Nouvelles d'Israël
Août 1991
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Israël refuse le compromis du
Président Bush
Les lettres de Shamir contre une
participation de l'ONU à la Conférence
Israël refuse la proposition de
compromis du Président américain George Bush
en ce qui concerne la question de la Conférence de
paix au Proche-Orient. Dans une lettre à Bush, le
Premier ministre israélien Yitzhak Shamir aurait
refusé pratiquement toutes les propositions de
compromis quant au concept et à la composition d'une
telle conférence, et aurait insisté que les
négociations bilatérales avec chaque Etat
arabe, suite à une courte conférence
d'ouverture avec tous les participants, sont la seule
manière acceptable. Bush avait proposé, pour
faire bonne figure vis-à-vis de la Syrie, la
participation d'un délégué
«muet» de l'ONU ainsi qu'une rencontre
semestrielle de tous les participants. Le gouvernement de
Damas souhaite une participation intégrale de l'ONU
à cette Conférence.
Le gouvernement égyptien a
entre-temps bien accueilli la déclaration de Shamir
selon laquelle on pourrait négocier l'avenir de la
Cisjordanie et de la bande de Gaza, occupées depuis
1967. Le ministre des Affaires étrangères
Mussa parla «d'un pas dans la bonne direction».
Jusqu'à ce jour, Shamir a qualifié la
Cisjordanie de partie non négociable
d'Israël.
L'ambassadeur américain Ryan
Crocker, à Beyrouth, a dernièrement
certifié aux dirigeants libanais que son gouvernement
ne croit pas à une mainmise d'Israël sur le
Sud-Liban. Selon les journaux de Beyrouth, les ambassadeurs
libanais à Washington et New York ont
été priés par le gouvernement
américain de ne pas réclamer une séance
du Conseil de sécurité de l'ONU. Un tel pas a
été pris en considération par le
Président libanais Hawri, soutenu par la Syrie, pour
pouvoir déposer une plainte contre les attaques
aériennes israéliennes au Sud-Liban. Lors de
ces attaques - les plus graves depuis 1982 - quelque 20
personnes ont été tuées et 50
blessées.
Le chef de l'OLP, Arafat, disait, il y
a quelque jours, qu'il craignait un raid des forces
terrestres israéliennes jusqu'au nord de Sidon. Dans
cette région où le gouvernement Hawri n'arrive
pas à imposer son autorité, se trouvent des
camps palestiniens, ainsi que leurs camps paramilitaires
Amal et le Hezbollah.
Israël domine déjà
«l'armée libanaise» dans la partie la plus
méridionale du Liban. Celle-ci a dernièrement
de nouveau attaqué, avec l'artillerie, des bases
palestiniennes et le Hezbollah. Des observateurs militaires
au Liban déclarent improbable un raid, parce que les
attaques aériennes auraient prouvé
qu'Israël pouvait ainsi, avec des risques moindres,
contrer des menaces pesant sur sa sécurité.
(DW)
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Jérusalem - une pierre
pesante pour tous les peuples!
Les employés de la ville de
Jérusalem, qui ont pour tâche de hisser les
pavillons dans les rues principales lors des fêtes ou
des visites officielles, ont eu beaucoup à faire
durant le mois de mai de cette année. A part les
jours fériés habituels, par exemple: le jour
de l'Indépendance, le jour de Jérusalem,
beaucoup de politiciens de renom sont venus. Ce qui a
résulté en un incessant ballet de pavillons de
divers pays.
Le ministre des Affaires
étrangères soviétique, Alexander
Bessmertnych, venu pour quelques heures dans la ville, a
ouvert le bal. Deux jours plus tard est arrivé le
Premier ministre hongrois Joseff Anatel. Il a
été suivi immédiatement par le ministre
des Affaires étrangères hollandais. Celui-ci
aura la présidence du Conseil des ministres
européen durant la période à venir. Les
pavillons hongrois et hollandais n'étaient pas encore
remisés que le ministre des Affaires
étrangères américain, James Baker,
s'est rendu pour la quatrième fois à
Jérusalem. Baker y est resté deux jours et est
rentré ensuite à Washington. Après
trois jours de répit, les préposés ont
pu hisser le pavillon blanc et rouge de la Pologne pour la
visite du Président Lech Walesa. Durant la visite de
Lech Walesa, d'autres pavillons ont du être
hissés à Jérusalem, par exemple pour la
première visite du ministre des Affaires
étrangères portugais. Celui-ci a
été envoyé en Israël pour discuter
de l'approfondissement des relations diplomatiques entre les
deux Etats. Les vétérans de la ville affirment
ne jamais avoir vu autant d'activité diplomatique
à Jérusalem depuis sa création.
(ZL)
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Lech Walesa en Israël:
beaucoup de méfiance
Le mois de mai a amené une
vague d'hôtes illustres en Israël. La visite la
plus retentissante est certainement celle du
Président Lech Walesa. Sans doute une visite
historique, moins par ce qui a été
discuté ou ce qui en est résulté, mais
plutôt par le fait qu'elle a eu lieu. Walesa fut
accueilli en Israël avec les plus grands honneurs, mais
aussi avec une certaine retenue. Les Israéliens ne
peuvent et ne veulent pas oublier les relations
compliquées du dernier millénaire entre les
Juifs et le peuple polonais.
Ces relations ont été
marquées de beaucoup de différends, mais ce
qui reste collectivement et fortement dans la mémoire
des Juifs, ce sont les pogromes, l'antisémitisme et,
enfin, le silence du peuple polonais alors que la machine
à détruire allemande assassinait 3 à
3,3 millions de Juifs polonais.
L'image antisémite de la
Pologne et de son peuple s'est encore accentuée
lorsque il s'est avéré que Walesa
lui-même s'était fait remarquer par des propos
antisémites lors de sa campagne
présidentielle, il y a un an. Les Israéliens
n'oublient pas des propos comme: «Je suis à 100
pour cent polonais», visant son adversaire Tadeus
Maruselski qui aurait, soi-disant, des ancêtres juifs.
C'est sur un tel arrière-plan que Lech Walesa est
venu en Israël le 20 mai 199 1; il a tout entrepris
pour dédramatiser les rapports tendus. Ses efforts
pour créer et développer de nouvelles
relations ont atteint leur point culminant lors de son
allocution devant la Knesset israélienne, quand il a
demandé pardon au peuple juif pour le silence de son
peuple durant l'holocauste. Walesa a dit: «Il y avait
des criminels parmi nous. Ici, en Israël, le pays natal
de votre culture et de votre renaissance politique, je vous
demande pardon.» Les députés, les
ministres et les nombreux invités ont
écouté son message, les larmes aux
yeux.
Cette demande de pardon a convaincu de
nombreux Israéliens de la sincérité de
celui qui s'est fait le porte-parole de son peuple. Sa
popularité a encore augmenté lorsque, quelques
jours plus tard, il déclara qu'il annulerait la vente
de blindés de son pays à la Syrie. Cette
décision entraînera une perte substantielle
pour l'économie polonaise. Le gouvernement
israélien fut très impressionné de voir
Walesa prendre sur lui une telle mesure. Durant cette visite
de trois jours, quelques contrats bilatéraux entre
Israël et la Pologne ont été conclus. Il
peut être significatif que l'un d'eux porte uniquement
sur le domaine de l'éducation. Les Polonais
s'engagent à combattre l'antisémitisme dans
leur pays à travers l'éducation. Dans ce cadre
seront introduits des programmes qui exposeront la
contribution importante des Juifs à la culture
polonaise. (ZL)
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La menace de la Syrie se
précise pour Israël
Le Président syrien Hafez el
Assad a réussi son premier pas vers la
réalisation de son rêve d'une
«Grande-Syrie» avec l'annexion de facto du Liban
le 22 mai 1991. Le traité qui a été
conclu ce jour là, lors d'une cérémonie
pompeuse, ne parle que «d'une convention de
fraternité» entre la Syrie et le Liban. Mais
personne des deux côtés n'a de doute à
ce sujet; en signant cet accord, le Président
libanais a accepté l'annexion de facto du Liban
à la Syrie. Le Liban est maintenant pratiquement une
province de la Syrie.
Les Israéliens ont accueilli
cette convention avec des sentiments mêlés.
Lors d'une déclaration formelle, le ministre de la
Défense, Moshe Arens, a fait part de son
inquiétude quant à la prise de pouvoir par la
Syrie dans un Etat indépendant et voisin
d'Israël. Le ministre de la Construction Ariel Sharon -
il fut «l'architecte» de l'occupation
israélienne au Liban en 1982 - voit dans cette
nouvelle situation une menace directe pour Israël. La
raison de ses soucis est l'estimation pure et simple que la
Syrie, en cas de guerre, peut ouvrir un deuxième
front au nord d'Israël.
Face à un tel point de vue
pessimiste s'élèvent les voix des
commentateurs et des représentants militaires qui
voient, au contraire, dans la convention entre la Syrie et
le Liban une chance réelle pour le maintien de la
frontière actuelle au nord d'Israël. Ces
personnes voient dans l'absence d'un pouvoir central au
Liban ces dernières années la raison
principale de l'insécurité de la
frontière nord: la Syrie en tant que «nouveau
maître de maison» est responsable de l'ordre au
Liban, alors que l'instabilité y régnait. Cela
avait favorisé des activités terroristes. Les
Syriens, de leur côté, connaissent les
règles du jeu et, on peut le présumer,
veilleront à ce que la frontière avec
Israël reste tranquille. Malgré les
interprétations différentes de la nouvelle
situation, on est d'accord en Israël sur ce point: la
prise du pouvoir par les Syriens au Liban a rendu la zone de
sécurité entre les deux pays doublement
primordiale. En d'autres mots: Israël ne se retirera
pas de la zone de sécurité et continuera
à soutenir l'armée sud-libanaise. Celle-ci est
composée d'habitants locaux qui se dressent contre
les organisations terroristes des Palestiniens se trouvant
au Liban, ainsi que contre l'influence syrienne sur le pays.
(ZL)
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Opération Shlomo»
(Salomon)
+ Les actions de sauvetage
d'Israël depuis sa fondation
Ces derniers jours, 14'087 Juifs ont
été évacués vers Israël, au
cours d'une action unique et réellement historique.
Cette opération constitue la preuve qu'Israël
entend bien être le pays refuge de tous les Juifs du
monde. L'action a été baptisée
«Opération Shlomo» (Salomon), et elle a
rappelé à beaucoup de Juifs l'exode
légendaire des enfants d'Israël de l'Egypte.
Tous les éléments de l'histoire sont
réapparus: Le méchant pharaon - de nos jours,
le souverain de l'Ethiopie, Mengistu; les dix fléaux
- les coups que le régime Mengistu a dû
encaisser de la part des rebelles; et, bien sûr, les
enfants d'Israël qui durent quitter le pays au milieu
de la nuit et en toute hâte; la mer Rouge qui a
été franchie par des douzaines d'avions; et
Moïse, ici Uri Lubrani, diplomate et mandataire
spécial israélien. Durant les derniers mois,
il s'est rendu plusieurs fois à la résidence
de Mengistu, avec la volonté de convaincre celui-ci
de la vérité de la prophétie biblique
qui dit: «Laisse partir mon peuple».
L'opération a duré en
tout et pour tout 36 heures. Elle a débuté le
vendredi matin, 24 mai 1991, et s'est terminée le
samedi suivant au cours de l'après-midi. Zahal a
réalisé cette action sous la direction d'Amnon
Shachak, chef adjoint de l'état-major
général. Il se trouvait lui-même
à Addis Abeba. Le chef de l'armée de l'air, le
général Avihu Ben Nun, y était
également. Il dirigea l'opération
aéroportée, à laquelle des douzaines
d'avions militaires participèrent, aux
côtés d'avions d'EL AL et d'autres avions
loués.
Les Juifs éthiopiens à
Addis Abeba, qui vivaient aux environs de l'ambassade
israélienne, ont été rassemblés
sur le territoire de l'ambassade durant la nuit du vendredi.
Là, ils ont été répartis en
groupes et emmenés à l'aéroport dans
des bus numérotés. Un record mondial a
même été une fois battu, lorsque 1'087
Juifs éthiopiens ont trouvé place dans un
Jumbo d'EL AL.
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Réductions
budgétaires dans l'armée
israélienne
Le nouveau chef d'état-major de
l'armée israélienne, le général
de corps d'armée Ehud Barak, commence sa nouvelle
fonction par un «orage». Il veut
complètement réorganiser Zahal. Dans ce sens,
presque tous les journaux et gazettes internes de
l'armée ont dû fermer leurs portes. Des
unités non combattantes, comme celle de
l'éducation de l'année ou le bureau pour
l'éducation prémilitaire, doivent essuyer des
réductions tant au niveau du personnel que du budget.
Il a l'intention, durant les quatre années à
venir, de supprimer 4'000 postes au sein de l'année.
Outre les réductions de personnel, des gaspillages
inutiles en électricité, eau, nourriture et
téléphone doivent disparaître. Les
voyages de formation pour les officiers, ainsi qu'un certain
nombre de postes d'attaché militaire ont
été supprimés. Les suppressions
susmentionnées sont une partie d'un programme de
travail à long terme, sur lequel l'armée base
son organisation future. Dans ce cadre, le nombre des
blindés et avions sera aussi diminué.
Les sommes ainsi
économisées et libérées seront
investies dans des systèmes de guidage d'armes ayant
une excellente précision. De l'avis
général, ces systèmes ont
été décisifs durant la guerre du Golfe.
(ZL)
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AVENEMENT
Août 1991 No 29
Henri-Léon
Vaucher
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Se préoccuper des
"territoires" 1991
Les implantations juives sont au coeur
d'une éventuelle conférence de paix. Avant ou
pendant celle-ci.
Les implantations dans les territoires
sont un des plus grands obstacles à la paix»
déclara en mai dernier le Secrétaire d'Etat
américain James Baker.
«Qu'Israël stoppe sa
politique d'implantation et nous mettons fin à
l'embargo arabe contre les compagnies et les
sociétés commerçant avec
Israël» proposent tour à tour l'Egypte,
l'Arabie saoudite, la Syrie, la Jordanie, adoptant ainsi
l'idée, avancée par les Américains au
Sommet des sept nations industrialisées à
Londres, de lier le gel des implantations juives à la
cessation de 46 années de boycottage
économique arabe contre Israël.
«Quelle excellente
idée!» clament en choeur les médias
internationaux. Pourquoi les Israéliens et leur
gouvernement s'entêtent-ils dans une politique
colonialiste désuète et ne saisissent-ils pas
la perche qui leur est tendue? Et la gauche
israélienne d'emboîter le pas: dans une lettre
adressée le 21 juillet à Itzhak Shamir, Yossi
Sarid, du parti Ratss, et Amnon Rubinstein, du parti
Shinouï, écrivent: «Ce serait regrettable
que quelques misérables roulottes fassent
échouer cette occasion historique de parvenir
à la paix».
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