Tous les peuples en sortiront gravement meurtris
Après une longue période d'accalmie, il semble qu'Israël doive se préparer à un nouvel affrontement au sujet de sa souveraineté sur Jérusalem et de son statut de capitale réunifiée d'Israël.
Ce thème fait de nouveau la une des journaux depuis la publication d'une déclaration européenne adressée au ministère des Affaires étrangères à Jérusalem. Ce document entend rappeler à Israël que Jérusalem n'est pas la capitale du pays et qu'elle a statut de ville internationale.
La cause de cet incident - qui a déclenché de vives tensions entre Israël et l'Union européenne (UE) - remonte en fait au mois de février, lorsque Faisal Husseini, le ministre palestinien de la Question de Jérusalem, a invité tous les ambassadeurs étrangers résidant en Israël à une rencontre à la «Maison d'Orient» dont il est le propriétaire.
Ayant eu vent de cette invitation, le ministre israélien des Affaires étrangères, Ariel Sharon, et le directeur général du cabinet ministériel des Affaires étrangères, Eitan Ben-Zur, avaient immédiatement adressé un courrier à ces mêmes ambassadeurs en les enjoignant de ne pas participer à cette rencontre parce que, affirmaient-ils, elle était contraire aux accords de Wye et d'Oslo ainsi qu'à la position du gouvernement israélien. Dans sa lettre, Sharon avait même averti les ambassadeurs des Etats membres de L'UE qu'Israël considérerait cette rencontre comme une ingérence dans la campagne électorale israélienne.
Les ambassadeurs avaient fini par accéder à la demande d'Israël et décliné l'invitation de M. Husseini. Mais peu de temps après, L'UE faisait parvenir à l'Etat d'Israël, par l'intermédiaire de l'ambassadeur de la République fédérale d'Allemagne accrédité à Jérusalem, une déclaration exprimant la position de PUE au sujet des motifs invoqués par Israël pour refuser la rencontre à la Maison d'Orient. Cette lettre - transmise par l'ambassadeur d'Allemagne, ce pays exerçant actuellement la présidence de L'UE - rappelait à l'Etat d'Israël «la position inchangée de L'UE quant au* statut d'entité séparée adopté pour la ville de Jérusalem». Le texte soulignait que «cette position était conforme aux dispositions du droit international et que, sur cette base, L'UE n'avait aucunement l'intention de modifier son attitude vis-à-vis des rencontres organisées à Jérusalem».
La qualification de la ville de Jérusalem de «corpus separatum» fait référence à la résolution 181 de l'ONU - plus connue sous le nom de «plan de partage» - adoptée par les Nations-Unies le 29 novembre 1947. Au paragraphe 3 de cette résolution, il est stipulé que «la ville de Jérusalem est un corpus separatum. sous régime international spécial, administré par les Nations-Unies et que la gestion de la ville est confiée à un conseil de tutelle mandaté par les Nations-Unies.»
Depuis cette résolution, l'expression «corpus separatum» a pris un sens particulier, à savoir, la notion publique officielle de statut international conféré à la ville de Jérusalem. L'utilisation de ce vocable par L'UE indique la non-reconnaissance de la souveraineté d'Israël sur Jérusalem en raison précisément du statut international que les Nations-Unies ont donné à la ville. En outre, le fait que dans sa déclaration, L'UE ne fasse pas de distinction entre la partie Est et Ouest de Jérusalem montre qu'elle considère l'ensemble de la ville comme un territoire occupé.
Le Premier ministre Netanyahou et le ministre des Affaires étrangères Sharon ont réagi publiquement à cette déclaration en rejetant catégoriquement la position de l'UE. «Jérusalem n'est pas un corpus separatum ou une entité distincte d'Israël, mais est au contraire le coeur et l'âme du peuple juif. Nous n'admettrons jamais que le statut de cette ville soit remis en cause», a déclaré Netanyahou.
Le chef de l'opposition, Ehud Barak, a également adressé une lettre au ministre allemand des Affaires étrangères, Joschka Fischer, en lui précisant «qu'il y a consensus en Israël sur le fait que Jérusalem est et restera la capitale éternelle d'Israël, sous souveraineté de l'Etat d'Israël.»
Dans tout ce chaos diplomatique, il est apparu que même la position des Etats-Unis sur cette question était loin d'être claire. D'un côté, le Congrès américain a décidé il y a quelques temps de transférer les bureaux de l'ambassade américaine vers
Jérusalem afin de marquer sa reconnaissance de la souveraineté d'Israël, mais par ailleurs, on a appris en mars que le gouvernement américain avait interdit à des militaires et scientifiques américains de participer à des visites touristiques sur le Golan et dans la Vieille Ville de Jérusalem parce qu'il s'agissait de territoires occupés. Parmi ces visiteurs venus en Israël pour assister à une conférence organisée par le Centre d'études stratégiques de l'Université de Tel Aviv, figurait notamment le directeur de l'Académie militaire américaine. Un porte-parole de l'ambassade américaine en Israël a précisé que cette interdiction n'émanait pas de l'ambassade elle-même, mais d'instances gouvernementales supérieures.
Commentaire:
De plus en plus, Jérusalem devient une pierre lourde à porter pour tous les peuples. Et tous ceux qui la soulèveront seront gravement meurtris (Zach. 12, 3). Car Dieu a donné Jérusalem à Son peuple. L'interdiction faite aux scientifiques et militaires américains de visiter Jérusalem-Est ou le Golan accentue une fois de plus l'antisémitisme du gouvernement Clinton. Mais même si le monde entier crie «Non!» et que Dieu dit «Oui!», ce sera Sa volonté qui triomphera. Le réformateur Martin Luther avait exprimé la même idée en disant: «Et même si le monde était plein de démons, nous réussirions! » Pour rappel, la question de Jérusalem a été abordée en détail dans notre dernière édition des «Nouvelles d'Israël». CM
Nouvelles d'Israël 05 / 1999