giscard l'avait fait avant lui », relève Roland Dumas. Dans ce domaine, Mitterrand, qui faisait montre d'une « curieuse alchimie intellectuelle », avait, selon lui, « des préjugés ». Entre eux, la franc-maçonnerie était devenue « un sujet de taquinerie ». Lors de leurs rencontres conjointes de chefs d'Etat africains, membres d'une loge, le président Mitterrand s'amusait de la « chaleur toute particulière » que ces derniers manifestaient à son ministre des Affaires étrangères. Epoque durant laquelle Roland Dumas a joué de son entregent et de sa fonction pour négocier le rapatriement, toujours en cours, de Moscou, des archives de la franc-maçonnerie française. Classées par les Allemands sous l'Occupation, elles avaient été déménagées en Tchécoslovaquie, où les Soviétiques s'en sont emparés après la chute de Berlin en mai 1945

 

© le point 04/01/02 - N°1529 - Page 18 - 3739 mots

(Le Point) ajouté le 15/1/2002

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