Les déclarations inadmissibles du pape

 

• Une clarification s'impose !

   

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  Lors de la visite grandiose effectuée par le pape Jean-Paul II au Brésil, (1991) le chef de l'église catholique romaine n'y a pas rencontré le succès qu'il attendait.

  Mais il a prononcé des paroles particulièrement graves.

  Poursuivant la guerre qu'il a déclarée à ceux qu'il dénonce sous l'appellation de sectes, il a réitéré ses appels violents à les combattre. Lors de son voyage au Mexique, il avait lancé les mêmes diatribes : celles-ci ont été suivies d'effets, et eurent alors lieu (et cela continue) des persécutions d'évangéliques, des intimidations de toutes sortes, des destructions de lieux de culte, et même des assassinats...

  «Zèle excessif de troupes incontrôlées », diront certains ? De tels appels ne sont pas innocents.

  Au Brésil l'an dernier, le pape a une nouvelle fois appelé ses fidèles et les autorités à lutter contre les « sectes ».

  Citons la presse :

  « Jean-Paul II a fustigé hier dans le Nord-est brésilien le développement des sectes dans le pays, un phénomène qualifié de « danger pour les chrétiens», tout aussi condamnable selon le pape que le trafic de drogue... » (article paru dans « Le Télégramme » du 14 octobre 1991 ). « Les vocations chrétiennes de millions d'âmes se voient menacées par le danger des sectes, par la violence de toute sorte - y compris celle occasionnée par le trafic de drogue - par la consommation forcenée et par les campagnes antinatalistes » , a-t-il ajouté («Le Télégramme du 14 octobre 1991 ), et, parlant aux évêques :

  «... le peuple devient ainsi la proie facile de la séduction des sectes et des nouveaux groupes religieux. Leur expansion préoccupante ces dernières années au Brésil, comme dans toute l'Amérique latine, devrait faire l'objet d'une sérieuse prise de position de votre part...,, («La Croix» du 15 octobre 1991).

   

  L' unique église du Christ : la sienne !

  Il a aussi clairement rappelé qu 'il n 'existe, pour le Vatican, qu'une seule église de Jésus-Christ: la sienne.Ainsi, les choses ont le mérite d'être claires.

  Citation du journal « La Croix » du 15 octobre 1991, page 14 :

  «. . . les évêques doivent donc développer une pastorale ayant « un profond sens missionnaire » capable de « réveiller dans le peuple la joie et l'orgueil d'appartenir à l'unique église du Christ».

  «L'unique église du Christ»: il n'y en a donc pas une seule autre ! On comprend la colère des orthodoxes qui ont relevé le propos, mesuré sa portée et les conséquences qui en découlent.

  « L'unique église du Christ... les sectes... » Une personnalité protestante française parlait récemment de double langage de Rome.

  Il est vrai que selon les lieux et les auditoires, les autres églises deviennent frères séparés, interlocuteurs, voire observateurs. . . ou sectes !

  « Vérité en deçà de l'Atlantique ou du Pacifique ou de l'ancien rideau de fer, erreur au-delà ? »

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  Une clarification s'impose !

  Il est indispensable de clarifier une fois pour toutes ce point essentiel... Et quand on veut le faire sans ambiguïté, cela amène parfois des prises de conscience brutales, telle celle de ce pasteur de l'église réformée de France qui s'entendit dire par un théologien de premier plan («poussé dans ses retranchements ») que l'église catholique ne reconnaissait pas son ministère, ni son église réformée comme église.

  « L'unique église du Christ ! » C'est une prétention intolérable. Une vision totalitaire redoutable qui a ouvert la porte à tant de persécutions, et qui le fait encore aujourd'hui.

  Ne peut-on pas penser alors que la semi-plaisanterie d'un abbé spécialiste des sectes soit réalité: « L'église catholique, disait-il, est une secte qui a réussi ! »

  Car dans l'église catholique elle-même, tous ne sont pas dupes, et plusieurs ne sont pas d'accord avec les options du Vatican.

  Il est temps que les appels aux nouvelles croisades, en Amérique du Sud, en Europe : « la nouvelle évangélisation de l'Europe »..., soient dénoncés pour ce qu ils sont: une mise en marche d'une redoutable machine de conquêtes et de subordination qui amènera à nouveau bien des drames.

  Au dernier synode à Rome, en décembre 1991, le pape a exigé une obéissance totale. Voici ce qu'écrivait le spécialiste des affaires religieuses de «Ouest-France», quotidien d'obédience catholique :

  « Assez clairement, Jean-Paul Il entend que cette évangélisation du prochain millénaire de l'Europe, repose « sur la fidélité inébranlable» des évêques «au siège de Rome... c'est-à-dire à Rome. Et il emploie la formule traditionnelle «Avec Pierre et sous Pierre ». Autrement dit: avec le pape et sous son autorité (Ouest-France du 14 décembre 199 1).

  Et lorsque des personnalités, des médias, emploient constamment le mot «l'Eglise » pour parler de l'église catholique romaine, ne participent-ils pas, consciemment ou non à sa propagande et à son entreprise hégémonique ?

  Y. CH.

  Document « Expériences » No 85 1er trimestre 1991

  (Extrait autorisé)

La Bonne Nouvelle 3/94

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