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Le 9 du mois
d'Av
Ce mois-ci, les «guerres
de religion» ne se sont pas limitées au
conseil religieux de Netanja. A Jérusalem
aussi, la place qui s'étend devant le mur
ouest a vu se dérouler de violentes
confrontations concernant le droit au pluralisme
religieux dans le judaïsme.
Ces incidents se sont
déroulés le 9 av, jour de jeûne
commémorant la destruction par les flammes
du second temple. L'événement marque
le début de la diaspora du peuple
israélien. En ce jour, la coutume veut que
l'on se rende sur la place devant le mur des
Lamentations (dernier vestige de l'ancien temple),
que l'on y lise le rouleau de la Torah
intitulé «Ejcha», que l'on y prie
et que l'on y écoute des chants de
lamentation.
Depuis de nombreuses
années, à cette date, les juifs
ultra-orthodoxes s'arrogeaient la place devant le
mur. Mais récemment, des juifs
libéraux et conservateurs se sont mis
à revendiquer leur droit d'aller au mur des
Lamentations pour y prier à leur
manière.
Cette année, les Juifs
conservateurs ont voulu organiser devant le Mur une
prière rassemblant hommes et femmes ainsi
qu'un séminaire ayant pour thème la
haine et l'intolérance, deux causes
principales de la destruction du Temple. Les juifs
libéraux ont eux aussi voulu faire une
prière mixte, dirigée par une
récitante.
La police a rejeté les
deux demandes, invoquant le fait que la loi
interdit la prière devant le mur des
Lamentations si elle «contrevient aux coutumes
locales et heurte la sensibilité de ceux qui
prient». Dans sa réponse, la police
suggérait également aux juifs
conservateurs de s'adresser, pour leur
requête de prière mixte, aux
responsables du mur des Lamentations au sein du
ministère de la Religion.
Cette décision a
porté un rude coup aux conservateurs, dont
un des chefs spirituels, le rabbin Andy Sachs, a
réagi en ces termes: «Nous ne
demanderons la permission à personne, car
nous n'avons pas besoin de permission pour prier au
mur des Lamentations. Il appartient à tous
les Juifs, nous y compris. »
Blessés et
indignés, des Juifs conservateurs se sont
donc présentés la nuit du 9 av sur la
place qui s'étend devant le mur. Ils ont
tenté de faire valoir leur droit d'y prier
à leur façon. Entrant en
prière, des centaines d'entre eux se sont
fait traiter de «pécheurs», de
«profanateurs» et de «destructeurs
de sanctuaires» par des milliers
d'ultra-orthodoxes. Craignant des affrontements
brutaux, la police a
«évacué» les conservateurs
en recourant à la violence. Les images des
personnes évacuées de force et criant
«Nous aussi, nous sommes des Juifs!» sont
passées à plusieurs reprises sur les
télévisions israéliennes et
internationales. Pour le monde extérieur, il
ne faisait pas de doute que 1927 ans après
la dramatique destruction du second temple, la
haine fratricide qui l'avait provoquée avait
partiellement resurgi en Israël.
Commentaire:
Mais la tragédie qui,
voici 1927 ans, a conduit non seulement à la
destruction du Temple, mais aussi à la
disparition de l'Etat d'Israël, ne se
reproduira pas. Car en dépit de tous les
revers, Dieu est aujourd'hui à l'oeuvre
parmi Son peuple. Et Il réalisera Son
dessein avec Israël.
Il est tragique de constater
que les juifs orthodoxes et ultra-orthodoxes sont
pratiquement un obstacle pour leurs
coreligionnaires qui tentent de trouver Dieu. Ce
phénomène évoque les mots de
Jésus dans Matthieu 23, 13: «Malheur
à vous, scribes et pharisiens hypocrites!
Parce que vous fermez aux hommes le royaume des
cieux; vous n'y entrez pas vous-mêmes et vous
n'y laissez pas entrer ceux qui le voudraient.
» Dans ce contexte, on pourrait lire tout le
chapitre 23 de Matthieu, que Fredi Winkler
évoque dans son éditorial (voir p.
3). Mais notre Seigneur va encore plus loin: les
Israéliens qui Le cherchent d'un coeur
sincère Le trouveront. A ce sujet, rappelons
également l'article intitulé «Le
réveil des jeunes Israéliens?»
paru dans notre précédent
numéro, dont il ressort que beaucoup de
juifs qui retournent vers la religion, vers la
Bible, n'ont aucune envie de se mêler aux
orthodoxes, et que certains d'entre eux ne portent
même pas la kippa. Nous y voyons
précisément ce que nous venons
d'affirmer: Dieu atteindra pleinement Son objectif
avec Son peuple. Il accomplira toutes Ses promesses
et reviendra en Israël.
Une évolution
similaire à celle d'Israël se constate
aussi parmi les chrétiens. En effet, tout
comme chez les Juifs, il en est qui sont tellement
pieux qu'une personne extérieure a du mal
à trouver le chemin de Dieu à travers
eux. Selon moi, il n'y aura dans
l'éternité rien de surprenant
à retrouver dans le royaume des cieux des
gens dont nous n'aurions jamais cru qu'ils y
seraient, et inversement: certains de ceux que nous
estimions très «croyants» n'y
seront pas. L'avertissement de Jésus aux
cinq vierges folles s'applique également
dans ce contexte: «En vérité, je
vous le dis, je ne vous connais pas» (Matth.
25, 12), ou encore le verset 41 sur le jugement des
nations: «Ensuite il dira à ceux qui
seront à sa gauche: Retirez-vous de moi,
maudits, allez dans le feu éternel
préparé pour le diable et pour ses
anges. » CM
Nouvelles
d'Israël 10 / 1997
©
Nouvelles d'Israël
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