Liban: La croix pour cible

 

Machmud, 13 ans, terroriste de l'OLP blessé, prisonnier des Israéliens et opéré à Haïfa, demanda après s'être réveillé de son anesthésie, à l'infirmière israélienne: « . .. rends-moi donc un de mes kalaschnikows pour que je puisse continuer, après mon rétablissement, à tirer sur les Israéliens...» Voilà un des nombreux enfants qui ont été dressés pour la haine dans le camp d'entraînement de l'OLP. Des enfants de 12 ans racontent que dans ces «écoles UNRWA», on les avait forcés à déchirer des poules et des petits chiens vivants pour vaincre leur «pitié innée». Celui qui n'y arrivait pas et gardait un brin de sensibilité, était mis à l'index et devenait tributaire de l'OLP - et à ceux qui ne pouvaient payer, on arrachait les ongles aux doigts et aux pieds.

On peut s'entretenir avec n'importe qui au Liban, la même phrase revient sans cesse:

«Les Israéliens auraient dû venir plus tôt, avant le massacre des 98 500 personnes. C'est en effet, selon les statistiques de l'Etat libanais, le nombre de vies humaines que coûtait la guerre civile libanaise depuis 1975, sans parler des 6000 victimes de la guerre actuelle.» Où donc étaient ceux qui proclament les droits de l'homme ou qui manifestent pour la paix?» s'exclame, déçu, un homme de Beyrouth.

A Sidon, des Libanais racontent comment un terroriste de l'OLP de 16 ans avait lapidé un enfant de 3 ans - uniquement parce que cet enfant ne savait pas parler. Quelle démonstration de la puissance démoniaque!

«Endurcissement», c'est ainsi que l'on appelle les tirs pratiqués depuis une embuscade sur des enfants jouant au ballon. En 1976, l'OLP occupa la ville chrétienne de Damour, en chassa les chrétiens et utilisa les églises comme fortins de tir et la croix comme cible.

Aujourd'hui encore, on peut voir les nombreux trous sur l'autel. Devant une autre église, un groupe de Libanais s'est rassemblé. Ils venaient de rentrer chez eux et pleuraient en considérant le portail criblé de balles. Un vieillard raconta qu'ils avaient été enfermés par les «Mehurabin» (terroristes de l'OLP) dans cette église, alors que les femmes et les enfants étaient fusillés devant ce portail, 65 à la fois... «cet endroit est sacré par le sang des martyrs», ajouta-t-il. Le prêtre maronite John Nasser, 49 ans, voudrait «crier tout cela à la face du monde» - mais quelle presse prêterait l'oreille à ces choses qui n'arrangent personne. Depuis que Mrs May Murr, éditrice d'un hebdomadaire libanais pour intellectuels,a remercié officiellement Israël «pour son invasion libératrice», tous les «faiseurs de média» s'écartent d'elle et l'ignorent. Elle ne convient plus au cliché anti-israélien. La vérité est la première victime de cette guerre au Liban.

A Sidon, deux pères d'environ 40 ans racontent: «Nous étions en train de fêter l'anniversaire de notre fille lorsque, brusquement, la porte s'ouvrit et dix adolescents habillés des chemises de l'OLP ornées de sa médaille, les fusils à la main, se précipitèrent et, le doigt appuyé sur la détente, poussèrent les hommes dans un coin de la pièce, alors que d'autres s'attaquèrent aux femmes - et cela devant nos yeux. Nos fils étaient contraints d'assister au viol brutal de leurs mères et de leurs soeurs.

Presque toutes les familles pourraient raconter de tels faits. Cependant, on lit dans le journal ,Spiegel' (du 9.8) le reproche que les Palestiniens étaient dédaigneusement qualifiés de terroristes par les Israéliens.» Quel qualificatif faut-il alors donner à de tels malfaiteurs?

Les Libanais, libérés de la pression et des menaces, vident maintenant leur coeur. Je me fais connaître à eux comme Allemand. Je le fais consciemment pour ne pas attirer quelque faveur, en tant qu'Israélien, pour ces récits.

Malgré cela, chacun s'exprimait plus ou moins en pro-israélien, et se montrait plein d'horreur à l'égard de l'OLP. Cependant, je tiens à faire une différence entre l'OLP et les Palestiniens, qui vivent paisiblement ici sans participer au terrorisme. Mais malheureusement, les Libanais ne font plus confiance aux Palestiniens tout court - huit ans de torture ont laissé des traces profondes.

Des ambulances israéliennes avec l'«Etoile-de-David-Rouge» sont stationnées devant un hôpital. Ceux qui attendent racontent sans retenue: « . . . il y a trois mois seulement, alors que l'OLP était encore reine ici, les terroristes arrivaient avec leurs blessés . . . leurs pistolets dirigés contre les médecins, ils les obligeaient à arrêter une opération en cours pour donner la priorité à leurs gens . . . ou, s'il n'y avait pas de lits à disposition, ils mettaient les patients à la porte . . .»

Pour avoir accompli de telles atrocités, le qualificatif «terroristes politiques» est trop faible, c'est plutôt synonyme d'assassins barbares.

Lorsque je faisais un rapport de ces choses à un groupe allemand à Jérusalem, un auditeur se leva, se présenta comme rédacteur d'un établissement de radio allemand et expliqua devant tout le monde: « . . . ce que vous dites là est vrai, car ce n'est ni nouveau ni inconnu pour nous, mais il nous est impossible de transmettre cela à la République allemande, nos mains sont liées, la tendance de la gauche écrase la vérité . . . »

En attendant, l'Union Soviétique dénonce publiquement au sein de l'ONU, sous les applaudissements des Etats communistes et musulmans, «l'agression brutale d'Israël», et l'Europe s'associe à cette accusation, s'appuyant sur une déclaration du chef de l'OLP, Yasser Arafat, qui aurait « reconnu Israël » en acceptant toutes les résolutions de l'ONU, y compris les Nos 242 et 338. Mais le monde ne prête pas attention au démenti immédiat du camp d'Arafat, d'où l'on entend: «Nous couperons la langue à celui qui reconnaît l'ennemi sioniste ! » Car, «Arafat n'a pas le droit de reconnaître Israël, personne de l'OLP n'est derrière Arafat» (Georges Habasche), ou «I'OLP continuera à rejeter, en pensée et en parole, la résolution des Nations Unies 242 et 338» (Abu Sharif, 22.7.82).

L'émissaire spécial des USA, Ph. Habib, Libanais de naissance et qualifié de «nullité» par le commentateur des USA Jack Anderson, «dont les négociations ne conduisent qu'à une détérioration de la situation», fait inlassablement la navette entre Beyrouth, Ryad, Damas et Jérusalem, dans l'espoir d'une évacuation pacifique de l'OLP. (La réd.: C'est fait depuis lors.) Mais l'obstacle essentiel était et reste celui du refus des nations d'accueillir les terroristes. La Jordanie jusqu'en 1970, et maintenant le Liban, en sont des exemples assez effrayants.

Dans son abri à Beyrouth-Ouest, Arafat sévit comme un despote. Ne vivant plus que souterrainement, il chasse ses meilleurs amis, les soupçonnant d'une fuite éventuelle. Il se sert de plus en plus de commandants plus jeunes, dont l'âge moyen est de 22 ans.

Entre-temps, l'Indonésie a offert à l'OLP l'une de ses 13 000 îles paradisiaques, et Athènes serait éventuellement d'accord d'accueillir le chef de l'OLP, mais pas ses terroristes. En attendant - le compte à rebours suit son cours - les terroristes ne restent pas oisifs à Beyrouth et se creusent «un tombeau fortement explosif», car ces labyrinthes sont bourrés d'armes et de munitions. A la surface, l'OLP a posté son artillerie lourde directement à côté des bâtiments des agences étrangères, en envisageant les attaques de revendications israéliennes qui pourraient aussi toucher les ambassades, ce qui entraînerait un supplément d'ennuis pour l'Etat juif.

Il est vrai qu'Israël lance souvent des traités imprimés, des laissez-passer, invitant la population civile à quitter le voisinage des positions de l'OLP et à fuir à Beyrouth-est. Mais, quel est celui qui aime quitter ses biens lorsqu'il sait que l'OLP prend ses «mercenaires>, de plus de 10 pays, en leur donnant la «permission de piller librement» partout. Ainsi, les terroristes détiennent 250 000 civils comme otages, fait qui empêche Israël d'agir radicalement.

La guerre ainsi prolongée devient pour le monde «une légende de héros» dans laquelle Arafat apparaît comme un «saint». L'histoire nous enseigne à satiété que les dictateurs et les despotes réussissent toujours à changer leurs échecs en exploits héroïques.

Le chef musulman avait bien discerné que «I'OLP s'est effondrée moralement et physiquement». Même la ligue arabe s'écarte visiblement de l'OLP. Cette dernière tira avec des fusées soviétiques GRAD-SS sur le bateau de la Croix-Rouge qui se trouvait devant Djunia.

Personne n'y a fait allusion dans la presse officielle. Par contre, si les Israéliens avaient commis un tel acte, les gros titres n'auraient pas manqué et les protestations auraient éclaté.

L'UNIFIL représente encore un autre problème. Israël refuse obstinément son intervention, car il a été prouvé que les camps de réfugiés, sous la direction de I'UNIFIL, sont devenus des foyers officines de la haine. La population libanaise elle-même a manifesté publiquement contre les troupes UNlFlL et en exigea le retrait immédiat. Là-dessus, après 9 semaines d'état de nécessité, la première (!) livraison d'alimentation et de médicaments de l'UNICEF arriva enfin à Beyrouth.

Des délégations internationales interrogeaient, secrètement, des terroristes de l'OLP libérés des prisons de sécurité d'Israël, leur demandant s'ils avaient été torturés par les Israéliens. Tous les interrogés répondirent:

«Les informations relatives à de prétendues tortures commises par les Israéliens sur nous sont absolument fausses.» Maintenant, les faits ont été établis: La ville de Tyr a perdu, selon les statistiques de la police libanaise, 63 civils, et 56 selon le dénombrement israélien, et non des «milliers de civils», comme il a été annoncé au début par I'UNIFIL et I'IKRK.

Dans un mémorandum, 89 professeurs s'adressèrent au club international PEN pour dire que «l'humanité ne devait pas être considérée avec partialité... ou était la presse pendant la guerre civile libanaise qui dura près de 8 ans, au cours de laquelle 98 500 personnes ont dû y laisser leur vie...? par contre, aujourd'hui, le monde proclame son humanité, contrairement à l'Etat juif . . .» Les huit accords de cessez-le-feu, obtenus par Ph. Habib depuis le mois de juin, ont été violés 66 fois depuis lors (entre le 11.6 et le 27.7). Chaque fois, les USA exigeaient d'Israël de «ne pas prendre en considération» ces attaques...

malgré les victimes enregistrées chaque jour du côté israélien. «Je voudrais bien voir un Etat chrétien encaisser de tels incidents sans réagir», s'exprima le chef religieux des maronites, Na'aman.

Dans le monde, on compte actuellement (selon les statistiques des Nations Unies) plus de 10 millions de sans-abris, dont 70 000 vivent au Liban. Qui parle alors des 9 930 000 - où sont les fanatiques des droits de l'homme? Paix et vérité vont de pair, l'un se reflétant dans l'autre. Mais au Liban, le monde a perdu la face - peut-être est-ce le début d'un terrorisme mondial, car «ce que l'homme sème, il le récolte» !

K. SCHNEIDER

Nouvelles d'Israël 11 / 1982

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