Antroposophie

 

 

L'anthroposophie, qui signifie «sagesse humaine», désigne une science humaine, conçue par Rudolf Steiner. L'anthroposophe compte sur le développement méthodique de ses facultés pour atteindre un niveau supérieur de perceptions et de connaissances dans le monde spirituel et surnaturel. Les échelons supérieurs de ces connaissances, que l'homme peut atteindre par la méditation et la concentration, sont l'imagination, l'inspiration et l'intuition.

LE CHRIST SELON STEINER

La doctrine anthroposophe considère que l'être humain est issu d'un esprit et que son but est de retrouver cette forme spirituelle. Selon les conceptions de Steiner, qui correspondent à la loi du karma (loi du destin), l'être humain mûrit grâce à de nombreuses réincarnations dans de nouveaux milieux culturels et époques terrestres, à la rencontre de futures incarnations planétaires, pour finalement retourner à l'état originel, purement spirituel, Le Christ viendrait en aide, de façon déterminante, à l'être humain qui suit ce processus. Selon Steiner, le Christ serait formé de deux jeunes hommes distincts qui se seraient unis à l'âge de douze ans. Ensuite, à l'âge de trente ans, Jésus, précédant Christ sur cette voie, aurait revêtu «l'être solaire suprême» comme nouvelle identité. Les événements qui se sont produits à Golgotha représentent pour Steiner un moment pivot de l'histoire, à savoir la victoire, remportée aux niveaux historique et cosmique, de l'esprit sur la matière. L'anthroposophie de Rudolf Steiner met en parallèle l'esprit et la matière, Dieu et le monde, le présent et le futur.

Cependant, les divergences entre ses idées et la foi chrétienne sont fondamentales. La foi chrétienne s'appuie sur la révélation de Dieu en Jésus-Christ et non sur des expériences surnaturelles invérifiables. Et la pensée qui sous-tend la foi n'est pas la délivrance de la matière pour atteindre ce qui est uniquement spirituel, mais c'est la réconciliation de l'homme avec Dieu. Cette réconciliation est rendue possible grâce à l'amour de Dieu et de Jésus-Christ, qui cherchent l'homme perdu et lui pardonnent ses fautes; c'est aussi l'espérance, qui vient de la foi, d'être un jour auprès de Dieu. La théorie de Rudolf Steiner sur le développement du monde, de la Terre et de l'humanité, semble inspirée du «Akasha-Chronik», une sorte de mémoire, d'éther de la Terre. Ses idées et ses connaissances se sont étendues à la théologie, la pédagogie, la thérapeutique, l'agronomie et l'architecture.

 

RUDOLF STEINER

Rudolf Steiner est né en 1861 à Kraljevic (Hongrie), dans une famille catholique. Etudiant, il fréquenta l'Ecole d'ingénieurs de Vienne. A Weimar, il participa à l'archivage des oeuvres de Schiller et de Goethe, ainsi qu'à l'édition complète des oeuvres de Goethe, dont les écrits scientifiques l'intéressaient particulièrement. Dès 1902, Steiner dirigea le secrétariat général de la section allemande de la Société théosophique, dont le centre était à Adyar (Inde). Il fut exclu de la Société lorsqu'il se mit à enseigner sa propre doctrine, empreinte de la notion du Christ et de certaines idées théosophiques, et lorsqu'il réfuta l'affirmation selon laquelle Christ se serait réincarné dans un jeune garçon indien. En 1913, Rudolf Steiner fonda la Société anthroposophique et en établit le siège à Dornach dix ans plus tard. L'Ecole supérieure libre des sciences humaines (Goetheanum) y était intégrée. Une centaine d'écoles Rudolf-Steiner ont été créées jusqu'à ce jour, ainsi que près de 250 sanatoriums, cliniques et maisons d'éducation spéciale. Après la mort de Rudolf Steiner, survenue en 1925 à Dornach (SO), son successeur Albert Steffen (1884-1963) reprit la direction des établissements et de la Société d'anthroposophie. La veuve de Steiner quitta la nouvelle direction et créa l'Association d'anthroposophie. Celle-ci est principalement représentée en Suisse.

D'après l'ouvrage «Les églises, mouvements particuliers et organisations religieuses», Zurich, sixième édition (en allemand), p. 209 ss. Ce livre du pasteur Oswald Eggenberger est un ouvrage de référence. Il a été complété, pour cette édition, par la présentation d'associations fondées sur l'hindouisme et le bouddhisme, ainsi que par un appendice sur l'ésotérisme et les spiritualités parallèles.

A lire également: «Le bonheur à tout prix?» de Paul Ranc, paru aux Editions Contrastes, 1997.

Oswald Eggenberger, pasteur

Avènement / Esotérisme (Hors série)

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