Source: Impartial

En blanc contre la pédophilie

 

Enfants - Après la Belgique et la France, la Suisse romande organise une Marche blanche. Les Neuchâtelois manifesteront à La Chaux-de-Fonds

Dimanche 20 octobre 1996 à Bruxelles. Plus de 300.000 personnes habillées de blanc, des ballons blancs à la main, défilent en silence. Pour honorer la mémoire de Mélissa et de Julie, deux victimes du pédophile Marc Dutroux. Et pour dénoncer les carences de la justice en matière de protection des enfants. Cette idée de Marche blanche a été reprise depuis, en Belgique et en France. Le 6 octobre prochain, la Suisse romande leur emboîte le pas. Et le canton de Neuchâtel y participe.

 

Défilé sur le Pod

«J'ai vu sur internet qu'une Marche blanche s'organisait en Romandie, explique Jacques Marchand, franco-suisse établit à La Chaux-de-Fonds. Cela m'intéressait, alors j'ai contacté son initiatrice, Christine Bussat.» De fil en aiguille, le voilà qui se charge de mettre sur pied une marche dans sa ville. Il y a un mois, un comité d'organisation - indépendant du vaudois - s'est formé. «Nous ne sommes que trois pour l'instant, les personnes supplémentaires sont les bienvenues!»

La manifestation neuchâteloise respectera les règles édictées par les initiateurs romands: même jour, même heure, tenue et ballons blancs. Et surtout mêmes revendications. Car le but de la marche, comme l'était celui de la première marche bruxelloise, n'est pas seulement de sensibiliser l'opinion publique. Elle entend aussi exhorter les autorités cantonales et fédérales à mieux lutter contre la pédophilie. Notamment celle sur internet. «Il est du droit de chaque enfant d'être défendu par la société, insiste Jacques Marchand. A nous de faire bouger les choses dans ce sens.»

Les Neuchâtelois défileront sur l'avenue Léopold-Robert. Des discours seront prononcés, dont celui d'une victime. Une bougie de l'espoir sera allumée sur les marches de l'Hôtel de justice. Au même endroit devraient aussi être déposés des nounours ou des poupées bâillonnées, symbolisant le silence enveloppant trop souvent la pédophilie. Le public pourra s'informer via des tracts ou des stands.

 

Mobilisation difficile

Le comité neuchâtelois a encore du travail devant lui. Pour impliquer les gens, notamment des personnalités ou des associations (comme c'est déjà le cas pour la marche vaudoise). Et pour dénicher des sponsors, même si cette manifestation n'exige pas de trop gros investissement. «Le surplus éventuel sera bien sûr remis aux associations de protection de l'enfance», promet l'organisateur.

Christine Bussat espère mobiliser 5000 personnes dans les rues de Lausanne. Jacques Marchand en souhaite au moins 1000 à La Chaux-de-Fonds. Ces chiffres sont moins modestes qu'ils en ont l'air. Début mars, la première Marche blanche organisée à Paris n'a été suivie que par un millier de personnes. Se battre contre les carences de la justice, souvent très lentes à corriger, en décourage plus d'un.

Nicolas Huber

© Impartial du 27 juin 2001


Sur internet:www.lafamily.ch/marcheblanche/