LA
MAISON
Chapitre IX
SOEUR CÉCILE
Il a jeté les yeux sur la
bassesse de sa servante.
Le
Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses.
Son nom est saint.
Luc 1. 48, 49.
Qu'allait devenir La Maison ? Si elle
n'était que l'oeuvre de l'homme, elle aurait
pris fin avec M. Moreillon ; mais elle
était l'oeuvre de Dieu. Celui qui en
était l'âme pouvait être repris,
La Maison n'en devait pas moins continuer, pour la
gloire de Dieu et le salut de nombreux
orphelins.
Dieu est riche en moyens. Il sait toutes
choses, Il connaît l'avenir. Il avait
déjà pourvu au maintien de son oeuvre
en formant dès le début celle qui,
animée du même esprit, fut la
collaboratrice de M. Moreillon. Enfant de ce
village de Burtigny, elle avait été
préparée par les expériences,
les difficultés et les épreuves
partagées avec son pasteur.
À vues humaines, il semblait
impossible qu'une pareille tâche
reposât sur les seules épaules de
cette jeune fille, mais Dieu aime à choisir
« les choses faibles du monde pour
confondre les fortes » et, bien que le
vide qui venait de se creuser semblât
difficile à combler, par la grâce de
Dieu, La Maison devait continuer à vivre et
à marcher dans la voie tracée par son
fondateur.
- Une des premières
expériences que j'ai dû faire, dit
Soeur Cécile, fut d'apprendre à ne
compter que sur Dieu. Bien souvent je
m'étais appuyée sur la foi et sur les
prières de M. Moreillon ; en
m'ôtant cet appui terrestre, Dieu voulait
mettre ma foi tout à nouveau à
l'épreuve, afin qu'elle ne reposât
plus que sur Lui seul et sur les promesses de sa
Parole.
Nous voudrions extraire des divers
rapports publiés entre 1905 et 1909 pour la
fête annuelle, fixée par M. Moreillon
au mois de mai (date anniversaire de la fondation
de La Maison), divers passages, qui montrent dans
quel esprit Soeur Cécile poursuivait sa
tâche. On y trouvera aussi quelques-uns des
exaucements magnifiques que Dieu ne cessa
d'accorder à La Maison.
Rapport de mai 1905.
... Le vide que laisse le départ
de M. Moreillon semble plus grand chaque
jour....
... Nous avons encore tant de peine
à réaliser que la voix aimée
ne se fera plus entendre et que nos chers enfants
ne reverront plus ici-bas celui qui, par amour pour
le Seigneur, a tant fait pour eux.
Il est parti, pouvant
répéter avec l'apôtre :
« J'ai combattu le bon combat, j'ai
achevé ma course, j'ai gardé la
foi ». Il est parti, remettant au
Seigneur, et les siens et l'oeuvre qu'il avait
été appelé à fonder. Sa
confiance a été pleine et
entière ; il savait que le Père
des orphelins prendrait soin de tous ceux qu'il
laissait. C'est pourquoi nous avons tenu à
rendre publiquement le témoignage que la
confiance que notre cher pasteur avait mise dans le
Seigneur n'a pas été vaine :
Nous n'avons manqué de rien, ni de
témoignages d'affection, ni de sympathie, ni
du pain de chaque jour. Que le saint nom de
l'Éternel soit béni !
Nous voudrions dire ici quelques-unes
des délivrances que nous a accordées
l'Éternel.
L'automne dernier, la nouvelle
bâtisse, non recrépie et encore sans
fenêtres, était pour nous un
fréquent sujet de prières ;
devait-on la continuer ? Si telle était
la volonté du Seigneur, qu'Il veuille nous
le montrer en nous envoyant l'argent pour faire les
choses nécessaires avant l'hiver.
Il l'a envoyé, et nous l'en avons
béni !
Mais ce n'est pas seulement pour ces
travaux inachevés que nous dépendons
du Seigneur. Parfois nous avons attendu jour
après jour, repas après repas, le
pain dont nous avions besoin ; mais nous
pouvons dire que jamais l'heure du repas n'est
arrivée sans que le pain fût
là.
Un jour, il n'y avait que quelques
centimes en caisse. Un jeune homme,
extrêmement simple, vient demander un
renseignement. - Je veux vous donner 5 francs,
dit-il en partant. Puis se reprenant : - Non,
je veux vous en donner 10. C'était
exactement la somme dont nous eûmes besoin
quelques heures plus tard.
Il n'y avait plus qu'un sou en caisse,
ce dimanche où une amie venant nous voir,
nous dit que depuis longtemps elle avait
oublié de nous donner les 5 francs qu'elle
nous remit.
Cette autre fois il n'y avait absolument
plus de ressources, pas même le pain pour le
lendemain, quand un ami est amené à
nous apporter assez d'argent pour les
dépenses de plusieurs jours !
La fidélité du Seigneur
est grande, et il est chaque jour plus doux d'en
faire l'expérience et de se confier en Lui
seul.
Si le Seigneur n'a pas envoyé
toujours un aussi grand nombre de soeurs que nous
l'aurions désiré, que de fois nous
l'avons béni pour la douce
fraternité et l'entente - nous pouvons
presque dire parfaite - qui existent parmi le
personnel à l'oeuvre.
Rapport du 1er juin 1906.
... L'année dernière,
à pareille époque, un immense
sentiment d'insuffisance et d'incapacité
nous envahissait, et si, pour une seconde
seulement, nous avions songé à
l'avenir sans le Seigneur, nous aurions eu peur.
Sommes-nous plus sûres de nous-mêmes,
plus fortes maintenant ? Sentons-nous moins le
vide qu'a fait le départ de M.
Moreillon ? Non, mais nous avons fait, durant
une année de plus, la précieuse
expérience que le Seigneur suffit pleinement
à ceux qui s'attendent à Lui ;
sa voix pour reprendre, pour encourager, pour
relever, est un son doux et subtil. Dans le domaine
spirituel, vous le savez aussi, il est des choses
qu'il est impossible d'exprimer ; il existe
une présence si réelle du divin que
le coeur n'est jamais seul ; un repos pour
l'âme au milieu des plus grandes
tempêtes ; un abri dans le coeur
même du Père quand tout au dehors
semble s'effondrer. Vous, qui avez
expérimenté ces choses, vous
comprendrez que, chaque année davantage,
nous avons besoin de dire la reconnaissance et
l'amour dont nos coeurs sont remplis. Oui, nous
l'aimons parce qu'il nous a aimés le
premier ; nous avons une grande joie à
Lui offrir nos vies et n'avons qu'un seul
désir : celui de devenir vraiment
fidèles, propres à son service et
capables de le louer ici-bas et durant toute
l'éternité.
... Vous avez tout pleinement en Lui,
écrivait l'apôtre ; La Maison en
a fait, pendant cette année, la
précieuse expérience, et nous pouvons
adorer le Seigneur, non seulement parce qu'il est
tout pour l'âme, mais parce qu'il
reçoit les plus humbles requêtes pour
la vie matérielle et qu'il les exauce.
Nous nous étions associées
de tout coeur à la prière de cette
soeur qui, constatant que l'état de la
lingerie laissait à désirer,
disait : - Tu le sais ; incline des
coeurs à donner ce dont nous avons besoin.
Sa joie et sa reconnaissance ont aussi
été les nôtres quand, peu de
temps après, Dieu a envoyé exactement
les objets qui Lui avaient été
demandés.
Une grande table, qui nous est
extrêmement utile, est arrivée
également quinze jours après que nous
avions exprimé au Seigneur le désir
d'en posséder une.
Quelquefois notre Dieu nous fait
attendre... Depuis deux ans nous demandions des
cartes géographiques. L'hiver dernier, une
amie s'informait si nous pouvions utiliser
plusieurs cartes murales. Nous étions
émues, confondues, et nous avons compris que
c'était pour donner plus abondamment que
Dieu avait tardé à
répondre.
Sachant que l'or et l'argent sont
à Lui, plusieurs fois nous avons
demandé et obtenu les sommes correspondant
à nos pressants besoins. Une fois
c'étaient 200 francs qui manquaient encore
pour un approvisionnement de blé ; la
veille de l'achat les 200 francs
arrivaient.
Un autre jour, c'était pour payer
la pension de notre collégien que nous
faisions appel à la bonté du
Seigneur. Le mandat devait partir le lundi, et le
samedi nous n'avions rien. Mais Dieu n'a pas
été d'une minute en retard et nous a
réjouies le soir même par une
merveilleuse délivrance.
Ce n'est pas de temps en temps, à
de grandes occasions, que se renouvelle sa
fidélité ; c'est chaque matin,
c'est partout et en tout que nous en voyons des
preuves. Il a soutenu parfois au milieu de peines
et de fatigues, le personnel à l'oeuvre, et
lui a donné de pouvoir rester joyeux
à son service.
La tâche auprès des enfants
a souvent été grande. Oh ! il y
a eu des joies ; c'en est
une immense quand nous les voyons rechercher le
Seigneur, reconnaître ses bontés, se
donner à Lui et manifester le désir
de Lui consacrer leur vie, ou bien lutter contre
leur penchant au mal. C'en est une aussi quand nous
constatons combien ils aiment La Maison.
Mais la tâche est grande ;
elle l'est auprès des fillettes, et surtout
auprès des garçons ; le nombre
restreint du personnel empêche de les suivre
d'une façon suffisante, ce qui entrave le
travail profond qui devrait se faire en eux. Nous
en souffrons et avons demandé au Seigneur de
nous montrer s'Il nous appelait à nous
occuper des fillettes seulement, ce qui
simplifierait tellement notre travail. Il a
répondu en permettant qu'on nous
offrît presque exclusivement des
garçons ; et c'étaient de si
pauvres petits qu'on nous demandait de
recevoir ! Nous avons compris la leçon
du Seigneur et ne Lui demandons plus de nous
décharger de nos chers garçons. Nous
redoublons de prières pour eux et attendons
de notre Père du personnel qualifié
pour nous seconder.
... Laissez-moi dire en passant combien
c'est douloureux de devoir si fréquemment
refuser des enfants. Il y en a qui n'ont plus de
famille et nous sommes tristes de ne pouvoir leur
ouvrir la porte de La Maison et de nos
coeurs ; mais il n'y a plus de
place...
C'est de la vie de l'Esprit que La
Maison doit vivre, c'est sous le regard du Seigneur
que les enfants doivent marcher, c'est pour Lui
qu'ils doivent grandir. Priez pour La Maison, car
nous croyons que le désir de notre Dieu est
de pouvoir se glorifier en elle.
Rapport de 1907.
À la louange de notre Dieu, nous
pouvons répéter avec le
psalmiste que, de toutes
manières, à l'égard de La
Maison, l'Éternel s'est souvenu de sa
bonté et de sa fidélité. S'Il
a été fidèle dans l'envoi du
personnel, fidèle à l'égard
des enfants, Il l'a aussi été pour
pourvoir aux besoins matériels de l'oeuvre
et, cette année encore, elles sont
nombreuses les expériences que nous avons pu
faire de sa bonté. Durant tout
l'été dernier, nous n'avons pas su
vraiment ce que c'était que
d'« attendre patiemment la
délivrance de l'Éternel ».
Nous n'étions pas riches parfois il n'y
avait que quelques francs en caisse, mais avant que
celle-ci fût complètement vide, le
Seigneur y ajoutait de nouveau quelque
chose.
C'est avec novembre que des jours plus
sérieux ont commencé et que d'une
manière particulière nous avons pu
goûter l 'amour fidèle de notre Dieu.
« Je n'ai plus rien pour faire la
soupe », disait un matin notre
chère soeur de cuisine ; elle voulait
dire. mes provisions de gruau, de riz, de
fèves sont épuisées. -
« Il n'y a rien en
caisse ! » ai-je dû lui
répondre, employons les légumes que
nous avons et attendons que le Seigneur nous
délivre. » L'instant
d'après, le facteur nous apportait dix kilos
de riz et nous remettait un avis nous
annonçant une caisse de macaronis. Vous
jugez de notre joie.
Un autre jour, c'était notre
soeur lingère qui ne savait comment
raccommoder les bas gris. - « J'ai
plusieurs teintes de laine »,
disait-elle, « mais la grise est
finie ! » - Comme nous étions
sans argent, il fallait attendre ; mais le
même jour nous arrivait
« anonyme » un paquet de laine
exactement de la bonne nuance ; notez que
depuis fort longtemps nous n'avions pas reçu
de laine.
Nous pourrions multiplier ces exemples,
qui prouvent d'une manière admirable le soin
que Dieu prend des plus petites choses.
À deux reprises dans
l'année, des dons de 1000 francs sont venus
nous mettre au large, en réponse à
d'ardentes supplications, et nous permettre de
faire ou des approvisionnements urgents ou des
arrangements de première
nécessité.
La place nous manquerait si nous
voulions signaler en combien d'occasions, et de
quelle manière frappante souvent, le
Seigneur a donné juste ce qui était
nécessaire, que ce soit quelques centaines
de francs ou quelques centimes.
Rapport du 5 juin 1908.
... Nous nous trouvons partagés
entre l'ardent désir que le Seigneur ait
toute la gloire à laquelle Il a droit et un
irrésistible besoin d'apparaître
à vos yeux tels que nous sommes vraiment,
c'est-à-dire : « rien hors de
Lui ». Vous les avez peut-être
traversées ces heures où tout est
sombre, mais où l'amour de Dieu veille,
jaillissant tout à coup comme une
lumière et inscrivant en lettres de feu
l'ordre donné à
Gédéon : « Va avec
cette force que tu as » ; va, si
c'est pour te confier, va, si c'est pour
témoigner pour moi, et l'immuable Parole de
Dieu ajoute : « Ma force s'accomplit
dans la faiblesse ». Aussi,
réalisons-nous individuellement et
collectivement que ce dont nous avons de plus en
plus besoin, c'est de sa force.
... Comment, en cette année, Dieu
a-t-Il répondu aux besoins de son
oeuvre ? « Il a été
pour nous un refuge et un appui, un secours qui ne
manque jamais dans la détresse
(Ps. 46.2). »
Est-ce à dire que nous n'ayons
pas connu les jours sérieux, les jours
où, pour le lendemain et même pour le
repas suivant, il n'y avait pas de pain ? Au
contraire, jamais comme en cette dernière
année, nous n'avions été
appelés à marcher au jour le jour, et
heure par heure. Mais Dieu nous a fait la
grâce de rester en repos et
jamais ne nous a fait défaut. Un jour, un
don de trois francs nous arrivait d'une amie
anonyme, avec ce verset : « Mon Dieu
pourvoira Lui-même à tous vos besoins,
selon ses richesses, et avec gloire
(Philipp. 4. 19) ». Nous
n'avions pas un centime en caisse, mais ces trois
francs nous suffisaient pour les besoins
immédiats. Et quels trésors dans la
promesse qui les accompagnait Une immense
bénédiction y était
renfermée et une profonde joie nous
envahissait : nous pûmes louer
l'Éternel pour la délivrance qu'Il
préparait, et le lendemain, en effet, les
dons l'un après l'autre nous
parvenaient.
Aux amis connus et inconnus qui, d'une
manière ou d'une autre, se sont souvenus des
besoins de La Maison et lui ont
témoigné de l'affection, nous
adressons un chaleureux merci, heureux de savoir
que Celui qui leur a rappelé nos chers
enfants veut être Lui-même leur
récompense.
Rapport du 4 juin 1909.
Le 12 mai écoulé, La
Maison achevait, par la grâce de Dieu, la
dixième année de son
existence.
« Eben-Ezer »,
l'Éternel nous a secourus jusqu'ici
(1 Sam. 7. 12) ... Cette même
parole avait clôturé, sept ans
auparavant, l'un des rapports de notre
vénéré frère, M. le
pasteur Moreillon. Et maintenant, en regardant aux
jours passés, à tout le chemin
parcouru, en songeant aux jours d'attente, de deuil
et d'épreuves diverses, comme aux jours les
plus heureux, nous pouvons répéter
avec plus de force que jamais :
l'Éternel nous a secourus !
Passant en revue les dix années
écoulées, Soeur Cécile
rappelle encore la fidélité de
Dieu :
Le nombre des enfants augmenta
rapidement (ils sont actuellement
60), mais le nombre de ceux qu'il fallut refuser
peut s'appeler considérable. Nous aimerions,
si nous en avions la liberté, parler de tel
ou tel enfant, de son arrivée à La
Maison et de ce que le Seigneur a fait pour lui.
Qu'il nous suffise de dire que sa main a
reposé en tout temps sur chacun d'eux, qu'Il
les a préservés du mal, qu'Il a
préparé leur voie et que son oeuvre
s'est faite dans bien des coeurs.
L'affection de nos chers grands enfants
est pour nous une source d'encouragement et de
réconfort. Plusieurs de nos jeunes filles
mettent un tel empressement et une telle joie
à nous seconder et à s'occuper de
leurs frères et soeurs cadets, que nous en
avons bien souvent été
émues.
Personnel et ressources
arrivèrent toujours au moment opportun et
sans qu'il y eut jamais aucun appel fait aux
hommes. Mais il y en eut de pressants
adressés au Seigneur...
Témoin ce jour - il y a longtemps
de cela - où une note était
posée sur le bureau. Elle avait
été l'objet d'une prière toute
spéciale, vu qu'il n'y avait rien pour la
payer. Une dame arrive alors, demandant à
voir M. Moreillon. Il était absent.
Obligée de repartir, cette dame, sans s'en
douter dépose une offrande
précisément sur la note en question.
Celle-ci correspondait exactement à la somme
due.
Le personnel, lui aussi, est
arrivé toujours sans aucun appel humain.
S'il était riche en jeunesse, en entrain et
en bons désirs, il l'était moins en
expérience et surtout en expérience
chrétienne. Mais quel n'a pas
été l'amour inlassable du Seigneur,
et son support en regard de nos manquements et de
nos faiblesses !
M. Moreillon voulait que La Maison
fût indépendante de tout
système humain, mais absolument
dépendante de Dieu. Il la
voulait attachée à
toute la Parole de Dieu et s'y conformant ; il
la voulait travaillant à l'avancement du
règne de Dieu. Ce qu'il a été
appelé à vouloir, après lui
nous le voulons aussi.
Le nom de Mme Moreillon s'impose d'une
manière toute particulière à
notre souvenir. Elle est venue dès la
première heure auprès de nos tout
petits ; elle a aimé nos enfants ;
elle les aime et le leur témoigne de toute
façon. À notre tour, nous tenons
à lui redire la profonde affection qui nous
lie à elle et à ses enfants.
Dans cette dernière année,
les délivrances matérielles se sont
multipliées.
À un moment où nos comptes
devaient être bouclés, il nous
manquait 150 francs. Un mandat nous arrive, puis un
recommandé ; mais 50 francs nous
faisaient encore défaut. Passe un monsieur
en automobile ; sans s'arrêter, il
demande seulement qu'on nous remette une petite
enveloppe. Pour la gloire de notre Dieu, elle
contenait ce que nous demandions avec
instance.
Un jour, il nous fallait du sel pour
faire le pain ; nous n'arrivions, entre
toutes, à ne réunir que 50 centimes,
alors qu'il en fallait 60. Grande était
notre perplexité. Dieu voulait-il que nous
manquions de sel ? Impossible. Donc, Il allait
nous délivrer. Il l'a fait à
l'instant même en envoyant une fillette avec
une lettre et les 10 centimes nécessaires
à son affranchissement. Or, nous avions des
timbres, mais pas d'argent.
... En terminant, je voudrais rappeler
ces paroles des Psaumes qui sont à la fois
notre témoignage et notre assurance.
Il a agi
(Ps. 52. 11) - Il agit
(Ps. 57. 3) - Il agira
(Ps. 37. 5).
Nous n'avons pas donné les relevés
de compte publiés dans
ces rapports, mais il est
intéressant de noter, en se souvenant que La
Maison n'a ni compte en banque, ni carnet
d'épargne, les soldes à nouveau
passés chaque année le 12 mai:
1905
|
3 fr. 10
|
1907
|
7 fr. 50
|
1906
|
35 fr. 40
|
1908
|
45 fr. 75
|
1909
|
1 fr. 70.
|
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Jamais La Maison n'a connu de
déficit !
À partir de 1909, les réunions
annuelles cessèrent. Quelques personnes
ayant fait la remarque que les rapports
présentés ce jour-là, et
relatant les délivrances du Seigneur,
étaient indirectement un appel aux hommes,
Soeur Cécile décida de les suspendre.
Bien des personnes ont vivement regretté ces
rencontres, dont on revenait toujours
encouragé et fortifié dans la
confiance en Dieu.
|