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Activités diplomatiques
israéliennes
en Afrique et en
Amérique latine
Relations
d'Israël avec la Communauté
Économique Européenne en
crise
Grâce aux visites des
ministres Shamir et Sharon avec leurs contrats pour
une aide militaire et technique, Israël gagne
du terrain diplomatique en Afrique et en
Amérique latine. Par contre, l'espoir pour
une évolution positive dans les relations
avec la Communauté Économique
Européenne est de plus en plus compromis.
L'influence milliardaire de l'Arabie Saoudite pour
le support du franc français est
considérée à Jérusalem
comme «une récompense pour les services
rendus» et une avance pour un
«comportement digne» des Français
dans le conflit du Proche-Orient. Bonn a promis au
chef égyptien Moubarak de respecter la
déclaration de Venise. Les Israéliens
étaient aussi très
déçus de la récente visite du
président du conseil des ministres de la
Communauté Économique
Européenne, le ministre des Affaires
étrangères danois Ellemann-Jensen.
Bien que, lors de la rencontre au sommet de la CEE
à Copenhague, on ait renoncé à
une critique ouverte contre Israël, il ne fut
nullement question de lever les sanctions
anti-israéliennes de l'Europe.
En janvier, le ministre des
Affaires étrangères allemand,
Genscher, a pris la présidence du conseil
des ministres de la CEE. Mais ce chef du parti
démocrate-chrétien, qui lutte pour sa
survie Politique, sera trop sollicite loi de la
lutte électorale en Allemagne, pour avoir
encore le temps et l'énergie de s'occuper
d'une amélioration des relations entre la
CEE et Israël. En présence d'une telle
situation, il est peu sûr que la visite
annoncée du ministre des Affaires
étrangères Shamir à Bonn
produise des résultats pratiques. Dans la
deuxième partie de l'année 1983, ce
sera le ministre des Affaires
étrangères grec qui sera
président du conseil des ministres de la
CEE, et il est peu probable que, pendant la
période de ses fonctions, les relations avec
Israël puissent évoluer dans le sens
d'une amélioration.
La franchise douanière
imposée par la CEE Cependant, il ne s'agit
pas seulement de politique, mais aussi de questions
économiques concrètes. Par contrat,
Israël doit continuer, depuis le mois de
janvier 1983, à diminuer ses taux des droits
de douane pour les importations encore existantes
des pays de la CEE.
Sur 60% des importations de
la CEE, les droits de douane ont déjà
été supprimés il y a trois
ans, et, jusqu'à la fin de cette
décennie, toutes les barrières
douanières doivent être levées
pour les importations de la CEE. Les taux du droit
de douane qui existent encore ont été
diminués déjà maintenant de la
moitié, comparés à ceux de
1975.
Par l'accord avec la CEE pour
la franchise douanière, Israël s'est
théoriquement assuré l'exportation de
son industrie vers les pays de la CEE. Mais, vu la
suppression des barrières douanières
un peu partout dans le monde, cet avantage perd de
son importance, à tel point qu'il n'y a plus
de valeur réelle.
Surtout si l'on
considère le fait que les nations
industrialisées ont développé
entre-temps d'autres moyens pour protéger
leurs produits indigènes, il s'agit souvent
de moyens bien simplistes, comme par exemple, la
déclaration du ministre du commerce
extérieur français Jobert: «Les
agrumes provoquent des brûlures d'estomac. Il
est préférable de manger de nos
juteuses poires françaises !» Pendant
ce temps, la réduction des droits de douane
arrivée à échéance,
diminue le prix d'une voiture française de
classe moyenne de 6,4%.
A Jérusalem, on estime
que l'on pourrait faire face à tout cela si
la CEE respectait ses engagements, au lieu de
pratiquer une politique de discrimination. En
effet, Israël était le seul pays devant
fournir, dans le cadre du «règlement
global pour les États
méditerranéens», des
renoncements quant aux importations de l'Europe,
alors que tous les États arabes d'Afrique du
Nord parvenaient à des renoncements
européens unilatéraux. Malgré
les intérêts légitimes
d'Israël, Jérusalem n'a pas
été consultée lors de
l'admission de la Grèce dans la CEE.
Actuellement, on parle de l'admission de l'Espagne
et du Portugal. Jusqu'à présent, les
Français, soucieux de leurs propres
intérêts agraires, s'opposaient
à une admission prématurée de
l'Espagne, et à une «aide
spéciale» pour l'industrie d'agrumes
espagnoles. Il n'est pas certain que cette
opposition puisse subsister après le
changement du pouvoir à Madrid, et que l'on
ne cherchera pas plutôt à garder
Felipe Gonzalès au sein de l'OTAN, par son
admission dans la CEE. Les exportations d'agrumes
israéliens vers l'Europe sont dangereusement
menacées.
Grossières violations
de contrats signés.
Auparavant, Israël avait
la possibilité de soumettre ses objections
et ses arguments au «conseil pour la
coopération» collectif. Mais, à
cause de la guerre au Liban, la CEE a passé
par-dessus avec partialité elle a
immobilisé les fonctions du conseil et a
ainsi retiré à Israël le seul
forum devant lequel il pouvait présenter ses
requêtes. La deuxième sanction
concerne le gel de l'emprunt de 40 millions de
dollars, prévu dans le contenu du protocole
des finances et dans le cadre de l'accord sur le
développement de l'infrastructure
industrielle, technologique et scientifique.
Israël considère
ces sanctions comme une grossière violation
des contrats signés, qui est en
contradiction avec le principe de respect des
engagements, et s'accorde mal avec les
«sermons de morale» européens
à l'adresse d'Israël et d'autres pays
en voie de développement. On ne conteste
nullement le droit à la critique de la CEE
quant à la politique du gouvernement
israélien, mais, dans les accords
bilatéraux, il n'y a pas de paragraphe
permettant des «sanctions
économiques>, comme moyen de
désapprobation politique.
De George Z.
Barth à Tel Aviv
Nouvelles
d'Israël 04 / 1983
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Nouvelles d'Israël
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