Nouvelles d'Israël

12 / 1993
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Le marché israélien en troisième position mondiale

Dans cinq ans, Israël comptera parmi les trois premières puissances économiques du monde. C'est la surprenante conclusion d'une vaste étude internationale menée récemment par l'Association des Banques suisses.

Cette étude, qui a débuté et s'est clôturée avant les accords israélo-palestiniens, constate que de par son caractère concurrentiel et la croissance de sa production, le marché israélien aura conquis la troisième position mondiale (après l'Afrique du Sud et la Chine) d'ici cinq ans. La situation économique et sociale de dix pays du monde a fait l'objet d'un examen extrêmement approfondi, qui comprenait notamment le rapport entre le capital et la main-d'oeuvre, les investissements dans la formation et l'éducation, la situation technologique, la croissance de la production, l'utilisation de la main-d'oeuvre humaine, la part des marchés d'importation et d'autres éléments encore. La prévision tirée des faits rapportés par cette étude a répondu à la question: «Qui seront les principales puissances économiques en 1998?» Les résultats permettent de constater qu'Israël, qui occupe actuellement la 24ème place sur cette liste, va dépasser les Etats-Unis, le Japon, tous les Etats européens ainsi que d'autres pays de Cocagne et se frayera un chemin jusqu'à la troisième place.

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12 / 1993

 

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Négociations avec les Palestiniens

Un bon mois après la signature du Traité entre Israël et l'OLP, les deux parties négocient sa mise en oeuvre. Des entretiens à divers niveaux se déroulent à Washington, Tunis, au Caire et surtout à Taba. C'est là que les négociations les plus importantes (et les plus délicates) ont d'ores et déjà lieu au sujet des règlements de sécurité entre les deux interlocuteurs.

La direction de la délégation israélienne, qui participe aux entretiens en cours à Taba, est placée sous la tutelle d'Amnon Shachek, Chef d'Etat-major adjoint. Nabil Shaat, conseiller politique de Yasser Arafat, ainsi que d'autres représentants importants de la planification militaire palestinienne, sont à la tête de la délégation jordanienne. Dès l'ouverture des pourparlers, les interlocuteurs ont été contraints de franchir sains et saufs la première «mine»: l'identité des négociateurs. Il s'est avéré que les Palestiniens avaient inclus dans leur délégation un. des principaux planificateurs du massacre des athlètes israéliens à Munich, qui était le seul à avoir pu échapper aux représailles exercées par les services secrets israéliens (le Mossad ayant par ailleurs éliminé toutes les personnes ayant joué un rôle dans cet attentat meurtrier).

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12 / 1993
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Les relations d'Israël avec les pays arabes et communistes

Des relations commerciales entre Israël et les royaumes du golfe Persique

Voici déjà plusieurs mois que, sous le sceau du secret le plus strict et loin des regards des journalistes, des relations commerciales se nouent entre Israël et les Emirats Unis du Golfe Persique.

Officiellement, la cour du souverain d'Abu Dhabi, le Sultan Said Abu, pratique toujours le boycott des sociétés israéliennes et de leurs partenaires. Mais dans la pratique, les choses se présentent différemment: un journaliste israélien est .parvenu à entrer à Abu Dhabi à l'aide d'un passeport non israélien. Il a constaté que les pelouses et les fleurs de cet émirat provenaient d'Israël. Sur les marchés locaux se trouvent des écrans en plastique qui protègent de la chaleur torride du soleil - made in Israël. Les banquiers locaux étaient au courant d'affaires pétrolières s'élevant à des millions de dollars, conclues sans intermédiaire entre les banques israéliennes et la Banque nationale d'Abu Dhabi. Et un magasin de musique «free tax» de l'aéroport local présentait même des cassettes d'Ofra Hasah, chanteuse israélienne mondialement connue.

Aux dires du journaliste, la principale relation entre les deux pays (et dont chacun est au courant à Abu-Dhabi) concerne plus précisément le secteur médical. Il s'est avéré que les riches citoyens d'Abu Dhabi (parmi lesquels figurent également des membres de la famille de l'Emir au pouvoir) se faisaient soigner dans des hôpitaux israéliens. Ces derniers temps, des médecins israéliens auraient même séjourné à Abu Dhabi afin de contribuer à la création d'une banque du sang et à l'amélioration des hôpitaux locaux.

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12 / 1993
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La situation au sein de la coalition

En 1976, le gouvernement israélien dirigé par Yitzhak Rabin était déjà tombé pour une question d'ordre religieux: de nouveaux avions de combat, livrés à Israël par les Etats-Unis, n'avaient atterri qu'après le début du sabbat, violant ainsi le principe de repos officiel observé par tout Juif. Aujourd'hui, en 1993, ce scénario pourrait peut-être se répéter. En effet, s'il s'avérait impossible de trouver une solution acceptable par toutes les parties, le gouvernement d'Yitzhak Rabin pourrait bel et bien éclater en raison d'un autre problème religieux: la décision de la Cour suprême de permettre l'importation de viande non kascher. Cette fois également, un parti religieux important est impliqué dans l'affaire: le «Shas».

Ce jugement de la Cour suprême fait suite à une plainte déposée par quelques importateurs de viande non kascher. Dans leurs longs et détaillés attendus, les juges ont constaté qu'en Israël, on était tenu de respecter «non seulement les droits d'une pratique libre de la religion, mais aussi les droits démocratiques et d'exercice de l'économie de marché, libérés de la religion». Cette constatation de principe, qui ouvrira les portes à d'autres plaintes de Juifs laïques contre la contrainte religieuse, a valeur d'avertissement pour la totalité de l'opinion religieuse. D'après les Juifs orthodoxes, il s'agit d'une modification du statu-quo prévalant depuis la fondation de l'Etat.

Pour le «Shas», qui fut un des partenaires de la coalition de M. Rabin, ce jugement est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Déjà auparavant, ce parti orthodoxe avait malmené le gouvernement au sujet de son soutien à la coalition. Le seul ministre issu des rangs de ce parti, Arie Deri, a été contraint de démissionner du gouvernement en octobre dernier à la suite d'un jugement prononcé par la Cour suprême, car un acte d'accusation pesait contre lui.

Comme nous l'avons déjà expliqué dans nos éditions précédentes, M. Deri se voit reprocher un certain nombre de délits et, notamment, le détournement de fonds publics. L'acte d'accusation, rédigé après trois ans d'enquêtes judiciaires, a entraîné la levée de son immunité parlementaire. En réaction, la totalité des membres du «Shas» ont démissionné des postes de ministres délégués qu'ils avaient obtenus au moment de la formation du gouvernement, lequel, aujourd'hui, ne compte plus aucun membre de cette formation. M. Rabin obtint tout de même des membres dirigeants du parti la promesse de continuer à le soutenir dans le cadre du processus de paix.

La décision de la Cour suprême concernant la viande non kascher a été le détonateur de la remise en question de ce soutien. Le «Shas», pour lequel la religion prime sur l'Etat, a annoncé qu'il retirerait son soutien au gouvernement si une nouvelle loi qui casserait le jugement de la Cour suprême n'était pas adoptée. M. Rabin, pour qui compte avant tout le processus de paix, serait paré à cette éventualité. Il espère précisément la résistance énergique de son autre partenaire de la coalition, le parti «Meretz», qui compte 12 députés à la Knesset. Celui-ci a en effet clairement laissé entendre qu'il était contre la contrainte religieuse et qu'il ne voterait en aucun cas une loi qui autoriserait cette dernière. Dans cette situation où M. Rabin est bloqué entre deux positions radicalement opposées, il doit préserver le gouvernement et poursuivre le processus de paix. Il n'est cependant pas assuré de son succès dans ce domaine, car le soutien des six députés «Shas» à la Knesset assurait au gouvernement une majorité basée sur des voix juives. En revanche, en cas de retrait de ce soutien, le gouvernement aurait besoin des parlementaires arabes, alors que ceux-ci ne font pas partie de la coalition. Il n'est pas du tout certain que l'opinion publique israélienne soit précisément prête, en ces jours cruciaux, à accepter un gouvernement dans l'impossibilité de s'appuyer sur une majorité basée sur les voix de députés juifs. M. Rabin doit pour le moment gérer cette réalité politique extrêmement complexe et trouver la voie de la survie pour son gouvernement.

Le succès de l'entreprise n'est absolument pas garanti - et d'ores et déjà apparaissent les premières personnalités et instances qui envisagent très sérieusement l'éventualité de nouvelles élections.

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12 / 1993
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Le lion de Jérusalem doit s'en aller après 28 ans au service de sa ville

C'est la fin d'une époque pour Jérusalem. Après 28 ans d'exercice de sa fonction, Théodore «Teddy» Kollek a perdu hier les élections municipales au profit du candidat du Likoud, Ehud Olmert. Voilà la véritable tragédie de ce scrutin: le lion de Jérusalem doit partir.

Les observateurs s'attendaient à cette défaite de Kollek. Avec le recul, il semble que le fait d'avoir entraîné cet homme de 83 ans dans l'aventure était une erreur, même si tous s'accordent à dire qu'aucun autre que lui n'aurait pu réaliser un meilleur score pour le parti travailliste. Le grand âge de M. Kollek a certainement joué un rôle déterminant dans cette défaite. A cet égard, le Likoud n'a pas hésité, pendant la campagne électorale, à évoquer avec moquerie le fait que le maire sortant ne pouvait s'empêcher de s'endormir lors de manifestations même très officielles.

Au cours des trois décennies pendant lesquelles il a présidé aux destinées d'une métropole à la population composée de Juifs, d'Arabes et de chrétiens, M. Kollek s'est efforcé d'assurer une coexistence pacifique dans une Jérusalem unie. Bien sûr, la tâche n'était pas simple - les conflits israélo-arabes ainsi que le plus récent soulèvement palestinien dans les territoires en ont témoigné.

Déjà deux ans après sa première élection en 1965 au poste de maire de la juive Jérusalem-Ouest, il a été confronté à l'une des tâches les plus ardues de son mandat: il a dû intégrer dans une Jérusalem unie la population arabe de la vieille ville conquise par Israël lors de la guerre des Six Jours en 1967. Kollek est pourtant parvenu à surmonter les problèmes avec tolérance et pragmatisme et s'est employé à prôner la réconciliation entre Israéliens et Arabes, même au-delà des limites de sa ville. Sous son mandat s'est développée une activité de construction très rapide, triplant ainsi la superficie de la cité. C'est pour cette raison que Kollek a été surnommé le plus grand bâtisseur de Jérusalem depuis Hérode, puisqu'il a transformé une bourgade provinciale en métropole.

Les observateurs admettent que c'est à lui que revient le mérite d'avoir fait pendant longtemps de Jérusalem une ville calme et pacifique. Selon Kollek, même au plus fort de la résistance de la population palestinienne face aux Israéliens - «l'intifada» commencée fin 1987 -, sa ville a largement été épargnée par les explosions de violence telles qu'elles se produisaient en Cisjordanie ou dans la bande de Gaza. «Nous avons prouvé qu'une Jérusalem unie était une meilleure ville», affirmait-il.

Kollek se reconnaissait volontiers comme le «mendiant» faisant usage de son charme pour obtenir dans le monde entier des dons pour sa ville. C'était un ami intime d'Axel Cäsar Springer. Grâce à Kollek, a été érigé à Jérusalem le Musée d'Israël avec la Châsse du livre. Au cours de son dernier mandat, il a réalisé son rêve de longue date, à savoir la construction d'un stade de football moderne dans une Jérusalem transfigurée, baptisé bien sûr «stade Teddy». Avant d'assumer les fonctions de maire, M. Kollek fut pendant douze ans le directeur de cabinet de David Ben Gourion, ancien Premier ministre et ministre de la Défense d'Israël. Pendant l'hégémonie nazie en Allemagne et au cours de la seconde Guerre mondiale, M. Kollek, Viennois originaire de Hongrie et dont la famille avait émigré en Palestine en 1935, s'est efforcé de sauver des Juifs des griffes des nazis. C'est lui qui organisa le réseau juif clandestin en Europe centrale et de l'Est.

Au cours de ses différents mandats (T. Kollek a été réélu six fois), le maire de Jérusalem a souvent été félicité pour les efforts qu'il déployait en faveur de la paix. Il a ainsi obtenu en 1985 le prix de la paix des libraires allemands en tant que «partisan infatigable de la réconciliation israélo-arabe».

Aujourd'hui, T. Kollek se montre préoccupé par l'avenir de sa ville et la pérennité de l'oeuvre de sa vie: «Je suis inquiet pour l'avenir de Jérusalem», a-t-il déclaré à ce propos. (DW)

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12 / 1993
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Qatar

Un haut fonctionnaire israélien a rendu à l'Emirat du Qatar, sur le golfe Persique, une visite au cours de laquelle il a été question du développement de relations économiques entre les deux Etats. Le représentant du ministère israélien des Affaires étrangères a en outre tenté de convaincre les autorités suprêmes de l'Emirat de participer pour des montants considérables aux aides internationales destinées aux habitants des territoires occupés.

Cette visite, qui est d'ailleurs la première du genre au Qatar, résulte d'une rencontre secrète entre le ministre israélien des Affaires étrangères, Shimon Peres, avec son homologue du Qatar. Les deux hommes politiques se sont rencontrés à New York dans le cadre de négociations à l'Assemblée des Nations Unies et ont notamment évoqué la possibilité de relations entre leurs deux Etats, ainsi que la levée du boycott des pays arabes.

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12 / 1993
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Indonésie

La surprenante visite d'Yitzak Rabin, chef du gouvernement israélien, dans la capitale indonésienne Djakarta, est à l'origine d'un des plus gros titres relatant les succès de la diplomatie israélienne durant ces dernières semaines.

Organisée en secret par le Mossad, cette visite s'est déroulée au retour de Rabin de Chine. Rabin ne s'est guère arrêté qu'une heure, au cours de laquelle il s'est entretenu avec le Président Suharto.

L'Indonésie, qui compte 180 millions d'habitants, est la plus grande nation musulmane du monde. Les relations de ce pays avec Israël pourraient représenter un pas très important pour le processus de légitimation de l'Etat sioniste dans le monde islamique. Il semble d'ailleurs que Rabin ait précisément recherché cette reconnaissance en se rendant en Indonésie. Le seul fait que M. Suharto soit également Président de la Conférence des pays non-alignés a donné à cette visite un poids supplémentaire.

Au cours de cette heure de rencontre, les deux hommes d'Etat ont évoqué le processus de paix au Proche-Orient ainsi que les relations mutuelles de leurs pays. Il semble que les aspects touchant aux relations entre Israël et l'Indonésie sur le plan de la sécurité aient également été abordés. Des sources extérieures laissent à entendre qu'Israël vendrait depuis plusieurs années matériel et expérience militaires à l'Indonésie - élément qui n'a jamais été confirmé officiellement. En outre, la visite de Rabin n'était pas annoncée comme officielle. Les Indonésiens ont insisté pour la présenter comme une «visite de travail». Et pourtant, la presse écrite indonésienne a accordé à cette brève entrevue une place importante qui s'est traduite par des titres avec photos en première page.

En Israël, on espère que l'Indonésie n'est qu'un des premiers émissaires d'Extrême-Orient et que des relations se noueront bientôt avec d'autres Etats musulmans de cette région du globe.

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