Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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SERMONS PAR ÉDOUARD ROBERT-TISSOT


 

ÉDOUARD ROBERT-TISSOT

Huit jours à peine s'étaient écoulés depuis la mort de M. le pasteur Édouard Robert-Tissot, que sa famille était sollicitée de publier un volume de ses sermons. C'est à ce voeu que quelques-uns de ses amis ont voulu répondre par la présente publication. Ils pensent que les membres de l'Église indépendante de Neuchâtel, privés désormais de la prédication de leur cher pasteur, seront heureux d'en posséder un autre souvenir encore que celui qu'ils conservent dans leur mémoire et dans leur coeur. C'est à cette Église, dont M. Robert-Tissot était comme le père vénéré, et qui l'a entouré comme sa grande famille et jusqu'à la fin de son affection reconnaissante, que nous dédions ce recueil de prédications faites pour elle.

Sans doute, au moment où ces sermons paraissent, nous ne nous dissimulons point qu'ils ne peuvent donner l'impression qu'ils produisaient lorsque le pasteur les prononçait du haut de la chaire d'Osterwald, dans ce Temple du Bas de Neuchâtel qu'il aimait tant. Celui qui ne l'a ni entendu ni vu ne peut se rendre compte de la puissance de sa parole, forte par sa simplicité même, par l'intensité de la conviction et par l'ampleur de la forme. Ses prédications, bien que préparées avec soin dans le recueillement et dans lit prière, n'étaient pas composées en vue de la publicité, elles étaient avant tout des actions ; le lecteur devra s'en souvenir. Mais ses auditeurs retrouveront sans peine leurs impressions d'autrefois dans les pages de ce volume. Ils éprouveront les émotions qu'ils ont ressenties quand, au milieu du silence solennel de la grande assemblée subjuguée par une éloquence naturelle et sans recherche, le pasteur Robert-Tissot fouillait les consciences, dénonçait le péché et proclamait la souveraine grâce de Christ, son Sauveur!

Edouard Robert-Tissot est un enfant des Montagnes neuchâteloises. Il est né à La Charrière, près de La Chaux-de-Fonds, le 22 juillet 1832 . Son père dirigeait une fabrique de tuiles. Jusqu'au moment de ses études, il resta aux Montagnes, et jusqu'à la fin de sa vie, il est demeuré profondément attaché au pays de son enfance. Il aimait à y revenir, à revoir La Chaux-de-Fonds et ses environs, à y évoquer les souvenirs d'autrefois. On a rappelé de lui ce mot: « C'est quand j'ai passé le tunnel des Loges que je me sens véritablement chez moi », et cet autre qui le caractérise et qu'il prononça un jour qu'on parlait de peinture devant lui : « Pour moi, il n'y a qu'un peintre, c'est Jeanmaire. » Le Haut jura, avec sa grâce austère, était pour lui le plus beau pays du monde, sa vraie patrie. Il n'a cessé aussi d'être un enfant de ces Montagnes par la simplicité de ses goûts, par la cordialité avec laquelle il accueillait ceux qu'on nomme les petits de ce monde et par une répulsion très prononcée pour tous les privilèges. Aussi, bien que toute sa carrière se soit déroulée dans le Vignoble, a-t-il continué à suivre avec un intérêt très vif tous les événements qui se passaient à La Chaux-de-Fonds. Il l'a montré en de nombreuses occasions, dans les jours d'épreuve comme aux jours de joie. C'est ainsi qu'en 186 1, lors de la crise horlogère, il prêcha un sermon où, se réclamant des liens qui l'unissaient à ses auditeurs, il leur parla avec une sympathie si intense qu'il put les convier à l'humiliation, à la reconnaissance de leur péché avec cette franchise que l'amour peut seul permettre et faire supporter. L'Église de La Chaux-de-Fonds de son côté ne cessa de le considérer aussi comme un de ses enfants. Elle lui adressa même un appel en 1858, après le départ du pasteur Ladame. Elle l'invitait dans les grandes occasions, et c'est « avec la plus vive joie et le plus joyeux empressement » qu'il y venait, comme il le disait lui-même en 1877, lors de la cérémonie d'inauguration du temple indépendant. C'est lui également qui fit la visite d'église de La Chaux-de-Fonds, en 1893.

Il suivit les classes primaires de son village natal et s'y signala par son ardeur au travail et son intelligence. Le pasteur Jeanneret, qui avait distingué ses aptitudes intellectuelles et son zèle, engagea ses parents à le diriger du côté des études. Il s'offrit à lui donner les premières leçons de langues anciennes, à la condition qu'elles eussent lieu à cinq heures du matin. Jusqu'à la fin, E. Robert-Tissot a conservé cette habitude d'un lever très matinal, qui fut une des forces de sa vie. Il la doit au pasteur de sa jeunesse, qui exerçait par son caractère de vaillance et de droiture une très grande influence sur la jeunesse masculine de La Chaux-de-Fonds.

Vers 1845, ses parents le mirent en pension aux Planchettes, chez le pasteur Louis Borel, qui recevait chez lui quelques jeunes gens pour les préparer aux études classiques. Dans ce paisible presbytère de la Montagne, sa vocation pastorale s'affermit; il l'avait déjà reçue auparavant, semble-t-il, quand il était encore chez ses parents; elle date de très loin et a dû coïncider avec sa vocation chrétienne elle-même.

Des Planchettes, il descendit à Neuchâtel où il fit son instruction religieuse avec le diacre Droz, suivit la première classe latine et les auditoires durant trois ans pour être reçu en théologie en 1851 . Il fit partie de la Société de Belles-Lettres, qui l'appela même à la présidence. Étudiant studieux, grand travailleur, il ne dédaignait point les joies de la jeunesse et une jovialité de bon aloi. Fils de ses oeuvres, il subvenait lui-même à ses propres besoins, soit en donnant des leçons, soit comme précepteur. Il ne prit pas comme d'autres le chemin de l'Université ; ses études théologiques furent exclusivement neuchâteloises. Mais l'enseignement de ses professeurs, surtout celui de F. Godet, qui ne cessa de l'entourer de sa sollicitude, de sa protection et de son affection, lui permit d'acquérir une culture à la fois solide et étendue qu'il ne cessa d'augmenter jusqu'à la fin de ses Jours par de nombreuses lectures. L'histoire ecclésiastique était sa branche favorite ; il la professa plus tard à l'école supérieure des jeunes filles à Neuchâtel.

Après trois ans de théologie, il passa ses grands examens en 1854 et fut consacré le 2 novembre de la même année par le pasteur Barrelet, de Môtiers. Il n'attendit pas longtemps une activité pratique, car on manquait de pasteurs à cette époque. Il fut appelé à Saint-Blaise, d'abord comme suffragant du pasteur Ladame, puis comme pasteur en titre dès le 11 mai 1862.

Le souvenir de ce ministère de treize années est encore vivant dans bien des coeurs. Chargé dès le début de toutes les fonctions pastorales, Ed. Robert-Tissot s'en acquitta avec la conscience et le zèle qui ont toujours caractérisé son travail. Il développa même son ministère en instituant des réunions régulières dans les hameaux de sa vaste paroisse . Sa prédication attirait de très nombreux auditeurs. Visant au but, au salut des âmes, éloquente, puissante dans sa forme comme par la clarté de la pensée, à la portée de tous, elle ne pouvait qu'exercer une très grande influence et valoir au pasteur une légitime popularité. En outre, son mariage en 1860 avec Mlle Marie Junier, qui avait été une de ses catéchumènes, en le faisant entrer dans une des familles les plus honorables de la paroisse, devait cimenter encore les liens d'affection qui unissaient le pasteur à son troupeau.

Le ministère d'E. Robert-Tissot à Saint-Blaise, aurait donc pu facilement, à cause de ses succès, devenir dangereux pour l'humilité du jeune pasteur entouré si vite de l'affection et de la considération de sa paroisse, si Dieu ne l'avait gardé, en lui donnant et lui redonnant sans cesse ce sentiment profond et douloureux de sa faiblesse et de sa misère dont nous reparlerons plus loin.

Les Mormons ayant fait quelques adeptes dans sa paroisse, il en fut extraordinairement affecté ; s'estimant responsable de cet exode, il s'accusait d'avoir manqué de fidélité. Nous savons ce qu'il pensait de son ministère par la lettre suivante qu'il écrivait au professeur Dubois, chargé d'installer son successeur à Saint-Blaise. « S'il m'était permis de vous dire ce que j'aimerais qui fût dit de moi, ce serait simplement ceci, que j'aurais exprimé moi-même si j'avais fait un sermon d'adieu: Je confesse devant Dieu et devant les hommes mes manquements dans l'oeuvre de mon ministère; je demande pardon à Dieu et aux hommes des défaillances de zèle, de foi, de charité, dont je me suis rendu coupable ; je supplie Celui qui est le réparateur des brèches, de réparer tout dommage que j'aurais pu causer à la vie religieuse de la paroisse de Saint-Blaise. Si quelque bien a été opéré pendant mon ministère, je donne toute gloire à Dieu seul; si j'ai été en scandale à quelqu'un, qu'il daigne me le pardonner; si quelqu'un, à cause de moi, a abandonné le culte public, qu'il revienne maintenant que l'obstacle est levé; si quelqu'un a commencé à marcher dans la vie chrétienne, qu'il persévère, et que Dieu bénisse abondamment le ministère de mon successeur dans cette paroisse qui me sera toujours chère. »

C'est pendant le temps de son ministère à Saint-Blaise, alors qu'il n'était encore que suffragant, qu'Ed. Robert-Tissot fonda avec MM. F. de Perregaux, E. de Pury-Marval et L. Nagel, le Journal religieux, dont il demeura le rédacteur en chef jusqu'au dernier jour de sa vie, on peut le dire, puisqu'il est mort la plume à la main, occupé à revoir un article. Ce périodique, qui parut d'abord tous les quinze jours dans le format d'une brochure de 16 pages pour adopter celui d'un journal ordinaire et devenir hebdomadaire depuis 1872, fut un des grands intérêts de sa vie; il y mit tous ses soins et toute son âme. C'était comme un second ministère par le moyen duquel il put exercer son influence nettement évangélique dans un cercle plus étendu. Bien que secondé dès les débuts par de nombreux collaborateurs bienveillants, il en demeura le rédacteur en chef, responsable et jaloux de sa situation. Il y imprimait sous la forme de méditations des fragments de ses prédications. Il en composait d'ordinaire l'article de tête, où il donnait en premier Neuchâtel son avis sur les questions actuelles, religieuses, ecclésiastiques, patriotiques, politiques mêmes et où il exposait et défendait les principes qui lui étaient chers. La rédaction du journal religieux fut aussi une de ses joies, joie bien mélangée, c'est vrai, car l'exercice de la vocation de publiciste et de publiciste religieux est sujet plus qu'aucun autre à la critique, à la désapprobation même. Ed. Robert apprit souvent à ses dépens qu'il est difficile de contenter tout le monde. Il disait parfois, avec cet humour qui lui était coutumier, surtout quand il parlait de son journal en public, en Synode par exemple, que ceux qui blâment sont plus prompts à parler que ceux qui louent, et il recevait avec reconnaissance les encouragements et les approbations. Mais il ne redoutait pas la lutte; son tempérament combatif et son caractère courageux ne lui permettaient pas de mettre par gain de paix la vérité sous le boisseau.

Ce n'est pas ici le lieu de faire l'histoire du journal religieux durant ce demi-siècle pendant lequel Ed. Robert l'a rédigé et de rappeler le rôle considérable qu'il a joué à certaines époques de notre vie ecclésiastique et religieuse. Ses fondateurs avaient estimé avec raison qu'il y avait place encore, à côté de l'excellente Feuille religieuse du canton de Vaud, pour un journal qui offrît à ses lecteurs l'instruction et non seulement l'édification, qui les renseignât sur le mouvement des idées religieuses et la vie des églises et qui abordât aussi les questions de philanthropie chrétienne. Dès l'abord, le Journal religieux eut un caractère apologétique très accentué. Aux jours troublés de l'assaut du Christianisme libéral contre l'Église neuchâteloise, il fut l'organe attitré et vaillant des évangéliques. Il est devenu le champion de la séparation de l'Église et de l'État, grâce aux convictions personnelles de son rédacteur, puis par le fait des circonstances qui en firent successivement l'organe officieux de l'Église indépendante neuchâteloise et celui des Eglises libres de la Suisse romande. Ses fondateurs, Ed. Robert-Tissot et ses amis, ont donc rendu un service signalé à la cause du règne de Dieu dans leur pays en le créant et en donnant à la foi évangélique un instrument précieux de défense et de propagande.

C'est aussi durant son ministère de Saint-Blaise qu'Ed. Robert fut nommé aumônier du bataillon 2 3 et qu'il prit part comme tel à la campagne du Rhin, pendant l'hiver de 18 5 6 à 18 5 7. Le sermon qu'il fit à cette occasion sur: «Êtes-vous prêts à mourir », fut impressionnant, et le souvenir en est resté vivant dans bien des mémoires. Il valut à son auteur d'être connu et aimé dans le pays neuchâtelois tout entier, et nous serions incomplet, si nous ne mentionnions ici la popularité de bon aloi dont il jouissait et qu'il devait à sa réputation d'éloquence, à la simplicité de sa vie et à la bonté de son accueil. Ami et aimé du peuple, Ed. Robert était un vrai patriote, attaché non seulement à son pays, mais à ses institutions. Appelé en 186 5, à prononcer le sermon d'installation du Grand Conseil, il donna la mesure de son patriotisme chrétien en affirmant hautement et avec courage la nécessité pour son pays de recevoir Jésus-Christ. « J'aime mon Sauveur et j'aime ma patrie, dit-il. Il n'y a pas d'opposition entre la foi et le patriotisme. J'aime mon Sauveur et j'aime ma patrie : le Seigneur jésus aimait sa patrie, il a pleuré sur Jérusalem et il est mort pour son peuple ; le disciple d'un tel maître doit savoir aimer sa patrie comme lui et comme lui être prêt à mourir pour la sauver. J'aime ma patrie et mon Sauveur et je suis assuré par tout le bien qu'il m'a fait, par tout le bien qu'il fait partout où il est reçu, que plus ma patrie recevra ce Sauveur, plus ma patrie, plus la République sera grande, forte, heureuse, florissante. » Il fit, entendre ce même langage précis et courageux à plus d'une reprise; dans les cultes du Vle Centenaire de la Confédération en 1891, du Cinquantenaire de la République en 1898, et dans diverses brochures anonymes qu'il fit paraître à l'occasion de fêtes populaires.

Le 10 janvier 1868, la paroisse de Neuchâtel appelait E. Robert-Tissot à remplacer le pasteur Diacon. Peu de temps auparavant elle lui avait offert déjà le poste devenu vacant par la retraite du doyen Du Pasquier. Il avait refusé, ne discernant point la volonté de Dieu dans cet appel. Quand elle lui en adressa un second, il était prêt à l'accepter, « mais non, comme il l'écrivait à M. Diacon lui-même, sans un légitime effroi. » On l'a dit, il arrivait au bon moment. L'innée 1868 marqua en effet le début de la mémorable campagne du Christianisme libéral qui devait aboutir, après bien des vicissitudes, au schisme de 1873 et à la fondation de l'Église indépendante évangélique neuchâteloise.

L'histoire de cette période mouvementée est trop connue pour qu'il soit nécessaire de la refaire ici. Nous nous bornons donc à rappeler la part qu'Ed. Robert-Tissot prit à la défense de la foi et de l'Église. Le 5 décembre, M. le professeur Buisson avait donné, sous les auspices de la Société d'utilité publique, une conférence sur une « Réforme urgente de l'instruction primaire ». Au grand étonnement de son auditoire, c'était une charge à fond contre l'Ancien Testament. Quatre jours plus tard, Ed. Robert-Tissot, en sa qualité de membre de la Société d'utilité publique, demandait à M. G. Guillaume, président de cette association, une des conférences du lundi soir pour répondre au jeune polémiste. « Il me paraît nécessaire, disait-il, que la défense de l'Ancien Testament se produise là où a eu lieu l'attaque, et je ne pense pis que le règlement de la Société qui a permis celle-ci, interdise celle-là. »

La conférence eut lieu le 26 décembre, en pleines fêtes de Noël. Ed. Robert, qui savait fort bien manier, à ses heures, l'arme de l'ironie commença par manifester son étonnement. La réforme qu'on réclame et qu'on déclare urgente est faite depuis longtemps. L'enseignement officiel de l'histoire sainte dans les écoles est supprimé, les maîtres ne sont point astreints à le donner, ni les enfants à l'entendre. « Si je ne craignais pas d'être impoli, je dirais au conférencier : Monsieur, votre montre retarde de plusieurs années. » Les attaques de M. Buisson étaient dirigées eu réalité bien plus contre la Bible que contre l'enseignement religieux dans l'école, aussi est-ce cette Bible qu'Ed. Robert-Tissot, élevant le débat à sa véritable hauteur, défendit avec toute l'éloquence d'une conviction profonde. Il montra par les faits qu'elle n'est point un livre immoral, qu'elle n'étouffe pas l'intelligence en maintenant la foi au surnaturel, qu'elle n'est pas une école de servitude, mais de liberté, qu'elle n'assombrit point la vie, mais qu'elle est la joie de l'homme fait, la force du vieillard et la consolation du mourant. Puis, après avoir ainsi repoussé les attaques de l'adversaire, il établit que la Bible doit rester le fondement de l'éducation de l'enfance, parce qu'elle la met en contact avec Dieu, lui inculque le sentiment du devoir, lui enseigne la fraternité humaine et lui donne une espérance. «Voulez-vous, Messieurs, des hommes qui connaissent Dieu, qui connaissent le devoir, qui s'aiment et qui marchent les coeurs en haut et les regards en haut ? Donnez la Bible à vos enfants, car c'est elle qui est le meilleur instrument d'éducation morale. »

La conférence du professeur Buisson n'était qu'une escarmouche d'avant-garde; la lutte devait se généraliser, et l'on s'aperçut bientôt que la campagne visait à introduire dans notre petit pays le Christianisme libéral, dont les plus célèbres coryphées s'efforcèrent tour à tour de battre en brèche les forteresses de la foi, et dont les conférences suscitèrent un grand nombre de réponses de la part des évangéliques, dont le chef incontesté était alors le professeur F. Godet. Quand les partisans du Christianisme libéral eurent lancé leur Manifeste du 3 février 1869, et leur journal l'Émancipation, le 7 mars de la même année, le journal religieux soutint avec vaillance la lutte de plume qu'exigeaient les circonstances. Il y avait un point toutefois sur lequel son principal rédacteur se trouvait en parfait accord avec les représentants du Christianisme libéral. De très bonne heure, en effet, devançant les temps et les idées de son milieu, Ed. Robert-Tissot, disciple de Vinet, s'était rallié au principe de la séparation de l'Église et de l'État. En 1865 déjà, il disait dans son sermon d'installation du Grand Conseil :

« Ne croyez pas que derrière mes paroles se cache la pensée de vouloir vous engager à prêter à l'Église un appui extérieur et matériel plus grand que celui qu'elle trouve aujourd'hui dans le pouvoir civil. Je proteste contre une telle interprétation que l'on donnerait à mes paroles.

Mon ambition va plus haut et plus loin. J'ai parlé d'Évangile et non d'Église. Ce que je demande, c'est que l'Évangile pénètre le peuple tout entier, le guide, l'inspire, l'élève vers le ciel, le sanctifie, lui inspire la justice. Quant à l'Église... eh bien ! quant à l'Église, je dis avec Pascal : « Bel état de l'Église, quand elle n'est plus soutenue que de Dieu. »

Lorsque les événements eurent obligé les évangéliques du canton de Neuchâtel à constituer une Église indépendante de l'État, non seulement il salua avec joie la réalisation partielle de ses voeux, mais encore il ne cessa de souhaiter pour son pays tout entier cette pleine liberté qui lui semblait la seule digne de l'Église. Le budget des cultes était à ses yeux une anomalie et une injustice. Il en demandait la suppression sans se lasser, et lorsqu'en 1905 il vit s'accentuer le mouvement séparatiste, il s'en réjouit et s'écria : « C'est Lin des beaux jours de ma vie », et il accepta sans aucune hésitation, ni contraire avec le plus grand empressement, de faire partie du comité de propagande de la ville de Neuchâtel.

Il avait pu sembler un moment, c'était au mois de juin 1870, que le problème de la séparation allait recevoir une solution définitive, conforme aux voeux du rédacteur du Journal religieux. Mais on sait comment l'insuccès de l'Église libérale produisit un revirement dans l'opinion du gouvernement et comment la séparation qu'il avait préconisée et dont les chrétiens avaient accepté la perspective sans enthousiasme, c'est vrai, cessa d'être désirée par les uns pour l'être d'autant plus par les autres. Au lieu de supprimer le budget des cultes, on révisa la loi ecclésiastique pour donner droit de cité au libéralisme dans l'Église. Durant cette période, qui aboutit au projet de loi du 28 février 1873, puis à la votation populaire du 14 septembre, la lutte fut conduite du côté des chrétiens positifs par l'Union évangélique. Elle avait été fondée à la suite d'un appel publié dans le journal religieux du 17 juin 1871. Ed. Robert-Tissot représentait le district de Neuchâtel dans le comité. Le Journal religieux prit nettement position contre le nouveau projet qu'il déclarait ruineux pour l'Église et continuait à soutenir que la séparation était la seule solution possible de la situation. Quand un nouvel organe, L'Indépendance des Cultes, fut créé pour préparer la votation de septembre et pour défendre la cause de la liberté de l'Église, Ed. Robert-Tissot accepta de faire partie de sa rédaction, et, quand le vote populaire eut écarté la séparation, il fut du nombre des dix-huit membres de l'ancien Synode qui se constituèrent en comité provisoire en vue de la fondation de ce qu'on appelait alors l'Église nationale évangélique indépendante. Secrétaire du dernier Synode avant 1873, secrétaire du Synode constituant de la nouvelle Église, membre de sa première commission synodale, il Joua donc un rôle prépondérant dans la fondation et l'organisation de l'Église indépendante, qui répondait si bien à ses principes ecclésiastiques.

Il eut l'honneur d'être appelé à présider le culte d'ouverture du Synode constituant de cette Église, le 4 novembre 1873, dans la Collégiale de Neuchâtel. Ce culte, cette prédication sur le Psaume CXXVI, v. 5, qu'il intitula : « Par les larmes au triomphe », marquent un des points culminants de la carrière d'Ed. Robert-Tissot. L'impression en est encore vivante, après plus de trente années. On n'a pas oublié ce moment où, après avoir rappelé la date mémorable du 4 novembre 1530, de ce jour où les bourgeois de Neuchâtel acceptèrent la Réforme, et celle du 23 Octobre de la même année, où, au milieu des débris des idoles saccagées, ils s'écrièrent : « Nous voulons suivre la religion évangélique et nous et nos enfants, vivre et mourir en icelle », il demanda au Synode d'attester solennellement, en se levant, que la nouvelle Église prenait le même engagement!

Depuis lors, cette Église a grandi, s'est développée et a moissonné bien des gerbes. Il eut la joie de le constater, et la parole de son texte s'est trouvée véritable pour lui-même. Aux jours douloureux des larmes, des séparations difficiles et des déchirements, a succédé un ministère de plus de trente-deux ans d'activité féconde et heureuse. Resté seul des pasteurs fondateurs de l'Église de Neuchâtel, après la mort, en 1882, de son collègue Henri Junod, auquel une profonde affection l'unissait, après celle de James Wittnauer, survenue en 1898, il était devenu comme le père de cette Église, qui ne lui marchandait ni sa reconnaissance ni sa grande affection. Elle les lui témoigna en de nombreuses occasions : lors de ses noces d'argent, du vingt-cinquième anniversaire de son ministère à Neuchâtel ; dans les jours d'épreuve, en 1890, pendant une grave maladie qui dura près de six mois et quand il eut la douleur de perdre sa compagne en 1901. Elle ne cessa, par sa fidélité à venir l'entendre, de lui prouver combien elle appréciait et aimait sonvénérable pasteur.

Qu'il était digne de cette affection, c'est ce que nous voulons essayer encore de montrer en relevant les traits les plus saillants de la riche personnalité d'Ed. Robert-Tissot. Caractériser l'homme, le chrétien, ce sera du même coup dire ce qu'il fut comme pasteur et comme prédicateur.

Ed. Robert-Tissot a été un des hommes les plus connus et les plus populaires de Neuchâtel. Et cela pour deux motifs. Tout d'abord parce qu'il était un homme d'action, mêlé à la vie de son peuple, s'intéressant à tout ce qui le concernait, vaillant pour le bien. A 26 ans il crée un journal; quand sonne l'heure de la lutte, il est le premier sur la brèche à relever le gant de l'adversaire ; homme d'initiative, il fonde des cultes nouveaux partout où c'est possible, il organise une oeuvre d'évangélisation dans les fêtes populaires; quand la tempérance débute au milieu d'immenses difficultés, il sera un des premiers, si ce n'est même le premier pasteur neuchâtelois à y entrer par un engagement d'abstinence. Prêt à toute bonne action, il le fut, sans s'inquiéter de l'opinion courante, ne craignant point d'être un initiateur.

Puis on aimait en lui sa simplicité et surtout sa bonté, qui se manifestait par ce bienveillant sourire avec lequel il accueillait chacun. Il avait pour tous un mot aimable et parfois malicieux, car il ne manquait pas de cet esprit de répartie et de saine gaîté qui caractérise les populations horlogères dont il était sorti. Et sa bonté n'était pas seulement dans l'expression de son visage et les paroles de ses lèvres, elle était un des traits les plus caractéristiques de sa personne. Il aimait surtout les petits, les humbles, et c'est à eux qu'il a donné le meilleur de son coeur et de son ministère. Il entrait dans leurs foyers avec simplicité, allait s'asseoir parfois à leur table et les invitait aussi à la sienne; il partageait leurs souffrances et leurs joies, il comprenait leurs difficultés, il les devinait et payait largement de sa personne et de sa bourse pour leur venir en aide. Son long ministère lui avait acquis le droit d'entrer comme un père et même un grand-père, dans beaucoup de familles, dont il avait marié les parents, baptisé les enfants, et parfois les parents eux-mêmes. On l'y recevait avec une affection vraiment filiale.

Était-ce à ses origines qu'il devait d'être plus réservé, plus froid, moins expansif, et, nous croyons pouvoir le dire, plus timide dans certains cas et en d'autres milieux où il se sentait moins libre, surtout quand avec l'âge il fut affligé d'une surdité croissante ? Plusieurs s'en étonnaient, en étaient surpris et presque froissés. C'est qu'à côté d'une certaine fierté, d'un sens très aiguisé de l'égalité, il avait surtout le sentiment très vif de sa faiblesse personnelle. Ed. Robert-Tissot était un de ces humbles dont la timidité a des causes profondes. Il se connaissait et se jugeait lui-même. Les lecteurs de ces pages ont pu s'en convaincre déjà par le jugement qu'il a porté lui-même sur son ministère à Saint-Blaise. Les paroles qu'il écrivit à ce propos expriment d'une manière adéquate ce qu'il pensait, ce qu'il sentait. Il les a répétées souvent avec une insistance qui déconcertait parfois ses auditeurs. C'est qu'il avait à un très haut degré le sentiment du péché, de son péché! Ceux qui l'ont approché de plus près s'en rendaient compte promptement.

Ses prières, celles qu'il prononçait dans l'intimité surtout, étaient le plus souvent des prières d'humiliation ; il souffrait de la présence et de la puissance du mal dans son coeur et dans le monde, et cette souffrance fut un des ressorts de ,son ministère et une des grandes forces de sa prédication.

Ses auditeurs sentaient en l'entendant qu'il avait « appuyé d'abord sur sa conscience le glaive tranchant de la Parole de Dieu qu'il voulait tourner contre ses frères, » comme il le disait lui-même dans le sermon qu'il prêcha lors de la réunion de la Société pastorale suisse à Lausanne, en 1872.

Ils l'écoutaient avec cette attention respectueuse et cette soumission qu'inspire à la conscience le spectacle de la sincérité. Ils acceptaient tout de sa bouche, car il dénonçait le péché avec puissance. Il fouillait les vies pour le dévoiler, il faisait parler la conscience, il décrivait le mal comme un homme qui connaît le coeur humain. Sa grande autorité et son expérience lui permettaient de nommer les choses par leur nom, avec simplicité, et de ne pas rester dans les généralités qui n'atteignent personne. Sa parole était précise et actuelle. D'autres ont été plus profonds, plus riches peut-être; il était avant tout pratique, saisissant l'occasion propice, parlant de l'événement, du scandale même du jour, pour amener ses auditeurs à s'examiner eux-mêmes, à se juger et a se condamner. Sa prédication était un appel incessant à une sanctification plus haute ; elle avait rarement des accents de triomphe et si parfois, à l'occasion du réveil de 1875, par exemple, il a affirmé sa foi en la victoire sur le péché, on le vit insister surtout et bien plus souvent sur la distance qui sépare la réalité de l'idéal, la vie du chrétien de la vie chrétienne.

Sévère pour lui-même, sévère pour les autres, Ed. Robert-Tissot n'avait rien de dur et de hautain. Il avait un coeur chaud, ouvert à toutes les compassions. Cet ami des humbles prêchait comme il vivait ; et, s'il connaissait le coeur humain, il connaissait les hommes par le coeur. Que de fois, en l'écoutant, ses auditeurs n'ont-ils pas senti que leur pasteur les avait compris, que leurs souffrances, leurs luttes, leurs difficultés, leurs angoisses étaient les siennes et qu'il partageait le poids de leurs fardeaux. Il n'y a presque pas un de ses sermons où ne retentisse la note de la compassion et de l'encouragement.

Cette capacité de sympathie provenait surtout du sentiment de sa propre faiblesse. Avec les dons qu'il avait reçus, qui faisaient de lui un orateur de race, un des maîtres de la chaire neuchâteloise, le prédicateur tout désigné dans les grandes solennités et dont on disait: « il ne peut prononcer deux mots sans éloquence » ; avec sa prestance, sa force physique, sa stature imposante et majestueuse quand il prêchait; avec sa voix infatigable et admirablement souple qui lui permettait de produire sans effort les plus grands effets ; avec sa parole claire, limpide, persuasive, à la fois si simple et si puissante ; entouré du respect et de la considération de tous, en voyant jusqu'à la fin se maintenir le nombre de ses auditeurs et sa prédication plus appréciée que toute autre, il aurait pu facilement s'abandonner à la vanité que produit la louange et qu'engendre le succès (1). Dieu l'a préservé de cet orgueil. Cet homme qui semblait né pour la chaire tremblait dans la sacristie. Il y souffrait d'une angoisse qu'il a appelée lui-même une agonie. Aussi jamais ne s'est-il reposé sur son passé. Jusqu'à la fin, jusqu'à la veille de sa mort, il a composé et travaillé avec soin ses prédications, les préparant spirituellement par la prière et la méditation, les écrivant, les apprenant, refusant de s'accorder les facilités de l'improvisation et de se confier dans l'inspiration du moment et du milieu. Cette fidélité fut récompensée. Il ne connut pas la décadence, et ses amis qui l'avaient entendu durant tout le cours de son ministère avaient l'impression qu'il progressait encore... Lui seul ne le sentait pas, ne le croyait pas. Bien plus que les succès, il discernait les lacunes de son activité, il s'en préoccupait, et s'il n'était pas insensible aux témoignages d'affection qu'il recevait, ni ingrat envers ceux qui les lui donnaient, il ne se laissait point aller aux joies de la satisfaction personnelle.

On comprend ce que devait être pour cet homme à la conscience toujours éveillée et dont le coeur vibrait au contact de la souffrance, la grâce de Jésus-Christ. Il l'avait saisie pour lui-même avec joie; elle était le rocher sur lequel il avait pris pied, le refuge où il cherchait l'assurance du salut, dans la mesure même où il se sentait indigne. Il l'a proclamée avec force, toujours, durant tout son ministère, partout, devant le peuple réuni dans les solennités patriotiques, devant le Grand Conseil, comme devant son Église, dimanche après dimanche. La trompette ne rendait pas un son confus. Son message était simple et clair; on a pu le résumer dans cette déclaration de l'apôtre Paul qu'il avait prise pour texte de son sermon d'installation à Neuchâtel: « Cette parole est certaine et digne d'être reçue avec une entière croyance, c'est que Jésus-Christ est venu au monde pour sauver les pécheurs dont je suis le premier. » La question du salut de ses auditeurs était, avec celle d'une vie chrétienne conséquente, la principale à ses yeux. Il la posait clairement à ses catéchumènes. Il se préoccupait à un tel point de la leur voir résoudre qu'une d'elles se souvient lui avoir entendu dire qu'il en avait perdu le sommeil, pendant ces jours de l'instruction religieuse où il cherchait à les faire descendre dans les profondeurs de la conviction du péché. Il la posait aux malades et aux mourants, auxquels, c'était connu, il ne cachait ni la gravité de leur état, ni la nécessité de profiter encore de l'heure présente pour se mettre en règle avec Dieu.

Cette esquisse de sa vie et de son caractère serait incomplète, si nous ne rappelions pas l'affection qu'il vouait à la jeunesse, aux enfants de ses leçons, aux apprentis qu'il appelait ses « garçons», à ses catéchumènes, et surtout à ses anciennes catéchumènes. Il rassemblait ces dernières régulièrement tous les mois, et ces réunions, auxquelles il tenait à les convoquer lui-même, maintinrent entre lui et elles un lien vivant et persistant d'affection qui fut une des joies de sa vie. A plus d'une reprise, elles fêtèrent leur pasteur, qui était de plus en plus pour elles, à mesure que les années passaient, un père qui les traitait et les aimait avec une vraie tendresse. Elles eurent en particulier le doux privilège d'embellir les derniers jours de sa carrière terrestre, quand elles se réunirent au nombre de plus de deux cents, depuis les plus anciennes jusqu'aux plus jeunes, pour célébrer le cinquantenaire de son ministère. Il relevait de maladie et déjà son médecin lui prescrivait une diminution d'activité et des retranchements douloureux dont la perspective l'attristait profondément, car son énergie était plus grande que ses forces physiques. Cette manifestation à la fois grandiose et intime lui fut infiniment douce. Il semblait, les jours suivants, avoir bu à la fontaine de jouvence et sa joie débordait comme celle d'un enfant. Et c'est au milieu de cette joie que le Seigneur, qui savait combien la retraite ou même l'abandon partiel de quelques fonctions du ministère, lui auraient été pénibles, est venu le reprendre aux siens et à son Église, subitement, le 20 décembre 1905, au moment où, posant la plume, il se préparait à se rendre au collège pour y donner une leçon à ses apprentis. Il est mort ainsi debout, à la tache, et il a été trouvé prêt pour le grand départ.

En effet la mort ne l'a point surpris. Serviteur vigilant, il attendait le Maître. Au printemps de 1890 déjà, une grave maladie l'avait maintenu des semaines durant au seuil du tombeau. Il fut rendu aux prières des siens et de l'Église, mais c'était, comme il le dit lui-même quand il remonta en chaire pour la première fois, afin que « voyageur revenu des extrêmes frontières de la vie, je me prépare mieux à mon heure dernière et je travaille plus fidèlement à l'édification de mes frères. »

Il reprit alors sa tâche avec un zèle tout nouveau. A l'âge où plusieurs songent à la retraite, il conservait toute son activité avec un soin jaloux. Il repoussait la pensée du repos et ne s'accordait pas même les vacances nécessaires. Lorsque plus tard la paroisse de Neuchâtel créa un quatrième poste de pasteur, il s'opposa avec vigueur a une trop grande réduction de son quartier.

En même temps, sa pensée se tournait vers l'au-delà. Il savait, comme il le disait familièrement un jour en chaire, en citant les paroles d'un de ses amis, pasteur et âgé comme lui, « qu'il tirait ses dernières cartouches », et il parlait dans ses sermons de la mort et du ciel d'une telle manière que plusieurs de ses auditeurs se demandaient si ce n'était point son chant du cygne. Les dépouillements successifs, le deuil de sa compagne, la surdité, puis une maladie de coeur qui entrava son activité durant les derniers mois de sa vie le préparèrent à un départ qu'il savait pouvoir être subit.

Ses funérailles eurent lieu le 22 décembre, au milieu d'un grand concours de population. Le culte mortuaire fut célébré dans ce Temple du Bas, où il avait prêché durant tant d'années avec fidélité cet Évangile du salut, dont il pouvait dire: « J'ai cru, c'est pourquoi j'ai parlé. » Curieuse coïncidence, son collègue avait choisi pour texte de son oraison funèbre la même parole dont Ed. Robert-Tissot avait fait la caractéristique du ministère, dans son sermon d'installation à Saint-Blaise en 1862 : « La mort agit en nous et la vie agit en vous.»

Au programme qu'il développait quarante-trois ans auparavant et qu'il résumait alors dans ce mots : « A la vie par la mort, telle doit être ma règle de conduite», il s'est efforcé d'être fidèle...

Ed. Robert-Tissot laisse derrière lui, comme une trace lumineuse, le souvenir d'un pasteur qui s'était donné à Dieu et à son Église, pour la gloire de son Maître et pour le salut de ses frères


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(1) Des appels flatteurs lui furent adressés, entre autres en 1871, par le Consistoire de Paris, à l'instigation d'un protestant influent de cette ville qui l'avait entendu à Neuchâtel.

 

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