Comment reconstruire un pays après 40 ans de guerre civile ? Une mission s'engage sur le terrain

 

L'Angola Éun cas désespéré ???

Il y a quelques mois encore, de nombreuses personnes vivant et travaillant en Angola auraient eu une seule et unique réponse à cette question lugubre: oui, l'Angola est un cas désespéré. La situation humanitaire en Angola se détériorait de jour en jour. Les deux parties en conflit croyaient obstinément à une solution militaire. L'ONU estimait que dans les mois à venir 300000 Angolais supplémentaires deviendraient des réfugiés dans leur propre pays, si bien que leur nombre total se monterait à 4,5 millions, soit 40% de la population.

Jusqu'en 1975, l'Angola était une colonie portugaise située dans le sud-ouest de l'Afrique. Mais, depuis le début de la lutte pour l'indépendance en 1961, le pays est déchiré par la guerre. Après l'indépendance, la guerre civile a éclaté. Les principales parties en conflit étaient le parti communiste au pouvoir MPLA soutenu par Cuba et !e parti d'opposition UNITA soutenu par l'Afrique du Sud et les Etats-Unis. Depuis 1985, trois accords de paix ont été signés et de nouveau rompus. Des intérêts politiques et économiques contradictoires de certains individus ou groupes, dans le pays et au-dehors, ont empêché une paix durable. Chaque reprise de la guerre a amené de nouvelles destructions d'écoles, centres de santé, usines, routes et ponts, mais aussi de relations. Des milliers d'enfants ont été séparés de leurs parents; la méfiance, les divisions et le fatalisme ont pris le dessus parmi la population; des millions de personnes ont dû fuir de leurs villages d'origine vers des régions un peu plus sûres à la périphérie des villes.

En février 2002, le commandant de l'UNITA, Jonas Savimbi, a été tué dans un combat. Le 14 mars, le gouvernement a publié un plan de paix et ordonné un cessez-le-feu unilatéral, afin de permettre des négociations de paix. En avril, les négociations directes pour la paix ont commencé; un espoir pour la fin de la guerre. Pour les chrétiens, l'espoir ne meurt jamais.

Cependant, des millions de personnes vivent dans des situations de survie précaire, et leur nombre va encore augmenter si on n'agit pas rapidement. Un collaborateur d'une organisation non-gouvernementale de la province de Bié raconte: «Au cours des cinq derniers mois, entre 10000 et 16000 nouveaux réfugiés sont arrivés chaque jour dans les régions accessibles de la province. Il n'y a plus de place dans les camps et les centres d'accueil sont bondés. Il pleut beaucoup et c'est un grand problème de trouver un abri. Les nouveaux réfugiés arrivent en mauvaise condition. Nous n'avons ni la capacité, ni les ressources pour répondre à leurs besoins. Nous nous trouvons effectivement le dos au mur.»

Environ un million d'Angolais reçoivent une aide alimentaire directe et au moins deux autres millions bénéficient de multiples programmes d'assistance dans les domaines de la santé, de l'eau, de la nourriture, de la formation et du déminage. Malgré l'ampleur et la diversité de cette aide, les différentes organisations peuvent faire face seulement à une petite partie des besoins, d'une part parce qu'elles ne reçoivent pas suffisamment de moyens, et d'autre part parce que plus de 80% du pays sont inaccessibles en raison de l'insécurité, des mines et du mauvais état des infrastructures.

Actuellement, la paix semble de nouveau proche. Avec le temps, les réfugiés vont peut-être pouvoir retourner dans leurs régions d'origine et commencer à conquérir ce qui a été perdu au cours des quarante dernières années par la guerre.

Mais il faut être réaliste: beaucoup de choses doivent trouver une solution avant de pouvoir penser à un retour: des millions de mines autour des écoles et dans les champs doivent être débarrassées, les routes et les ponts réparés, les revenus du pétrole et des diamants dirigés dans les caisses de l'Etat (au lieu d'aboutir dans les comptes bancaires de quelques individus puissants). La participation des individus et des organisations civiles au processus de paix et de réconciliation et à la politique doit être garantie, le désarmement et la démobilisation des troupes terminés afin d'éviter que le banditisme se répande, etc.

La réponse à la question du titre est finalement: NON, l'Angola n'est pas un cas désespéré. Mais le pays a un long chemin à parcourir jusqu'à ce qu'il se soit entièrement relevé des conséquences de la guerre, de la mauvaise gestion et des influences négatives extérieures. Les Eglises et les chrétiens individuels auront un rôle clé à jouer dans ce processus de reconstruction, de réintégration et de réconciliation. Notre Père céleste est le maître de l'histoire du monde et de l'avenir. De ce fait, les Angolais font aussi partie de son plan de salut.

Signé : Dick Loendersloot , responsable à Lubango de l'organisation non-gouvernementale hollandaise ZOA, dont la priorité est la réinsertion des réfugiés intérieurs.

 

Ce tableau que nous brosse ici ce frère de l'Angola est placé en tête du récent numéro de la revue "ALLONS" de l'Alliance Missionnaire Evangélique. Dans ce numéro consacré essentiellement à l'Angola où l'AME travaille depuis plus d'un siècle, on trouve des détails passionnants sur différents engagements de cette mission en Angola:

- engagements spirituels au travers d'un partenariat avec une église évangélique du pays qui est en nette croissance numérique mais qui a beaucoup de peine à assumer tous les engagements minimaux et dépend encore dans une large mesure de la solidarité internationale.

- engagements sur le plan médical (programme de lutte contre la lèpre, clinique ophtalmologique, différents centres de soins qui ont poursuivi leur travail en dépit des risques des combats, soignant si nécessaire des soldats des deux camps)

- engagement dans l'évangélisation et la formation spirituelle dans le cadre d'un institut théologique et par la radio

- engagement dans la diffusion de littérature au travers d'une librairie à Luanda

 

Des missionnaires de l'AME ont persévéré dans les années noires qu'a traversées le pays, certaines d'entre elles ayant même été enlevées, puis entraînées sur des centaines de kilomètres à travers la brousse par les maquisards de l'Unita. Il vaut la peine d'aider cette mission dans les multiples tâches que requiert actuellement la reconstruction du pays. L'Angola doit vivre; sa population de 11 millions d'habitants, protestante à 25-30%, catholique à 50-60%, peut-elle compter sur la solidarité des chrétiens des pays riches ?

Demandez à recevoir le bulletin de l'AME: "ALLONS" (6 ¤ pour 6 numéros par ans). Ecrivez à AME - 5, rue du Fort - 30000 NIMES . Chèque à libeller à l'ordre de AME - CCP Lyon 1775.60 Y. Le slogan de l'AME est évocateur:

L'AME et vous - partenaires pour la mission !

Nous travaillons en partenariat avec des chrétiens évangéliques d'autres cultures

en Angola, au Brésil, en Chine, en Guinée, au Japon et au Sri Lanka

(A.M.E.) ajouté le 3/9/2002

Trouvé sur http://voxdei2.free.fr/infos Point Final - Informations chrétiennes et eschatologiques au quotidien.