Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



 

J'ÉTAIS AVEUGLE
ET
MAINTENANT JE VOIS

 

SERMON

PAR

E. ROBERT-TISSOT. Pasteur

 

Se vend au profit de la Société d'apprentissage de Saint - Blaise

 

NEUCHATEL

LIBRAIRIE DE SAMUEL DELACHAUX

1864

Janvier 2003
fac-similé de la couverture


J'ÉTAIS AVEUGLE ET MAINTENANT JE VOIS.

Jean IX, 25.

Il y a un rapprochement parfaitement fondé à faire entre la vie terrestre de Jésus au sein du peuple Juif et sa vie spirituelle au sein de l'humanité : à mesure que la mission divine de Jésus était démontrée par ses paroles et par ses oeuvres, l'opposition et la haine des Juifs grandissaient; à mesure que l'influence bénie du Sauveur dans le monde se fait sentir, l'opposition et la haine du monde s'accroissent contre le Crucifié. Chaque manifestation de l'amour infini et de la puissance souveraine de Jésus était le signal d'un redoublement de haine ; chaque manifestation de sa miséricorde est, aujourd'hui encore, le signal d'attaques nouvelles. Voyez plutôt :

Le Seigneur Jésus rencontre un aveugle-né; il veut faire de lui un monument vivant de ses gratuités ; il fait de la boue avec sa salive, et oint de cette boue les yeux de l'aveugle, et quand celui-ci revient du réservoir de Siloé, où il est allé se laver selon l'ordre de Jésus, il voit clair! Aussitôt les Pharisiens s'émeuvent; ce miracle les irrite; ils cherchent , dans ce miracle même, un moyen d'accuser Jésus; les interrogatoires succèdent aux interrogatoires, les comparutions aux comparutions, et ils finissent par chasser de la synagogue celui qui avait été guéri, et par dire de Jésus qu'il était possédé du démon. - Quelque temps après, à la fête de la dédicace, Jésus ayant dit : « Moi et le Père sommes un, » les Juifs veulent le lapider. - La mort de Lazare survient peu après , Jésus ressuscite son ami en présence d'un grand nombre de Juifs ; les uns croient, il est vrai, mais les autres s'en vont vers les Pharisiens et les sacrificateurs , et ils consultent ensemble pour faire mourir Jésus. Voilà ce que l'on voyait alors. - Que voit-on aujourd'hui? L'action bénie de Jésus, dans toutes les contrées où son nom est prêché, est manifeste. Avec un poète, nous pouvons dire :

Quel temps fat jamais si fertile en miracles?
Quand Dieu par plus d'effets montra-t-il son pouvoir?

Le maître apprend la justice, l'esclave la liberté , l'indigent le sacrifice , le riche la charité. Un Dieu créateur et père de tous s'abaisse jusqu'à nous. L'immortalité se lève et brille au-delà des temps. L'espérance abrège les courts instants de l'exil de l'homme sur la terre, et la charité soulève nos fardeaux les plus pesants. Le mourant que Jésus console, franchit, armé de sa parole, le seuil de l'éternité. Demandez à l'obole qui soulage le pauvre en sa misère quelle puissance l'a fait tomber dans la main du pauvre; demandez à ces larmes de chrétienne sympathie qui coulent sur les misères d'autrui quelle force les a fait couler; demandez à ces malades au nom de qui ils ont trouvé un lit pour mourir, à ces enfants abandonnés qui leur a donné une famille, à ces victimes du vice qui leur a ouvert un asile, à ces païens qui leur a envoyé des missionnaires, à tous ceux qui souffrent d'où leur viennent leurs consolations ; interrogez les siècles passés et le siècle présent. ... Écoutez Il est un nom que prononcent toutes ces voix, un nom qu'elles répètent avec adoration : Le nom de mon Jésus ! Le nom de votre Jésus ! Car j'espère que s'il n'est déjà vôtre , il le sera bientôt. Ah ! qu'il a dit vrai celui à qui une sainte inspiration dictait ces paroles :

Christ! c'est en vain que l'homme ingrat et las de croire,
De ses autels brisés et de son souvenir,
Comme un songe importun veut enfin te bannir.
Tu règnes malgré lui jusque dans sa mémoire,
Et du haut d'un passé rayonnant de la gloire,
Tu jettes ta splendeur au dernier avenir!
Lumière des esprits, tu pâlis, ils pâlissent!
Fondement des Etats, tu fléchis, ils fléchissent!
Sève du genre humain, il tarit si tu meurs !
Racine de nos lois dans le sol enfoncée,
Partout où tu languis on voit languir les moeurs;
Chaque fibre à ton nom s'émeut dans tous les coeurs,
Et tu revis partout, jusque dans la pensée,
Jusque dans la haine insensée,
De tes ingrats blasphémateurs.

Cependant vous le savez, mes frères , Jésus est attaqué aujourd'hui avec une force, une puissance, une habileté, un ensemble que, je crois, on ne retrouve à aucune autre époque à un degré semblable. Je ne m'étonne point de ce fait, - je le constate seulement comme j'ai constaté la haine des Pharisiens, - car il était annoncé par le Sauveur, et, jusqu'à un certain point, l'on peut dire qu'il est naturel : Tous les oiseaux ne saluent pas de leurs chants le lever du soleil. Je me demande seulement comment nous pourrons résister au flot montant de l'incrédulité, et je trouve dans l'histoire de l'aveugle-né l'indication de la marche que nous avons à suivre.

Armés de l'autorité que leur donnent la considération dont ils jouissent, leurs lumières, leur position, le respect qu'ils ont toujours affiché pour la loi de Dieu, les Pharisiens s'efforcent d'obtenir de l'aveugle guéri un mot défavorable à Jésus. « Cet homme n'est point de Dieu, disent-ils, puisqu'il ne garde pas le sabbat. Donne gloire à Dieu ! Nous savons que cet homme est un pécheur. » Donne gloire à Dieu ! En réalité, la gloire de Dieu les préoccupait fort peu; ce qu'ils voulaient conserver, c'était leur ascendant, leur influence, leur propre gloire que menaçait la gloire croissante de Jésus.

Mais celui que Jésus a guéri est fort contre toutes leurs injonctions et toutes leurs insinuations. Il ne discute pas avec les Pharisiens la question de savoir si Jésus a violé ou non le sabbat ; il sait que sur ce terrain-là l'avantage ne sera pas du côté d'un homme sans lettres. Mais un fait s'est passé, miraculeux, divin, qui lui permet d'asseoir son opinion sur Jésus sur une base inébranlable.

Je sais une chose : j'étais aveugle et maintenant je vois ! Cette puissance souveraine de Jésus déployée en sa faveur lui atteste hautement que Jésus est un prophète, le Fils de Dieu Il semble dire aux Pharisiens : Vous direz ce que vous voudrez, vous argumenterez comme vous voudrez, tous vos raisonnements, toutes vos démonstrations n'ébranleront jamais la conviction qu'a fait naître en moi le miracle accompli en ma faveur. « Vous ne savez, dites-vous, d'où il est. C'est une chose étrange que vous ne sachiez d'où il est, et pourtant il m'a ouvert les yeux. Or, nous savons que Dieu n'exauce pas les méchants, mais si quelqu'un honore Dieu et fait sa volonté, il l'exauce. On n'a jamais ouï dire que quelqu'un ait ouvert les yeux à un aveugle-né. Si celui-ci n'était pas de Dieu, il ne pourrait rien faire de pareil. » Et c'est ainsi que toutes les attaques dirigées contre la foi de cet homme viennent se briser pour lui contre ce fait : J'étais aveugle et maintenant je vois !

La tentative faite par les Pharisiens contre l'aveugle-né est renouvelée constamment contre chaque âme fidèle. Au nom de la science, de la raison , du plaisir, du progrès, de l'esprit du siècle, de je ne sais quoi encore, on veut ôter la foi en Jésus du coeur qui l'a reçue. On ne crie plus : Donnez gloire à Dieu ! En général , les attaques sont plus franches, moins déguisées ; les ennemis se montrent à visage découvert. On dit : Donnez gloire à la raison, à la science, au progrès ! Cet homme, Jésus, est un imposteur ! - Cet homme est un imposteur ! C'est là, en définitive, la conséquence à laquelle doivent aboutir toutes les attaques dirigées contre celui que nous adorons comme la Parole faite chair: Jésus étant un sage seulement, celui qui s'est élevé au plus haut sommet de l'humanité, mais non point Dieu béni éternellement, Jésus est un imposteur, car lui-même a affirmé sa pleine, sa réelle divinité. On veut donc, mes frères, et cela au nom de toute espèce de raisons, que nous arrachions du front de Jésus la couronne de divinité qu'ont posée sur sa tête les prophètes, les apôtres, sa vie, sa mort, sa résurrection; on veut que nous le fassions descendre de son trône de gloire ; on nous dit que c'est une immense folie de croire en Lui comme en notre unique Sauveur; on fait avancer contre notre foi une armée innombrable de faits, de preuves, de raisonnements.... Que faire? Comment lutter? Que répondre? Plaçons-nous sur le terrain de l'expérience personnelle. Mes frères, nous serons plus que vainqueurs si, comme l'aveugle-né, nous pouvons dire : J'étais aveugle et maintenant je vois !

En parlant ainsi, je suis loin de penser que l'incrédulité ne puisse et ne doive pas être combattue sur son propre terrain. J'ai la persuasion très-ferme qu'il n'est pas un des faits qu'elle allègue contre l'Evangile qui ne puisse être réfuté et tourner à la gloire de l'Evangile; je sais persuadé que tel fait qui peut paraître aujourd'hui contraire à l'Evangile, s'accordera pleinement avec lui lorsque les progrès de la science permettront de le mieux connaître; l'histoire nous apprend que, de siècle en siècle, l'incrédulité a trouvé son maître et qu'elle a une longue liste de batailles perdues à enregistrer, et une preuve de ses défaites, c'est que la religion la plus combattue qui fut jamais est encore debout, vivante et pleine d'espérance ; je pense aussi que ceux qui combattent l'incrédulité en se plaçant sur le terrain de l'histoire, des sciences naturelles, de la philosophie, et qui travaillent à mettre à la portée de tous les résultats de leurs recherches et de leurs travaux, font une oeuvre des plus excellentes, car l'Evangile est un fait, et ce fait comme tous les autres s'appuie sur des preuves extérieures ; l'Evangile est la seconde révélation du Dieu dont la Création fat la première révélation, et il ne peut pas se faire qu'il y ait opposition entre ces deux révélations ; l'Evangile est la sagesse de Dieu, et il faut qu'il y ait accord entre cette sagesse et les restes de cette lumière d'en haut qui subsistent encore dans l'homme. Ils font donc une oeuvre bénie ceux qui combattent de cette manière pour Jésus-Christ !

Mais ne pourrai-je posséder une foi qu'aucun doute n'ébranle plus qu'après avoir réfuté toutes les objections de l'incrédulité et repoussé toutes ses attaques? Ne pourrai-je être chrétien que lorsque j'aurai acquis une science telle qu'il me sera possible de réfuter les objections nouvelles qui pourront se présenter? A ce prix, le nombre des chrétiens serait infiniment restreint, et l'Evangile ne pourrait plus être que la religion de quelques-uns. - Mais , grâces en soient rendues au Seigneur, il n'en est pas ainsi ! Il est possible que nous ne sachions que répondre à ceux qui nous opposent ceci ou cela; que nos connaissances ne soient pas assez grandes pour les poursuivre jusque dans leurs derniers retranchements ; que nous ne puissions soutenir la discussion avec eux; cela est possible; mais ce qui est possible aussi, c'est que, mal gré notre faiblesse, notre foi demeure inébranlable, invulnérable, et cela arrive lorsque nous pouvons dire avec l'aveugle-né : Je ne sais que penser de ce vous dites, mais je sais une chose : j'étais aveugle et maintenant je vois !

Quand l'âme est entrée en contact avec son Sauveur, quand elle a senti sa sainte présence, quand elle a été éclairée et réjouie par lui, sa foi ne peut plus être détruite. Demandez à tous ces disciples de Jésus-Christ, savants ou ignorants, petits on grands, dont la foi demeure comme un roc que les vagues de la mer ne peuvent émouvoir, d'où vient qu'ils croient encore, qu'ils croient toujours , ils vous répondront : J'étais aveugle et maintenant je vois ! Oh ! qu'elle est belle, riche, variée, glorieuse, cette histoire intime de tous ceux à qui le Sauveur s'est manifesté, et qu'il a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière, de la mort à la vie ! - Celui-ci vivait dans le péché, et cherchait, mais en vain, dans tous les plaisirs du monde la paix de son âme; trompé , ne rencontrant qu'amères déceptions, il s'est enfin décidé à crier à Dieu, comme ce serviteur de Christ dont la première prière fut : 0 Dieu, si tu existes, révèle-toi à moi ! Puis il y a en dans la vie de cet homme un jour, une heure, où les écailles sont tombées de ses yeux et oit la lumière d'en haut a chassé les ténèbres où il était plongé. - Celui-là vous racontera comment il fut absorbé longtemps par l'amour et la poursuite des choses visibles, incapable de voir, de comprendre, d'aimer, de rechercher les invisibles; comment, lorsqu'il disait paix et sûreté , une violente tempête fondit sur lui, brisa son frêle esquif, en dispersa au loin les débris, et le laissa seul, éperdu, au milieu de l'océan du monde; comment, alors, un nouveau sens lui fut donné, qui lui permit de voir les choses où il s'était complu tout autrement qu'il ne l'avait fait auparavant, et de distinguer ce monde nouveau auquel il ne croyait pas, ce inonde invisible, ce monde éternel, qui est aujourd'hui le point lumineux vers lequel il dirige ses pas. - Et moi, dira un autre, les ténèbres du néant m'avaient envahi; je me demandais : Cette âme dont on parle où est-elle? qui l'a vue? Est-elle autre chose que le jeu des organes de mon corps ? En contemplant un cadavre, je me disais : Ces os pourraient-ils bien revivre? Et à toutes mes questions, le doute seul répondait. Mais, qu'est-il arrivé? Le Seigneur me prit l'être que j'aimais le plus au monde, et une sombre tristesse, une incurable douleur remplissait mon âme.... Mais là, près de la fosse ouverte , pendant que je me disais à moi-même : il est perdu ! quelqu'un prononçait ces paroles : « Je suis la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi vivra quand même il serait mort. Et quiconque vit et croit en moi ne mourra point pour toujours. » Aussitôt le souvenir de la foi de celui que je pleurais comme perdu et de son départ joyeux que j'attribuais à quelque exaltation maladive, se présente à moi, je le vois s'élançant dans les régions célestes et de cieux en cieux parvenant au pied du trône de Dieu , je vois la vie triomphant de la mort, Christ terrassant son dernier ennemi, et la lumière dissipe mes ténèbres !

Oui, mes frères, c'est une belle histoire que celle de ceux en faveur desquels le Sauveur a accompli un miracle non moins manifeste qu'en faveur de l'aveugle-né. Et lorsque le jour a succédé à la nuit, lorsque l'on se sent attiré aussi naturellement vers les choses invisibles qu'on l'était vers les choses visibles, lorsqu'on a revêtu des pensées et des sentiments d'un autre ordre, lorsqu'on se repent, lorsqu'on aime , lorsqu'on croit, lorsqu'on obéit, lorsqu'un nouvel homme a été créé en nous et qu'une vie nouvelle nous anime, lorsque ce passage des ténèbres à la lumière a été accompli, - oeuvre de la grâce du Sauveur envers nous, oeuvre de sa puissance et de son amour ! - lorsque le Sauveur est devenu sensible, visible à notre coeur, quand nous le connaissons non par ce qu'on nous a dit de lui, non par ce que nous avons vu de lui, mais par ce que nous sentons de lui en nous, alors notre foi ne peut plus être ébranlée. Nous ne saurons peut-être que répondre aux objections que l'on nous fera, parce que la réponse à ces objections demande du temps pour étudier, des connaissances que nous n'avons pas ; mais nous saurons toujours rendre raison de notre foi et de l'espérance qui est en nous, et dire : Je crois parce que je suis un monument vivant de la grâce de mon Sauveur; je crois parce qu'il s'est révélé à mon coeur; je crois parce que sa main s'est posée sur moi; je crois parce je le sens vivre en moi; je crois parce que j'étais aveugle et que maintenant je vois ! Non, il n'est pas un imposteur, il est le fidèle et le véritable, mon Seigneur et mon Dieu !

S'il n'est pas donné à tous de posséder des connaissances assez vastes pour repousser les attaques de l'incrédulité, tous, en revanche , peuvent parvenir à cette conviction personnelle, vivante, intime, inébranlable, qui n'est pas la foi de l'intelligence, mais la foi du coeur, qui n'est pas la foi traditionnelle, celle que nous ont léguée nos pères et que nous conservons par respect pour leur mémoire, mais la foi qui est fondée sur notre propre expérience de l'oeuvre de Jésus dans nos coeurs. Oui, tous peuvent y parvenir. Oh ! qu'elle est vraie cette parole du Sauveur rendant grâce à son Père de ce qu'il a révélé ces choses aux enfants et aux petits ! C'est partout, non-seulement chez les hommes instruits avec soin, éclairés, mais chez les simples et les ignorants; non-seulement dans les hautes classes, mais aussi chez les pauvres, les chétifs, les petits; c'est partout que l'on retrouve cette foi basée sur l'oeuvre miraculeuse de Jésus. Non, notre Dieu n'a pas voulu qu'au milieu de toutes les négations qui se déchaînent autour de Jésus, il n'y eût de repos que pour ceux à qui leur vaste savoir permettrait de dominer tous les bruits ; il a préparé pour sa colombe un asile dans les fentes du rocher; il y a un repos pour son peuple, il y a une foi que rien n'ébranle, la foi dont le fondement est l'oeuvre miséricordieuse accomplie par Jésus au plus profond de nos âmes. C'est ici la vraie foi, celle qu'il nous faut poursuivre, celle qu'il nous faut conquérir, celle qui est fondée sur la puissance de Dieu et qu'aucune puissance d'homme ne renversera.

Mais, cette foi, comment l'obtenir? demanderez-vous.

A mon tour, je vous ferai une question : Cette foi, désirez-vous l'obtenir? Comme l'aveugle-né soupirait après cette lumière qu'il ne connaissait pas, mais dont on lui parlait sans doute souvent, soupirez-vous après la lumière, la vérité ? Etes-vous décidés à la suivre où qu'elle vous mène, quelque sacrifice qu'elle exige de vous? S'il en est ainsi , soyez bien persuadés que Celui qui est la lumière du monde répondra à vos prières en dissipant vos ténèbres. « Quiconque est de la vérité, dit le Seigneur Jésus, écoute ma voix. » Quiconque aime la vérité, lui est fidèle autant qu'il est en son pouvoir, en sent le besoin, quiconque agit selon la vérité, vient à la lumière ; Christ s'approche de lui et le sauve. Il ne laissera pas sans réponse le besoin de pardon d'une femme pécheresse, d'un Zachée pénitent, la soif de sainteté d'un irréprochable Nicodème ; il entendra la prière du jeune homme , de la jeune fille, qui soupire après lui dans le désert de ce monde; il comprendra les larmes qu'arrachent à ce vieillard les déceptions dont sa vie a été largement semée. Comme l'oiseau accourt aux cris de ses petits, comme la mère accourt aux cris de son enfant, il accourra aux cris des siens.... C'est pourquoi je vous demande, mes frères, si vous soupirez après la vérité, si vous la désirez réellement.

Il viendra donc, ce bon et miséricordieux Sauveur, et comme il oignit les yeux de l'aveugle avec de la boue, il vous fera avoir part à l'aspersion de ce sang, que le monde estime comme de la boue et dont il se moque, mais qui est la rançon voulue de Dieu pour nos péchés et qui nous purifie de tout péché. Il vous lavera dans les eaux de Siloé, dont la source est au pied du trône de la Grâce ; comme Naaman , vous en sortirez nettoyés de votre lèpre ; comme l'aveugle-né, vous en reviendrez voyant clair. Toutes choses alors deviendront nouvelles pour vous ! Et l'hymne de la délivrance éclatera sur vos lèvres : J'étais aveugle et maintenant je vois ! Et vous aurez trouvé le bouclier de la foi par le moyen duquel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du malin !

Lorsque l'aveugle eut été guéri, des voisins et ceux qui l'avaient connu auparavant se disaient : N'est-ce pas celui qui se tenait assis et qui demandait l'aumône? Et il répondait : c'est moi-même. Et ils lui demandaient :

Comment tes yeux ont-ils été ouverts? Il répondit en donnant gloire à Jésus : Cet homme qu'on appelle Jésus a fait de la boue, en a oint mes yeux et m'a dit Va au réservoir de Siloé et t'y lave, ; j'y suis donc allé je m'y suis lavé et je vois ! - Vos voisins, vos parents s'étonneront peut-être du changement survenu en vous, et peut-être vous blâmeront; ils diront : N'est-ce pas là celui qui autrefois vivait dans la mondanité , dans l'impiété, assis avec nous au banc des moqueurs ? Que veut dire ceci ? Oh ! n'ayez pas honte ! Racontez-leur les choses merveilleuses faites en votre faveur et la délivrance signalée accomplie envers vous ! Confessez hautement le nom de Jésus ! Proclamez hardiment la grandeur de ses compassions !

Comme les parents de l'aveugle-né craignirent de se compromettre en le soutenant devant les Pharisiens, et le laissèrent seul aux prises avec eux, il pourrait arriver aussi que le secours de ceux sur lesquels vous comptiez le plus vous fît défaut. Ne vous effrayez pas de cette désaffection, de cette solitude. Un jour le roi de Syrie envoya de grandes troupes qui vinrent de nuit et environnèrent la ville où était le prophète Elisée. Au matin, son serviteur voyant toute cette multitude, s'écria : Hélas! comment ferons-nous? Et Elisée lui répondit : Ne crains point, car ceux qui sont avec nous sont plus nombreux que ceux qui sont avec eux. Et il demanda à l'Eternel d'ouvrir les yeux de son serviteur; et ils furent ouverts, et il vit la montagne couverte de chevaux et de chariots de feu autour d'Elisée. - Non, vous ne serez pas seuls.

Une grande nuée de témoins vous contemple, et les armées du Dieu vivant vous protègent.

L'ange de l'Eternel se campe avec puissance
Autour de ses enfants,
Il les garde et soutient, il est leur délivrance
Dans leurs dangers pressants.

Et lorsque, comme l'aveugle-né, vous aurez à rendre raison de votre foi, vous pourrez le faire sans faiblesse. La position, l'autorité, le renom de ceux contre lesquels vous aurez à lutter ne vous intimideront pas; leurs impuissantes injures n'auront pas le don de troubler la sérénité de votre âme ; appuyés sur le fait miraculeux accompli en vous, vous supporterez tous les dédains et triompherez de tous les arguments. « J'étais aveugle et maintenant je vois ! » - Le monde croira peut-être que vous êtes hors de sens, il haussera les épaules, il vous prendra en pitié, mais vous n'en porterez pas moins avec vous, partout et toujours, l'irréfutable preuve que Jésus est le bien-aimé du Père et votre miséricordieux Sauveur. Et s'il arrive que le monde vous chasse, vous excommunie, eh bien ! réjouissez-vous ! L'excommunication du monde, c'est la bénédiction de Jésus; celui que le monde jette loin, tombe dans les bras du Sauveur. - Et c'est là qu'il fait beau, là qu'il est bon de vivre et qu'il sera bon de mourir ! Sur ton sein, ô Jésus, dans tes bras, gardé par toi, porté par toi, béni par toi, oh ! amen ! Dans tes bras pour l'éternité !



 

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