Nouvelles d'Israël
Août 1991
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Toujours des remous autour des
services secrets israéliens, le Mossad
Les quatre Israéliens qui ont
été arrêtés le 23 avril alors qu'
ils essayaient de mettre sur table d'écoute les
lignes téléphoniques de l'ambassade iranienne
à Nicosie ont été libérés
et sont déjà retournés en Israël.
Les quatre accusés, qui, selon la presse
internationale, sont des agents du Mossad ont
été condamnés à une amende de
1'300.- Frs. chacun, après qu'ils aient reconnu
être fautifs de «franchissement de la
frontière». En contrepartie, l'Etat de Chypre a
renoncé sur huit autres points d'accusation, sur la
base desquels les quatre auraient été
condamnés à l'emprisonnement.
Parallèlement à cette
affaire, on était informé en Israël que
l'agent renégat du Mossad et auteur d'un livre sur le
même Mossad, s'est acheté une villa au Canada
avec les bénéfices de son livre. A la question
de savoir s'il ne craignait pas les réactions du
Mossad, Ostrovski affirma à un journal
israélien s'être préparé à
une telle éventualité. S'il est
assassiné, une photo de groupe de son cours
préparatoire au travail au Mossad sera
publiée. Plusieurs agents israéliens seraient
ainsi démasqués. (ZL)
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Nouvelles d'Israël
Septembre 1991
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400'000 personnes doivent coloniser
le Néguev
Un comité spécial, qui a
été nommé par le ministre des Finances,
a conseillé de coloniser le Néguev par 400'000
personnes durant les cinq ans à venin Ce programme
grandiose coûtera environ 13 milliards de dollars; il
inclut, entre autres, le développement de la
région du Nevatim où doit être construit
un aéroport.
Déjà plusieurs
programmes ont été établis, depuis que
le premier chef de gouvernement, David Ben Gourion, a eu la
vision du développement et du défrichage du
Néguev, mais seulement quelques-uns ont
été, en partie, exécutés. Par
contre, il semble maintenant que ce nouveau plan a
trouvé un large soutien et il correspond à la
conviction que les nouveaux immigrants doivent
s'établir sur tout le territoire israélien.
(ZL)
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Septembre 1991
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Antisémitisme dangereux en
Roumanie
Le grand rabbin des Juifs roumains,
Moshe Rosen, disait en juin qu'il est temps d'établir
un pont aérien afin de rapatrier tous les Juifs
roumains pour qu'ils puissent échapper aux
excès antisémites. «Bucarest est plus
près d'Israël qu'Addis Abeba» trouve le
rabbin en pensant à l'action de sauvetage des Juifs
éthiopiens.
Selon les mots du rabbin Rosen, les
journaux roumains ont accusé, ces derniers temps, les
Juifs de diriger l'Etat. Certains articles affirment
même que l'Holocauste n'a jamais eu lieu et qu'il
s'agit simplement d'une invention juive. En Roumanie vivent
encore environ 18'000 Juifs, surtout de l'ancienne
génération. Jadis, la communauté juive
comptait 800'000 personnes. Bien la moitié a
été assassinée par les nazis et par le
gouvernement roumain sous la direction du Maréchal
Jon Antunescu. (ZL)
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Septembre 1991
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Après 500 ans, l'Espagne
abroge l'ordre d'expulsion des Juifs
Le 31 mars 1492 représente une
date inoubliable dans l'histoire du peuple juif. Ce
jour-là, la Reine d'Espagne, Isabelle de Castille, a
signé l'ordre d'expulser tous les Juifs du Royaume.
De par ce fait, toute une époque prospère en
économie, culture et religion pour les Juifs a
trouvé une fin subite et, partant, le cauchemar de la
migration et de l'exil. Pour tous ceux, restés en
Espagne, qui ont, pour l'apparence, embrassé le
christianisme, ce fut le début de l'épouvante
de l'inquisition et des poursuites, des tortures et des
autodafés.
Depuis, presque 500 ans ont
passé, mais le peuple juif n'a pas oublié ces
événements traumatisants; les Espagnols non
plus. Ces événements historiques et
symboliquement importants ont été un des
sujets de l'entretien du ministre des Affaires
étrangères israélien, David Levi, avec
le Roi d'Espagne, Juan Carlos, qui a eu lieu en juin de
cette année. David Levi a rencontré le Roi
Juan Carlos pour des entretiens et lui a rappelé que
cet ordre de la Reine Isabelle n'était toujours pas
abrogé officiellement. Durant les discussions, ils
ont convenu que cet ordre, qui n'a de toute façon
plus de signification, serait annulé. De plus, le Roi
Juan Carlos visitera Jérusalem le jour du
500ème anniversaire de l'expulsion, donc le 31 mars
1992, pour marquer la fin de ce conflit historique entre ces
deux pays. La visite du Roi d'Espagne à
Jérusalem n'est qu'un événement entre
beaucoup d'autres prévus pour le 500ème
anniversaire de l'expulsion des Juifs d'Espagne. Un grand
nombre de comités et organisations ont
été fondés l'année
dernière en Israël, aux USA et en Europe; ils
ont pour but de commémorer ce jour exceptionnel. Ceci
doit avoir lieu sous forme de symposiums, de
cérémonies, de livres et de manifestations
musicales. Un comité central - l'ancien
Président d'Israël Yitzhak Navon en a la
présidence - coordonne la plupart de ces
organisations. (ZL)
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Septembre 1991
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La CIA et le Mossad
«Israël a ramené des
USA 100 kg d'uranium enrichi par le biais de la
contrebande.» Ceci est affirmé dans un livre
nouvellement édité aux USA. Ce livre comprend
416 pages et contient des révélations
surprenantes sur les relations
israélo-américaines, sur l'activité du
Mossad aux Etats-Unis et sur le potentiel nucléaire
d'Israël. Il a été écrit par un
couple qui a pour réputation d'être
sérieux, Andrew et Leslie Cookbom. Durant la
préparation de ce document, les deux ont fait des
recherches, pendant des années, aux USA, en
Israël, en Amérique du Sud, en Afrique du Sud et
au Proche-Orient.
Dans le livre, ils affirment que la
collaboration entre le Mossad et la CIA est tellement
étroite que les services israéliens ont
participé à divers travaux dans le tiers
monde, ainsi qu'aux projets qui sont en relation avec le
système électoral américain. Selon les
indications des auteurs, ces relations ont beaucoup
diminué sous le gouvernement actuel, surtout à
cause de la position distancée de Baker
vis-à-vis d'Israël.
D'autres révélations
faites dans ce livre:
- Le gouvernement américain a
plusieurs fois empêché Israël d'envoyer
ses troupes en Irak durant la guerre du Golfe.
- Israël possède des mines
nucléaires sur les collines du Golan et le chef du
gouvernement a les pleins pouvoirs pour les activer.
L'ancien ministre de la Défense, Ariel Sharon, a
demandé, durant la guerre avec le Liban «Shalom
Hagalil», l'autorisation d'utiliser ces mines selon ses
propres considérations. Sa demande a
été catégoriquement refusée par
le chef du gouvernement, Menahem Begin.
- Israël espionne les Etats-Unis
dans le domaine de l'énergie nucléaire. Cinq
gouvernements en ont été avisés et se
sont tus. Ces mêmes gouvernements ont aidé
Israël à cacher ses plans d'armes
nucléaires. -Un espion israélien est à
la pointe des services secrets américains. Il peut
ainsi écouter toutes les émissions et
informations entrant à la maison Blanche, pour le
compte d'Israël.
Au moment de la parution de ce livre
le «Washington Times» informa qu'Israël
possédait au moins 60 bombes nucléaires. Le
journal se base sur les rapports secrets que les services
secrets ont soumis au Président Bush, et affirme
qu'Israël est le seul Etat au Proche-Orient à
posséder des armes nucléaires de ce niveau. Il
sait en plus qu'Israël possède des avions de
combat pouvant transporter des bombes nucléaires
ainsi que des missiles air-sol balistiques du type
«Jericho», qui sont fabriqués en
Israël. Ils sont conçus de telle manière
qu'ils peuvent porter des têtes nucléaires.
(ZL)
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Septembre 1991
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Des MIG 31 pour
Israël?
Le salon de l'aviation annuel, qui a
eu lieu cette année au Bourget dans la banlieue
parisienne, a réservé beaucoup de surprises.
En premier lieu, le ministre de l'Industrie
aéronautique, Apollon Siszov, a proposé au
ministre de la Défense israélien, Moshe Arens,
de lui vendre le MIG 31, un avion de combat russe
très sophistiqué. Durant les
négociations, le ministre soviétique a dit:
«Trois de ces avions, et l'espace aérien
israélien tout entier est surveillé et
protégé»
Cette nouvelle a été
diffusée par la majorité des médias. Le
ministre israélien l'a tout de suite démentie
par la déclaration que cette nouvelle était un
simple chiffon de journaliste.
Mais les journalistes qui travaillent
au salon affirment avoir entendu que le ministre avait
offert ses avions à Israël «dès que
les relations diplomatiques entre les deux pays seront
reprises».
Entre-temps, une autre surprenante
nouvelle, concernant une collaboration dans le domaine du
trafic aérien, entre Israël et l'URSS, a
été publiée. Les journaux
israéliens ont écrit que l'industrie
aéronautique israélienne et le bureau de la
planification soviétique «Mikuian», qui
produit entre autres les MIG, vont conclure un contrat en
vue de planifier et de produire ensemble un avion de
direction du type «Astro 4». (ZL)
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Nouvelles d'Israël
Septembre 1991
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Des problèmes avec les
colonies et les immigrants
En Israël, on craint de plus en
plus que la vague d'immigration depuis l'URSS ralentisse
considérablement durant ces prochains mois. Il y a
assez de raisons pour se faire du souci: D'une part, la
nouvelle «loi du passeport» en URSS est
entrée en vigueur le 1er juillet 199 1; d'autre part,
les problèmes d'intégration et de travail pour
les nouveaux immigrés ne sont toujours pas
résolus.
La «loi du passeport»
interdit à tout Russe de quitter le pays sans ce
document. Avant la mise en vigueur de cette loi, les
immigrants avaient pu quitter l'URSS grâce à un
laissez-passer spécial. Ceci signifie que des
centaines de milliers de Juifs qui veulent émigrer en
Israël et qui en ont même les autorisations
nécessaires sont maintenant obligés de se
soumettre à une procédure bureaucratique
longue et compliquée en vue d'obtenir un passeport.
Bien que l'URSS ait promis de tout faire pour éviter
du retard dans l'émigration, il est évident
que l'on ne pourra empêcher un certain ralentissement.
L'appréhension des conséquences de la nouvelle
loi a eu pour effet que durant le dernier week-end du mois
de juin, 7'000 Juifs sont arrivés en Israël. Le
nombre des nouveaux immigrants s'élève ainsi
à 300'000 personnes depuis le début de cette
vague en janvier 1990.
Mais la «loi du passeport»
ne représente pas le seul obstacle à franchir.
A la fin juin, le président du forum sioniste des
Juifs russes, Natan Scharansky, a fait part de ses craintes
quant aux problèmes d'intégration et de
travail, qui pourraient amener l'immigration au point
zéro d'ici la fin de l'année. Le gouvernement
consent des efforts considérables afin de trouver des
appartements, de la nourriture et du travail pour les
nouveaux immigrants, mais ces dépenses sont
déjà trop importantes pour le budget
israélien, qui s'effondre sous les charges des
dépenses pour la Défense. Selon des
estimations, le financement de cette intégration
nécessite environ 20 milliards de dollars.
A Jérusalem, on espère
que cette somme pourra être retirée en grande
partie d'emprunts internationaux, sous la garantie des
Etats-Unis. Israël veut soumettre la demande de cette
garantie à Washington au début septembre. Mais
plus nous approchons de cette date, plus il est improbable
que les USA accepteront d'accorder cette garantie sans
autre. Apparemment, les USA profiteront de cette recherche
désespérée de garantie pour obtenir des
concessions politiques de la part de Jérusalem.
Durant le mois de juin, plusieurs personnes du gouvernement
américain ont exigé que cette garantie soit
liée à la promesse d'Israël de geler la
colonisation de la Judée, de la Samarie et de Gaza.
De tels propos venaient même du Vice-Président
Dan Quail, qui a pourtant la réputation d'être
pro-israélien. Tout le monde est certain que le
ministre des Affaires étrangères, James Baker,
est à la base de cette pression. Il avait ressenti
l'établissement de nouvelles colonies dans ces
régions, durant sa visite en Israël, comme des
offenses personnelles. Pour lui, c'était comme s'il
avait reçu une gifle. Cette pression sur Israël
semble être sa réaction à ces offenses
contre lui-même et le Président Bush.
Jérusalem rejette tout lien
entre la garantie et les colonies. Le Premier ministre
Yitzhak Shamir a déclaré dans divers
interviews qu'il estime incroyable que les
Américains, qui ont pourtant aidé à
sortir les Juifs de l'URSS, veuillent maintenant leur nuire
économiquement. Il ne voit aucun lien entre une
affaire humanitaire concernant l'immigration et la
colonisation. Le ministre de la Construction Ariel Sharon
rejette aussi un tel lien et estime qu'Israël a
déjà fait suffisamment de concessions en
promettant aux Américains qu'aucun nouvel
immigré ne s'établira dans ces régions.
Mais le gouvernement américain ne semble pas vouloir
assouplir sa position. Apparemment, Israël devra
décider ce qui est le plus important entre
l'immigration et les colonies. Le ministre de l'Economie
israélien, Yitzhak Modai, a annoncé
entre-temps que son ministère se prépare
à l'éventualité que les USA ne
soutiendront pas l'intégration des nouveaux
immigrants. Modai donne à entendre qu'il existe un
«programme tiroir», mais celui-ci forcera les
Israéliens à vider leurs pécules. Le
niveau de vie en Israël baissera forcément en
faveur de l'intégration des nouveaux immigrants.
(ZL)
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AVENEMENT
Septembre 1991
No
30
Henri-Léon
Vaucher
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L'espoir des juifs 1991
- Le coup d'état en URSS vu de
Jérusalem
Les événements de la fin
août nous ont montré à quel point
l'équilibre des forces était précaire
dans le plus grand pays du monde (en superficie).
Je me retiens d'ironiser sur les
déclarations et les prévisions d'experts
politiques de tous genres. Dieu merci, les avis et les
commentaires des experts en soviétologie ne nous ont
pas fait défaut depuis le 19 août avec leur
diversité et leurs affirmations souvent
contradictoires. Comme toujours en histoire, il est
aisé de décrire après coup le cours
«rationnel» des événements qui ont
eu lieu; quant à ceux qui doivent encore se passer,
un proverbe danois délimite dans sa concision
sarcastique l'envergure de notre vision prophétique:
«il est difficile de prédire, surtout
l'avenir»!
En fait, malgré les signes
annonciateurs de l'orage et les avertissements d'un
Chevardnadze, nous avons été surpris à
notre réveil, le 19 août, comme nous avons
été surpris ensuite par le déroulement
des événements et comme nous avons
été surpris, ces deux dernières
années, par le cortège de coups de
théâtre historiques qui a défilé
sous nos yeux. Si une chose est devenue claire, c'est que
l'histoire est désespérément
imprévisible!
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