La langue aussi est un feu; c'est
le monde de l'iniquité. La langue est placée parmi nos
membres, souillant tout le corps, et enflammant le cours de la vie,
étant elle-même enflammée par la
géhenne. Jacques 3: 6
... la langue, aucun homme ne peut la dompter; c'est un mal
qu'on ne peut réprimer; elle est pleine d'un venin
mortel.
Par elle nous bénissons le Seigneur notre
Père, et par elle nous maudissons les hommes faits
à l'image de Dieu. Jacques 3: 8-9
Nous possédons tous la pire et la meilleure des
choses qui, selon la manière dont nous nous en
servons, sert à construire ou détruire.
L’apôtre Jacques met en évidence notre
langue qui a la caractéristique d’être
pleine d’un venin mortel, de ce venin qui nous
fait penser à un serpent venimeux se glissant dans
les fourrés, prêt à mordre sa future
victime.
Ce serpent qui, à son tour, nous ramène
à la Genèse où le serpent ancien
(Satan) sut empoisonner nos premiers parents par des paroles
dont nous subissons encore les conséquences.
Alors que nous avons donné notre vie à Christ,
que nous désirons servir le Seigneur du mieux
possible, force est de constater, à la lumière
des Saintes Écritures, que
nous avons tous une arme terrible, un poison
violent à notre disposition:
Un venin qui est inoffensif tant qu’il n’a pas
été inoculé dans un autre corps, dans
une autre âme.
Le poison en lui-même ne fait de tort à
personne tant qu’il reste dans sa glande, dans sa
capsule. Par contre dès qu’il change
“d’habitation” ses effets néfastes se
manifestent même si nous n’avons pas connaissance
de la présence de cette substance mortelle ou que
nous l’avons utilisée sans nous en rendre
compte.
Ainsi, par ignorance, par aveuglement, dans un moment de
colère par exemple, nous pouvons cracher notre venin
à la figure de notre interlocuteur et créer
des dommages que seul le sang de Jésus peut
effacer.
Étant tous porteurs de ce venin, ses effets sont
autant néfastes pour les autres que pour
nous-mêmes lorsqu’il est utilisé.
En effet, notre langue peut aussi nous causer du tort et
infecter notre vie toute entière, nous empoisonner au
point de nous rendre malades et d’être
tourmentés par les paroles que nous avons
prononcées, des paroles sorties d’un coeur dont
l’ancienne nature a encore et toujours des
prétentions.
Car c'est du dedans, c'est du coeur
des hommes, que sortent les mauvaises pensées...
Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans, et souillent
l'homme. Marc 7: 21-23
Nos pensées (“muscles” puissants) doivent
être soumises à l’obéissance de
Christ pour qu’elles ne fassent pas pression sur notre
langue qui pourrait laisser s’échapper des
paroles dont les conséquences sont toujours
néfastes puisqu’elles ne servent plus la gloire
de Dieu.
Il est donc nécessaire de bien connaître la
source de nos pensées afin d’en faire le tri
avant que la langue ne les propage.
La nature est toujours là pour nous instruire et ce
n’est pas sans raison que le Seigneur Jésus
l’employait pour enseigner le peuple.
Elle nous montre, par exemple, que plus un poison est
amer moins il a de “chance” de provoquer la
mort: sa propre amertume étant là pour faire
recracher le “fruit défendu”.
Par contre, un poison dissimulé dans la
douceur conduira l’ignorant à en absorber
encore davantage permettant ainsi à ce poison de
remplir l’organisme de sa substance toxique; cette
dernière agira sournoisement, silencieusement
à tel point que, lorsque ses effets destructeurs
seront apparents, la vie de la personne sera fortement
compromise.
Dans la région où j’habite, à 1000
m d’altitude, nous avons l’exemple donné
par trois arbres ou arbustes qui illustrent fort bien le
message de ce jour: ce sont trois sortes de sureau.
- Le premier, le sureau noir, donne des fruits dont on fait
d’excellents sirops et confitures.
- Le second, le sureau hièble, donne des fruits
toxiques dont l’amertume est telle que l’imprudent
consommateur recrache immédiatement celui qu’il
a voulu goûter.
- Le troisième, le sureau rouge à la
même particularité que la langue, il est
à la fois bon et mauvais!
Ses fruits, légèrement acidulés,
permettent eux aussi de faire d’excellentes confitures
et de rafraîchissants sirops, toutefois pour en
bénéficier sans danger, il ne faut prendre que
le jus du fruit car les petites graines sont toxiques ou
pour le moins vomitives!
Ainsi nos pensées, pleinement captives à
l’obéissance de Jésus-Christ, ne portent
que de bons fruits, tandis qu’il en est d’autres
que nous n’aimerions pas voir s’afficher sur notre
front tant elles sont mauvaises, empoisonnées!
En dehors de ces extrêmes, l’apôtre Jacques
nous fait comprendre que nous devons faire un tri (comme
pour le sureau rouge), afin que de notre bouche ne sortent
que de bonnes choses, que de notre source ne sorte plus la
malédiction.
Si la langue ne peut être domptée par
l’homme (... la langue, aucun
homme ne peut la dompter... Jacques 3: 8), la Parole de Dieu nous donne
plusieurs pistes afin que nous en ayons un plus grand
contrôle pour que nous puissions vivre heureux:
Si quelqu'un, en effet, veut aimer la
vie Et voir des jours heureux, Qu'il préserve sa langue du mal Et
ses lèvres des paroles trompeuses... 1 Pierre 3: 10
La calomnie, la médisance et le rapportage sont les
vecteurs principaux de cette grave maladie; une maladie que
j’appellerais le “blablakitu”: un mot que
nous utilisons en famille pour nous avertir les uns les
autres quand il y a danger d’infection, danger de
déplaire au Seigneur par une conduite qu’il ne
saurait approuver.
La calomnie = fausse
accusation
Celui qui calomnie en secret son
prochain, je l'anéantirai; Celui qui a des regards hautains et un
coeur enflé, je ne le supporterai pas. Psaume 101:
5
... celui qui répand
la calomnie est un insensé. Proverbes 10: 18
La médisance =
dire du mal de...
Rappelle-leur d'être soumis aux magistrats et aux
autorités, d'obéir, d'être prêts
à toute bonne oeuvre, de ne médire de
personne, d'être
pacifiques, modérés, pleins de douceur envers
tous les hommes. Tite 3: 1-2
Rejetant donc toute malice
et toute ruse, la dissimulation, l'envie, et toute médisance, désirez, comme des enfants
nouveau-nés, le lait spirituel et pur, afin que par
lui vous croissiez pour le salut, si vous avez
goûté que le Seigneur est bon. 1 Pierre 2:
1-3
Le rapportage = redire
par malice ou par intérêt des faits concernant
une tierce personne avec l’intention, volontaire ou
non, d’altérer son image.
Les paroles du rapporteur sont
comme des friandises, Elles descendent jusqu'au fond des
entrailles. Proverbes 18: 8; 26: 22
Faute de bois, le feu s'éteint; Et quand il n'y a
point de rapporteur, la querelle s'apaise. Proverbes 26: 20
Si j’ausculte ma langue avec attention, il ne fait
aucun doute, qu’à un moment ou un autre,
j’ai été atteint de ce
“blablakitu” et que j’ai propagé cette
maladie dans des âmes dont les défenses
étaient affaiblies, des âmes qui se sont
nourries de ce venin et qui, à leur tout, ont
propagé plus loin cette peste destructive.
Certes nous avons tous été les victimes de ce
“blablakitu”. Peut-être même
qu’en cet instant des langues malicieuses rapportent
à des oreilles grandes ouvertes des choses
qu’elles ne nous diraient pas en face. En aucun cas
cela ne nous autorise à propager plus loin un
fléau destructeur. Bien au contraire!
En effet, si nous avons été la cible de cette
maladie qui gangrène le corps de Christ, qui
détruit l’amour fraternel, combien devrions-nous
être attentifs à ce qui sort de notre
bouche!
Le fait d’avoir été blessés,
d’avoir été contaminés, ne nous
donne pas l’autorisation d’ensemencer plus loin
cette terrible maladie.
Comment nous immuniser contre le poison de la
langue?
Nous bronchons tous de plusieurs
manières. Si quelqu'un ne bronche point en paroles,
c'est un homme parfait... Jacques 3: 2 (Version Segond)
Car nous péchons tous en plusieurs choses; si
quelqu'un ne pèche pas en paroles, c’est un
homme parfait... (Version David Martin)
Les paroles sont la manifestation audible de nos
pensées, que ces dernières soient
sincères ou non!
C’est donc là, à la source, que doit
s’effectuer la désinfection en rejetant toute
pensée qui pourrait faire du tort à notre
frère ou à nous-mêmes!
Nos pensées, nous l’avons déjà
dit, devraient être captives, prisonnières
à cette obéissance de Christ afin que nous
n’entretenions pas une infection qui nous
dévorerait intérieurement et nous ferait
perdre la joie et la paix de notre salut.
Des pensées qui, même si elles ne
s’extériorisaient pas, s’accumuleraient
dans notre grenier à souvenirs jusqu’au jour
où le plancher de ce dernier, ne supportant plus la
pression, s’effondrerait et nous conduirait à la
dépression.
Si le Saint-Esprit nous aide dans ce contrôle, par
contre il nous laisse la liberté de laisser passer
ou d’entretenir des pensées qui sont
nuisibles.
Un frère nous a-t-il fait du tort?
Au lieu de ressasser continuellement les griefs que nous
avons contre lui au risque de les répandre autour de
nous, pourquoi ne pas aller le trouver et lui faire part de
nos... agacements?
De cette façon nous nous libérerons de cette
échine qui nous irrite et, si besoin est, notre
frère pourra agir en conséquence et se mettre
devant le Seigneur afin de savoir si sa conduite doit
changer.
Nous avons tous besoin de nos frères et soeurs
dans la foi car leurs yeux voient ce que nous ne voyons plus
en raison des habitudes que nous avons prises et qui ne nous
choquent plus.
Tu ne haïras point ton
frère dans ton coeur; tu auras soin de reprendre ton
prochain, mais tu ne te
chargeras point d'un péché à cause de
lui. Lévitique 19: 17
Que le juste me frappe, c'est une faveur; Qu'il me châtie, c'est de l'huile sur ma
tête: Ma tête
ne se détournera pas. Psaume 141: 5
Mieux vaut une réprimande ouverte Qu'une
amitié cachée. Proverbes 27: 5
Ne parlez point mal les uns
des autres, frères.
Jacques 4: 11
Le “blablakitu” réjouit l’ennemi de
nos âmes, affaiblit le corps de Christ, détruit
l’amour fraternel, attriste le Saint-Esprit et
empêche le Seigneur de nous utiliser pour sa
gloire.
La calomnie, la médisance et le rapportage ne sont
pas les fruits de l’Esprit, ils appartiennent à
l’esprit du monde, un monde qui n’apporte que
blessures et larmes.
Si nous devons être blessés, que ce soit par
l’amour de nos frères qui nous parleront
ouvertement afin que nous puissions, avec l’aide de
Dieu, changer et contribuer à l’avancement du
royaume de Dieu au travers d’un témoignage qui
sera béni et qui portera du fruit jusque dans
l’éternité.
Les blessures d'un ami prouvent sa
fidélité, Mais les baisers d'un ennemi sont
trompeurs. Proverbes 27: 6
© J-M Ravé 26 juillet 2003