Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

M'aimes-tu?

Je m'appelle Pierre et tu sais que...

Alors tous l'abandonnèrent, et prirent la fuite. Marc 14: 50

Ils étaient tous les mêmes ! Unis par le même amour et unis par la même crainte, désemparés par une épreuve dont ils ne comprenaient pas la signification.
Ils étaient tous les mêmes et pourtant, quoique semblables, chacun avait sa propre personnalité, chacun s'était engagé à sa façon pour suivre le Maître.

Mais alors pourquoi donc Pierre fut-il interpellé et pourquoi devrais-je aussi être interpellé par le Seigneur puisque que je suis un enfant de Dieu comme les autres ?
Simplement parce que Pierre s'était engagé, haut et fort, à suivre le Maître et à le suivre de tout son coeur, de toute son âme. Il l'avait fait avec toute la sincérité possible, mais... en comptant sur ses propres forces !
En effet, il fut le seul à dire qu'il était prêt à donner sa vie pour Christ !
Personne ne s'était engagé verbalement aussi loin que lui !

Seigneur, lui dit Pierre, pourquoi ne puis-je pas te suivre maintenant ? Je donnerai ma vie pour toi. Jean 13: 37

De même, la plupart d'entre nous, nous avons un jour donné notre vie à Christ en acceptant Jésus comme Sauveur et Seigneur de notre vie, nous l'avons fait publiquement en passant volontairement par les eaux du baptême.
Et, comme Pierre, nous avons eu des moments où nos propres forces nous ont abandonnés. Comme lui, nous avons peut-être eu la crainte d'être reconnus comme disciples de Christ.
Confrontés à l'adversité, nous nous sommes retrouvés dans ce jardin rempli de ténèbres où la seule lumière visible à nos yeux était celle des ennemis de Christ, lumière aveuglante qui ne nous permettait plus de voir d'où pourrait nous venir le secours !
Sans doute, une fois ou l'autre, avons-nous abandonné sur place le témoignage que nous aurions dû rendre en défendant la cause de Christ, sans doute avons-nous minimisé notre engagement pour le Seigneur et avons-nous tourné les talons à l'adversité, à l'épreuve de la foi.

Moments douloureux d'un genre de trahison qui marquent au fer rouge les âmes et qui laisseraient de profondes blessures si le regard aimant du Seigneur Jésus, si la présence particulière de Dieu, ne nous faisaient baisser la tête en avouant notre pitoyable échec.

Pour s'être chauffé un instant auprès d'un feu étranger, Pierre fut reconnu,
malgré lui, comme un disciple du fils du charpentier !
Eh oui ! Si tu appartiens à Christ, tu ne manqueras pas d'être reconnu quand bien même ta bouche dirait le contraire. L'odeur de Christ est en toi !

Nous sommes, en effet, pour Dieu la bonne odeur de Christ, parmi ceux qui sont sauvés et parmi ceux qui périssent : aux uns, une odeur de mort, donnant la mort ; aux autres, une odeur de vie, donnant la vie. 2 Corinthiens 2: 15-16

Le drame, le vrai drame, serait de ne plus être reconnu comme chrétien par le monde, de pouvoir vivre au milieu de lui sans qu'il ne voit de différence.
Aujourd'hui, bien des bouches d'enfants de Dieu se sont fermées afin de nos pas choquer ceux qui sont perdus !

Si parfois elles bafouillent quelques pensées chrétiennes, le ton de leur voix sonne si faux que personne ne peut croire à la véracité de paroles qui sont en contradiction avec leur vie.
Sans doute connaissons-nous ce genre de "chrétiens" qui participent aux activités du monde et qui ne dérangent personne de ce milieu tant elles ont si bien pris leur place, tant elles se sont bien adaptées aux païens qui les entourent ! Modelées, moulées par lui, elles ont repris la forme et les habitudes qu'elles avaient abandonnées le jour où elles avaient donné leur vie à Christ.

Que jamais nous ne nous trouvions dans une situation semblable !
Il vaut mieux être pris en faute par le Seigneur et s'en aller en pleurant sur notre péché, plutôt que de vivre dans l'insouciance, bercés par un entourage mondain qui a tout mis en oeuvre pour que nous ne puissions plus entendre l'appel du Maître ou comprendre sa Parole.

Et étant sorti, il (Pierre) pleura amèrement. Matthieu 26: 75

Peu importe la douce chaleur de ce feu étranger, désormais il y a un autre feu bien plus brûlant qui travaille l'être tout entier : l'Esprit de Dieu, cet Esprit qui sonde les profondeurs de nos pensées et qui met en lumière ce qui doit changer dans notre vie.
Cet esprit qui ne vient point pour nous accuser mais pour
réveiller notre conscience afin que nous nous accusions nous-mêmes des dérapages que nous avons commis. Il se manifeste pour que nous puissions comprendre que la place que nous occupions, dans notre vie ou dans nos pensées, n'était pas celle où nous devions nous trouver.

Conscients de notre faute, pardonnés si nous avons demandé pardon, la vie va alors reprendre son cours. Comme Pierre, nous marcherons de nouveau en compagnie de Jésus, de ce Jésus ressuscité qui, à deux reprises, s'était déjà montré à ses disciples sans avoir fait de reproche à celui dont l'amour pour son Maître devait être mesuré, qualifié.

La vie est donc redevenue comme avant ! On reprend la lecture de la Parole de Dieu, on passe du temps dans la prière, mais on met en oubli le moment du dérapage, cet instant où nous avons eu honte de nous afficher avec Jésus, cet instant où nous avons peut-être préféré la compagnie des païens, cet instant où nous n'avons pas voulu prendre une franche position dans la crainte d'avoir à en subir les conséquences de la part d'un pouvoir hostile au royaume de Dieu.
Alors, pour prendre la température de notre amour, de notre engagement pour Christ, cette question se fait entendre :

Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu plus que ne m'aiment ceux-ci ? Jean 21: 15

Étrange question qui s'adresse, non pas à l'homme surnommé "Pierre", mais au vieil homme qui n'était que "Simon, fils de Jonas" et qui, à cette époque-là, n'avait aucune idée personnelle de qui pouvait être Jésus étant venu à lui sur le simple conseil de son frère André. (
Jean 1: 40-42)

Jésus, l'ayant regardé, dit : Tu es Simon, fils de Jonas ; tu seras appelé Céphas (ce qui signifie Pierre). Jean 1: 42

***

Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu plus que ne m'aiment ceux-ci ?

Étrange question qui va pousser Pierre dans ses retranchements, qui va l'obliger à examiner ses sentiments afin de ne pas s'emballer comme il le faisait autrefois lorsqu'il agissait sur un coup de coeur.

Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu... ? (En grec: amour "agapao")

Jésus avait donné sa vie sur la croix pour le pardon de nos péchés, il avait manifesté un amour "agapao" comme personne ne l'avait jamais manifesté avant lui.

Il n'y a pas de plus grand amour "agapao" que de donner sa vie pour ses amis. Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande. Jean 15: 13

À cet instant Jésus lui demande si son amour, cet amour "
agapao", est bien présent dans son coeur.
Ne voulant pas aller aussi loin, Pierre répondit à la question du Seigneur en employant une expression différente de la sienne :

- Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. (En grec: amour "phileo")

En quelque sorte Pierre lui répondit qu'il avait de l'affection pour lui. Mais l'affection et l'amour sont deux choses différentes ! Nous avons beaucoup d'affection pour tel frère ou soeur, pour tel ami, mais cette affection ne va pas nous pousser à vivre avec lui.
Il en est tout autre pour l'amour ! L'amour nous a conduits à désirer vivre avec notre conjoint, à tout partager avec lui, à lui donner notre vie !

Affection ou amour pour Christ ?
L'affection étant un sentiment moins fort que l'amour, Dieu désire que nous lui donnions le meilleur de nous-mêmes comme il a donné le meilleur de lui-même en offrant son Fils pour le pardon de nos péchés.

Si nous n'avons que de l'affection pour le Seigneur, notre conduite sera bien différente que si nous lui exprimons notre amour ! Or Dieu ne peut pas se contenter que de notre affection,
il veut notre coeur tout entier, il veut MON coeur tout entier tout comme il a voulu celui de Pierre.

Tu aimeras (agapao) le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force. Marc 12: 30

(Tu donneras ta vie..., il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie...)

Jésus va donc reposer
la même question à son disciple en employant les mêmes mots tandis que Pierre fera la même réponse sachant qu'à cet instant précis il lui est impossible d'aller plus loin dans son engagement.

Parce que le Seigneur connaît nos limites, il va se placer à notre hauteur, s'abaisser afin que nous puissions le regarder dans les yeux et lui dire, sans mentir, les sentiments que nous ressentons pour lui.
C'est ainsi que le Fils de Dieu va employer le langage de Pierre, il va lui demander, non pas s'il a l'amour "agapao", mais si dans son coeur il a bien l'amour "phileo" qu'il prétend avoir pour son Maître. (As-tu au moins de l'affection pour moi ? Voilà ce que nous pourrions comprendre !)

C'en est trop pour Pierre qui s'écrie :

Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t'aime (phileo). Jean 21: 17

Oui... ! Tu sais toutes choses Seigneur !

Tu sais quand je m'assieds et quand je me lève, Tu pénètres de loin ma pensée ;
Tu sais quand je marche et quand je me couche, Et tu pénètres toutes mes voies.
Car la parole n'est pas sur ma langue, Que déjà, ô Éternel ! tu la connais entièrement.
Psaumes 139: 2-4


Tu sais toutes choses Seigneur ! Mais moi j'ai besoin de savoir si je t'aime de tout mon coeur ou si j'ai simplement de l'affection pour toi ! J'ai besoin d'avoir l'assurance que tu comptes plus dans ma vie que n'importe qui ou que n'importe quoi au monde !
Merci de me poser la question afin que je sache moi-même si je t'aime (
agapao) ou si je t'aime (phileo)!

Comment allons-nous savoir si les sentiments que nous avons pour celui qui nous a rachetés de la condamnation éternelle sont ce qu'il attend de nous ?

Si vous m'aimez (agapao), gardez mes commandements. Jean 14: 15

Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui qui m'aime
(agapao; et celui qui m'aime (agapao) sera aimé (agapao) de mon Père, je l'aimerai, et je me ferai connaître à lui Jean 14: 21

Voilà la marque de qualité ! L'estampille qui prouve que l'amour qui est dans notre coeur est bien l'amour que le Seigneur désire y trouver !

Avoir les commandements de Dieu et les garder, veut dire les mettre en pratique et non les posséder sans en faire usage.

Voilà pourquoi il est important que le Seigneur nous pose la même question qu'il a posée à Pierre et voilà pourquoi, si nous nous n'avons que de l'affection pour lui :

Il nous faut faire comme Pierre, qui a changé de comportement en vivant pleinement pour Christ.

En effet, par la suite, l'apôtre, dans ses épîtres, ne parlera plus que de l'amour "agapao", de cet amour qui avait envahi son coeur à tel point qu'il mourut comme martyr.

... lui (Jésus) que vous aimez (agapao) sans l'avoir vu, en qui vous croyez sans le voir encore, vous réjouissant d'une joie ineffable et glorieuse... 1 Pierre 1:8

... aimez-vous (agapao) ardemment les uns les autres, de tout votre coeur... 1 Pierre 1:22

Il va de soi que cet amour ne saurait être partagé avec le monde si l'on est enfant de Dieu.
Une raison importante qui va nous pousser à
regarder si les objectifs de notre vie sont bien ciblés et si nous ne gaspillons pas nos forces pour travailler contre Christ en offrant nos services pour le monde au lieu de se mettre à la disposition du Seigneur.
Il n'est pas question de condamner les activités professionnelles qui obligent la majorité d'entre nous à se mettre au service d'entreprises qui ne fonctionnent pas pour la gloire de Dieu, mais plutôt de
s'interroger sur toutes nos activités externes qui usent nos forces sans que le Royaume de Dieu puisse en bénéficier.

Si le monde a besoin de bénévoles pour faire fonctionner certaines activités utiles pour la communauté,
l'Eglise, elle aussi, a besoin de bras pour accomplir la mission qui lui incombe. Ces bras-là ne sauraient être pris dans le monde, dans un monde qui n'a point intérêt à ce que le Royaume de Dieu s'étende sur la terre !
Réfléchissons donc à la façon dont nous employons notre temps. Pesons les forces que nous mettons à la disposition du Seigneur et pesons celles que nous mettons au service d'un monde qui ne travaillera jamais pour l'avancement du Royaume de Dieu.

C'est en faisant cet exercice que nous pourrons déjà avoir un aperçu de la qualité de notre amour pour Christ, un amour qui, s'il est "agapao" ne saurait être partagé avec le monde !

N'aimez (agapao) point le monde, ni les choses qui sont dans le monde.
Si quelqu'un aime
(agapao) le monde,
l'amour
(agapao) du Père n'est point en lui ... 1 Jean 2: 15

Souvenons-nous des paroles du texte de Jean 15: 13:

"Il n'y a pas de plus grand amour (agapao) que de donner sa vie pour ses amis."

***

Pour terminer, et avant de répondre à la question du Seigneur : "m'aimes-tu ?", je dois m'interroger sur ce que je sais de ma vie, afin d'y apporter une correction si besoin est :

- Quels sont mes amis ?
- À qui ai-je consacré ma vie ?
- Mes activités et mon comportement sont-ils en rapport avec ma déclaration de foi ?

Si j'ai quelques doutes quant aux réponses à donner, s'il m'est difficile d'avoir un jugement impartial sur moi-même, il me suffira alors de consulter ceux qui m'entourent et qui me voient vivre.
Eux sauront bien me dire si je vis pour le monde ou pour Christ, car c'est de l'abondance du coeur que ma bouche parle (
Matthieu 12: 34).

" Jean-Michel (mettez votre prénom ..................... )
m'aimes-tu plus que ne m'aiment ceux-ci ? "

Seigneur, tu sais toutes choses..., tu sais que je dois marcher de progrès en progrès afin que je puisse véritablement t'aimer de tout mon coeur, de toute mon âme et de toute ma force.

J'ai besoin que tu me donnes la force de me séparer de tout ce qui pourrait encore m'empêcher de faire TA volonté.
C'est mon désir le plus ardent car je t'aime et je t'ai aimé au point de tout miser sur TOI au risque de n'avoir plus jamais la possibilité de faire marche arrière !


© J-M Ravé 07 janvier 2006

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