Nouvelles d'Israël
01 /
1993
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Les services secrets
israéliens frappent à nouveau
Mark Thatcher, le fils de l'ancien
Premier ministre britannique Margaret Thatcher, a
été impliqué dans un trafic d'armes
avec l'Irak peu avant la guerre du Golfe.
Les journaux britanniques qui ont
abondamment commenté cette affaire ont affirmé
détenir leurs informations d'un officier des services
secrets israéliens. Cet événement a
échauffé les esprits en Grande-Bretagne et
causé des remous sur le plan politique.
La mère de Mark Thatcher,
«Maggie Thatcher», qui s'est rendue en Israël
fin novembre, a refusé d'émettre un quelconque
commentaire sur ces révélations. Mme Thatcher,
qui était venue en Israël pour inaugurer un
institut universitaire portant son nom, a esquivé
toutes les questions des journalistes à ce propos.
Elle a par ailleurs profité de l'occasion pour
réitérer son soutien à l'attitude
israélienne dans le conflit du Proche-Orient.
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Suprématie
militaire
Un rapport du Congrès
américain fait apparaître la
supériorité de la puissance militaire
israélienne au Proche-Orient. Cette suprématie
d'Israël sur ses voisins arabes pourrait se maintenir,
même si les ventes d'armes au Proche-Orient devaient
encore progresser.
Les auteurs du rapport ont
évalué la puissance militaire des Etats de la
région en tenant compte non seulement de leur
arsenal, mais également du niveau technique des
systèmes d'armement. Le rapport cite des
spécialistes éminents de l'armée
américaine selon lesquels la force de frappe de
chaque unité israélienne est deux fois
supérieure à une unité analogue d'un
pays arabe. D'un point de vue militaire, Israël est
donc bien l'Etat le plus puissant du Proche-Orient.
En outre, toujours selon les
conclusions du rapport, si l'on tient compte de la tradition
militaire de l'armée israélienne, de
l'excellent entraînement des troupes et des
dispositifs de surveillance et de reconnaissance,
Israël est non seulement capable de riposter à
une attaque conventionnelle d'un ennemi isolé, mais
aussi de mener une contre-offensive en cas d'agression
collective.
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Tensions dans le nord
La guerre des nerfs et les rapports de
forces qui, au cours de la première semaine de
novembre, ont prévalu entre Israël, la Syrie et
l'organisation terroriste du Hezbollah, se sont
soldés par une victoire d'Israël. Israël
s'est alors trouvé au bord d'un nouveau conflit au
Liban. Tout a commencé par la mort de cinq soldats
israéliens, tués par une bombe lancée
par le Hezbollah. L'armée israélienne a
réagi avec rapidité et a riposté par un
pilonnage d'artillerie et des attaques aériennes
contre les positions des terroristes au sud-Liban. Ces
derniers ont alors lancé des représailles:
trois nuits durant, une pluie de Katioucha s'est abattue sur
le nord d'Israël. L'un de ces missiles est tombé
sur une maison à Kiryat Shmona et a tué un
jeune immigrant de 14 ans originaire de Russie, tandis que
son père était grièvement
blessé.
Les attaques de Katioucha sur le nord
d'Israël ont modifié le statu quo. Jusqu'alors
prévalait, en effet, une sorte d'accord tacite, selon
lequel la lutte entre Israël et le Hezbollah se
déroulait sur le sol du sud-Liban. Cela
sous-entendait que la population civile israélienne
était épargnée par ce combat. Comme cet
accord tacite a été transgressé par le
Hezbollah, Israël s'est décidé à
entreprendre une action massive. Sur décision du
gouvernement, l'armée israélienne a
commencé à concentrer de gros contingents de
troupes dans le nord du pays. Les médias
diffusèrent alors une multitude d'images de
blindés et de d'unités d'artillerie
fonçant vers le nord. L'avertissement était on
ne peut plus clair: Israël n'hésiterait pas
à marcher à nouveau sur le Liban et à y
combattre. Cet avertissement vaut également pour les
Syriens qui soutiennent le Hezbollah et lui permettent
d'exercer ses activités au sud-Liban.
Il semble que la détermination
de l'armée israélienne et les mouvements de
troupes aient porté leurs fruits. Le Hezbollah a en
effet été pris d'effroi, et une interview de
son chef a été publiée le samedi 14
novembre dans quelques journaux arabes. Le cheik Nasrallah y
expliquait qu'il avait l'intention de demander à ses
troupes de cesser le feu. «Il est des moments où
l'on ne peut pas les mitrailler davantage encore»,
a-t-il déclaré. Les armes se sont donc tues au
Proche-Orient. Pour le moment, Israël a signé
une victoire importante aussi bien sur le plan militaire que
psychologique.
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1993: Israël est
optimiste
Les Israéliens envisagent
l'année 1993 avec optimisme. C'est ce qui ressort
d'une enquête intitulée «Bilan 1992»
menée par l'Institut international Gallup. Ce
sondage, réalisé dans 48 pays sur un panel de
plus de 50.000 personnes, révèle que 58% de
l'opinion publique israélienne est convaincue que
l'année 1993 sera meilleure que l'année
précédente. 16% seulement pensent que
l'année 1993 sera pire. Selon Gallup, Israël
figure en deuxième place après les Etats-Unis
en ce qui concerne le degré d'optimisme de la
population.
L'intuition positive des
Israéliens est compréhensible, si l'on examine
avec plus d'attention quelques données,
publiées en 1992. Ainsi, les taux de croissance de
1991 et 1992 étaient plus élevés que
ceux des autres pays industrialisés dans le monde. En
1992, le produit national brut israélien s'est accru
de 6,4%, après avoir connu une hausse de 5,9% en 199
1. Israël a ainsi battu les USA, le Japon, l'Allemagne,
l'Espagne et d'autres pays. On a pu également
enregistrer une hausse considérable du chiffre
d'affaires des entreprises et de la consommation
privée.
Dans le courant de l'année
1992, une autre bonne nouvelle a été
communiquée aux Israéliens, à savoir
l'essor du tourisme. 1992 à été une
année record: 1,75 million de touristes ont
visité Israël, ce qui représente un
accroissement de 60% par rapport à l'année
précédente. Les recettes de l'Etat provenant
du secteur touristique ont atteint un nouveau plafond avec
plus de 2 milliards de dollars. L'impression de
prospérité économique repose
également sur une série d'allégements
fiscaux, entrés en vigueur au 1 er janvier 1993. La
taxe de visa de 100 dollars que tout Israélien devait
acquitter à sa sortie du pays a notamment
été supprimée. Quant à la TVA,
elle a été diminuée de 1 % pour
atteindre 17%. L'impôt des sociétés a
aussi été réduit afin de donner une
nouvelle impulsion à la production. En outre, la
réglementation sur la suppression des tarifs
douaniers aux importations en provenance de pays
européens non membres de la CEE (Suède,
Suisse, Norvège, Autriche, Liechtenstein, Islande et
Finlande) est entrée en vigueur. (ZL)
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Arraisonnement d'un navire charge
de matériel technologique destiné à la
Syrie
L'excellente collaboration des
services secrets israéliens et occidentaux a permis
à la police italienne d'arraisonner un navire, qui
faisait route vers la Syrie avec à son bord une
cargaison de matériel technologique destiné
à améliorer la portée des missiles
Scud. Le quotidien italien «Il Giornale», qui a
couvert cette affaire, a communiqué que le navire,
affrété par une société
néerlandaise, battait pavillon estonien. Le navire
avait embarqué sa cargaison à Hambourg. Le
matériel technologique qui a été
trouvé sur le pont se composait de produits allemands
et serait destiné à faire passer la
portée des Scuds syriens de 300 à 600-700
kilomètres. (ZL)
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Bientôt la levée de
l'interdiction d'établir des contacts avec
l'OLP
Le parlement israélien a
entamé un processus législatif qui devrait
conduire à une levée de l'interdiction
d'établir des contacts avec des membres de l'OLP. Un
projet de loi dans ce sens a été
déposé par le gouvernement et est passé
en première lecture à une très courte
majorité. A présent, le projet de loi doit
être ratifié par les parlementaires, ce qui
suppose des discussions dans les différentes
commissions ainsi que deux autres votes à la
Knesset.
Jusqu'à présent, il
était interdit aux Israéliens d'entretenir des
contacts de toutes sortes avec des membres de l'OLP ou
d'autres organisations terroristes. Par le passé,
ceux qui ont sciemment transgressé cette loi pour
manifester leur opposition ont été
condamnés à des peines d'emprisonnement. Le
plus connu d'entre eux est le «navigateur pour la
paix» Aby Nathan, qui a passé plus de six mois
dans les prisons israéliennes parce qu'il
s'était entretenu avec Yasser Arafat.
L'interdiction d'entretenir des
contacts avec l'OLP a été introduite quand le
Likud était au gouvernement. A présent, le
nouveau gouvernement projette de renverser la tendance.
Cette perspective a déclenché de profondes
divergences au sein de la population. Les critiques les plus
acerbes viennent des politiciens du bloc de droite. Selon
eux, autoriser l'établissement de contacts avec l'OLP
équivaut à une «reconnaissance» de
l'organisation qui a inscrit dans son programme la
destruction de l'Etat d'Israël.
Il semble cependant que sur ce
thème, l'opinion publique ne cesse d'évoluer.
Début décembre, Yasser Arafat a
été interviewé par deux journalistes du
plus grand quotidien israélien. L'interview s'est
déroulée au quartier général de
l'OLP à Tunis et a fait la manchette du journal. Le
quotidien «Yediot Acharonot» est connu pour sa
tendance à s'adapter au consensus public et aux
aspirations des masses. Il y a encore un an, les
éditeurs du journal n'auraient jamais imaginé
pouvoir organiser une interview avec l'homme qui, aux yeux
de l'opinion publique, passe pour être l'ennemi
juré de l'Etat d'Israël. Le quotidien semble
aujourd'hui être arrivé à la conclusion
qu'une telle interview n'irriterait pas ses lecteurs, mais
pourrait au contraire en augmenter le nombre. (ZL)
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Cinq années
d'Intifada
Peut-on dire que l'Intifada est un
succès? A-t-elle atteint ses objectifs? Les
Palestiniens peuvent-ils affirmer que leur résistance
a triomphé?
Ces questions ont beaucoup
préoccupé les Israéliens le 9
décembre dernier, cinquième anniversaire de
l'Intifada.
Il semble dans un certain sens que la
réponse à ces questions est claire:
jusqu'à présent, l'Etat d'Israël est
gagnant. Les grandes manifestations de masse qui ont
marqué les débuts de l'Intifada ont disparu.
Les grèves dans les entreprises qui avaient à
l'époque mobilisé toute la population ont
diminué radicalement et sont à peine
significatives. L'ampleur des actes de violence a
également considérablement diminué. En
1992, on a enregistré 19.171 cas de jets de pierres.
Un an auparavant, en 199 1, on en avait relevé
25.334. Cela signifie une réduction d'environ 25% de
l'action dominante de l'Intifada depuis ses débuts;
cela démontre que l'Intifada subit actuellement un
processus de régression. On a également pu
constater un recul de l'emploi d'une arme encore dangereuse:
le cocktail Molotov. Le nombre de bouteilles lancées
par des Palestiniens sur des Israéliens s'est
réduit à 1992, par rapport à
l'année précédente, de 747 à
583. Même constat pour les grenades: on a
enregistré 54 cas en 1991 et 25 l'an
passé.
D'après les experts, ces
chiffres révèlent que les masses
palestiniennes sont de plus en plus lasses de
résister. On estime qu'aujourd'hui, la grande
majorité des Palestiniens ne souhaitent plus une
poursuite de la guerre et espèrent que le processus
politique donnera des résultats. Le
découragement des masses a néanmoins conduit
à un renforcement de la lutte au sein d'une
minorité palestinienne militante. Il s'agit de
groupes islamistes extrémistes comme
l'«Hamas», ainsi que d'activistes de
différentes organisations terroristes. Ceux-ci
intensifient leur lutte, ce qui se manifeste par l'emploi
toujours croissant d'armes à feu contre des citoyens
et des soldats israéliens. En 1990, on a
relevé environ 60 blessures par balles, en 1991, il y
en eut déjà 140 et en 1992, 162. La violence
de ces éléments se manifeste également
par des actes d'intimidation et de terreur contre la
population palestinienne elle-même. Selon des
données du porte-parole de l'année, durant les
5 années de l'Intifada, 745 Palestiniens ont
été assassinés par d'autres
Palestiniens. Certains d'entre eux étaient
suspectés de collaborer avec Israël, mais la
plupart de ces assassinats n'ont même pas
été justifiés. Les
«exécutions» ont été
accomplies de manière très cruelle et ont dans
un certain sens atteint leur objectif. la population
palestinienne modérée craint tout contact avec
les Israéliens.
Malgré sa victoire apparente,
on peut difficilement affirmer que la société
israélienne a résisté sans dommage
à l'Intifada. Dans l'opinion publique, la
polarisation sur l'avenir des territoires occupés se
renforce. Des voix de plus en plus nombreuses
réclament un retrait d'une grande partie des
territoires occupés. En revanche, d'autres voix
s'élèvent pour réclamer le contraire:
se débarrasser des Palestiniens, les refouler et
annexer une fois pour toutes les territoires à
Israël.
La critique sans cesse croissante du
rôle de l'armée israélienne dans la
lutte contre l'Intifada constitue un autre
phénomène interne. Ici aussi, les critiques se
répartissent en deux camps: les uns sont convaincus
que la lutte contre les femmes et les enfants, même si
ces personnes lancent des pierres, est immorale. Elle blesse
les coeurs des soldats et remet en question les valeurs
suivant lesquelles ils ont été
éduqués. D'autres estiment que l'armée
réagit de façon trop laxiste à
l'égard des insurgés. Ils sont convaincus que
les soldats sont gênés par les dispositions
actuelles. Ils craignent d'ouvrir le feu, même
lorsqu'ils sont en danger de mort, de peur de blesser des
civils et de devoir comparaître devant un tribunal
militaire. Les critiques ne s'entendent que sur une seule
chose: l'année israélienne a suffisamment
souffert de l'Intifada et les choses doivent changer.
(ZL)
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Collaboration militaire entre
Israël et l'Inde
Israël et l'Inde sont sur le
point de conclure un marché d'armes de plus d'un
milliard de dollars. Selon un communiqué d'un mensuel
américain spécialisé dans les affaires
militaires, ce marché s'étendra sur les cinq
prochaines années. D'après ce
périodique, l'industrie militaire israélienne
entretient des contacts étroits avec sa contrepartie
indienne, laquelle se trouve sous l'autorité du
gouvernement. Voici des propositions qu'aurait faites
Israël à l'Inde:
- Développement en commun d'un
modèle spécial du petit avion sans pilote
«Searcher», qui sera utilisé pour la
première fois cette année par l'armée
de l'air israélienne.
- Modernisation de 250 avions de type
MIG 2 1, qui ont été construits en Inde sous
licence soviétique.
- Transformation des appareils Boeing
de l'armée de l'air indienne en avions de
ravitaillement.
- Développement en commun de
systèmes de guidage très sophistiqués
pour différents missiles de combat.
Cette information du mensuel
américain s'inscrit dans la ligne de diverses
publications parues dans le monde entier relativement
à des contacts militaires entre Israël et
l'Inde. Il y était question, entre autres, d'une aide
israélienne apportée à l'Inde dans son
combat contre le terrorisme dans les provinces du Kashmir et
de Punjab. Le ministère des Affaires
étrangères de l'Inde a confirmé
l'information relative à la visite d'une
délégation militaire israélienne en
Inde en mai 1992. Cette confirmation est très
inhabituelle, New Delhi, forte de son expérience,
préférant garder le silence sur de telles
circonstances et tenir secrets tous les contacts de
technique de sécurité avec Israël, du
moins dans la mesure du possible. (ZL)
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02 /
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Israël et le Maroc
A la mi-décembre de l'an
passé, une sombre affaire historique liée
à l'immigration des Juifs marocains en Israël a
connu un dénouement tragique. Lors d'une
cérémonie nationale de taille modeste, les
dépouilles mortelles de 22 Juifs marocains ont
été ensevelies en terre israélienne.
Jusqu'à aujourd'hui, ces Juifs étaient
restés enterrés au Maroc après avoir
perdu la vie en tentant de rejoindre Israël.
Les défunts faisaient partie
d'un groupe de 43 émigrants qui avaient
embarqué dans le nuit du 10 janvier 1961 sur le
navire «Egoz» (mot hébreu signifiant
«noisette»). Le petit navire conduit par un
équipage espagnol avait été
affrété par le Mossad pour passer en fraude
des Juifs marocains en Israël. Quelques heures
après son départ, l'«Egoz» a
coulé avec tous ses passagers, y compris les
représentants du Mossad. Les seuls survivants furent
le capitaine et le machiniste, qui avaient abandonné
le navire en détresse avec tous ses passagers.
Quelques heures après l'accident, la mer rejeta les
corps de 22 des passagers sur les côtes du Maroc. Ils
furent enterrés dans le cimetière proche de la
localité de «El Huseima», mais sans avoir
été identifiés. Immédiatement
après avoir appris la catastrophe, les familles se
sont mises à la recherche des corps de leurs
défunts. Ceux-ci devaient être
transportés en Israël pour pouvoir au moins y
reposer en paix. Pour les Juifs croyants, l'inhumation en
terre d'Israël est une obligation religieuse. Cette
tradition est attribuée à la dernière
volonté de Joseph, le bras droit du pharaon
égyptien, comme nous pouvons le lire à la fin
de la Genèse: «Joseph fit jurer les fils
d'Israël, en disant: Dieu vous visitera, et vous ferez
remonter mes os d'ici» (Gen. 50, 25).
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