Espérant contre toute
espérance...
... Il
(Abraham) ne douta point, par
incrédulité, au sujet de la
promesse de Dieu ; mais il fut fortifié
par la foi, donnant gloire à Dieu, et
ayant
la pleine conviction que ce qu'il promet il peut aussi
l'accomplir. Romains 4: 18-20 (v. L. S)
Nous venons de lire un texte qui nous montre que ce
n'est pas sans raison qu'Abraham est appelé
le "père des croyants" !
Si beaucoup prétendent tirer leur origine de
cet homme, soit par le sang, soit par la foi, si
nous nous plaçons nous-mêmes dans la
catégorie de descendants d'Abraham,
regardons d'abord si
nous sommes bien dans la foi, dans celle qui est agréable
à Dieu.
Que jamais le Seigneur Jésus ne nous fasse
les remarques que Jean-Baptiste avait faites
à ceux qui
venaient vers lui pour se faire
baptiser. Ces
derniers venaient dans un esprit contraire à
un acte qui aurait dû démontrer qu'ils
s'engageaient pour une nouvelle vie avec Dieu,
selon ses commandements :
... qui
vous a appris à fuir la colère
à venir ?
Produisez
donc des fruits dignes de la repentance, et ne vous
mettez pas à dire en vous-mêmes :
Nous avons Abraham pour père ! Car je
vous déclare que de ces pierres Dieu peut
susciter des enfants à Abraham. Luc 3: 8 (v. L. S)
Les fruits que je porte aujourd'hui, ces fruits
consécutifs à mon engagement,
sont-ils bien ceux que le Seigneur s'attend
à recueillir ?
Examinons-nous afin de regarder s'ils ne
ressemblent pas à ceux que portaient les
hommes qui allaient se faire baptiser, eux qui
croyaient que cet acte n'était
qu'un simple
"passeport", une
petite formalité pour hériter de la vie
éternelle sans
qu'il n'y ait besoin de conformer sa vie aux
exigences d'un Dieu trois fois saint ?
Examinez-vous vous-mêmes,
pour savoir si vous êtes dans la foi ;
éprouvez-vous vous-mêmes...
2 Corinthiens 13: 5 (v. L. S)
La foi
véritable voit ce que les yeux ne voient pas
(Hébreux 11: 1). La foi ne prend pas plus en
considération les événements
extérieurs qui mettent en avant
l'impossibilité de tout changement, que les
sentiments intérieurs qui peuvent s'exprimer
après un temps d'attente qui
dépasserait les limites du raisonnable.
La foi ne raisonne
pas !
La foi croit et croît toujours plus au fur et
à mesure que le temps s'écoule et que
s'approche l'instant de la
délivrance !
Elle espère toujours et grandit car, de
toute évidence, plus le temps s'est
écoulé, moins il en restera à
passer avant que ne se matérialise la
réponse à notre foi.
Ce n'est pas parce que le sablier de Dieu à
la particularité d'être opaque de
notre côté que le temps ne
s'écoule pas en notre faveur si nous gardons la foi, si aucun obstacle, aucun doute ne
ralenti ce temps qui a été
déterminé à l'avance par notre
Père céleste.
Évidemment, de la théorie à la
pratique, il y a souvent un monde à
traverser ! Un laps de temps durant lequel
vont s'affronter des pensées qui
s'entrechoqueront, des pensées provenant de
sources différentes, soit du prince des
ténèbres, soit de la Parole de
Dieu ! Les unes nous démoraliseront,
ralentissant notre marche, tandis que les autres
seront une brise rafraîchissante qui
permettra de stimuler notre espérance, notre
foi dans les promesses que le Seigneur nous a
faites.
Si nous connaissons quelque peu les
Évangiles, nous avons dû remarquer que
la foi fait
l'admiration du Seigneur
Jésus, tout
comme l'incrédulité provoque son
étonnement.
- ...
même en Israël je n'ai pas trouvé
une aussi grande foi. Matthieu 8: 10, concerne un... "païen", le
centenier.
- ...
Femme, ta foi est
grande ; qu'il te soit fait comme tu
veux... Matthieu 15: 28, concerne une... "païenne", une
femme cananéenne.
- Et il
s'étonnait de leur incrédulité... Marc 6: 6,
concerne des Juifs dans une synagogue.
Comment allons-nous "surprendre " le
Seigneur ?
Par notre foi ou par notre
incrédulité ?
Comment le Fils de
Dieu me voit-il ?
Que pense-t-il de mon comportement, non pas dans
les temps de repos où la confiance en lui
n'est pas mesurable, mais lorsque la foi est mise à rude
épreuve et que la chair souffre
d'attendre ?
Une question qui nous
ramène à l'auteur du Psaume 119. Il
va nous partager un instant d'intense
détresse qui, au lieu de le faire sombrer
dans le désespoir, va le propulser vers son
Dieu, le pousser à décharger son
coeur comme peut-être il ne l'avait encore
jamais fait.
D'abord, il va dépeindre son impatience qui
est consécutive à une longue attente
(v. 81a et
82a -
version Darby)
Derrière ces
expressions nous découvrons toute l'attente
du Psalmiste, toute son impatience. Son
désir ardent nous révèle en
même temps qu'il
n'y a rien d'autre dans sa vie de plus
important !
Cet état d'âme nous prouve qu'il n'y a
rien sur la Terre qui puisse le détourner de
son objectif.
Ses yeux sont comme fixés sur les mains de
Dieu, le seul
habilité à réconforter le
coeur d'un homme dans la tourmente sans qu'il
s'ensuive du regret !
C'est
la bénédiction de l'Éternel
qui enrichit, Et il ne la fait suivre d'aucun
chagrin. Proverbes 10: 22 (v. L.
S)
Son languissement
après la délivrance promise par Dieu,
lui ôte tout désir des choses de ce
monde. D'ailleurs... que ce monde pouvait-il lui
apporter de bénéfique ?
Quelle joie, même momentanée,
pouvait-il lui offrir puisque les adversaires de la
Parole de Dieu s'excitaient les uns les autres afin
de le tourmenter ?
Quant aux croyants honnêtes qui se
réjouissaient de la fermeté de cet
homme, nous avons vu qu'ils vivaient loin de celui
qui était dans la souffrance,
ils étaient
observateurs et non frères soutenant un de
leurs frères dans la peine !
Alors que
la loi demandait
à ce que l'on se détourne pour aider
l'âne d'un
frère qui ployait sous une charge trop
pesante, n'est-il pas surprenant que ceux qui
craignaient l'Éternel n'interviennent pas
pour soutenir un
homme qui, lui
aussi, ployait sous
une charge trop lourde pour lui ?
(Deutéronome 22:
4)
"Pleurez
avec ceux qui pleurent"
nous dit l'épître aux Romains
(12: 15),
une invitation à partager la souffrance de
celui qui a besoin d'être soutenu,
encouragé. Une invitation que je n'ai pas le
droit de décliner ! Qui sait si demain
je ne ferai pas partie de ceux qui doivent
être consolés !
Une invitation formelle que le Seigneur
Jésus a mise en avant, non seulement en ce
qui concerne la communauté
chrétienne, mais aussi pour notre prochain,
celui ou celle qui a été placé
sur notre route.
Quelle leçon
dois-je tirer pour ma vie personnelle du
comportement de ces hommes qui craignaient
Dieu et qui n'étaient que spectateurs de la
misère d'un de leurs
frères ?
On ne peut pas parler d'indifférence puisque
le coeur de ces hommes se réjouissait de la
fidélité de celui qui passait par
l'épreuve, mais si on peut relever une foi
réelle et sincère, on constate aussi
que cette foi n'est
pas accompagnée d'oeuvres qui puissent être utiles pour
le bien de la communauté croyante de
l'époque !
Ils aimaient la Parole de Dieu, ils craignaient
l'Éternel mais semblaient être
paralysés quant à l'amour
fraternel !
L'entourage croyant du Psalmiste était donc
dans la joie au lieu d'être dans les pleurs.
À cause de cette attitude, ils ajoutaient un
poids supplémentaire sur le coeur de notre
homme au lieu de partager son fardeau (Galates 6: 2).
"Seigneur j'ai encore
beaucoup à apprendre de Toi ! J'ai
besoin d'avoir la compassion que tu avais !
J'ai besoin d'être au bénéfice
de ta miséricorde pour réaliser
davantage que l'amour que tu me demandes d'avoir
doit se manifester par des oeuvres, des
actes et pas seulement par des paroles.
Aide-moi à être toujours plus sensible
à la détresse de ceux que tu places
sur mon chemin afin qu'au jour où
l'épreuve de ma foi sera difficilement
supportable, je puisse bénéficier de
la mesure que j'aurai utilisée envers mon
prochain.»
"J'ai eu
faim, j'ai eu soif, j'étais étranger,
j'étais nu, j'étais malade,
j'étais en prison..." voilà la description que
Jésus fait de certains maux de la
société dans laquelle il vivait alors
(Matthieu 25: 34-46).
Ces maux se retrouvent dans la nôtre et ne
doivent pas nous laisser insensibles, surtout
lorsqu'ils se rencontrent dans le corps de Christ,
celui qui nous environne, ces frères et
soeurs qui doivent être les premiers à être
secourus et
réconfortés.
Ainsi
donc, pendant que nous en avons l'occasion,
pratiquons le bien envers tous, et surtout envers les
frères en la foi. Galates 6: 10 (v. L. S)
... principalement aux domestiques de la
foi.
(v. Bible annotée ; D. M)
... surtout à ceux qui sont de la
famille de la foi. (v. Ostervald)
Ne refuse
pas un bienfait à celui qui y a droit, Quand
tu as le pouvoir de l'accorder. Proverbes 3: 27 (v. L. S)
Ces pensées, tirées des
Écritures, nous placent devant nos
responsabilités et nous interdisent de nous
réfugier derrière l'excuse que nous
n'avons rien à offrir. Notre Psalmiste nous
montre qu'il aurait aimé connaître
la présence
fraternelle de ceux
qui se réjouissaient de sa foi !
Il ne leur demandait
rien d'autre !
Qu'ils
reviennent à moi, ceux qui te
craignent, Et ceux qui connaissent tes
préceptes ! Psaume 119: 79 (v. L. S)
Une présence, rien qu'une présence
qui permettrait, aujourd'hui encore, de prier
ENSEMBLE !
Sans excuser nos manquements et ceux des croyants
du temps de l'auteur du Psaume 119, nous devons
constater que cette solitude sera
bénéfique en en contraignant
plusieurs à chercher Dieu, les pousser
à l'extrême au point d'en souffrir
autant physiquement qu'intérieurement. Des
souffrances qui les amèneront à
réaliser que leur vie est inutilisable et
qu'elle le restera si Dieu n'intervient pas
(v. 83).
Une outre dans la
fumée se détériore en perdant
de sa souplesse, elle se dessèche en
durcissant et deviendra inutilisable par la suite.
L'aspect extérieur de celui qui souffre peut
aussi subir de profonds changements qui feront
s'écarter de lui ses plus fidèles
amis (cf. Job).
Cette outre placée ainsi, subit, en quelque
sorte, l'épreuve du feu afin que le vin
qu'elle contient, se bonifie. Ainsi pratiquait-on
dans l'antiquité pour
accélérer le vieillissement du fruit
de la vigne.
C'est donc l'image que le Psalmiste emploie pour
démontrer son "dépérissement"
(Mon
âme languit..., mes yeux
languissent...).
Image qui nous permet aussi de constater que sa vie
intérieure, que la qualité de sa foi n'a pas
été amoindrie dans
l'épreuve !
Au contraire ! Il possède toujours
l'espérance positive
que les promesses de Dieu s'accompliront
(v. 81-82).
Néanmoins sa foi s'impatiente ! Il
s'interroge (v. 82b) !
Dès lors, il
éprouve le besoin que l'Éternel
agisse pour de bon ! Il a besoin de voir la
main de l'Éternel agir concrètement
en sa faveur !
Loin d'y voir un affaiblissement dans sa foi,
relevons que ce désir intense d'être
consolé par Dieu est en
réalité un pas supplémentaire
qui confirme qu'il n'a pas faibli. Désormais
il s'attend à une manifestation
concrète des promesses de Dieu pour
être consolé de ses malheurs.
Avant, c'était
l'espérance qui était sa
consolation :
"Puisque
tu m'as donné l'espérance !
C'est ma consolation dans ma misère, Car ta
promesse me rend la vie"
(v. 49-50).
Puis, ce fut le fait
que les
jugements
rendus dans le passé démontraient la justice de
Dieu, une justice qui rendra à chacun selon
ses oeuvres : "Je pense à tes jugements
d'autrefois, ô Éternel ! Et je me
console" (v. 52).
Maintenant il désire que ce soit
le Consolateur qui
console son âme. Pourquoi ?
Nous venons de voir qu'il avait mis sa foi dans la
Parole de Dieu, qu'il avait constaté la
fidélité du Seigneur dans le
passé. Alors est-ce vraiment surprenant de
demander qu'à son tour, on soit aussi
consolé par le Consolateur et
délivré comme d'autres ont
été délivrés ?
Il est d'autant plus pressé qu'il vient de
prendre conscience de la fragilité de sa
vie et qu'il n'a aucune connaissance du temps
qui lui reste à vivre (v. 84) !
Alors... si nous
étions aux côtés de cet homme
le soutenant dans son malheur et non au loin nous
réjouissant de sa fidélité, si
nous étions près de lui,
n'aurions-nous pas envie de prier Dieu et de
joindre notre voix à celle de Job ?
...
donne-lui du relâche, pour qu'il ait
au
moins
la joie du mercenaire à la fin de sa
journée. Job 14: 6 (v. L. S)
Qui n'a pas soupiré après la
délivrance ?
Qui n'a pas trouvé l'épreuve de la
foi trop longue ?
Qui n'a pas rappelé au Seigneur ses
promesses et demandé à ce qu'elles
s'accomplissent, laissant par-là deviner que
notre coeur a les mêmes aspirations que celui
de David, l'homme "selon le coeur de
Dieu", l'homme qui soupirait aussi
après la délivrance ?
Oh ! si je n'étais pas
sûr de voir la bonté de
l'Éternel Sur la terre des
vivants !... Psaume 27: 13 (v. L. S)
Éternel ! c'est à toi que je
crie. Mon rocher ! ne reste pas sourd
à ma voix, De peur que, si tu
t'éloignes sans me répondre, Je ne
sois semblable à ceux qui descendent dans la
fosse.
Écoute la voix de mes supplications, quand
je crie à toi.... Psaume 28: 1-2 (v. L. S)
Rares sont les hommes qui, comme l'apôtre
Paul ont pu dire : "je me plais dans les
calamités, dans les persécutions,
dans les détresses ..." (2 Corinthiens 12. 10)
Ne pensons pas qu'il aimait la souffrance pour le
plaisir de souffrir, simplement il savait que tout
ce qu'il endurait, il l'endurait à cause de
Christ, raison pour laquelle il se sentait fort
parce que soutenu par la main puissante de son
Sauveur qui délivrait celui qui mettait son
espérance en lui.
"Quelles
persécutions n'ai-je pas
supportées ? Et le Seigneur m'a
délivré de toutes", pouvait-il dire à
Timothée ! (2 Timothée 3:11)
Dieu ne pourrait-il pas encore nous
délivrer ? Très
certainement ! Alors....
Si comme le psalmiste nous
posons cette même question, n'oublions pas de
nous examiner et de regarder si nous sommes
capables de vivre et de dire :
- J'espère en ta
promesse (v. 81).
- Je
n'oublie point tes statuts (v. 83).
Puis, si nous répondant par l'affirmative,
sachons être patients comme il l'a
été !
Sachons garder
l'espérance au fond de notre coeur !
La garder même
si nos frères et soeurs dans la foi
s'éloignent de nous en raison de nos
"malheurs", la garder même si Dieu semble ne
pas répondre.
Sachons attendre que
son sablier ait laissé passer le dernier
grain de sable, la dernière minute avant
qu'il ne retourne
la situation en notre faveur, n'oublions pas que :
"Toutes
choses travaillent ensemble pour le bien de ceux
qui aiment Dieu"
(Romains 8: 28 - v. L. S).
Si tu as des doutes concernant la qualité de
ton amour pour Dieu, il y a aussi pensé,
raison pour laquelle le Saint-Esprit n'a pas
oublié de préciser :
"de
ceux qui sont appelés selon son
dessein" (v. D).
Et là..., en tant qu'enfants de Dieu
rachetés par le précieux sang de son
Fils, il ne fait aucun doute que nous sommes
appelés..., que TU es
appelé !
Alors, restons dans la foi et ... :
... si
nous espérons ce que nous ne voyons
pas (encore), nous l'attendons avec
persévérance.
Romains 8:25
Nous l'attendons même si les croyants de
notre époque se détournent de
nous !
Les
richesses assemblent beaucoup d'amis ; mais
celui qui est pauvre, est abandonné de son
ami. Proverbes 19:4 (v. D. M)
Tous les frères du pauvre le
haïssent ; Combien plus ses amis
s'éloignent-ils de lui ! Il leur
adresse des paroles suppliantes, mais ils
disparaissent. Proverbes 19:7 (v. L. S)
Petits enfants, n'aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité. 1 Jean 3: 18 (v. L. S)
© J-M
Ravé 8 septembre 2007 -
CP 474 -
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