Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LA MAISON


APPENDICE

 Quelques fragments de lettres et de prédications de M. Ch. Moreillon

a) LA FAMILLE

La famille n'est qu'un tombeau, sans la joie qui doit rayonner sur les visages comme rayonne la beauté sur les fleurs. Elles ne sont pas heureuses, les familles où chacun se tient les yeux baissés, le front couvert de rides, le coeur triste ; il faut savoir cacher ses chagrins et ses inquiétudes sous la joie que le Seigneur commande.

Le monde de péché, dans lequel nous vivons, n'est-il pas assez assombri par toutes les hontes de l'humanité pour que nous ne lui apportions pas ce qui lui manque : non cette joie grossière et mélangée à l'avance de l'amertume qui la suivra, mais cette joie pure, qui doit briller dans le monde malheureux comme un rayon de soleil dans un jour de pluie.

Dans la famille, comme au dedans de nous-mêmes, soyons toujours joyeux.
À cette joie s'ajoute la sérénité, ce contentement d'esprit que rien ne procure, si ce n'est le sacrifice de soi-même au service des autres. Cette sérénité profonde de l'âme est donnée à celui qui suit le Sauveur sur la voie du sacrifice de soi. C'est là la bénédiction souveraine qui confère aux familles auxquelles elle est accordée, un caractère de sainteté et de grandeur, que rien n'égale et que rien non plus ne remplace.

D'après la Parole de Dieu et l'expérience des croyants, le malheur des hommes vient de ce qu'ils restent des enfants des hommes et ne deviennent pas des enfants de Dieu.

La puissance du Malin leur fait ignorer ou mépriser la paternité de Dieu. Ils ne savent pas, ou ne veulent pas croire que Dieu est leur Père, et ils ne l'appellent pas librement de ce nom. C'est Jésus-Christ qui peut nous révéler ce qu'est Celui sans la connaissance duquel nous restons orphelins et malheureux.
Il est venu dans ce monde ignorant et mauvais pour nous parler de ce Père, pour nous le faire connaître et aimer comme étant digne d'être adoré et glorifié par toutes ses créatures.
Il est venu dans le monde pour glorifier le Père.
D'après l'Évangile, glorifier signifie exalter, louer, célébrer d'une manière étonnante et pour ainsi dire surhumaine.

L'oeuvre de puissance, par laquelle le Père est glorifié, c'est la transformation des enfants du monde en enfants de Dieu. Et cette transformation ne peut s'opérer que par une révélation de l'amour paternel de Dieu.

 

b) LA PRIÈRE

J'aime à espérer que vous ne vous lassez pas de prier pour la transformation de ceux qui vous sont chers. Quelle douloureuse pensée de savoir que l'on ne partage pas la même croix, les mêmes grâces, les mêmes croyances ici-bas, mais encore que l'on a la pénible perspective de ne pas partager pendant l'éternité les mêmes joies, le même bonheur ! Pour chasser ces prévisions qui ne risquent que trop de devenir des réalités, donnons tout ce que nous pouvons donner au Seigneur ; c'est-à-dire laissons là nos jouissances terrestres pour nous mettre à la recherche de ces âmes qui ignorent que Christ est leur Sauveur. « Qui cherche trouve », a-t-Il dit, et si vous demandez pour eux la faveur de les savoir arrachés à eux-mêmes, à leur indifférence, et si vous gardez l'assurance d'être exaucés, vous recevrez délivrance sur délivrance.

Dieu peut faire, « par la puissance qui agit en nous, infiniment au delà de tout ce que nous demandons ou pensons » (Eph. 3.20).
Pour faire des progrès dans la vie de prière et pour que nos requêtes soient agréables à Dieu, il faut prier pour les autres et persévérer jusqu'à ce que tel ou tel exaucement nous soit accordé.
Nous verrons combien nous aimons prier pour eux, combien ils ont besoin de nos prières et combien Dieu y est sensible.
Le ministère de la prière est sans doute le plus puissant. Par lui, les obstacles tombent, et nous avons la force de les surmonter.
Que Dieu fasse défaut à ses enfants, ne se peut concevoir. Cependant, il y a des conditions à l'exaucement.

Dans une lettre au sujet des prières non exaucées, Ch. Moreillon écrit ceci :
Quant à nos demandes, elles ne cherchent pas assez la venue du règne de Dieu. Elles sont trop l'expression de notre volonté personnelle ; elles sont aussi relativement trop matérielles. Plus le motif profond est la gloire du Père, plus Il est satisfait, et plus Il est prêt à exaucer.

Nous n'acceptons pas volontiers comme venant directement du Seigneur, les humiliations qui nous sont cependant nécessaires. Nous ne nous humilions pas assez pour prier et pour vivre ; nous tenons trop compte de nos droits personnels et pas assez de ceux du Père, du Sauveur et des autres.

Persévérons dans la prière jusqu'à ce que nous soyons remplis du Saint-Esprit qui nous conduira dans toute la vérité.

Le nom de Jésus-Christ
Le nom de Jésus-Christ est pour l'homme qui y recourt en priant, une puissance par laquelle il peut agir sur Dieu de telle sorte que tout ce qu'il demande en ce nom, il le reçoit.

Pourquoi ce nom a-t-il une si grande puissance ?
Parce que la personne de Christ, son amour, son sacrifice, sa sainteté, sa vie et sa mort ont été tellement agréables à Dieu, qu'il Lui adonné toute-puissance dans le ciel et sur la terre. il Lui a accordé que tout ce que les hommes pécheurs (mais repentants et croyant en son sacrifice rédempteur) demanderaient en son nom, leur serait accordé.

« Demander au nom de Christ », c'est demander quelque chose au Père, comme si Jésus-Christ nous envoyait de sa part, cela veut dire qu'il faut demander ce que Christ demanderait, et dans les mêmes sentiments que Lui.
Et que demandait-Il, sinon de pouvoir glorifier le Père, en amenant les âmes à l'obéissance de sa volonté ?
Aussi, Jésus-Christ était-il toujours exaucé.

Si, dans nos prières, nous cherchons premièrement la gloire de Dieu, son royaume et sa justice, non seulement nous pouvons prier comme Christ et en son nom, mais nous pouvons et nous devons compter sur l'exaucement, tout en laissant à Dieu le choix quant au moment et à la manière dont nos prières doivent être exaucées.

Dans ces conditions, ne pas croire à l'exaucement, c'est douter de Dieu. De même que le Père ne refuse rien à son Fils, de même ne refuse-t-Il rien à ceux qui demandent « au nom de son Fils ».

Comment pouvons-nous savoir exactement et en toute occasion, si Christ aurait ou non demandé la chose qui fait l'objet de notre requête ? Non seulement en étudiant ses prières, mais, il faut surtout qu'il soit Lui-même vivant en nous, nous communiquant ses pensées, son amour, sa foi, son obéissance, son humilité, sa sainteté, sa vie.

Il faut que nous demeurions en Lui et Lui en nous.
« Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé » (Jean 15.7).

 

c) LA CROIX

« Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même » (Luc 9. 23).
Nous avons comparé renoncement et sacrifice : le sacrifice, c'est l'oeuvre dans son ensemble. Il se compose d'une multitude de petits renoncements à soi-même, au monde, au péché. Comment réaliser ce renoncement continuel du matin au soir, et chaque jour, et toute la vie ?

Ce n'est qu'en étant un avec Christ, un dans son sacrifice, qui est moins le sien seul que le nôtre : celui que nous aurons dû accomplir. Christ a été crucifié non pour Lui, mais pour nous. Il ne nous demande pas d'être nous-mêmes crucifié avec Lui, mais simplement de croire qu'Il a accompli pour nous ce sacrifice par la Croix, et que nous devons nous voir nous-mêmes à sa place. C'est nous qui avons été crucifié, mais c'est Jésus qui nous représente. Là, la rupture avec le monde s'achève. « Le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde » (Gal. 6.14). Puis Jésus nous ressuscite en nouveauté de vie et nous renvoie dans le monde, ayant Lui-même puissance en nous et par nous sur le monde (I Jean 4. 4). Cette vie de résurrection est celle dont nous devons vivre, mais pour en vivre, il faut avoir été crucifié. Car on ne ressuscite que des morts.

Il y a un moment dans la vie chrétienne, où la Croix du Seigneur devient la grande énigme à déchiffrer, le grand problème à résoudre. C'est le moment où il ne faut plus prononcer les mots de Croix, de Christ crucifié, sans savoir ce que cela signifie.

Christ est mort sur la Croix pour nos péchés. Nous le croyons et nous devons adorer en disant : « Je te bénis de ce que tu aies prévu mes fautes, mes détresses, mes regrets, ma soif de pardon et de paix ». Mais il faut aller plus loin. Il y a en Christ crucifié autre chose encore, parce que, dans le coeur du croyant, il y a un autre besoin : le désir d'être affranchi de la puissance du péché. « Qui me délivrera de ce corps de mort », dans lequel s'est incarné la puissance du péché ? - Jésus-Christ crucifié.

Il y a dix-neuf cents ans qu'Il a prévu ce désir de nos coeurs et qu'Il y a répondu en étant cloué sur la Croix. Nous sommes crucifiés avec Lui, et nous n'avons qu'à l'accepter par la foi, avec adoration et humilité, comme un fait accompli. C'est là que le vieil homme, le corps du péché, est mort. Quand notre « moi » a été crucifié et enseveli avec Christ, par la foi, nous ressuscitons aussi avec Lui. Il vivra de la vie glorieuse de la résurrection, et nous mettra au bénéfice de cette vie nouvelle dans ce monde. Telle est l'évolution chrétienne finale dont notre âme a besoin.

Un fragment d'une prédication de Vendredi-Saint nous précisera encore la pensée de Ch. Moreillon :
... Quel mystère dans ces mots du Sauveur en agonie : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ! ? »

Si cette parole n'est pas comprise, c'est que le sacrifice de Christ ne l'est pas non plus, et que son amour est méconnu.

Il a accepté la mort et fait le sacrifice de sa vie, mais qu'est-ce que ce sacrifice en regard de celui bien plus grand, pour Lui le saint et le juste, qui n'a point connu le péché, de devenir péché pour nous (Il Cor. 5. 21) ?

Il était saint de toute éternité, par son obéissance, son amour, sa vie parfaite, mais il a été nécessaire, pour sauver l'humanité, de prendre sur Lui son péché, de s'en déclarer coupable, par amour pour nous, acceptant d'être frappé de Dieu et de subir à notre place le châtiment que nous avons mérité, de telle sorte qu'il n'y ait « plus de condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ ».

Quel amour que celui qui va jusqu'à se faire pécheur pour les pécheurs ! Il veut nous sauver coûte que coûte, quel que soit le prix du sacrifice.

Mais où est la preuve que Dieu le considère en vérité comme le coupable ? Où est la preuve qu'Il ait pris réellement sur Lui l'iniquité de nous tous ? Elle est dans cette parole : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » Le péché en effet, sépare de Dieu. Plus l'homme est pécheur, plus il se sent loin de Dieu, comme abandonné de Lui ; il ne croit même plus en Lui, du moins à sa présence et à son amour. Un abîme se creuse entre le pécheur et son Dieu. Or, si pour un seul péché l'homme se sent séparé de Dieu, combien plus, à cause des péchés de l'humanité entière, Jésus-Christ peut-Il se sentir un moment comme abandonné de Dieu. Il ne dit plus « Mon Père », Il dit « Mon Dieu ». Il ne dit plus « Que ta volonté se fasse », Il demande « Pourquoi ? » Il ne se sent plus entouré de l'amour paternel, Il se sent abandonné. Comment une telle parole peut-elle se trouver sur les lèvres de Celui qui n'a jamais eu que des paroles de confiance ?

Le seul fait que le Sauveur portait réellement tous nos péchés, et que Dieu le condamnait comme en étant chargé, peut expliquer une parole si mystérieuse.

Cette parole est donc bien plutôt pour nous rassurer sur la réalité et sur la pleine suffisance du sacrifice de notre Sauveur, que pour nous scandaliser. Bénissons Dieu le Père de ce qu'elle ait été prononcée et de ce que, par elle, nous puissions être assurés qu'« il n'y a plus de condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ ». Par les meurtrissures du Sauveur, nous avons la guérison ; par sa condamnation, nous avons la grâce, et par sa mort, nous avons la vie.

 

d) LA VIE EN CHRIST

Pour demeurer en Christ, nous devons tout d'abord demeurer dans sa Parole. « Si vous demeurez dans ma Parole, vous êtes vraiment mes disciples ; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira » (Jean 8. 31, 32). Lisons avec prière la Parole de Dieu, tout spécialement les évangiles qui renferment ce qu'a dit Celui qui a les paroles de la vie éternelle. Apprenons-les par coeur. Ne perdons pas l'occasion de nous servir de ces paroles du Christ, qui sont esprit et vie.

L'effacement des péchés par la Croix de Christ ne fait rien quant à notre vie de demain, et nos dispositions de péché ne sont pas mortes. Il ne suffit pas d'être pardonné, il faut être délivré. Si hors de Christ et de la Croix, nous n'avons rien pu faire pour nous justifier devant Dieu, nous ne pouvons rien faire non plus hors de Lui pour nous affranchir de la puissance du péché,

Ne croyons pas que c'est à nous de faire l'oeuvre divine dans notre coeur. Nous en sommes incapables. Christ seul le peut, à la condition que nous y consentions.
Nous n'avons pas à faire notre salut. Nous avons simplement à l'accepter, à le recevoir comme un don gratuit.
Le salut, c'est Jésus-Christ en personne dans notre coeur.

Entendre sa voix n'est pas difficile, et ouvrir n'est pas un travail, puisque le Seigneur frappe à la porte en pressant tout juste assez contre elle pour saisir l'occasion d'entrer, lorsque nous cessons de faire la sourde oreille et d'opposer une résistance. « Si quelqu'un m'ouvre, dit-Il, j'entrerai, je souperai avec lui et lui avec moi. » Quelle intimité délicieuse ! Quel tête-à-tête avec le Sauveur, le Prince de la vie !

Recevons en nous la personne même de Jésus, afin qu'Il devienne la source de vie de tout notre être spirituel et corporel.

Recevons-le comme l'Agneau de Dieu dont le sang purifie nos coeurs. Ce n'est pas nous qui pouvons ôter notre péché ; nous ne pouvons que nous repentir et accepter, avec une profonde reconnaissance, le pardon. Le pardon est une grâce qui découle de la présence de Jésus Lui-même en nous.

Recevons Christ comme notre sanctification, comme Celui qui triomphe par sa présence de toute la puissance du péché.

Regardons à Jésus seul, et non plus à nos faiblesses, à nos souffrances, à nos misères. Alors, notre âme, née à la vie éternelle, vivra de la vie de Dieu, vie de sainte joie, vie d'amour, vie de gloire.

Demeurer en Christ, c'est être le sarment attaché au cep. C'est recevoir la sève de sa vie, avec toute sa puissance et sa sainteté. Elle se traduit dans notre vie par l'amour des âmes, par le sacrifice de soi-même, par la production de beaucoup de fruits.

Ces fruits sont les âmes amenées au salut par Jésus-Christ, non seulement par la Parole qui régénère et sanctifie, mais aussi par la prière. Car la vie en Christ ne consiste pas seulement à parler de Dieu aux hommes, mais surtout à parler beaucoup des hommes à Dieu.
Dieu seul peut faire naître une âme à la vie et la maintenir vivante.

 

L'AMOUR DES ÂMES

Qu'est-ce que nous avons à donner à Dieu ? Du temps, de l'argent, des affections ? Nous devons tout à Dieu. Le plus important, ce n'est pas l'argent, ce n'est pas le temps, mais c'est l'amour. L'amour est une portion de Dieu en nous. C'est ce dont le coeur de Christ débordait et qu'Il donnait avec abondance, Lui qui savait aimer si pleinement, si saintement, et cela sans argent, sans or, sans rien de visible.

L'amour de Christ a été jusqu'au sacrifice de sa vie, réalisant ainsi sa propre parole : « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jean 15. 13).

À notre tour, nous devons aimer comme Il nous a aimés, sacrifier notre vie pour les autres, travailler et prier pour eux, les considérer comme étant mis sur notre chemin par Dieu. et prier afin que Dieu nous rende capables d'aimer de l'amour dont Il nous aime.
Laissons-nous pénétrer par cet amour sans calcul et sans mesure.

Aimons, aimons encore, aimons toujours plus, et nous verrons que si notre argent s'épuise, de notre coeur jailliront, comme d'une source, des fleuves d'amour et de vie qui ne s'épuiseront jamais.
Notre amour doit amener nos frères au salut, à la repentance, à la conversion, au changement de vie, à l'offrande de leur vie à Dieu.

Celui qui sait, qui croit que Dieu l'a aimé le premier, éprouve qu'il aime Dieu en retour. Il a trouvé dans l'amour paternel de Dieu une force d'impulsion qui le presse d'aimer.
Nous sommes faits pour trouver notre bonheur uniquement en rendant les autres heureux.

La lettre qui suit est adressée aux « tantes » et aux « soeurs » de La Maison.
... Je viens vous rappeler que la vie que nous devons vivre est une vie divine ; elle doit être la vie de Dieu Lui-même en nous. Or, Dieu notre Père est saint ; Il est amour et la perfection de son amour ne nous laisse, en Lui, que la paix la plus parfaite. Cette paix doit être notre partage. Le désir de notre Père est de joindre à cette paix une joie parfaite.

Il y a joie et joie ; il y a la joie superficielle et frivole, il y a la joie profonde et divine dont parle Jésus. « Réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux. » Il y a la joie sainte du Père et des anges « pour un seul pêcheur qui se repent », la joie d'un saint Paul et d'un saint Jacques, triomphant des afflictions. Joie progressive, de joie en joie : d'abord celle du pardon, puis celle de la victoire sur le péché, puis la joie céleste d'amener les autres à Christ.

La joie divine est le couronnement de tous les héritages qu'apporte la vie de Christ en nous. Mais cette paix et cette joie ne sont possibles que lorsque nous avons passé par la mort à nous-mêmes.

 

PENSÉES DIVERSES

Christ est formé en nous par le moyen de la Parole divine et du Saint-Esprit. C'est donc la volonté de Dieu, lorsque nous sondons sa Parole, de nous communiquer par elle quelques grâces nouvelles cachées en Christ. Et nous devrions toujours prier le Père de briser en nous toute résistance à l'action du Saint-Esprit, dont la mission est de former en nous de jour en jour, par le moyen de la Parole, la divine image de Jésus.

Avons-nous le témoignage intérieur que rend le Saint-Esprit, que nous sommes enfants de Dieu ? Ce témoignage est irrésistible, quel que soit le sentiment de notre faiblesse.
Christ pose cette vérité dont nous devrions être persuadés :
« Sans moi, vous ne pouvez rien faire ». Hors de Lui, nous sommes sans force, nous n'avons rien à donner aux autres.

Il nous faut la force venant de Dieu : le Saint-Esprit. Nous savons que nous pouvons le demander et le recevoir, mais à certaines conditions, car Dieu ne le donne pas sans précaution. Il regarde aux dispositions du coeur de celui qui le demande.

Le Père regarde plus à la qualité du bien que nous faisons qu'à la quantité d'actions, qui ne sont souvent pas faites avec assez de soin, d'amour et de sainteté.

En Christ nous avons le temps de faire tout ce qu'Il nous demande, sans nous agiter, sans nous troubler, en gardant toujours une paix parfaite,

Nous devons être des témoins... Souvenez-vous de Daniel, ne se relâchant point de ses devoirs envers le Seigneur, malgré les défenses du roi. Notre devoir est d'annoncer la bonne nouvelle de l'Évangile. « Malheur à moi, si je n'évangélise. » Annoncez courageusement au nom du Seigneur et avec une pleine hardiesse vos propres convictions. Rendez un témoignage verbal : « Quiconque me confessera devant les hommes, je le confesserai devant mon Père, qui est dans les cieux ».

Avez-vous conscience du témoignage que vous avez à rendre ? Car nous avons tous une mission à remplir, un témoignage à apporter. Ne craignez pas de le faire dès maintenant. Souvenez-vous que le Père céleste est toujours avec vous pour écouter le témoignage que vous devez rendre à son Fils.

Il n'y a rien de plus grand pour l'homme ici-bas que de glorifier le Père céleste, en sauvant des âmes par Jésus-Christ La tâche est délicate, difficile, aussi exige-t-elle une très sérieuse préparation.

La valeur d'une âme est si grande aux yeux de Dieu, qu'il n'est pas possible de la comparer à quoi que ce soit ; c'est pourquoi le Seigneur dit qu'elle vaut plus que le monde entier.

Se convertir, c'est renoncer à suivre le monde, le péché et soi-même, pour consentir à suivre Jésus-Christ seul et s'attacher indissolublement à Lui.

Le monde est la plus grande puissance contre laquelle nous ayons à combattre aussi longtemps que nous sommes sous l'empire du péché. Et cette puissance nous domine au dedans comme au dehors. Elle s'appelle la matière, l'argent, l'ambition ; elle s'appelle la convoitise de la chair et des yeux, l'orgueil de la vie ; elle s'appelle surtout « moi ».

Que sert-il de quitter le monde si l'on ne renonce pas à soi-même ?

 

QUELQUES CONSEILS PRATIQUES
Réunions d'appel

Étudier le sujet à traiter, en cherchant à s'adresser moins à l'intelligence qu'à la conscience et au coeur.

Donner à la conversion la place centrale s'adresser comme à des inconvertis.
Prier seul et à plusieurs. Mieux vaut deux pasteurs unis et d'accord que plusieurs divisés.

Faire beaucoup de visites pour préparer les réunions. Organiser des réunions de prière. Préparer soigneusement les chants. Intéresser les autorités.

S'adresser aux âmes comme si c'était la dernière fois qu'elles entendent l'Évangile du pardon et de la vie éternelle.

L'Évangile a une valeur agressive et combative.
Donner une conclusion pratique. (Veux-tu être guéri ?)

Être court, se résumer ; ne donner que ce que donne la vie Christ.

Prier après la réunion. Éviter dans les entretiens tout ce qui peut distraire. Être plein de foi, de courage et d'amour pour les âmes.

Chercher à avoir des entretiens immédiats avec les auditeurs.

Soigner la semence et les âmes qui la reçoivent ; faire de nombreuses visites.

Le ministère en général

Travaillons, non par habitude, mais par obéissance à la volonté de Dieu, et nous n'aurons plus peur de blesser les consciences.

Nous devons annoncer les promesses de la vie. « Christ a mis en évidence la vie et l'immortalité par l'Évangile. »

Donnons à la prière une plus grande place. Si nous voulons être des instruments utiles au Seigneur, il importe d'être appropriés à notre tâche.

Pour l'amour, il faut le posséder et persévérer à le demander au Père.

Soyons des hommes remplis de l'Esprit : « Va avec cette force que tu as. »

Recherchons, non la gloire qui vient des hommes, mais la gloire de Dieu seul.

N'empiétons pas sur le travail et sur la tâche d'autrui.

Sachons souffrir pour l'Évangile. En vérité, nous ne souffrons pas en comparaison des premiers chrétiens. Paul, comme le Sauveur, a souffert.

La cure d'âme est meilleure que la prédication.

Que notre vie soit une prédication, plus encore que nos paroles. L'homme extérieur parle beaucoup et l'homme intérieur ne vit pas toujours la vie qu'il proclame.

Dans une lettre

Est-il nécessaire de faire l'étude des âmes ? Oui, si vous voulez réellement leur faire du bien, les réveiller, les relever, les guérir et les amener à Jésus-Christ.
Que diriez-vous d'un médecin qui traiterait tous ses malades de la même manière et donnerait le même remède pour guérir toutes les maladies ? Vous n'auriez pas une grande confiance en lui.

Comment un médecin peut-il ordonner un bon remède, s'il ne connaît pas la maladie de son patient ?

Si donc vous désirez vraiment faire du bien aux âmes, vous vous trouverez devant la nécessité de les connaître. Il ne suffit pas de leur donner les premiers conseils venus, ou de leur lire n'importe quel passage de la Bible. Il faut une grande connaissance de la Parole de Dieu pour répondre aux besoins de chacun ; il faut demeurer en Christ qui nous inspirera les pensées et les paroles appropriées à chaque cas et qui conviendront dans les diverses circonstances,

Fragment d'un sermon de Ch. Moreillon à l'occasion d'une réception de ses catéchumènes:

... Vous avez eu le meilleur de mon temps et de mon affection mais je m'accuse publiquement de n'avoir pas encore fait pour vous tout ce que l'intelligence, le coeur, la volonté, la foi d'un homme peuvent faire par amour et par devoir.

Le sentiment que ma tâche envers vous n'est pas achevée me poursuit, et pour mieux vous l'avouer, laissez-moi vous dire quelque chose que j'ai sur le coeur et qui, si je vous le confie, me soulagera d'un grand poids.

Un jour que je pensais à vous et à cet avenir qui vous attend, tandis que je vous suivais par la pensée sur le chemin de votre pèlerinage terrestre, je me vis arrivé avec vous à la porte des cieux. Là, nous attendait notre souverain Juge. Et avant même de voir si Dieu portait sur son visage l'expression d'un Père qui s'émeut à la vue de ses enfants retrouvés, ma première pensée fut de savoir si nous étions tous présents. À ce moment palpitant, la vision qu'un ou plusieurs d'entre vous pouvait manquer à l'appel, me bouleversa à tel point, que, instinctivement et oubliant le ciel pour retourner sur la terre, je cherchais quelque chose qui pût me rassurer... Rien, je n'avais rien parmi les choses humaines pour chasser de mon esprit les mots de « responsabilité » et de « condamnation ». Non, je n'avais rien pour apaiser ma conscience agitée ; toutefois, comme le Livre de Dieu était ouvert devant moi, je voulus y chercher un de ces passages qui parlent de miséricorde et de grâce ; mais mes yeux tombèrent sur cette parole : « Je n'ai perdu aucun de ceux que tu m'as donnés ».

Jugez de ce que je devais ressentir !... Au lieu de me sentir soulagé, je ne fus que plus accablé. Il me semblait que ce Juge me poursuivait autant par sa Parole que par ma conscience, et cela, afin que je sache bien que chacun sera jugé selon ses oeuvres.

Après ces choses, que devais-je faire ? Passer outre ? Jamais. Et j'ai considéré ces graves pensées et ces paroles de l'Écriture comme un appel de Dieu à votre sujet : Ne perdre aucun de vous, chers catéchumènes, tel devait être le mot d'ordre de ma tâche à votre sujet.

J'ai médité ce mandat, et Dieu dans sa bonté m'a fait savoir que pour m'en acquitter de manière à être déchargé de ma lourde responsabilité, j'avais avant toute chose à prier longtemps et avec un amour inaltérable pour vous, puis à consacrer les derniers moments que j'avais à vous donner, à vous avertir des difficultés que vous rencontrerez, si vous voulez être fidèles à votre engagement. J'avais à faire cela de telle sorte que si vous ne vous sentez pas capables de tenir votre promesse, vous renonciez aujourd'hui à prendre un engagement que vous ne tiendriez pas.

Conformément à ces ordres d'En haut, j'ai prié et je prierai longtemps encore pour vous, mais à cette heure qui est la dernière peut-être que nous passons réunis, je viens attacher votre attention la plus sérieuse à l'importance de votre promesse, en vous disant de la part du Seigneur : « Que votre oui soit oui, que votre non soit non ».

Dieu veut qu'il y ait un accord parfait entre ce que vous pensez et ce que vous dites, et dans ce cas particulier, vous sentez bien que Celui qui lit dans vos coeurs, ne veut pas que vous disiez ce que vous ne pensez pas. Il veut que ce que Vous dites, vous soyez décidés à le faire.
Soyez donc consciencieux et sincères.

Si vous dites oui, soyez décidés à tenir votre parole ; mais si, dans le secret de vos coeurs, vous dites non, soyez sincères et ne prononcez pas une parole qui vous ferait mentir, qui serait un blasphème.

Puisque tous les moyens vous sont offerts pour tenir fidèlement l'engagement que vous allez prendre, je vous supplie une dernière fois de ne pas les repousser, afin que je puisse avoir la douce et divine joie de me retrouver avec vous tous devant le trône du Père céleste et de pouvoir lui dire en vous montrant à Lui :
« Je n'ai perdu aucun de ceux que tu m'as donnés. »

À une dame qui demande la guérison de son enfant épileptique. Quelques conditions à remplir.

Lire la Parole de Dieu avec méditation, sincérité et foi.

Prier avec humilité et persévérance.

Se repentir de toutes ses fautes et les confesser à Dieu et aux hommes. Les réparer dans la mesure du possible, au prix de toutes les humiliations nécessaires. Une seule faute non avouée ou non réparée peut empêcher l'exaucement (Jacq. 5. 15, 16).

La contemplation du Sauveur mort sur la Croix, répandant sur vous son sang, afin de vous obtenir le pardon du Père et l'affranchissement de la puissance et des conséquences des péchés.

La foi inébranlable dans les promesses de Dieu, contenues dans sa Parole (Jean 11. 40).

La foi inébranlable dans la puissance efficace de la prière faite au nom de Jésus (Jean 14.12-14).

La transformation de votre affection pour votre enfant, de sorte que vous ne le considériez plus comme étant à vous, mais à Dieu.

La consécration, par une reconnaissance anticipée de la guérison d'une partie de votre temps, de vos forces et de vos ressources, selon la direction que Dieu vous donne dans sa Parole et par le Saint-Esprit.

Ne croyez pas non plus que votre enfant doit être guéri nécessairement du jour au lendemain. La foi vraie sait attendre. Ne fixez aucun délai au Seigneur : son amour n'a pas de limite.

Enfin, désirez cette guérison pour que Dieu soit glorifié aux yeux des pécheurs et des incrédules comme aux yeux, parfois appesantis, des enfants de Dieu faibles dans la foi.

Fragment d'une lettre au sujet du mariage d'une jeune fille.

Je crains fort que le bonheur que votre soeur croit avoir trouvé ne lui échappe. Elle cherche le bonheur au lieu ce chercher Celui qui le donne, Christ.

Si Mlle E. se marie avant d'être convertie, si elle donne son coeur à un homme avant de le donner à Dieu, son véritable ami, le seul qui puisse être fidèle jusqu'au delà de la tombe, elle tente le Seigneur et elle aura trop de peine à le servir.

Le Père céleste veut-Il cette union ? Croyez-vous réellement que ce bonheur sera sûr, profond, durable ? Celui à qui elle pense, a-t-il les mêmes convictions qu'elle, à supposer que ses convictions méritent ce nom ? Je ne vois pas encore chez elle ne fût-ce qu'en bourgeon, les fruits que de solides convictions devraient produire. Nous aimons à porter le nom de chrétien, mais nous oublions d'apprendre à le mériter. L'humiliation sincère est la porte d'entrée de la vie chrétienne. Amenez doucement votre soeur par la prière à s'humilier, moins devant les hommes que devant le Seigneur.

Si elle avait au moins le courage de dresser devant elle la Croix de Christ dans toute sa réalité ; si elle osait se dire : Toi qui meurs sans te plaindre, est-ce vraiment pour moi ?

Quand elle avouerait qu'elle a été aimée au delà de toute pensée, par Celui qui a donné sa vie pour elle, nous aurions moins à craindre de la puissance du monde sur elle.

Prenons courage ! Et puisque Christ a vaincu le monde, nous pourrons le faire avec Lui (I Jean 5. 4).

À propos d'un mari ivrogne
Lettre à sa femme

Il faut surmonter le mal par le bien. Il n'y a qu'un seul bien, c'est l'amour, l'amour qui vient de Dieu. Il faut aimer votre mari de l'amour même de Dieu.

Ne croyez-vous pas qu'à force de persévérance dans vos témoignages d'affection vraie, profonde, pleine de dévouement, de tendresse, de patience, votre mari aurait préféré le foyer chaud, vivant, aimant, à la salle d'auberge où il dépense sa vie, son bonheur et le vôtre ?

Lui avez-vous fait un intérieur attrayant ? Peut-être que votre mari avait besoin d'être beaucoup aimé ? Votre patience était-elle sans borne ? Vos regards, vos sourires, vos paroles étaient-ils empreints de l'affection la plus intime ? Vos baisers du matin et du soir, ou à l'heure du culte de famille, étaient-ils pleins de sympathie, d'encouragement, de bonté, de paix ? Vos services étaient-ils rendus de bon coeur et saviez-vous apprécier ceux qui vous étaient rendus ?
Étiez-vous sensible aux témoignages ouverts ou secrets de l'affection ?
Avez-vous prié matin et soir avec votre mari ?
Avez-vous trouvé votre force dans cette parole du Sauveur - « Sans moi vous ne pouvez rien faire » ? Avez-vous peut-être essayé de faire sans Lui ?

C'est une profonde sympathie pour vos déchirements et vos regrets qui me pousse à vous dire cela.

Si votre famille est comme une maison qui menace ruine, prenez courage, tout votre courage, celui que Dieu donne et qu'il demande ; et avant que la maison ne s'écroule et que la famille que vous avez fondée sur le sable ne s'effondre, rebâtissez. sur le seul fondement de la volonté de Dieu, telle que vous pouvez la connaître par votre conscience, par la Parole de Dieu et le Saint-Esprit.

Laissez à Dieu et aux autres le soin de penser à vos droits, et ne pensez qu'à vos devoirs. Votre devoir c'est d'aimer, de croire à la grâce du Sauveur, d'oublier le passé, de recommencer une vie nouvelle dès maintenant, de supporter, de prier sans cesse, moins pour vous que pour votre mari et pour vos enfants.

Si vous êtes découragée, c'est que vous n'avez pas pris l'habitude de puiser votre force et l'amour dont vous avez besoin en Dieu. Vous n'avez pas cru qu'Il vous exaucerait et que son amour était inépuisable.

Oubliez-vous vous-même. Ne pensez plus au droit que vous croyez avoir d'être heureuse pour vous-même. Dieu seul est capable de rendre heureux ses enfants et de leur donner le vrai bonheur, le seul souvent que nous ne recherchons pas.

Nous cherchons trop le bonheur dans l'aisance, le travail, la bonne réputation, la vie facile, la liberté, alors que nous le trouvons sans le chercher, en rendant les autres heureux.

Le sacrifice de nous-mêmes est la source où le Père céleste nous envoie puiser notre bonheur. Allez à Celui qui a dit : « Venez à moi, vous tous qui êtes travaillés et chargés, et je vous donnerai du repos. Apprenez de moi, car je suis doux et humble de coeur » (Matth. 11. 28-30).

Donnez votre vie tout entière. Ne donnez jamais votre fatigue, la tristesse, l'impatience, l'indifférence, la jalousie, le découragement. Tout cela c'est la mort. Donnez la vie, qui se manifeste par la patience, la bonté, la paix, la joie, la sérénité, la confiance, le bonheur.

Aimez, croyez, priez, souffrez, mais soyez toujours joyeuse en tenant vos souffrances cachées dans le coeur de Dieu. Sachez oublier et pardonner.

Souvenons-nous que nous avons été faits pour nous aimer les uns les autres du même amour dont nous avons été aimés.

Il y aurait encore d'autres passages à relever dans les écrits et l'abondante correspondance de Ch. Moreillon. Mais ceci suffit pour préciser la pensée et l'idéal chrétien de cet homme de Dieu, qui nous a laissé l'exemple d'une vie et d'une oeuvre dans lesquelles l'amour et la puissance de Dieu ont été manifestés.


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