Je
lève mes yeux vers les montagnes...
D'où me viendra le
secours ? Psaume 121: 1 (v. L. S)
J'élève mes yeux vers les montagnes
d'où me vient mon secours...
(v.
D ; v. D. M.)
Question ou affirmation? Telle pourrait bien
être notre réflexion selon l'attitude
intérieure du moment, selon le degré
de foi que nous possédons, mais aussi selon
la durée de l'épreuve. Une
durée telle qu'elle pourrait bien user,
petit à petit, le capital foi d'une
âme qui désespère de sortir
d'une impasse où chaque mouvement semble la
faire s'enfoncer davantage dans
l'obscurité.
Mais aussi une durée telle que la patience a
été récompensée,
laissant entrevoir dans le lointain un petit nuage
qui annonce que la pluie bienfaisante de la
bénédiction est en marche !
(1 Rois 18: 44-46)
D'où me viendra
le secours ?
C'est une question qui peut être posée
autant par le croyant que l'incroyant !
Par le croyant
lorsqu'il est en proie aux assauts continuels du
doute qui ne cesse de lui rabâcher que
désormais sa foi chancelante ne saurait
faire bouger le bras de Dieu.
Par le croyant encore arrimé aux promesses
du Seigneur, mais qui sent qu'il pourrait bien
lâcher prise et qui s'écrie du fond de
son coeur : "Je crois... ! Viens au secours
de mon incrédulité !" (Marc 9: 24) ; " Aide-moi dans mon
incrédulité. " (v. D. M.)
Par le croyant qui,
à force de croire et d'espérer la
délivrance sans la voir venir,
s'interroge sur sa
foi, sur sa vie chrétienne, réfléchissant au
péché qu'il aurait pu commettre et
dont il n'a aucune idée, mais qui ferait
barrage à la lumière de Dieu, cette
lumière qui pourrait l'éclairer et
lui montrer la sortie de son
tunnel !
Ce croyant qui a
peut-être la sensation trompeuse d'être
abandonné de tous.... Y compris de son
Seigneur, de son Père céleste, ce
croyant qui s'en vient à murmurer :
"D'où me
viendra le secours si toi aussi, mon Dieu, tu
m'abandonnes, si toi tu ne réponds
pas ? Vers qui vais-je me tourner si toi qui
es Amour, tu sembles indifférent à
mes larmes, à ma détresse ?"
Jusqu'à quand, ô
Éternel ?... J'ai crié, Et
tu n'écoutes pas ! J'ai crié vers
toi à la violence, Et tu ne secours
pas ! Habakuk 1: 2 (v. L. S)
J'ai
beau crier et implorer du secours, Il ne laisse pas
accès à ma
prière. Lamentations de Jérémie 3:
8 (v.
L. S)
Mon
Dieu ! je crie le jour, et tu ne réponds
pas ; La nuit, et je n'ai point de
repos. Psaume 22: 2 (22:3) (v. L. S)
Mon frère, ma
soeur... ton expérience n'est pas nouvelle!
Notre expérience n'est pas
exceptionnelle ! Des hommes de Dieu sont
passés dans l'étroit tunnel du
silence de Dieu : Habakuk,
Jérémie, Job, David, etc...
(Et aussi, pour d'autres raisons, le Seigneur
Jésus : "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi
m'as-tu abandonné ?" Matthieu 27: 46)
Ils ont vécu ces Habakuk,
Jérémie, Job, David, sans comprendre
(sur le moment) pourquoi, lorsqu'ils criaient
à Dieu, ils n'avaient pour réponse
que l'écho de leur voix et non la
réponse de l'Éternel.
Cependant l'Écriture est là pour nous
instruire et nous montrer que ces hommes-là sont sortis
vainqueurs de l'épreuve et que la persévérance de la foi
et l'obéissance à la volonté
de Dieu, les a
menés à retrouver la
Lumière !
Ces choses leur sont
arrivées pour servir
d'exemples, et elles ont été
écrites pour notre
instruction, à nous qui sommes parvenus
à la fin des siècles. 1 Corinthiens 10: 11 (v. L. S)
(... elles ont été écrites
pour nous servir d'avertissement...) (v. D)
D'où me viendra le
secours ?
Une question aussi posée par
l'incroyant qui
s'interroge sur sa destinée terrestre dont
l'avenir n'a rien d'engageant !
L'incroyant qui a constaté qu'autour de lui
il n'y a personne qui ait à coeur de lui
venir en aide, de lui montrer la sortie de
secours ; l'incroyant qui voudrait croire que
sa vie pourrait prendre un autre tournant, mais
qui pense surtout
qu'il est pratiquement impossible qu'un tel... miracle, puisse se
produire ! D'où me viendra le
secours ?
Dans un cas comme dans l'autre, loin de juger
l'attitude négative de nos deux victimes des
circonstances (voulues ou non de Dieu), il faut
retenir deux points essentiels qui
caractérisent positivement la
démarche de l'un et de l'autre.
- La conscience de son état.
- Le fait de lever les yeux.
La conscience de son
état.
On ne pose pas ce genre de question (d'où me
viendra le secours ?) sans avoir au
préalable fait tout son possible pour se
sortir des "mauvais draps" dans lesquels nous
pourrions nous trouver. Tant qu'il y a un petit
espoir de pouvoir résoudre son
problème, l'homme gardera le silence
jusqu'au moment où il se rendra à
l'évidence qu'il a épuisé tous
les moyens qui étaient à la
portée de sa main.
C'est bien en raison de l'absence de solution dans
des situations quasi
désespérées que l'individu est
conduit à extérioriser son angoisse,
à crier son désarroi.
La vie, en ayant les mains liées par des
tracas consécutifs à
l'adversité, aux coups durs, cette vie
où chaque mouvement de pensée appuie
l'idée qu'il
est impossible, humainement, d'avoir la moindre
espérance,
cette vie n'est-elle pas déjà un pas
vers la mort ?
Cette mort à
soi-même, à toutes ses illusions,
à tous ses rêves !
"Adieu veaux, vaches, cochons et couvées",
comme savait si bien l'exprimer l'auteur d'une
poésie apprise dans de mon enfance et qui me
fait me souvenir d'une pensée de
Jacques :
" Si Dieu le
veut, nous vivrons,
nous ferons ceci ou cela. " (Jacques 4: 15)
Cette mort à
soi-même qui semble être
imposée afin
que les regards se détournent des choses
passagères pour prendre en
considération des biens de qualité
supérieure, pour prendre en
considération une personne (le Seigneur
Jésus) qui se trouve toujours à
l'étroit dans un coeur encore trop souvent
partagé !
Cette mort qui
tolère un semblant de
vie ! Une vie
alimentée par un goutte à
goutte qui permet de survivre sans être
trop malheureux et sans être
heureux !
Une vie qui dispense juste ce qu'il faut pour
maintenir une existence stérile qui ne
pourra porter du fruit que lorsque l'abondance de
la Vie provenant de Dieu se manifestera avec la
force d'un printemps dont personne ne peut
empêcher les bourgeons d'éclore, les
fleurs de paraître, les fruits de se
former !
Mais cet état de conscience qui permet
à l'homme de crier sa plainte est aussi une
preuve qu'avec l'énergie du
désespoir, ce désespoir qui
généralement engendre la mort, il y a
encore une formidable étincelle de vie qui
pousse l'être dans la tourmente à
crier de tout son coeur :
... celui qui
va périr n'étend-il pas les
mains ? Celui qui est dans le malheur
n'implore-t-il pas du
secours ? Job 30 24 (v. L. S)
Loin d'être
négatif, ce cri du coeur, ce cri d'une
âme tourmentée par l'Adversaire (il ne
faut surtout pas oublier ce personnage de l'ombre),
ce cri pourrait bien être un élan de
foi ! En effet le malheureux, lorsqu'il crie
son angoisse, le fait en changeant de position.
De recroquevillé qu'il était,
gémissant sur lui-même, la tête
baissée, le voilà relevant les yeux,
le voilà relevant la tête, le
voilà presque debout !
Le fait de lever les
yeux met en
évidence une volonté qui s'est
réveillée !
"Je lève mes yeux vers les montagnes"
Je lève mes yeux et je regarde au loin, je
regarde vers ces montagnes qui semblent
inaccessibles, ces montagnes qui semblent toucher
le trône de Dieu, ces montagnes qui
pourraient cacher la délivrance tant
espérée.
Je lève mes yeux et par la même
occasion je relève la tête et je la
relèverai d'autant plus que les montagnes
seront élevées, d'autant plus que je
serai conscient de ma petitesse.
"Étant
rentré en lui-même...
" nous est-il dit de
ce fils prodigue qui, à sa façon a
relevé la tête après avoir
longuement marché en ne voyant que la boue,
la fange nauséabonde dans laquelle se
trouvaient les pourceaux qu'il était
chargé de garder...
Combien de fois nos pensées ne nous
ont-elles pas menés dans des terrains
marécageux où personne ne pouvait
venir à notre rencontre ?
Combien de fois n'avons-nous pas
détourné la tête des panneaux
indicateurs qui pourtant nous montraient la piste
à suivre pour retrouver un sol qui ne se
dérobe pas sous nos pas ?
"Étant
rentré en lui-même..." tout comme Jérémie le
"lamentateur" qui su faire le bilan exact d'une
situation désespérée...
Quand je
pense à ma détresse et à ma
misère... (et
nous y pensons d'autant plus qu'elle est
grande)
Quand mon âme s'en souvient, Elle est abattue
au dedans de moi. (Plus j'y pense, plus je
m'enfonce !) Lamentations de Jérémie 3:
19-20
(v. L. S)
Pas de faux fuyants, pas de détours, mais
une terrible constatation qu'un homme de Dieu a
faite de sa propre vie, un homme qui recevait la
Parole de Dieu, un homme qui était en
communion avec son Dieu !
Un homme qui cessa de s'apitoyer sur lui-même
dès qu'il eut relevé la tête et
cesser de regarder à
lui-même !
Voici
ce que
je veux repasser en mon coeur,
Ce qui
me donnera de l'espérance.
Les bontés de l'Éternel ne sont pas
épuisées, Ses compassions ne sont pas
à leur terme ;
Elles se renouvellent chaque matin. Oh ! que
ta fidélité est
grande ! Lamentations de Jérémie
3: 21-23 (v. L. S)
Étant
rentré en moi-même... étant rentrés en
nous-mêmes, chacun pourra alors relever la
tête et, s'il est un enfant de Dieu,
racheté par le précieux sang de
Christ, il pourra
alors passer de la question : "D'où me viendra le
secours ?" à l'affirmation: " ... les montagnes d'où me
vient mon secours !"
Au lieu de voir une
contradiction entre les différentes versions
de la Bible au sujet de notre texte de base, il est
bon de pouvoir les utiliser, l'une et l'autre, afin
de mettre en avant une progression spirituelle qui
ressemble beaucoup à notre marche.
Nous avons tous eu des moments où
l'espérance était mal en point,
particulièrement aux moments où,
malgré nos élans de foi, les
promesses de Dieu ne sont pas accomplies... tout de
suite !
Lorsque Dieu tarde tellement à nous
répondre, lorsque son silence devient si
pesant que le prince des ténèbres
profite de l'occasion pour saper notre moral,
alors, oui, il faut le reconnaître, la
question s'inscrit en lettre de feu et en
relief :
Et cette question s'inscrit
d'autant plus que l'adversaire de nos âmes
met en évidence la piètre
qualité de notre témoignage (et il
n'a pas toujours tort !) une piètre
qualité qui est utilisée par certains
pour dénigrer notre vie chrétienne en
mettant en avant qu'une telle situation
désastreuse ne saurait être que la
conséquence d'une vie en désaccord
avec la volonté de Dieu !
Fort heureusement
l'Écriture est là pour nous apprendre
que le silence de Dieu n'est pas toujours
consécutif à une vie où le
péché aurait repris le
dessus.
...
tu nous as éprouvés,
ô Dieu ! Tu nous as fait passer au creuset
comme l'argent.
Tu nous as amenés dans le
filet, Tu as mis sur nos reins un pesant
fardeau,
Tu as fait monter des hommes sur nos
têtes ; Nous avons passé par le
feu et par l'eau.
Mais tu nous en as tirés
pour nous donner l'abondance. Psaume 66: 10-12
C'est
là ce qui fait votre joie, quoique
maintenant, puisqu'il le faut, vous soyez
attristés pour un peu de temps par diverses
épreuves, afin que l'épreuve de
votre foi, plus précieuse que l'or
périssable (qui cependant est
éprouvé par le feu), ait pour
résultat la louange, la gloire et l'honneur,
lorsque Jésus-Christ apparaîtra,
1 Pierre 1: 6-7
Il n'y a donc plus de
situation totalement
désespérée à partir du
moment où la question "D'où me
viendra le secours" est remplacée par
l'affirmation : "... d'où me vient mon
secours" !
Une affirmation qui prendra toute sa puissance
dès que nous aurons réalisé
que l'amour de Dieu à notre égard est
toujours un amour correctif et constructif destiné à nous amener
plus près de lui, plus dépendant de
lui.
S'il lui arrive d'agir en nous faisant passer par
le feu de l'épreuve, il le fait parce qu'il
nous connaît parfaitement et qu'il sait que
nous en serons enrichis par le test de la foi.
Mon Berger me reste
fidèle
Même quand il me fait souffrir.
Si chaque jour il me flagelle,
C'est pour m'empêcher de périr.
Ma douleur me tient loin du monde
Me garde en une paix
profonde !
(Tiré du
livre : Dans le monde de la foi - 1901 - Otto
Funcke, p. 200)
Loin de nous l'idée de penser qu'il pourrait
agir envers ses fils et ses filles de façon
à les perdre ! Nous avons
été sauvés pour servir et non
pour que notre Père nous abandonne afin que
nous devenions la proie du lion rugissant qui ne
cesse de chercher qui il va dévorer.
(1 Pierre 5:8)
Quelle que soit notre perception de la souffrance,
quelles que soient les ténèbres qui
nous entourent, c'est en relevant les yeux, en
relevant la tête que nos oreilles seront le
mieux dégagées pour entendre le
murmure de Dieu nous dire :
Sois
tranquille, ne crains rien, Et que ton coeur ne
s'alarme pas devant... (ce qui te fait peur
aujourd'hui) Esaïe 7: 4 (v. L. S)
J'élève mes yeux vers les montagnes
d'où me vient mon secours.
Non pas vers les montagnes de mes
difficultés qui obscurcissent ma vue et qui
font que mon existence est une vie au goutte
à goutte qui distribue tour à tour un
peu d'espérance et un peu de
découragement (ni heureux, ni malheureux),
mais à la montagne de l'Éternel
où il sera pourvu ! (Genèse 22: 14)
Dieu est pour nous un refuge et un appui,
Un
secours qui ne manque jamais dans la
détresse.
C'est pourquoi nous sommes sans crainte quand la
terre est bouleversée, Et que les montagnes
chancellent au coeur des mers, Quand les flots de
la mer mugissent, écument, Se
soulèvent jusqu'à faire trembler les
montagnes... Psaume 46 (v. L. S)
Nous sommes sans crainte quand nous pensons
à ce qui bouleverse nos vies, à ce
qui nous fait chanceler, trembler... !
Sans crainte, même lorsque chaque jour qui
passe nous nous enfonçons, malgré
nous, un peu plus dans des sables mouvants qui nous
aspirent par le bas.
"Si tu me le dis
Seigneur..., si tu nous le répètes...
pourquoi restons-nous trop longtemps sur nos
questions et n'arrivons-nous pas toujours à
accepter tes réponses ? Pourquoi
avons-nous tant de craintes?
Pourquoi ai-je tant de mal..., avons-nous tant de
mal à discerner ce petit nuage dans le
lointain, ce petit nuage qui annonce la fin de la
sécheresse, qui annonce que la pluie
bienfaisante de la bénédiction est en
marche ? (1 Rois 18: 44-46)"
© J-M
Ravé 20 mai 2006
CP 474 -
2300 Chaux-de-Fonds - Suisse