Aujourd'hui ce message n'est pas
adressé à tout le monde, il est destiné
particulièrement aux parents et à quelques-uns
de leurs enfants qui prennent bientôt leur envol pour
partir dans la vie.
Comme beaucoup d'entre vous
qui l'ont déjà vécu ou qui vont le
vivre prochainement, nous allons connaître une
séparation!
Eh oui! L'heure est venue
où notre aînée va quitter la maison pour
des "terres lointaines" afin de parfaire sa connaissance de
la langue de Shakespeare.
Dans ces moments particuliers,
il est bon de se rappeler que Dieu est avec nous, qu'il est
avec chacun d'entre nous, que les membres de la famille
soient ensemble ou séparés les uns des
autres.
Combien est grand ce
privilège d'avoir eu la possibilité de
reconnaître en Jésus le Sauveur de notre vie!
Combien nous pouvons lui être reconnaissants de nous
avoir mis sur le coeur d'élever nos enfants dans la
crainte de son nom.
Plus que le lien du sang qui
trop souvent est mutilé au travers de familles
"décomposées" et recomposées, il existe
un lien que le sang de Christ coulant sur la croix, a
tissé entre des êtres qui ont humblement
reconnu en Jésus leur Sauveur et
Seigneur.
Ce lien invisible, dont le
Saint-Esprit est l'auteur, est bien plus supérieur
à tous les moyens techniques mis à notre
disposition pour garder un contact étroit. Notre foi,
de part et d'autre, placée en Dieu, nous permettra de
toujours regarder dans la même direction même si
nous ne sommes plus côte à
côte.
Placés ensemble,
quoique séparés, nous resterons dans la main
de Dieu qui continuera à conduire nos pas pour que
nous puissions entrer dans son royaume. Il saura nous donner
la force et le courage de confesser son nom et d'être
le sel de la terre, la lumière du monde. Ce qu'il a
fait jusqu'à ce jour, il le fera encore, ne
l'oublions pas:
SA
FIDÉLITÉ DURE A TOUJOURS! Psaume 117: 2
Raison pour laquelle nous
pouvons dire en choeur, unis par le même
esprit:
Voilà
le Dieu qui est notre Dieu éternellement et à
jamais; Il sera
notre guide jusqu'à la mort. Psaume 48: 14
Que l'oiseau quitte le nid
où il fut accueilli à bras ouvert doit aussi
nous rendre conscients que bien des années ont
passé, et qu'en ce jour particulier de
séparation, l'occasion est donnée de faire un
bilan, de s'interroger en tant
que parents, de s'interroger en tant qu'enfant de
Dieu et de s'interroger encore en tant que
fidèle ou infidèle serviteur:
- Qu'ai-je fait durant tout ce
temps?
- Comment ai-je servi mon
Dieu?
- Quel exemple ai-je
été pour celui ou celle qui va quitter le
foyer?
- Qu'emportera-t-il comme
exemple à suivre?
- Lui ai-je donné faim
et soif de la Parole de Dieu?
Tout ce temps
écoulé qui nous rappelle brusquement que nos
années s'enfuient à toute vitesse. Presque 20
ans de passé!
Certains pourront dire:
"quelle horreur!" en constatant qu'ils ont pris un "coup de
vieux" par le fait de réaliser que le petit enfant,
l'adolescent, est tout à coup devenu un adulte qui va
vivre dans l'indépendance de ses
parents.
Oui, quelle horreur si nous
n'avons pas enseigné notre enfant selon les voies
qu'il doit suivre!
Quelle horreur si nous lui
avons appris à composer avec le monde au
détriment de la foi!
Quelle horreur si nous ne lui
avons pas fait sentir et connaître le poids de la
Parole de Dieu, le sérieux de cette Parole, cette
incontournable Parole qui ne peut être
déformée pour qu'elle agisse pleinement dans
une vie!
Nos échecs dans ce
domaine risqueraient fort bien de nous coûter des
larmes et de nous conduire à nous mettre plus souvent
à genoux afin que Dieu construise ce que nous aurions
dû faire, qu'il parle à sa façon et
agisse pour réparer nos manquements et permettre que
l'oiseau ayant quitté le nid ait un autre regard sur
la foi que celui qu'il a eu.
Ce Dieu d'amour, sans aucun
doute, mettra tout en oeuvre pour récupérer la
brebis que nous aurions laissée filer, la brebis que
nous avons peut-être blessée spirituellement.
Il le fera d'autant plus si nous persévérons
dans la prière!
Je chercherai
celle qui était perdue, je ramènerai celle qui était
égarée, je panserai celle qui est
blessée, et je fortifierai celle qui est
malade. Ezéchiel 34: 16
Blessée par les ennemis
de l'Évangile, blessée par ces frères
et soeurs ou blessée en raison de son
indocilité, la brebis perdue est toujours sous le
regard bienveillant du Seigneur qui saura entendre le
moindre soupir de l'âme repentante.
Dieu: un père comme il
n'en n'existe aucun!
Seigneur! Quelle tâche
difficile que celle d'être parents! Difficile pour
nous quand il faut apprendre "sur le tas" sans avoir suivi
de "cours préparatoires" dans les lieux où ton
nom est annoncé!
Quelle tâche difficile
lorsque nous sommes montrés du doigt parce que nous
voulons adapter notre vie à tes saints
enseignements!
Mais aussi quelle grâce
si, après avoir assisté à la naissance
terrestre qui permettra à un fils ou une fille de
vivre, Dieu voulant, une septantaine d'années
(soixante-dix ans pour les non Suisses et non Belges),
quelle grâce d'avoir aussi vécu sa nouvelle
naissance qui lui permettra de vivre...: une
éternité! De vivre pour toujours dans la
présence de Dieu, là où il essuiera
toute larme et où la mort ne sera plus! (Apocalypse
21:4)
Bien sûr, comme pour
nous, le Seigneur façonnera, émondera,
adoucira les angles afin que sa brebis ressemble de plus en
plus à l'image de Christ.
Dans la soumission, le Bon
Berger agira dans la douceur afin que s'estompe ce qui, de
bonne grâce, lui a été remis entre les
mains.
Mais en cas de
résistance, il faut quand même l'envisager, il
sera obligé de prendre des instruments qui mettront
plus à vif les "imperfections" entretenues,
occasionnant ainsi des douleurs à la vieille
nature.
Perdue, égarée,
blessée ou malade, Dieu, par la bouche
d'Ezéchiel, montre autant à l'oiseau qui
quitte son nid qu'aux parents qui trouvent la maison un peu
plus grande, qu'il est AVANT TOUT un Dieu d'amour qui ne
détourne pas les yeux de celui ou celle qui lui
appartient.
Ceux qui restent pourront
s'appuyer sur la Parole du Dieu qui ne peut mentir, ceux qui
partent peuvent prendre le même bâton pour aller
là où le Seigneur leur a préparé
une place. Les uns comme les autres, toujours unis dans
l'Esprit, continueront à vivre des moments
délicieux s'ils savent se nourrir continuellement du
pain venu du ciel.
L'Éternel gardera ton départ
et ton arrivée, Dès maintenant et à
jamais. Psaume
121: 8
Combien de fois ce texte
n'a-t-il pas été employé dans la
prière pour recommander ceux qui partent loin de la
maison?
Aujourd'hui, je voudrais
l'employer d'une autre façon, lui donner un sens plus
profond et voir plus loin que le voyage en Angleterre, qu'un
déplacement sur la terre.
Je désire y voir un
départ dans la vie, un départ en solitaire,
c'est-à-dire sans avoir les parents pour conseiller,
pour encourager ou pour redresser.
Un départ en solitaire,
oui!
Mais avec un compagnon de
route incomparable, le Seigneur Jésus, à qui
nous laissons, en quelque sorte, la main et le
contrôle d'une vie qui s'épanouira en dehors du
nid où nous avions l'habitude d'être
ensemble.
Raison pour laquelle la fin de
ce verset (que l'on oublie souvent de citer) est aujourd'hui
réconfortante: DÈS MAINTENANT !
L'Éternel gardera ton départ... dès
maintenant!
Bien sûr
l'Éternel a toujours été là pour
te soutenir et pour te garder, mais dorénavant une
nouvelle route de pèlerin s'ouvre devant toi et il
est rassurant de penser que dés maintenant le
Seigneur te gardera et qu'il le fera jusqu'à ton
arrivée au port éternel.
Pas un instant, entre le
départ et l'arrivée, tu ne seras
abandonnée de lui
L'Éternel sera toujours
ton guide, Il rassasiera ton âme dans les lieux
arides, Et il redonnera de la vigueur à tes membres;
Tu seras comme un jardin arrosé, Comme une source
dont les eaux ne tarissent pas. Esaïe
58:11
Si je reste ton père
dans la chair, je désire me mettre un peu à
l'écart pour laisser la place à ton
Père éternel qui conduira tes pas loin des
sentiers glissants.
Si je reste ton père
dans la chair, je désire mettre cette qualité
un peu de côté et laisser la place au
frère dans la foi qui s'est réjoui de tes
premiers pas lorsque tu t'élançais pour la
première fois dans l'inconnu, qui s'est réjoui
aussi lorsque tu fis tes premiers pas dans la foi en rendant
grâce à Dieu pour toutes les occasions
où tu as pu expérimenter la
fidélité du Seigneur qui t'apprenait alors
qu'il valait la peine de mettre sa confiance en
LUI.
Quelle
bénédiction pour un foyer d'avoir le double
rôle de père et de frère en Christ! De
mère et soeur en Christ! Un privilège qui ne
fait que souder plus encore les liens de la famille, cette
famille que Dieu a instaurée depuis la
création du monde et qu'il bénit abondamment
lorsque cette dernière respecte l'union que Dieu a
fondée.
Être ton père et
ton frère dans la foi, ce fut un privilège,
qui l'est encore, un privilège qui m'a permis de
t'encourager à aller toujours plus de l'avant,
à te montrer, par l'exemple (mal vécu
parfois), que la foi ouvre les portes et qu'au travers
d'elle (de la foi en Dieu) nous avons l'assurance qu'il
donnera toujours ce qui est nécessaire, ce qui est
indispensable à SES yeux.
À ton tour, en tant que
soeur en Christ tu as, de temps à autre, fait en
sorte de relever, dans une douceur qui t'est
particulière, les fausses notes de notre vie, ces
taches, ces comportements qui ne cadraient pas tout à
fait ou pas du tout avec le message de l'Évangile que
nous prêchions.
Dieu a su t'utiliser pour
notre sanctification. Les uns et les autres nous pouvons
être reconnaissants pour cette amitié, cette
fraternité qui nous a permis de dire en face ce qui
nous arrivait de penser tout bas.
Les "grandes lessives" au sein
de la famille sont toujours utiles et indispensables
lorsqu'elles sont faites en présence de celui qui
peut laver et purifier parfaitement. Utile pour autant que
chacun ait le courage et la franchise de déballer son
linge sale, ses rancoeurs personnelles.
De grandes promesses sont
toujours attachées à la confession des
péchés: le pardon, la paix du
coeur...
Confessez donc
vos péchés les uns aux autres, et priez les
uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. La
prière fervente du juste a une grande efficace.
Jacques 5: 16
J'efface tes
transgressions comme un nuage, Et tes péchés
comme une nuée; Reviens à moi, Car je t'ai
racheté. Esaïe 44: 22
Nous aurons encore beaucoup de
travail à faire pour être à l'image de
Christ, mais par la grâce de Dieu, l'image un peu
floue que nous présentions au début de notre
conversion est devenue un peu plus nette laissant
apparaître dans nos vies quelques traits de
caractère (encore trop rares) de notre
bien-aimé Sauveur.
Bon courage! Dieu gardera ton départ et ton
arrivée tout comme il nous a gardés!
Que la bonne odeur de Christ
que tu as su répandre partout où tu es
passée puisse en imprégner d'autres afin que
des âmes rebelles comme nous l'avons
été, soient amenées à la
repentance en constatant que Christ est vraiment vivant et
qu'il est toujours, le chemin, la vérité et la
vie.
© J-M Ravé 13 septembre 2003
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