Nouvelles d'Israël
05
Mai 1991
Texte intégral
|
.
Des milliers de Juifs retournent
dans leur pays
La guerre n'a pas freiné
l'arrivée en Israël de nouveaux immigrés
venant d'Union soviétique et d'Ethiopie. Même
si le nombre a baissé, il y a tout de même eu
14'267 personnes qui sont arrivées en Israël
pendant les six semaines de la guerre - malgré les
missiles. (En comparaison: En 1985, le nombre total
d'immigrés s'était élevé
à 12'000.) Dès son arrivée, chaque
immigré a reçu un masque à gaz et les
explications nécessaires à son utilisation.
Avec la fin des hostilités, le taux d'immigration a
augmenté de nouveau et il a atteint son niveau
élevé d'avant la guerre. Les causes en sont le
manque de stabilité en Union soviétique, ses
conditions économiques catastrophiques ainsi qu'un
antisémitisme grandissant. Des immigrés de
Moscou arrivés dans le pays début
février, rapportèrent des informations selon
lesquelles les chrétiens étaient avertis de ne
pas se faire soigner par des médecins juifs, car
ceux-ci «empoisonnent le corps de l'homme». En
même temps, des groupes antisémites
répandent des menaces de pogrom contre la population
juive. On raconte aussi que dans des régions comme
Bucharien, le Tajistan et d'autres, des attaques et des
meurtres contre les Juifs ont été
perpétrés. L'immigration des Juifs
soviétiques qui va de nouveau croissant pose de
graves problèmes d'insertion auxquels l'Etat
d'Israël était déjà
confronté avant la guerre dans le Golfe. Le
problème principal est le financement. D'après
des estimations, environ 300'000 immigrés devraient
arriver dans le pays d'ici fin 1991. Leur insertion
coûtera plusieurs milliards de dollars et personne ne
sait d'où pourra venir l'argent nécessaire.
Pendant la guerre, les Etats-Unis ont signé un accord
pour un emprunt de 400 millions de dollars que l'Etat
d'Israël veut utiliser pour financer un vaste programme
de construction de logements pour les nouveaux
immigrés. Mais cette somme n'est qu'une goutte d'eau
dans la mer. Afin de faire des économies et de
permettre quand même au plus grand nombre possible
d'immigrés de venir, le gouvernement a donc
décidé de diminuer l'aide à
l'immigration, c'est-à-dire: la somme que chaque
nouvelle famille d'immigrés reçoit à
son arrivée comme aide d'insertion doit être
diminuée. Cette démarche a des
conséquences graves pour les nouveaux venus. La
presse israélienne mentionne déjà le
cas de familles d'immigrés qui souffrent de faim et,
faute de mieux, s'installent dans des abris publics. De
plus, le soutien de l'Etat pour les immigrés ne dure
qu'un an; il faut donc s'attendre à une aggravation
de la situation à l'avenir. Chaque jour, il y a
quelques familles de plus dont le soutien touche à sa
fin et dont on attend qu'elles volent alors de leurs propres
ailes. Les conditions économiques actuelles en
Israël rendent, cependant, la chose pratiquement
impossible; ces familles ainsi que l'Etat lui-même ont
encore des jours difficiles devant eux.
©
Nouvelles d'Israël
|
Nouvelles d'Israël
05
Mai 1991
Texte intégral
|
.
Des soldats irakiens se sont rendus
a un avion sans pilote, «Made in Israel» - de
nombreux avions non-habités israéliens sont
intervenus dans le Golfe
Malgré le fait que
l'armée israélienne n'était pas
impliquée dans le conflit du Golfe, il y avait, tout
de même, du matériel «Made in
Israël» en grande quantité dans la
région et dont l'utilisation fut un succès. Un
de ces succès qui a ouvert un nouveau chapitre dans
l'histoire militaire est à attribuer à un
petit avion inhabité de la flotte américaine
auquel un nombre assez considérable de soldats
irakiens au Koweït s'est rendu. C'était la
première fois dans l'histoire de la guerre qu'un
engin de combat électronique faisait des prisonniers.
Le «Baltimore Sun» américain
révéla dans un de ses reportages de guerre que
de petits avions sans pilote «Made in Israël»
ont effectué de nombreuses missions couronnées
de succès pendant les combats du Golfe. Lors d'une
mission au Koweït, un tel avion survola un groupe de
soldats irakiens. Ceux-ci ignoraient que l'avion
était inhabité. Du pont d'un des navires de
guerre, les contrôleurs aériens qui dirigeaient
l'avion à une distance de quelques douzaines de
kilomètres, purent observer, à leur grand
étonnement, qu'environ 40 soldats agitaient un drap
blanc en direction de l'avion tout en posant leurs armes par
terre. Le journal rapporte un autre cas où un
militaire irakien isolé s'est rendu à un avion
télécommandé du type
«Pionier». Le «Pionier» est
également un produit de l'industrie de guerre
israélienne. Les récits concernant les soldats
irakiens qui se seraient rendus aux avions
non-habités télécommandés, ont
été confirmés par des officiers de haut
rang de la flotte aéronavale du porte-avions
«Missouri», qui ont pris, entre autres, les avions
inhabités pour cibles de leurs gigantesques canons.
Vu les diverses opérations réussies pendant la
guerre du Golfe par les avions inhabités «Made
in Israël», tous les articles publiés dans
les magazines scientifiques estiment que leur utilisation se
répandra à l'avenir.
©
Nouvelles d'Israël
|
Nouvelles d'Israël
05
Mai 1991
|
.
La guerre est terminée,
Israël se trouve maintenant sous une pression
énorme
Le jeudi 28 février fut un jour
de joie dont l'aspect était double pour les citoyens
de l'Etat d'Israël: le jour du cessez-le-feu dans le
golfe Persique et la fête de Pourim que les Juifs dans
le monde entier fêtent depuis plus de 2000 ans.
On ne peut passer sous silence la
valeur symbolique de la coïncidence de ces
événements. La fête de Pourim
revêt un caractère historique: C'est par un
miracle que les Juifs de l'antiquité, et surtout ceux
de Perse, ont été sauvés, in extremis,
de la destruction. Le méchant Haman, premier
conseiller du roi Assuérus - souverain de ce pays -
avait fomenté cette destruction. Pour les Juifs
d'aujourd'hui et du monde entier, la version moderne de ce
méchant Haman est Saddam Hussein, qui ne cacha point
du tout son intention d'éliminer la nation
entière d'Israël. Son échec militaire est
à mettre en parallèle avec la fin du
méchant Haman - d'après le récit du
livre d'Esther, il fut pendu à un arbre sur ordre du
roi ...
Il ne fut donc pas étonnant
qu'en ce jour férié, des milliers de personnes
descendirent dans la rue pour faire la fête. Tous
portaient des masques - mais cette fois-ci ce
n'étaient pas des masques à gaz, mais de
joyeux masques de Pourim que l'on porte d'habitude pour
l'occasion.
©
Nouvelles d'Israël
|
Nouvelles d'Israël
05
Mai 1991
|
.
Israël envoie, par
précaution, un satellite espion dans
l'espace.
Et si un nouveau «Saddam»
surgissait ...
Israël a l'intention d'envoyer
son propre satellite de télécommunications
dans l'espace; il se positionnera au-dessus du
Proche-Orient. C'est le ministre israélien de la
Défense, Moshe Arens, qui a évoqué ce
projet lors d'un débat à la Knesset qui avait
pour sujet les conséquences politiques de la guerre
du Golfe sur l'Etat.
Durant les semaines de la guerre du
Golfe, Israël dépendait des avertissements des
satellites américains qui annonçaient chaque
fois et sans tarder qu'un missile Scud avait
été tiré en direction d'Israël.
Cette information permettait le déclenchement des
sirènes cinq minutes avant sa chute sur le territoire
israélien: un délai suffisant pour que la
population puisse se réfugier dans les abris ou dans
les pièces étanches. Les responsables
israéliens de la défense étaient d'avis
que dans un domaine d'une telle sensibilité, leur
pays ne devrait pas être dépendant des
Américains. Par conséquent, la décision
a été prise d'entamer les préparatifs
pour le lancement de leur propre satellite. En
général, un satellite espion est
équipé de caméras et d'appareils
d'écoute qui peuvent intercepter simultanément
des milliers de conversations. Israël a prouvé
dans le passé, par l'envoi des deux satellites
«Ofek», qu'il possède la technologie
nécessaire à la fabrication de ces
satellites.
©
Nouvelles d'Israël
|
Nouvelles d'Israël
05
Mai 1991
Texte intégral
|
.
Le miracle des missiles
Micky, un jeune Israélien de 30
ans, peut, à juste titre, être appelé un
enfant de la chance. Dans la nuit du 12 février,
à 1.30 h du matin, Micky fut réveillé
par les sirènes comme tous les autres citoyens de
l'Etat d'Israël. Il sauta de son lit, prit ses deux
chiens bien-aimés et alla avec eux dans la
pièce calfeutrée. Cinq minutes plus tard, une
fusée tomba dans la cour de sa maison située
dans un quartier résidentiel au centre du pays.
«Tout d'un coup j'entendis une grande explosion et les
murs s'écroulèrent. Le plafond s'effondra sur
moi; toute la maison fut détruite. J'étais
jusqu'au cou dans les décombres.» C'est dans
cette position que les journalistes le trouvèrent
coincé dans les ruines de ce qui avait
été sa maison. Ils avaient accouru au lieu du
point d'impact. Les photos qu'ils prirent de Micky -
jusqu'au cou dans les décombres - parurent le
lendemain matin en première page des journaux
israéliens et de beaucoup de quotidiens
étrangers. Micky a dû rester pendant une heure
bloqué sous les décombres jusqu'à ce
que les équipes de sauvetage pussent le
libérer. Aussi incroyable que cela semble être,
Il en est sorti indemne - un miracle du ciel, dit-on.
L'équipe de sauvetage spécialement
entraînée pour cette tâche et qui, par
ailleurs, a déjà servi après les
tremblements de terre en Arménie et au Mexique, a
cherché encore pendant six - heures les chiens dans
les décombres de la maison de Micky - mais en vain.
Ils ont été tués par l'effondrement de
la maison.
©
Nouvelles d'Israël
|
Nouvelles d'Israël
05
Mai 1991
Texte intégral
|
.
Pourquoi Israël n'a pas
riposté aux attaques de missiles
N'importe quel commentateur politique
ou militaire dans le monde qui aurait déclaré
avant la guerre du Golfe qu'Israël serait
attaqué 18 fois par 39 missiles irakiens au total
sans aucune réaction militaire aurait
été pris pour un fou. Et pourtant, c'est
exactement ce qui s'est passé. Ce comportement a
étonné et rendu curieux le monde
entier.
Des articles et commentaires
innombrables ont tenté de résoudre cette
énigme. Aujourd'hui, après la fin de la
guerre, nous savons qu'Israël songeait fortement
à une intervention militaire. D'après des
analyses publiées dans les journaux américains
«New York Times» et «Washington Post»,
l'IDF (Israel Defense Force) avait plusieurs options:
1. Une contre-attaque sur Bagdad avec
des missiles «Jéricho»
2. Une attaque de missiles et d'avions
sur le désert dans l'ouest de l'Irak où sont
stationnées des rampes de lancement de
fusées;
3. Une action commando dans la
même région qui aurait pour but de
détruire les batteries de missiles. D'après le
«New York Times», le premier ministre Shamir avait
promis au président Bush qu'Israël n'attaquerait
pas l'Irak par un coup préventif et ne riposterait
pas à une attaque irakienne sans consulter auparavant
les Etats-Unis.
En contre-partie, une ligne
téléphonique secrète et directe a
été établie entre le Pentagone et le
ministère de la Défense à Tel-Aviv.
C'est par cette ligne qu'Israël fut averti très
tôt des tirs de missiles irakiens en direction de son
territoire. La nuit de la première attaque de
missiles irakienne, le 18 février, eut lieu une
réunion de crise de l'état-major à la
Maison Blanche à Washington; un membre très
haut placé de l'état-major y proposa de
permettre à Israël une contre-attaque avec des
fusées «Jéricho». Cette proposition
ne fut pas retenue; Bush, par contre, promit à Shamir
que les Etats-Unis se chargeraient personnellement
d'éliminer les missiles et les rampes de lancement.
D'après le «New York Times», le premier
ministre Shamir garda la tête froide pendant toute la
guerre et réussit à s'opposer à la
pression du commandant de l'armée de l'air
israélienne, le général Ben-Nun. Ce
dernier était d'avis que l'armée de l'air
israélienne saurait mieux résoudre le
problème des missiles dans l'ouest de l'Irak que les
Américains. Et le journal de continuer en affirmant
que pendant toute la guerre, le ministre de la
Défense, Moshe Arens, avait
téléphoné au Pentagone après
chaque attaque de missiles afin de recevoir les codes des
avions américains dans l'ouest de l'Irak. Sans la
connaissance de ces codes, les avions israéliens
courraient le risque d'entrer en collision avec les avions
américains en cas d'intervention en Irak. Les
Etats-Unis s'opposèrent à une telle demande et
privèrent ainsi les Israéliens de la
possibilité d'agir.
Faute d'alternative, ils
demandèrent alors aux Etats-Unis la permission de
lancer une action commando dans la région d'où
venaient les missiles (par ailleurs, cette mission avait
été appelée «SCUDinavia»);
mais les USA la refusèrent également. Les
Américains envoyèrent finalement leurs propres
troupes commando dans la région où se
trouvaient ces fusées et détruisirent 16
rampes de lance-fusées Scud, selon les informations
du «Washington Post» qui a rendu publique l'action
commando américaine dans l'ouest de l'Irak. Cette
action n'avait d'intérêt pour les
Américains que d'empêcher Israël
d'intervenir dans la région.
©
Nouvelles d'Israël
|
Nouvelles d'Israël
05
Mai 1991
Texte intégral
|
.
La visite du secrétaire
d'Etat américain Baker en Israël
Le président des Etats-Unis,
George Bush, partira mi-avril en voyage au Proche-Orient
afin de profiter des avantages retirés de la guerre
du Golfe pour amener un «nouvel ordre de paix»
dans cette région, y compris une solution au conflit
israélo-arabe. La nouvelle du voyage envisagé
par George Bush au Proche-Orient - qui comprendra
vraisemblablement Israël - a été rendue
publique en même temps que la visite du
secrétaire d'Etat américain James Baker
à Jérusalem. La capitale israélienne
était une des étapes du périple
d'information de James Baker. Son but: connaître les
positions des différentes parties et examiner les
possibilités d'une solution de paix. La visite du
secrétaire d'Etat Baker eut lieu à la mi-mars
et lors de son départ pour Damas, on ne pouvait
guère ignorer que cette visite allait entrer dans
l'histoire. D'après de nombreux commentateurs
politiques, les 40 heures passées par Baker en
Israël ont signifié le début d'un nouveau
chemin, quoique long, vers la paix au Proche-Orient. Baker
était venu à Jérusalem après
avoir rencontré les ministres des Affaires
étrangères de huit Etats arabes, parmi
lesquels figuraient la Syrie et l'Arabie Saoudite. Au cours
de sa visite, Baker évita de faire des menaces et
n'essaya pas non plus d'exercer une pression d'une
quelconque manière. Néanmoins, il lança
l'avertissement que cette occasion serait peut-être la
dernière pour faire la paix: «Les Etats-Unis ne
vont pas permettre que cette occasion historique passe sans
qu'elle soit exploitée, uniquement parce que les deux
parties en présence dans la région ne sont pas
prêtes à faire la paix»,
déclara-t-il. Il parla de «bourgeons d'une
nouvelle base de pensées et une nouvelle disposition
des pays arabes à la reconnaissance
d'Israël», tout en promettant que les Etats-Unis
n'avaient pas l'intention d'imposer un ordre de paix aux
pays concernés. Au cours de sa visite, Baker
rencontra la quasi totalité de la tête du
gouvernement israélien. Lors de sa rencontre avec le
premier ministre Yitzhak Shamir, il a été
convenu que chaque pas vers un ordre de paix devrait avoir
lieu sur deux plans: le développement des relations
entre Israël et les pays arabes ainsi qu'entre
Israël et les Palestiniens. Bien qu'aucun détail
n'ait fait objet d'une discussion pendant la visite, il est
clair que les Américains attendent des concessions de
toutes les parties concernées. Pour éviter
tout malentendu sur ce sujet, le président Bush avait
déjà souligné dans son discours devant
le sénat ainsi que devant le Congrès qu'une
paix dans la région doit être fondée sur
les principes des résolutions de l'ONU et sur la
formule «le pays pour la paix». En guise de
réponse au discours de George Bush, les hôtes
israéliens montrèrent à leur visiteur
Baker Israël «à vol d'oiseau». Il a
donc survolé dans un hélicoptère de
l'aviation israélienne ce que l'on appelle, en
général, «la taille de guêpe de
l'Etat d'Israël». Afin de renforcer cette
impression, l'hélicoptère, parti de la
région de Modi'in, passa ce qui était la
frontière d'Israël avant la guerre des Six jours
pour arriver à Herzlia, la résidence de
l'ambassadeur américain en Israël. Le vol
au-dessus d'Israël sur toute sa largeur ne dura que
quatre minutes. Baker ne montra pas de réaction
immédiate, mais il n'y a pas de doute qu'il comprit
le message.
La veille et pendant la visite de
Baker, les Palestiniens commirent une série
d'attentats. Un groupe de six terroristes a essayé,
entre autres, de pénétrer en Israël par
la vallée du Jourdain, afin d'assassiner des Juifs
dans une des agglomérations voisines. Le groupe a
été découvert à temps et
éliminé par les soldats israéliens.
Cependant, l'attentat le plus terrible a été
commis exactement 24 heures avant l'arrivée de Baker:
Un Palestinien de la bande de Gaza a poignardé quatre
femmes de Jérusalem. L'assassin, un infirmier, cria
pendant son crime: «Ceci est notre réponse,
celle des Palestiniens, à la visite de Baker!»
Baker, choqué par ces meurtres, réagit par ces
paroles, en disant qu'il y avait des hommes qui voulaient
tuer la paix, mais qu'ils n'y arriveraient pas. Afin de
souligner son attitude, il posa un geste ostensible en se
rendant sur les tombes des quatre femmes
assassinées.
©
Nouvelles d'Israël
|
|
ACCUEIL
|