La
Bénédiction de la Pentecôte
dans sa plénitude
La seule
chose nécessaire
X. - NE CRAINS POINT, CROIS
SEULEMENT
Si vous qui êtes
mauvais savez donner de bonnes choses à vos
enfants, combien plus votre Père
céleste donnera-t-il le Saint-Esprit
à ceux qui le Lui demandent ?
(Luc 11 : 13.)
Comme Jaïrus était allé
implorer le secours du Seigneur Jésus en
faveur de sa fille mourante, on vint lui annoncer
qu'elle était déjà morte. Mais
Jésus lui dit : « Ne crains
point, crois seulement. » C'est quand
l'homme est à bout de ressources, quand il
ne peut plus rien, que cette parole consolante
acquiert toute sa valeur. Que de fois elle a
été la force des enfants de Dieu dans
la plus grande détresse ! Eh bien,
qu'elle soit aussi pour nous maintenant notre aide
dans notre recherche de cette grâce
suprême, que nous nous sentons tellement
impuissants à conquérir par nos
propres efforts. Seul un miracle de la
toute-puissance divine peut nous en mettre en
possession. Mais faisons le silence dans nos
coeurs, et nous entendrons la voix du Seigneur nous
dire : « Ne craignez point, croyez
seulement : c'est Dieu qui
agira. »
« Combien
plus » !... Il n'y aurait qu'un
père dénaturé qui refuserait
du pain à son enfant ; et Dieu nous
refuserait Son Saint-Esprit, plus nécessaire
à notre âme que le pain au
corps ! Au milieu de tous nos raisonnements et
de toutes nos aspirations, gardons comme la base
fondamentale de notre vie spirituelle cette
inébranlable confiance : le Père
donnera à Son enfant toute sa part
d'héritage. Dans Son amour infini, Il
désire nous posséder
entièrement ; comme Il est Esprit, Il
ne le peut qu'en nous donnant Son Esprit. Aussi
vrai qu'Il est Dieu, Il nous
remplira de Son Esprit.
Voilà ce qu'il nous faut croire pour obtenir
cette grâce. Et cette assurance-là
nous donnera la victoire sur toutes nos
difficultés. Ainsi, « ne crains
point, crois seulement » ;
« ne t'ai-je pas dit que, si tu crois, tu
verras la gloire de
Dieu ? »
Nous avons là-dessus trois
grandes leçons à
apprendre.
1. Sans pouvoir tout
comprendre ni tout expliquer, pourtant
« crois seulement ».
On peut se poser plus d'une question
dont la solution risquerait de retarder
indéfiniment la bénédiction,
si l'on n'était résolu à
l'obtenir auparavant. Mentionnons-en
deux.
Celle-ci d'abord : D'où
doit venir la dite bénédiction, du
DEDANS ou d'EN HAUT ? Du DEDANS,
répondront sans hésiter quelques-uns.
Le Saint-Esprit est descendu sur la terre à
la Pentecôte et a été
donné alors à l'Eglise. À
notre conversion, il pénètre dans
notre coeur. Nous n'avons dès lors plus
à le demander, nous n'avons plus qu'à
le mettre en valeur en en faisant usage. Nous
L'avons dans Sa plénitude : nous
n'avons donc pas à chercher à en
avoir davantage. C'est bien plutôt Lui qui
voudrait nous posséder mieux :
livrons-nous entièrement à Lui, et Il
nous remplira entièrement. Ainsi c'est du
dedans que doit venir la
bénédiction : la source d'eau
vive est là ; qu'on enlève tout
obstacle, et l'eau vive jaillira.
Non, répondront beaucoup
d'autres, c'est d'EN HAUT que doit venir la
bénédiction. À la
Pentecôte, le Père a donné
l'Esprit, mais Il ne l'a pas abandonné. La
Plénitude de l'Esprit réside encore
en Dieu ; ce qu'Il en donne demeure dans Sa
dépendance. C'est LUI qui agit par Son
Esprit, et c'est d'En Haut, par conséquent,
que vient toute manifestation nouvelle de la
puissance de l'Esprit.
Qu'on se rappelle ce qui s'est
passé en Samarie et à
Césarée, longtemps
après la Pentecôte
(1). C'est encore
au ciel qu'est l'Esprit dans Sa plénitude,
c'est du ciel qu'on doit l'attendre.
Ne perdez pas votre temps, mon
frère, à chercher qui a raison :
Dieu peut bénir ainsi comme ainsi. Au
déluge, « toutes les sources du
grand abîme jaillirent, et les écluses
des cieux s'ouvrirent » : l'eau vint
à la fois d'en haut et d'en bas. Dieu veut
que nous honorions l'Esprit qui est
déjà en nous ; mais Il veut
aussi nous amener à nous attendre à
Lui dans une attitude de dépendance absolue,
pour qu'Il nous donne une effusion nouvelle de Son
Esprit, comme Il nous donne notre pain
quotidien.
Et voici la seconde question :
Cette bénédiction vient-elle peu
à peu ou soudainement ? Faut-il
attendre une croissance insensible et silencieuse
de l'action de l'Esprit en nous, ou bien une
onction puissante ? Qu'il me suffise de
rappeler que Dieu a déjà agi de ces
deux manières, et qu'Il le fera sans doute
encore. L'important, c'est la résolution de
placer sous la domination de l'Esprit notre vie
tout entière, et c'est la certitude, acquise
par la foi, que Dieu a accepté cet acte de
consécration. Tôt ou tard, il faut en
venir là. Après quoi, que
l'exaucement vienne comme une submersion soudaine
ou comme un accroissement lent et continu, il
s'agit de se maintenir dans cette attitude de
consécration en s'attendant à
Dieu.
Ainsi l'essentiel est de nous
reposer sur LA FIDÉLITÉ DE
DIEU : « Crois
seulement » ; de nous en tenir
à cet unique principe : Dieu nous a
promis de nous remplir de Son Esprit ;
à Lui d'accomplir Sa promesse ;
à nous de Le remercier de Sa promesse sans
en attendre l'accomplissement. En la faisant, Dieu
s'est engagé envers nous :
réjouissons-nous en Lui sans nous laisser
troubler par n'importe quels
problèmes ; Il est fidèle, nous
ne serons pas déçus.
2. Quelle que soit l'attitude peu
encourageante ou même hostile des autres,
« crois seulement ».
Un des plus tristes symptômes
du manque de spiritualité de l'Eglise est la
placidité avec laquelle, en
général, on accepte ses
déficits sans avoir soif de quelque chose de
mieux. On allègue la pureté de la
doctrine, le zèle des prédicateurs,
la libéralité des troupeaux,
l'intérêt qu'on porte aux questions
d'éducation et de missions, et l'on estime
devoir plutôt rendre grâces pour ce
qu'on peut constater de bon dans l'Eglise actuelle.
Tout en condamnant la façon de s'exprimer
des Laodicéens
(Apoc. 3 : 17), on n'est pas
loin de partager leurs sentiments. On oublie
l'injonction d'être « remplis de
l'Esprit ». Au lieu de prophétiser
à l'Esprit : « Viens des
quatre vents, souffle sur ces morts, et qu'ils
revivent ! »
(Ezéch. 37 : 9) on
décourage plutôt ceux qui en parlent.
Sans doute, on croit au Saint-Esprit, mais sans
voir que ce dont l'Eglise a besoin, c'est de la
plénitude de l'Esprit.
D'autres seront peut-être
d'accord avec vous quant à ce besoin de
l'Eglise sans en être plus encourageants, au
contraire : ils y ont souvent pensé,
ils en ont même fait un sujet de
prière, mais sans résultat apparent.
Il n'en a d'ailleurs jamais été
autrement, même aux premiers temps de
l'Eglise. Tout ce que vous dites de l'impuissance
des chrétiens et de la grandeur des
promesses divines est vrai ; mais.... qu'y
faire ?... Ces gens-là descendent en
ligne directe des dix espions qui
s'opposèrent à Caleb et à
Josué : le pays est magnifique, mais
les Cananéens sont trop forts pour nous.
Faute de consentir à un complet renoncement
à eux-mêmes, ils n'ont pas eu la
hardiesse de dire : « Montons,
emparons-nous du pays, nous y serons
vainqueurs »
(Nombr. 13: 30).
Ne vous laissez pas prendre aux
filets de ces raisonnements. « Crois
seulement », Dieu est tout-puissant. S'il
a pu ressusciter Christ d'entre
les morts, Il peut aussi manifester avec puissance
Sa vie divine dans votre coeur. Ecoutez-Le dire
à Abraham : « Je suis le Dieu
tout-puissant : marche devant ma face, et sois
intègre »
(Gen. 17: 1). Tenez-vous-en à
ce que Dieu a promis, en vous reposant sur Sa
toute-puissance pour attendre l'accomplissement de
Sa promesse. Demandez au Père de vous
« fortifier puissamment par Son
Esprit », et adorez « Celui qui
peut faire infiniment plus que tout ce que nous
demandons et pensons ». Que la foi en la
toute-puissance de Dieu remplisse votre âme,
et vous garderez la certitude que Dieu peut vous
remplir de Son Esprit, si difficile et improbable
que cela paraisse. « Crois
seulement. »
3. Digne ou indigne, à la
hauteur ou non, « crois
seulement ».
Les douloureux souvenirs d'un
passé humiliant viennent souvent
décourager le croyant désireux
d'obtenir la grande bénédiction
promise. Il se souvient de tant de vains efforts,
de tant de prières inutiles ; puis il
voit sa misère et son indignité
actuelles, le peu de progrès qu'il a
faits : l'avenir vaudra-t-il mieux ? En
pensant à ce que doit être la vie d'un
homme rempli du Saint-Esprit, il lui semble
impossible qu'il en soit jamais un....
Dans un cas de ce genre, il n'y a
qu'une chose à dire :
« Crois
seulement ». Jetez-vous dans les bras de
Celui qui est VOTRE PÈRE et comptez sur SON
AMOUR. Ce n'est pas à vous d'amener Dieu
à vous bénir, à force de
renoncements ou de consécration. C'est au
contraire Dieu qui ne demande qu'à accomplir
Son oeuvre en vous. Il a pour vous un
amour paternel, et Il sait à quel
point vous avez besoin de Son Esprit pour
être pleinement heureux. Il vous faut
apprendre à jouir de cet amour, dont
Jésus, au prix de Son Sang, vous a garanti
la réalité; apprendre à
affirmer par la foi que cet amour
vous enveloppe et resplendit sur vous comme la
clarté et la chaleur du soleil. Mettez-vous
à vous confier en cet amour, à croire
qu'il aspire indiciblement à vous inonder de
sa chaleur....
Et qu'est-ce que ce Père,
votre Père, réclame de vous ?
Tout simplement que vous vous abandonniez à
Lui tel que vous êtes, dans votre
complète indignité, votre
néant, votre impuissance, pour qu'il puisse
faire son oeuvre en vous ; que vous Le
laissiez agir, vous façonner à Sa
guise, vous fortifier puissamment dans votre homme
intérieur, d'une manière invisible
mais sûre, jusqu'à vous rendre capable
de tout lâcher pour recueillir Son
trésor. Il assumera volontiers la
responsabilité de votre avenir tout entier,
et prendra soin que vous deveniez capable de
marcher d'une manière digne de la
bénédiction reçue.
Ce n'est pas à vous de vous
forger un idéal de ce que doit être
cette vie nouvelle ; ce sera à l'Esprit
de vous l'enseigner quand Il la créera en
vous. Il ne s'agit pas d'un trésor que
vous auriez à garder et à
porter, mais d'une puissance qui vous portera et
vous gardera. Ainsi « crois
seulement », reposez-vous sur l'amour de
votre Père.
Remarquez que Jésus l'appelle
« la promesse du Père
(Luc 24: 49), et qu'il est fait appel
à la fidélité de Dieu
« Celui qui a fait la promesse est
fidèle »
(Hébr. 10 : 23) ;
qu'il est question de la puissance de Dieu aussi
bien que de Son amour
(Actes 1 : 8 ;
Luc 11 : 13). Ainsi c'est de
Dieu qu'il s'agit, de ce qu'il peut seul faire,
Lui. Tenons-nous en silence à Ses pieds,
dans l'adoration : Il veut faire quelque chose
pour nous, et Il est puissant pour le faire, pour
faire bien plus que nous ne saurions
demander : « crois
seulement ». Disons comme Marie :
« Voici la servante du Seigneur :
qu'il me soit fait selon Ta parole »
(Luc 1 : 38). « Celui
qui vous a appelés est fidèle, et
c'est Lui qui le fera »
(1 Thess. 5 : 24).
|