Appel de Minuit

11/98
BURKHARD VETSCH

 

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Elus

«Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière» (1 Pi. 2, 9).

Elu, quel mot riche de sens! Il y a en jeu pour nous le ciel ou l'enfer. Car soyons bien au clair à ce sujet: il n'existe pas d'autre alternative: ce sera soit l'élection pour la gloire éternelle soit le rejet définitif. Ne nous laissons pas influencer par la proposition qui peut nous être faite de rechercher le noir/blanc. La Parole de Dieu fait nettement état de la lumière et des ténèbres. Les zones de gris ne sont ni l'un ni l'autre. Sur le chemin menant au ciel, il n'y a pas de place pour le fifty-fifty, pour le partage. Il ne peut exister aucun doute quant à l'élection ou au rejet! Suis-je certain de mon élection pour la félicité?

Qui élit? Qui rejette?

Ni l'élection ni le rejet ne relèvent de la compétence humaine; il appartient au seul Dieu juste, saint, omniscient et souverain de décider. Pour ce faire, Il n'a pas consulté les anges; sinon Esaïe n'aurait pas écrit: «Qui a sondé l'Esprit de l'Eternel, et qui l'a éclairé de ses conseils?» (Es. 40, 13). La même idée est exprimée en Jérémie 23, 18. Notre élection est exclusivement dans la pensée de Dieu, dans Ses desseins et Son action; elle n'a pu procéder que de Son amour insondable pour nous, humains. Il aime Ses créatures faites à Son image. C'est pourquoi Il a donné Son Fils unique pour notre salut.

Tous les êtres humains sont-ils sauvés?

Qui élit-il?

Elu pour quoi?


Courtes méditations

(1894)
Benjamin Couve
Texte intégral

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LES PETITS SOUCIS

Déchargez-vous sur Dieu de tous vos soucis, car il prend soin de vous.

(I Pierre, V, 7-)

 

L'apôtre ne dit pas seulement : « Déchargez-vous sur Dieu de vos grands soucis, » mais de tous. Qui peut le plus peut le moins. Si Dieu peut nous délivrer des grands péchés et des grandes douleurs, il peut aussi prendre nos petits fardeaux.

Il n'est pas nécessaire d'avoir vécu bien longtemps pour savoir que les petits soucis sont lourds à porter. Il y a des coups d'épingle qui font autant de mal que des coups d'épée. Il y a des ennuis qui nous obsèdent si cruellement par la continuité et la répétition qu'ils perdent leurs proportions véritables et deviennent de réelles épreuves. Il suffit, n'est-ce pas? d'un grain de poussière entré dans notre oeil pour nous aveugler; et tous les efforts que nous faisons pour l'expulser ne servent qu'à rendre la douleur plus cuisante et la cécité plus complète. Il en est de même pour notre coeur, fatigué et souvent exaspéré par les infiniment petits de la vie quotidienne : cette déception vous semble de peu d'importance? ce malentendu n'aura pas de suites? ce contretemps sera vite oublié? Oui, par vous qui n'en souffrez pas; mais pour moi, qui sens ce chagrin, il n'est ni puéril, ni misérable; mon ciel en est obscurci, ma sérénité troublée; c'est une heure, c'est une journée, c'est une semaine peut-être perdue pour la joie et la tranquillité de l'âme; et c'est beaucoup, cela, dans une vie humaine, où les ennuis succèdent aux ennuis, les soucis aux soucis, comme un jour succède à l'autre jour.

La vie n'est pas « une robe sans couture, d'un seul tissu depuis le haut jusqu'en bas. » Elle est faite de petits morceaux, dont chacun a sa place et son utilité dans l'ensemble. Ou plutôt elle est tissée de fils ténus et variés, fils de laine, fils de soie et fils d'or. Chacun de ces fils est nécessaire à la solidité et à la beauté de la trame. Et chaque fois qu'un de ces fils casse, il manque quelque chose et nous souffrons; le plus stoïcien des hommes a son point sensible et douloureux, il en a même plusieurs, et son impassibilité apparente se trouble et s'émeut, quand la vie inflige ses petites blessures.

Les grandes douleurs mêmes ne nous dispensent pas des petites. Au contraire, le corps endolori frémit au moindre contact; l'âme blessée redoute le moindre attouchement; elle a tant souffert que tout la fait souffrir. Il est rare que les épreuves aient rendu notre coeur insensible aux ennuis et que, à force d'avoir porté de lourds fardeaux, nous en arrivions à ne point sentir cette imperceptible surcharge des soucis chétifs et mesquins. La moindre goutte plutôt fait déborder le vase rempli jusqu'aux bords.

Le chrétien ne méprise pas les petits soucis, les petites douleurs, les petits ennuis, pas plus qu'une mère ne raille les chagrins de son enfant, sous prétexte que ce sont des chagrins d'enfant. Mais, comme l'enfant vient répandre avec confiance ses larmes dans le coeur de sa mère, parce que son oiseau s'est envolé ou parce que son jouet est cassé, de même le chrétien apporte à son père, à Celui qui a tout ensemble le coeur d'un père et le coeur d'une mère, son fardeau de petits soucis.

S'il a éprouvé une déception, essuyé un échec, rencontré un obstacle ; s'il craint pour demain, s'il a un désir aujourd'hui et que ce désir soit une souffrance; si la vie domestique est troublée, l'éducation laborieuse, le travail pénible, il apporte tout cela à son Dieu, sans crainte de le fatiguer et de l'importuner. Il le charge pour se décharger; il lui remet le soin de ses affaires; il l'appelle au secours et lui impose une collaboration, dont il sent le besoin et dont il ne veut pas douter.

Est-ce là ce que tu fais, mon âme ? Le mot de l'apôtre te dicte cette conduite, et comme il n'ignore pas ta lâcheté, à côté de l'ordre, il a placé un encouragement : - « décharge-toi de tous tes soucis, » c'est le commandement. « Dieu a soin de toi, » c'est la promesse.


Appel de Minuit

06 / 1999
Texte intégral

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Cela signifie-t-il la damnation éternelle?

Question: Il est écrit en 1 Timothée 1, 20: «De ce nombre sont Hyménée et Alexandre, que j'ai livrés à Satan, afin qu'ils apprennent à ne pas blasphémer.» Comment faut-il comprendre? Cela signifie-t-il la perdition éternelle? Et comment Satan, celui qui est à l'origine de tout mal et lui-même blasphémateur, peut-il discipliner, éduquer ces hommes?

Réponse: Ce passage n'affirme pas que Paul maudit ces deux hommes et qu'il les a livrés pour toujours au diable. Seul le Dieu vivant peut prononcer un tel jugement. Il s'agit plutôt ici du fait que Paul les a laissés à Satan afin que, par leurs expériences extrêmement négatives et leurs afflictions, ils soient portés à (re)venir à Dieu. Cette expression «apprendre à ne pas blasphémer» pourrait se rendre par les termes «discipliner», «redresser», «se ressaisir». L'apôtre voit manifestement dans cette démarche, qui a et aura de lourdes conséquences pour ces deux personnes, le seul moyen encore possible pour arracher Hyménée et Alexandre aux affres de la mort éternelle. La Bible ne nous dit pas quels furent les effets de cette intervention apostolique. Nous trouvons, en 1 Corinthiens 5, 1-5, une action assez semblable où apparaît plus clairement encore la raison de ce «livrer à Satan»: «.. qu'un tel homme (= impudique) soit livré à Satan pour la destruction de la chair, afin que l'esprit soit sauvé au jour du Seigneur Jésus» (v. 5).

Nous aimerions insister sur ce point: il s'agit, dans ce genre d'action, de l'exercice d'un pouvoir apostolique. Vouloir pratiquer cette discipline aujourd'hui serait totalement présomptueux et téméraire. C'est Dieu qui le fait Lui-même! Ceux qui se sont éloignés de Lui et sont devenus blasphémateurs sont parfois, avec la permission divine, sous la discipline et conduits dans des voies très pénibles. Derrière tout cela, il y a, en fin de compte, ce dessein d'amour de Dieu: amener le fils rebelle, la fille rebelle, à une saine réflexion pour qu'il y ait, au bout, le retour à Lui dans la repentance et l'humiliation!


Appel de Minuit

Mars et Avril 1999

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Le dernier pas de l'incrédulité

«Que personne ne vous séduise d'aucune manière; car il faut que l'apostasie soit arrivée auparavant et qu'on ait vu paraître l'homme impie, le fils de la perdition.»

2 Thessaloniciens 2, 3

L'apostasie et la venue de l'Antichrist précéderont le retour visible de Jésus.

En effet, nous lisons en 2 Thessaloniciens 2, 3: «Que personne ne vous séduise d'aucune manière; car il faut que l'apostasie soit arrivée auparavant et qu'on ait vu paraître l'homme impie, le fils de la perdition.» Cette question vient se poser tout naturellement: Que faut-il entendre par «apostasie» et qui concerne-t-elle? Voici:

1. Il ne s'agit pas de l'Eglise, corps de Christ, constituée de tous ceux qui sont nés de nouveau. Bien des chrétiens pensent que seuls peuvent s'éloigner de Dieu et tomber dans l'apostasie ceux qui sont à Lui. Ils croient que seule la vraie chrétienté qui est sauvée peut se détourner de la foi en Jésus. A mon sens, il ne peut en être ainsi.

Un solennel avertissement pour le temps de la fin

1. Mise en garde contre les faux docteurs.

2. Mise en garde contre la séduction.

3. Continuer à annoncer l'Evangile.


Nouvelles d'Israël

06 / 1999

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L'enlèvement de ce qui retient encore

«Et maintenant vous savez ce qui le retient, afin qu'il ne paraisse qu'en son temps. Car le mystère de l'iniquité agit déjà il faut seulement que celui qui le retient encore ait disparu. Et alors paraîtra l'impie, que le Seigneur Jésus détruira par le souffle de sa bouche, et qu'il anéantira par l'éclat de son avènement. L'apparition de cet impie se fera, par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l'iniquité pour ceux qui périssent parce qu'ils n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés. Aussi Dieu leur envoie une puissance d'égarement, pour qu'ils croient au mensonge, afin que tous ceux qui n'ont pas cru à la vérité, mais qui ont pris plaisir à l'injustice, soient condamnés» (2 Thess. 2, 6-12).

L'Antichrist («l'homme de péché», «le fils de la perdition», 2 Thess. 2,3; «l'impie», v.8) et le mystère de l'iniquité ne pourront se manifester que quand ce qui les retient sera ôté. De quoi s'agit-il?

Significatif et intéressant: la Bible parle en 2 Thessaloniciens 2, 6 de quelque chose qui retient: « ... ce qui le retient. . .» En grec, le terme est au neutre. Mais au verset 7, il est question d'une personne: , ... celui qui le retient encore ait disparu. » En grec, «celui» est au masculin. Nous pouvons donc dire qu'il s'agit d'une influence et d'une personne; à mon sens:

- dans le premier cas, «ce qui le retient», c'est l'Eglise et son action dans ce monde;

- dans le second, «celui qui le retient encore», c'est l'Esprit Saint, une personne divine qui habite dans l'Assemblée.

L'Eglise est le «sel de la terre»

L'Esprit Saint dans l'Eglise

Il faut savoir que Celui qui «retient encore» est

Que dire de l'énergie d'erreur déjà présente maintenant?

© Nouvelles d'Israël


Courtes méditations

(1894)
Benjamin Couve
Texte intégral

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COMME LA GANGRENE

Leur parole rongera comme la gangrène.

(II Timothée, II, 17)

L'Apôtre a voulu marquer, par cette comparaison, l'effet continu et graduel, la marche pour ainsi dire infaillible du mal produit par les discours vains et profanes. « Ceux qui les tiennent, dit-il, avanceront toujours plus dans l'impiété. » Toute corruption morale est de même nature et produit les mêmes résultats. Quand une passion dominante a pris possession de nous, elle fait si bien partie de notre être, elle a si bien pénétré dans notre chair et dans notre sang que nous ne pouvons arrêter ses progrès. L'habitude du mal, - que ce mal soit subtil ou grossier, méprisable en sa brutalité ou perfide en son raffinement, - cette habitude nous rouge comme une gangrène et nous enlève tous les jours quelque chose de notre liberté et de notre énergie. Tous les spécifiques d'invention humaine, toutes les panacées à l'usage des gens du monde ne peuvent arrêter ce développement, qu'on oserait appeler fatal si ceux qui croient à la souveraine liberté de Dieu pouvaient parler de fatalité.

Le 11 juin de la présente année, finissait le temps de prison d'un homme qui avait été presque toujours emprisonné depuis quarante-trois ans, sauf de très courts intervalles entre ses condamnations successives: dès le 14, il se présentait de nouveau au bureau de police et demandait à rentrer en prison : « il lui était, disait-il, impossible d'être honnête. » Il sentait que les murs du cachot lui étaient nécessaires pour le préserver du mal. Mais quelles murailles peuvent garantir l'âme même de la gangrène du péché! Ce péché continuera son oeuvre; les parties malades de l'âme empiéteront peu à peu sur les parties saines, et la corruption commencée fera silencieusement son oeuvre de mort. Et cela non seulement chez des criminels pareils à ce misérable, mais chez de très honnêtes gens, dont la passion maîtresse, cupidité, convoitise, vanité) ronge le coeur et ne cessera pas de le ronger, si une force supérieure n'intervient.

Les ravages d'une telle gangrène ne sont pas limités à l'âme même qui est atteinte de ce mal. Ce mal est communicable. Non seulement il envahit tout entière l'âme qui se flattait de le circonscrire, mais il franchit les limites de l'âme et gagne des âmes avoisinantes. L'âme n'est pas impunément pour les autres l'esclave du mal; elle leur communique sa servitude, elle les rend malades de sa maladie; elle leur en fait subir les effets et leur en inocule le, principe; nous ne pouvons pas être livrés à une tyrannie de cette sorte sans que d'autres en souffrent avec nous et par nous : transmissible par hérédité, le péché a aussi une énergie contagieuse.

F,t cela s'applique surtout à la manifestation du péché par la parole, comme le dit saint Paul. Le mal sourd, insensible, certain, que peut produire la parole, est comparable à la gangrène qui ronge. L'habitude de dire et l'habitude d'entendre des discours « vains et profanes » pervertissent le jugement, blasent les oreilles et le coeur sur la laideur du péché et font entrer dans les âmes par doses imperceptibles un subtil poison. Combien de jeunes gens ont été gâtés par une telle habitude! et comme il convient de nous respecter nous-mêmes et de respecter ceux qui nous écoutent! Un jour peut-être, à l'article de la mort ou devant le tribunal de Dieu, une âme perdue par cette gangrène se dira gâtée par nous et remontera à l'origine d'une corruption dont nous serons les auteurs responsables, quoique inconscients. « Eternel, mets une garde à ma bouche, veille sur la porte de mes lèvres! » (Psaume CXLI, 3 -)

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