L'AMÉRIQUE COUPE LES VIVRES
À L'ETAT D'ISRAEL
L'aide financière
accordée à l'Autorité
palestinienne est par contre maintenue
Les tensions qui existaient
déjà dans les relations entre
Israël et les Etats-Unis sont montées
d'un cran depuis que le gouvernement Clinton a
décidé de suspendre le versement de
l'aide spéciale de 1,2 milliard de dollars
US promise à Israël lors de la
signature de l'accord de Wye en octobre de
l'année dernière. Les
Américains justifient leur décision
par l'annonce d'Israël de reporter la mise en
oeuvre de l'accord de Wye.
Par contre, l'Autorité
palestinienne va recevoir l'allocation annuelle de
400 millions de dollars US qui lui avait
été promise lors de la conclusion de
ce même accord (elle recevait avant cela une
aide annuelle de 100 millions de dollars
US).
Le secrétaire d'Etat
américain aux Affaires économiques,
Stuart Eizenstat, a de nouveau abordé cette
question lors de sa récente visite en
Israël. Eizenstat a notamment rencontré
le ministre israélien de la Défense,
Moshe Arens, et a profité de cette occasion
pour annoncer que les allocations
complémentaires spéciales
prévues pour les Palestiniens - qui, selon
Washington, ont respecté leurs engagements
inscrits dans cet accord - ont été
officiellement approuvées et
transférées à
l'Autorité palestinienne.
Questionné sur le
motif pour lequel les Etats-Unis décidaient
de bloquer l'aide spéciale prévue
pour Israël, Eizenstat a
répété le contenu d'une
déclaration du secrétariat
américain aux Affaires
étrangères affirmant que les
Palestiniens avaient satisfait aux obligations de
l'accord de Wye, ce qui n'était pas le cas
des Israéliens.
Lorsqu'il a été
objecté qu'Israël avait
déjà effectué l'un des trois
retraits de troupes israéliennes de
Cisjordanie prévus dans cet accord et avait
donc droit à une partie de cette aide
spéciale, Eizenstat a rétorqué
que cela n'était pas possible et
qu'Israël devait respecter tous ses
engagements pour obtenir cette aide
financière.
Initialement, Israël
avait demandé une aide de 2,3 milliards de
dollars US pour couvrir les frais liés
à la mise en oeuvre de l'accord de Wye, mais
avait dû finalement se contenter d'une
allocation de 1,2 milliard de dollars. La
moitié de cette somme était
destinée à financer le stationnement
de troupes pour le retrait de Cisjordanie
prévu en trois phases, et le reste devait
servir notamment au renforcement des forces
militaires israéliennes pour la lutte contre
le terrorisme.
D'ici le mois de juillet, il
n'y aura pas de débat sur le
déblocage de l'aide financière (une
aide dont bénéficie aussi la
Jordanie) au Congrès. En Israël, on
espère d'ici là réussir
à convaincre les députés
pro-israéliens du Congrès et du
Sénat d'essayer d'obtenir l'annulation de
cette décision. Les chances d'y parvenir
sont cependant pratiquement nulles, si le prochain
gouvernement israélien - qui sera
nommé en mai à l'issue des
élections - maintient les décisions
politiques de l'actuel gouvernement. Tout au plus,
Israël pourrait peut-être obtenir un
report du versement des aides financières
aux Palestiniens.
La mise en oeuvre de l'accord
de Wye a été indirectement
gelée par Israël lorsque le
gouvernement a déclaré qu'il ne
respecterait ses engagements que si les
Palestiniens respectaient les leurs.
Néanmoins, le gouvernement israélien
a ajouté une nouvelle condition qui ne
figure pas dans l'accord de Wye, à savoir,
que l'Autorité palestinienne renonce
à son projet de proclamation
unilatérale d'un État palestinien
avec Jérusalem pour capitale.
Commentaire:
Il est frappant de voir que
les Américains retiennent de l'argent
dû à Israël et soutiennent ainsi
les ennemis d'Israël. Il faut de toute
façon que cela se produise tôt ou
tard. Cela dit, les Etats-Unis vont certainement
ressentir les effets de cette décision,
comme il est écrit dans la Genèse
(12,3). Leur situation économique
restera-t-elle toujours aussi florissante
qu'aujourd'hui? CM
Nouvelles
d'Israël 05 / 1999
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Nouvelles d'Israël
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