Des témoins de Toronto Série d'articles écrits par des témoins du "réveil" de Toronto
Premier article : Nous revenons juste de l'église de l'Aéroport de Toronto (le 8 janvier 1997).
Traduction d'un article en anglais du Pasteur Robert S. Liichow. Original sur http://www.discemment.org (Today's Revival)
Ce n'est pas du "vin nouveau," mais une liqueur forte !
Ma femme et moi, nous revenons juste de l'église de l'Aéroport de Toronto. Nous venons de célébrer notre 14' année d'un mariage béni, et cet anniversaire coïncidait avec une semaine où l'église de Toronto invitait à "boire comme une éponge" au "bar de Joël."
Les gens sont venus pour s'enivrer spirituellement, et ils se sont bien enivrés ! Nous avons vu une femme sortir de l'église en rampant sur ses mains et sur ses genoux, parce qu'elle était trop "ivre" pour marcher droit. Une autre femme se tramait à terre en direction de la porte, parce que ses jambes semblaient paralysées. On aurait dit une handicapée tombée de sa chaise roulante, qui tentait de ramper pour remonter dessus.
Nous avons vu des gens tomber spontanément, rire de manière incontrôlée, rugir, faire le poulet, pousser d'énormes grognements et hurlements. De jeunes enfants manifestaient tous les signes de l'ivresse. Deux jeunes adolescents furent portés sur l'estrade pour qu'ils racontent la vision qu'ils étaient en train d'avoir de Jésus se tenant sur l'estrade en compagnie de John et Carol Arnott. Bref, l'endroit était "chaud."
Ce soir-là, l'orateur était John Scotland. Il nous dit dans son témoignage que cela faisait trois ans qu'il était "ivre" sans interruption. Il y avait 3.000 personnes dans l'auditoire. Quand il se leva pour parler, il se mit à tituber sur l'estrade, à dire des plaisanteries, et à marmonner des paroles inintelligibles. En bredouillant, il réussit à commencer à lire sa Bible, en disant: "Pour ceux qui sont encore dans ces choses... !" Tout en essayant de lire la Bible, il s'interrompait pour caqueter comme un poulet. Je parle sérieusement, et nous avons commandé la vidéo de cette soirée. En fait, chaque fois qu'il essayait de lire sa Bible, des bruits étranges sortaient de sa bouche, ce qui plaisait à l'auditoire. Pour moi, il s'agissait sans aucun doute de puissances démoniaques à l'oeuvre pour se moquer du ministère, de la Bible, et d'hommes créés à l'image de Dieu.
Quand arriva le moment de la prière, je tentai de filmer sur bande vidéo John et Carol Arnott en train d'imposer les mains aux gens. Après quelques minutes, on me demanda d'arrêter. Plus tard, je recommençai à filmer, et je pus enregistrer un bon nombre de manifestations étranges, que nous diffuserons dans quelques semaines.
La raison pour laquelle on m'a interdit de filmer est simple : ils veulent contrôler ce que les gens font de ces films. Ils savent que s'ils présentent (sur leurs propres vidéos) quelques textes (hors du contexte), mettrent un peu de musique en bruit de fond, et joindre quelques témoignages, tout semblera normal. Quand on filme tout comme cela se passe en réalité, cela produit des choses qu'ils n'aiment pas. Cependant, je pense que j'ai réussi à filmer quelques scènes intéressantes.
Les responsables ont présenté cette semaine comme une semaine consacrée à "l'ivresse spirituelle." J'ai déjà donné un enseignement concernant cette aberration.
Nous avions déjà visité l'église de Toronto, il y a deux ans. Les choses n'étaient déjà pas très bonnes, mais elles sont à présent devenues pires. Il y a bien moins de respect pour Dieu qu'auparavant. Pendant les courts moments où la Bible était lue, les gens marchaient, conversaient, achetaient ou vendaient des livres ou des cassettes, mangeaient, etc... Il en fut de même pendant le moment de prière, à commencer par les responsables qui se trouvaient sur l'estrade ! Il n'y avait aucun respect pour Dieu ni pour Sa Parole. En outre, depuis deux ans, les manifestations sont devenues plus violentes.
Enfin, nous avons noté qu'ils parlaient sans cesse de ce grand "baptême d'amour" et de la manière dont ce réveil avait augmenté leur passion pour Jésus et pour les hommes... Mais ils n'arrêtaient pas de parler durement de tous ceux qui n'étaient pas d'accord avec eux. Je suis en train d'envoyer un courrier électronique à John Arnott pour dénoncer cette évidente hypocrisie. Ils parlent d'amour, mais sont prêts à "descendre" quiconque leur demande raison !
Selon les paroles de Jerry Garcia, "quel étrange et long chemin a été parcouru" ! Nous avons été très attristés par tout ce que nous avons vu. Nous vous en dirons plus sur une vidéo que nous sommes en train de monter. Ne croyez pas que ce "réveil" est en train de diminuer, ce n'est pas vrai. Ils ont déjà 4.500 personnes inscrites pour leur conférence d'octobre, qui s'intitule "Attrape le feu!" Priez encore plus!
Copyright © 1998-2000 Pasteur Robert S. Liichow - Tous droits réservés.
Deuxième article: Un poisson qui a sauté hors du fleuve!
Témoignage de Matt D., du Sussex, en Angleterre. L'original est publié sur le site http://www.banner.org.uk
Cela fait plusieurs mois que je suis sorti de la "Bénédiction de Toronto." J'ai réalisé dans quel triste état se trouvait l'Eglise. J'ai 20 ans, et cela fait 18 mois que je suis converti. Je suis un ancien drogué. J'étais aussi dans l'occultisme, le Nouvel Age, etc...
J'ai connu la "Bénédiction de Toronto" quand je suis allé visiter l'église de Terry Virgo à Brighton, l'Eglise du Christ Roi, il y a 13 mois. Je comprends à présent comment j'ai été complètement aspiré là-dedans. Au milieu de tout ce qui se passait, on m'a demandé d'accepter d'être un "disciple." Cela fait tout juste deux jours que j'ai compris que c'était un mensonge. J'étais en train d'écouter votre cassette (celle de Banner Ministries) sur les églises de la Restauration, et la doctrine de la couverture spirituelle. Elle décrit complètement ce que j'ai vécu !
J'ai expérimenté toutes les manifestations. Je suis tombé, je me suis mis à "nager," à grogner, à rire, à pleurer, à avoir des convulsions, à trembler, et tout le reste. Je croyais sincèrement que j'étais en train de passer par des expériences spirituelles qui allaient changer ma vie. Mais les fruits ont été superficiels. J'éprouvais un grand "amour" pour Jésus. J'aimais sentir Ses baisers, Le voir sauter sur les collines et venir me regarder au travers du treillis. Pourtant, il me semblait que j'étais tout le temps en train de me demander où était passé mon "amant." Je passais par des moments de dépression et d'anxiété absolues. Je commençais à pleurer sans raison. Je criais littéralement à Dieu, je L'injuriais. Je ne pouvais pas comprendre où ce "Dieu d'amour" était passé, quand je me sentais dans cet état. Parfois mon anxiété devenait carrément physique. Je suis passé par une ou deux attaques de panique.
Parfois la dépression et l'anxiété me saisissaient en même temps. C'était insupportable. Bien souvent, pendant ces moments, j'ai pensé me détourner de Dieu pour revenir à mon ancienne vie.
Même pendant mes moments de calme, j'avais de combats. Mais je n'avais aucun moment de calme ! Il m'était impossible de passer du temps avec Dieu. Quel terrible combat ! Je pensais réellement que j'avais complètement raté le coche, et qu'il y avait réellement quelque chose qui n'allait pas en moi. Je me disais : "Pourtant, je tombe, je tremble, je ris, je fais tout, et je ne peux même pas passer un moment seul avec Dieu!"
J'entendais des témoignages où les gens disaient : "Ma vie est merveilleuse !" "Je me sens si près de Dieu !" Cela ne m'encourageait pas beaucoup. Cela ne faisait que m'abaisser à mes yeux.
J'avais encore conservé beaucoup de blessures intérieures de mon passé. Il me semblait, en entendant les gens, que la "Bénédiction de Toronto" allait me soulager. Mais cela n'aboutissait qu'à me faire repenser à ces blessures, et à me sentir encore plus mal. Je continuais à crier à Dieu de me les enlever, je continuais à trembler et tout le reste, mais ces blessures étaient toujours là.
Quand je repense à cela, je m'aperçois que ma marche avec Dieu a commencé à aller vraiment de travers à cette époque. Je suis tombé dans le péché, et je me sentais bien loin de mon Sauveur. Je ne pouvais pas sortir du péché. Pourtant, j'étais convaincu que j'avais rencontré Dieu et que ma vie avait quand même changé. Pendant le même temps, deux de mes amis ont quitté l'église, à causes des choses qui étaient enseignées, et à cause de la "Bénédiction de Toronto." On m'a conseillé de ne plus avoir de contacts avec eux, ni de recevoir d'eux une aide quelconque, parce qu'ils étaient dans la "rébellion," et parce que j'étais sous la couverture spirituelle de la personne qui me formait pour être un disciple. Je me tins donc à l'écart.
Je les rencontrais à l'occasion. Mais comme on m'avait dit qu'ils étaient dans l'erreur, je me sentais mal à l'aise avec eux, et je les jugeais. Pourtant, mon attitude ne me semblait pas juste. Mais, à cause de ce qu'on m'avait dit à leur sujet, je pensais qu'il s'agissait d'une réaction du Saint-Esprit en moi, qui S'opposait à "l'esprit de rébellion" qui était en eux. Quelques personnes m'ont grondé parce que je continuais à voir ces anciens amis.
Pourtant, quelque chose se passait quand j'allais les visiter. Ils m'ont demandé tout d'abord pourquoi je croyais en ce réveil. Je n'ai pas pu réellement leur donner de réponse. Il me semblait que, puisque ces choses étaient prêchées dans mon église, elles devaient être vraies. À la longue, ils m'emmenèrent tout doucement à m'interroger sur la "Bénédiction de Toronto." C'est ce que je fis, et c'est alors que ça a commencé à barder!
Ils m'avaient conduit au point où je me posais des questions chaque fois que j'allais à l'église. Je continuais à avoir des manifestations, mais pas autant qu'avant. J'ai remarqué cela. Je voyais les gens se rouler à terre autour de moi, et cela ne sonnait plus vrai dans mon coeur. Je fus même horrifié quand Jerry Virgo nous encouragea à nous mettre en cercle et à nous tenir par la main, en signe "d'unité," et pour laisser la puissance s'écouler au travers de nous.
Je me rappelle que cela a vraiment changé quand j'ai demandé à Dieu de me protéger. Je ne sais pas pourquoi je l'ai demandé, mais je l'ai fait. La réunion s'est achevée dans le style habituel des réunions de Toronto. Un ancien est venu prier pour moi. Il avait des manifestations. Je me tenais debout devant lui (je le regardais les yeux mi-clos) pendant qu'il "priait" pour moi. Il ne se passa rien du tout !!! Gloire à Dieu ! Plus tard, un autre est venu prier pour moi, et a même commencé à me pousser. Rien ne s'est encore passé. Un peu plus tard, un ancien a appelé ceux qui voulaient que l'on prie pour eux. Je me trouvais dans ce groupe. Il affirma avec assurance: "Nous allons voir la puissance de Dieu descendre sur ces gens!" J'attendis en retenant mon souffle. Les gens se mirent à tomber, à être agités de convulsions et à gémir. Je suis resté debout! Mais j'étais convaincu!
Je décidai d'en savoir un peu plus. Je lis des articles et regardai une vidéo d'Alan Morrison. Je me sentais vraiment malade. J'ai téléphoné à un pasteur en Amérique, Arnold Fruchtenbaum, de Ariel Ministries. Ils m'ont dit qu'ils allaient m'envoyer de la documentation, mais que cela prendrait 4 à 5 semaines. CINQ JOURS plus tard, je la reçus dans ma boîte ! Je voulais à présent avoir des réponses à certaines questions. C'est alors qu'on m'a passé certaines de vos cassettes (de Banner Ministries).
Ce fut un temps d'épreuve. Ma vie basculait complètement. Tout ce que j'avais considéré comme acquis était complètement détruit. J'ai vraiment crié au Seigneur : "Seigneur, à l'aide!" Il m'a donné Proverbes 3:5-6 : "Confie-toi en l'Eternel de tout ton coeur, et ne t'appuie pas sur ta sagesse ; reconnais-le dans toutes tes voies, et il aplanira tes sentiers." Je n'avais qu'à Lui faire confiance. C'est ce que je fis. J'ai décidé d'écrire une lettre aux anciens de l'église pour leur dire mon sentiment, et leur faire aussi part de mes inquiétudes. Je leur ai proposé de me rencontrer.
Mon "berger" n'arrêtait pas de condamner mes deux amis, ce qui me blessait. Je lui ouvris mon coeur, et notre amitié ne fut plus tout à fait la même après cela.
Quoi qu'il en soit, je rencontrai l'un des anciens, bardé de passages bibliques et de questions. Voici ses conclusions :
(1) La Bible est un livre de principes.
(2) J'étais un "dispensationnaliste pré-millénariste."
Il me conseilla de rencontrer le pasteur principal. Je quittai cette première rencontre avec frustration. Je n'avais obtenu aucune réponse. L'ancien m'avait en outre dit que si, d'ici une année, je n'avais pas changé, ma présence dans l'église serait remise en question. Cela signifiait que j'étais placé sous observation. Etait-ce biblique ?
Deux semaines plus tard, je me suis retrouvé dans le bureau du pasteur principal. Il s'appelle John Hosier. J'ai compris qu'il avait étudié le grec et qu'il était un théologien. J'ai à nouveau emmené mes passages de l'Ecriture et mes questions. A ma grande stupéfaction, IL N'A PAS UNE SEULE FOIS OUVERT UNE BIBLE. Tout son discours, pendant une heure, a consisté à citer des expériences : "Dans la Bible, les gens faisaient des choses étranges quand le Saint-Esprit venait sur eux." "C'est sûr qu'il y a de l'autosuggestion" "Gardez un esprit d'unité." Je compris aussi qu'il ne se préoccupait pas réellement de ce que je pensais, tant que je ne "casserais pas la baraque."
Je me sentais complètement écrasé quand je l'ai quitté. Je lui ai donc écrit une lettre en exigeant presque des réponses bibliques. Quatre jours plus tard, je quittai l'église.
Quand je finis par prendre la décision de partir, ce fut comme si mes yeux s'ouvraient complètement. La dernière réunion à laquelle j'assistai fut épouvantable : fausses prophéties, triomphalisme, manifestations de Toronto, prédication des doctrines de la Parole de Foi, et non de la Parole de Dieu. C'était horrible.
Depuis que je suis parti, ma vie s'est beaucoup améliorée. En seulement deux mois, j'ai pu passer du temps avec Dieu tous les matins ou presque. Je lisais la Parole, j'étudiais la Bible, et la Croix était à présent au centre de ma vie. Je me repentis davantage, j'avais une réelle communion avec mon Seigneur. Je sentais que je connaissais réellement mon Seigneur. Mon zèle pour l'évangélisation m'est revenu, de même que mon zèle à rechercher toujours davantage la volonté de Dieu.
Je suis à présent dans une église pleine d'amour. Le pasteur et moi nous sommes d'accord sur le problème, et c'est une bénédiction. Je sens réellement dans mon coeur que Dieu m'appelle à veiller à ce que cette église ne tombe pas dans la séduction. J'en ai parlé avec le pasteur, et il est d'accord sur cela. Je m'attends à présent au Seigneur pour la suite de ma vie, et je marche avec Lui sur le sentier étroit.
Je vous prie d'excuser la longueur de ma lettre. Mais je sentais dans mon coeur que je devais partager mes expériences avec vous. Pour être honnête, je ne sais pas pourquoi, mais j'aimerais que vous vous sentiez libre de partager mon témoignage avec d'autres, si vous êtes conduite à le faire. Tout ce que je désire, c'est voir les gens sortir de cette séduction et en être délivrés. Si mon témoignage peut servir à cela, je vous en prie, servez-vous en.
"Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre coeur ne se trouble point, et ne s'alarme point" (Jean 14:27).
Vous pouvez librement faire circuler ce témoignage, si votre objectif est de vouloir libérer les captifs de cette séduction. Mais vous ne pouvez pas l'inclure dans des documents imprimés sans la permission de Tricia Tillin, Banner Ministries.
Matt. D. ne possède pas d'adresse électronique et ne peut donc pas être contacté de cette manière.
Troisième article : Une visite à Sunderland.
Récit d'une visite au Centre Chrétien de Sunderland, en Angleterre. Témoignage de Roger Shinn, de Newcastle, en Angleterre. Date: Mars 1995. Original publié en anglais sur le site Internet http://www.banner.org.uk
J'avais lu ou entendu beaucoup de récits racontant le dernier virus spirituel qui avait frappé l'Eglise, appelé communément la Bénédiction de Toronto. Avec une certaine réticence, je décidai de visiter l'église où ce phénomène se manifestait avec le plus de force. Il s'agissait du Centre Chrétien de Sunderland, dont le pasteur est Ken Gott. C'est l'un des centres en Angleterre les plus engagés dans la Bénédiction de Toronto.
Le bâtiment est spacieux et assez moderne. Nous buvions un café en profitant des avantages offerts par la cafétéria, quand nous sommes tombés sur notre ancien pasteur de Newcastle. Il se montra amical et courtois pour commencer. Il ne cacha absolument pas qu'il approuvait pleinement la Bénédiction de Toronto. En nous dirigeant vers l'auditorium clair et spacieux, nous rencontrâmes un certain nombre d'anciens amis et connaissances, du temps où nous fréquentions Bethshan. Ils étaient tous enthousiasmés par ce phénomène et venaient souvent à Sunderland, plutôt que d'aller à notre ancienne église. Il est triste de dire que cela ne me surprit pas de voir ces gens ici, car ils s'étaient toujours enflammés pour toutes les nouveautés dans le passé.
Nous choisîmes un point d'observation avantageux à l'arrière de l'une des ailes de la salle. Nous nous installâmes, dans le seul but d'observer ce qui allait se passer, pour écrire un article sur les événements particuliers de cette soirée.
Je remarquai, sans trop y prêter attention, certains individus bizarres, à l'aspect mi-masculin mi-féminin, à la tête rasée, portant boucles d'oreilles et grosses bottes, et un clou dans la narine. Nous les avions déjà remarqués en entrant dans le parking. Si nous n'avions pas été dans une église, en voyant le couple devant nous se bécoter et jeter des cannettes de boisson derrière eux, en entendant les joyeux battements de mains accompagnant les cantiques, les gros éclats de rire et d'autres choses semblables, on aurait pu penser que nous étions entrés par erreur dans une salle de jeux ou dans une salle de cinéma. A ce moment précis, je me tournai vers mon compagnon, et je lui dis : "Mais qu'est-ce que nous faisons ici ?"
Celui qui dirigeait la musique, entre deux choeurs ineptes, nous encourageait à "recevoir," tout en se pliant en deux et en poussant de courts grognements, presque à chaque phrase. En fait, presque tout l'auditoire en faisait autant. La plupart des gens riaient et semblaient croire qu'il s'agissait d'une grosse plaisanterie.
On nous exhorta aussi à ne pas tenir compte de ces étranges manifestations, et de nous "libérer de toute contrainte." Le Pasteur Gott fit cette remarque appropriée : "Ca prend tout en se pliant lui aussi en deux, et en gémissant comme s'il accouchait.
On insistait beaucoup sur des expressions telles que : "Le Fleuve de Dieu !" "Fais-nous danser !" "Remplis nos bouches de rires !" "Nous sommes heureux que le fleuve soit ici L'un des membres de l'orchestre se mit à prophétiser en chantant : "Buvez le vin nouveau
Ceux qui nous entouraient commencèrent à faire des gestes étranges avec leurs mains, comme s'ils "nageaient dans l'Esprit" ! Partout dans l'auditoire, les gens se convulsaient, se pliaient en deux, se balançaient, etc... Voici les commentaires les plus significatifs du Pasteur Gott : "Nous sommes allés trop loin, nous ne pouvons pus faire marche arrière
"Le monde aime ça!" "Dieu Se lance dans des parties!"
À ce moment de la soirée, je ressentais une sorte d'amour sentimental, larmoyant, écoeurant, vague est abstrait, sans aucune substance. Et surtout, sans rien qui provenait de la Parole de Dieu.
Un rétroprojecteur affichait le message que seuls ceux qui portaient des badges d'identification étaient autorisés à prier pour les gens. Ceux qui étaient sur l'estrade nous poussèrent encore à "recevoir," et à "discerner ce qui venait de là," en montrant leur estomac.
On nous présenta ensuite un certain M. Ian Andrews, l'orateur de la soirée. Il commença à nous dire que les choses et les pasteurs qui étaient autrefois considérés comme "à côté de la plaque" étaient à présent acceptables. Il ne nous donna aucune raison scripturaire pour cela.
On nous a ensuite raconté qu'un jour, pendant la prédication, un ange de près de quatre mètres de haut était apparu à M. Andrews et à toute son église, et avait invité tout le monde à le toucher. Je crois à l'existence d'êtres angéliques. Mais je sais qu'ils peuvent venir de Dieu comme de Satan. Le fait d'en tâter un ne fait pas partie de mes priorités.
Mais quand M. Andrews nous dit qu'il invita l'ange à l'accompagner dans son prochain déplacement, en lui demandant de se glisser dans son attaché-case, ce fut plus que je ne pus supporter, je le crains. Sans même m'en rendre compte, je dus pousser une sorte d'exclamation. Cela me fit plus tard entrer en conflit avec l'homme que j'avais rencontré à la cafétéria. Les deux amoureux qui se tenaient devant nous sont allés nous dénoncer à quelqu'un.
Bref, ce M. Andrews nous raconta qu'il avait eu un accident, qui aurait pu être fatal, alors qu'il se rendait à l'aéroport d'Heathrow. Des mains invisibles le retirèrent de la carcasse de la voiture, sans aucun mal, grâce à cette intervention merveilleuse. Il demanda à l'officier principal de police qui avait assisté à l'accident de retirer son attaché-case de l'épave. L'attaché-case était tordu et plié. Mais il reprit miraculeusement sa forme première, quand "l'ange déploya ses ailes." Il nous informa ensuite que les anges "sont à notre service." Réellement ? J'ai toujours cru qu'ils étaient au service de Dieu. Que Dieu soit béni, ils exercent un ministère en notre faveur, mais aux ordres de Dieu, et non des hommes.
En concluant son allocution, il nous encouragea encore à nous "abandonner" et à nous "relaxer", pour pouvoir nous "couler en Lui." "Le Seigneur veut vous serrer dans Ses bras et vous embrasser sur la bouche." "L'Esprit veut venir comme une pluie liquide et comme des gouttes d'amour!" À cet instant, j'eus simplement envie de vomir. Là encore, je ne me rendis pas sympathique pour tous ceux qui m'entouraient.
À présent, on annonça le "moment du ministère." On commença par vider la salle de ses chaises et à les empiler contre les murs. Puis les équipes désignées à l'avance se promenèrent un peu partout, passant de l'un à l'autre. Certains s'approchèrent de nous, mais nous avons aimablement refusé leurs services. Quand ils furent hors de notre portée, nous les avons vus se jeter les uns sur les autres. Ceci s'est passé juste devant nous. Il n'a pas fallu longtemps pour que toute la salle ressemble à un champ de bataille. Des corps étaient étendus partout. Les gens riaient, se tordaient, se convulsaient, pendant que les équipes d'intervenants faisaient flotter leurs bras sur eux.
Toutefois, peu après, un grand nombre de gens ont commencé à s'asseoir à terre, et à regarder autour d'eux d'un air ahuri et stupéfié, comme s'ils se demandaient ce qui allait suivre. Mon indignation et mon dégoût cédèrent alors la place à l'apitoiement, de voir tous ces pauvres gens séduits et trompés. Que Dieu nous fasse miséricorde!
Nous décidâmes alors que nous en avions assez vu et entendu. Il était 22 heures et la "prière" n'était pas encore finie, mais nous nous sommes dirigés vers la sortie.
Si nous en étions restés là, j'aurais conclu que ces événements n'avaient aucune substance réelle, qu'au mieux ils reflétaient l'état lamentable de la soi-disant Eglise évangélique et, au pire, que ce n'était que de l'hystérie collective, ou, simplement, une histoire de fous qui prenaient d'assaut leur asile.
Avant de partir, j'eus encore une conversation avec quelqu'un dans le foyer de l'immeuble. Je remarquai alors mon ancien pasteur fendre la foule avec ardeur en ma direction. Sans prévenir ni s'excuser, il me saisit le bras et me tira de côté. Dieu seul sait ce que pensa l'homme avec qui je parlais de cette grossière impolitesse, parce qu'il battit rapidement en retraite, comme s'il était complice de cette mise en scène.
Nos deux amoureux avaient apparemment informé la "police" locale. Tant pis pour leur apparence mignarde ! Le pasteur me rentra dedans et me fit de sévères reproches sur notre opposition à ce "mouvement de Dieu." Bien que titubant dans les cordes, je lui posai finalement une question qui me rongeait depuis des années. Je lui demandai pourquoi ce soi-disant "homme de Dieu," le pasteur qui était là avant lui, avait vendu son église à une secte orientale païenne. À cette époque, au milieu des années 70, notre église était la plus grande église pentecôtiste du Nord-Est de l'Angleterre.
Je vis que cette question l'ébranla momentanément. Il me donna la piètre excuse que notre église aurait pu être accusée d'être raciste s'il ne l'avait pas fait. Tout cela se passait bien avant que ceux qui étaient politiquement corrects ne mettent la main sur notre société.
Il m'avertit de ne plus jamais remettre les pieds dans cette église. Je m'empressais de lui donner mon accord. Nous partîmes, secoués et étourdis par la manière dont cette soirée s'était terminée.
Toutefois, Dieu Se servit de tout cela pour nous montrer l'esprit démoniaque qui se cachait derrière cette façade superficielle de "bénédiction" et "d'amour."
Hélas, l'église Elim que nous fréquentions alors ne tarda pas à attraper le virus. J'allai trouver le pasteur, avec un passage de l'Ecriture qui me semblait bien décrire non seulement les événements étranges qui se passaient dans tant d'églises aujourd'hui, mais également l'apostasie annoncée par Jésus et la Bible, dans 2 Thessaloniciens 2.
Quand je lui montrai ce passage, le pasteur me répondit qu'il ne permettrait pas qu'il soit lu, ni utilisé pour éprouver ou examiner quoi que ce soit (comme la Parole de Dieu nous le demande). Il me dit : "En quoi cela concerne ce qui se passe ici ce soir ?" Il faisait allusion aux gens qui tombaient, qui riaient, etc... Là encore, on voit comment ce sont les expériences qui sont utilisées pour juger les Ecritures, alors que ce devrait être l'inverse!
J'ai maintenant quitté cette église, et je suis à présent à la recherche de mes racines juives, ayant rejoint un groupe local de juifs messianiques. Où tout cela va-t-il nous conduire ? Dieu seul le sait ! Cependant, je crois fermement que nous sommes dans une situation tragique et triste, où nos ennemis seront ceux de notre propre maison. Il faudra prendre des mesures radicales et douloureuses pour éviter une catastrophe totale. Que le Seigneur nous fasse miséricorde, au milieu de Ses jugements en ces temps de la fin, quand Il nous surprendra en train de prêcher un autre Evangile, un autre Jésus, et un autre esprit !