La
Bénédiction de la Pentecôte
dans sa plénitude
La seule
chose nécessaire
XII. - NÉCESSITÉ D'UNE
CONSÉCRATION SANS RÉSERVE
Alors le Fils lui-même
sera soumis à Celui qui lui a soumis toutes
choses, afin que Dieu soit tout en tous.
(l Cor. 15 : 28.)
Quand on parle d'entière
consécration, il y a des personnes qui
demandent en quoi précisément
l'enseignement dit « de
Keswick », qui date du
« Mouvement d'Oxford »,
diffère de la doctrine ordinaire de la
sanctification. On pourrait répondre que
toute la différence se trouve dans le mot
« entière ». C'est le
mot qu'il faut souligner, ce qu'on ne fait pas
d'habitude ; ce qui est cause qu'on ne jouit
pas de la plénitude de ce que Dieu tient en
réserve pour les Siens. Qu'Il daigne nous
faire voir si clairement par Son Esprit
l'importance de ce mot que nous en arrivions tous
à tout abandonner pour tout
obtenir.
1. Dieu tout entier.
La nature même de Dieu
l'exige : Son caractère est
l'absoluité. C'est de Lui, par Lui et pour
Lui que sont toutes choses, de Lui que
procède toute vie. Tout ce qui existe
n'existe que pour manifester Sa bonté, Sa
sagesse et Sa puissance.
Ce qui constitue le
péché, c'est la volonté de
l'homme d'être quelque chose : il n'a
pas voulu que Dieu fût tout. Et le but de la
Rédemption est de rendre à Dieu Sa
place souveraine dans notre coeur et dans notre
vie. Après quoi le Fils lui-même sera
soumis au Père, afin que Dieu soit tout en
tous. Christ a montré dans Sa vie ce que
c'est que de n'être rien
pour permettre à Dieu d'être
tout ; et maintenant Il vient vivre cette
même vie dans les coeurs de Ses
rachetés.
Il faut donc que la volonté
de Dieu, Sa gloire, Sa puissance, soient tout pour
nous ; que nos minutes et nos heures, que les
paroles de nos lèvres, que les mouvements de
nos coeurs aient pour mobile et pour règle
la volonté de Dieu, Sa gloire, Sa puissance.
« Soit que vous mangiez, soit que vous
buviez, soit que vous fassiez quelque autre chose,
faites tout pour la gloire de Dieu »
(1 Cor. 10 : 31). Telle est la
vie de quiconque est rempli de l'Esprit. Dieu, pour
lui, n'est pas seulement quelque chose, pas
seulement beaucoup, Dieu est littéralement
TOUT.
2. Le péché tout
entier.
Le péché, avons-nous
vu, est le détrônement de Dieu ;
c'est l'homme faisant sa propre volonté,
cherchant sa propre gloire, déployant sa
propre force ; c'est Dieu mis de
côté. Aussi a-t-il pour
conséquence la misère et la
mort.
Où le péché
pénètre, il infecte tout. De
même que Dieu était tout pour l'homme
avant la chute, le péché est devenu
tout pour l'homme tombé ; il
pénètre tout son être, il
règne partout et corrompt tout, par le fait
que le MOI est désormais sur le
trône.
Pour se convertir réellement,
il faut bien en avoir quelque idée; mais ce
n'est ordinairement que peu à peu que les
yeux s'ouvrent à cet égard, et que
l'on sent à quel point on a besoin
d'être rempli de l'Esprit et purifié
de tout péché. On découvre
alors que tout est comme imprégné de
péché, la volonté, les
facultés, le coeur : seule la
toute-puissance de Dieu pourra, par le
Saint-Esprit, remettre l'ordre dans cette
créature déchue, misérablement
impuissante et incapable de bien faire.
Une fois que les yeux se sont
ouverts, on s'aperçoit
qu'en effet « le monde
entier est sous la puissance du malin »
(1 Jean 5 : 19), puisque le MOI
est partout sur le trône. Que Dieu soit tout,
et le péché tout entier sera
expulsé.
3. Christ tout entier.
Le Fils est la
révélation du Père, de la
plénitude même de Dieu ; de sorte
que les richesses de Christ sont aussi
inépuisables que celles de Dieu. C'est en
Christ que Dieu est venu sur la terre pour en finir
avec le péché tout entier et pour
reprendre dans le coeur de l'homme Sa place tout
entière. De là la
nécessité de connaître le
Christ tout entier.
Savoir que nous Lui devons
l'expiation et le pardon de nos
péchés, c'est ne Le connaître
encore que partiellement. Dieu nous a donné
en Lui tout ce dont nous avons besoin : la vie
et toute grâce. C'est
précisément le secret de la vraie
sanctification que de connaître Christ avec
toutes Ses richesses et avec Son désir
d'être tout pour nous. Et c'est aussi la
condition de la plénitude de
l'Esprit.
Proclamez avec une joyeuse assurance
que Dieu vous a tout donné en Christ, et
qu'en conséquence vous Lui abandonnez votre
être tout entier et votre péché
tout entier, sans aucune restriction. Qu'il soit
tout et qu'il ait tout, et qu'il puisse vous
remplir tout entier de Lui-même.
4. L'entier sacrifice de tout.
Tout quitter, tout vendre, renoncer
à tout : ainsi le voulait le
Seigneur.... qui n'a point
changé.
S'il est tout, Il a le droit de tout
avoir. C'est le malheur d'une quantité de
chrétiens de ne pas croire que Christ soit
tout ; aussi n'ont-ils pas l'idée de
tout Lui donner.
Mais il faut Lui donner tout parce
que tout est sous le pouvoir du
péché, et qu'Il ne peut purifier que
ce qu'on Lui a si bien abandonné qu'Il peut
en prendre pleinement possession et le
remplir.
Même ce qui semble
légitime ou innocent se trouve
entaché d'égoïsme dès que
nous nous cherchons nous-mêmes en en usant.
Ce ne sera sanctifié qu'entre les mains de
Christ.
Ce sont les lacunes dans la
consécration de beaucoup de chrétiens
qui expliquent l'impuissance de leurs
prières. Si l'on n'abandonne pas tout, c'est
qu'on ne connaît pas encore Christ tout
entier. Mais n'ayons pas peur de Lui livrer notre
tout : nous apprendrons ainsi à Le
connaître, et Son grand amour se
dévoilera à nos regards
émerveillés.
5. L'Esprit tout entier.
Après Dieu tout entier et
Christ tout entier vient nécessairement
l'Esprit tout entier. Il ne faut pas moins que la
plénitude de l'Esprit pour nous
dévoiler la plénitude des richesses
de Christ en nous.
S'il y a tant de lacunes dans la
chrétienté actuelle, c'est, entre
autres raisons, parce qu'on a perdu de vue les
droits du Dieu trois fois saint. Tout en faisant
profession de foi chrétienne, on se cherche
encore soi-même, trop souvent, tandis que
Dieu passe au second rang. On n'a pas compris que
Dieu doit pouvoir disposer des moindres
détails de la vie de Ses enfants pour
manifester Sa gloire, qu'il n'y a pas de plus grand
bonheur que de faire sa nourriture de la
volonté de Dieu, sous l'inspiration de
l'Esprit filial de Christ lui-même, le
Maître et l'Hôte divin du coeur. Le
comprendre, c'est comprendre la
nécessité d'être rempli du
Saint-Esprit.
6. La foi tout entière
ou la plénitude de la foi.
« Toutes choses sont
possibles à celui qui croit. »
-
« Quoique vous demandiez
en priant, croyez que vous l'avez reçu, et
vous le verrez s'accomplir »
(Marc 9 : 23 ;
11 : 24). Dieu étant
tout, l'homme n'étant rien, et n'ayant plus
rien de bon en lui que la faculté de
recevoir Dieu, il en résulte que la foi est
son espoir et son trésor
suprême : c'est par la foi qu'il entre
en possession de ce que Dieu tient en
réserve pour lui, ou qu'il permet à
Dieu d'agir en lui par Son Esprit.
Vérité
élémentaire, mais trop peu
comprise : la seule chose que j'aie à
faire est de rester devant Dieu dans le silence,
dans le sentiment de mon néant, pour Le
laisser agir librement en moi. N'étant autre
chose que cette humble et parfaite soumission au
bon plaisir de Dieu, c'est bien la foi qui est la
clef de tout.
Oui, pour jouir de la
plénitude du Dieu trois fois saint, pour
triompher de la plénitude du
péché et de sa terrible puissance,
pour que notre consécration soit pleine et
entière, il nous faut aussi une
plénitude de foi, une foi illimitée
en la puissance de Dieu et en Sa volonté de
nous sauver parfaitement. « Celui qui
croit en Moi, des fleuves d'eau vive jailliront de
son sein. »
Le moment est venu de poser la
plume. Mais, avant de vous quitter, mon cher
lecteur, Permettez-moi de vous dire encore
ceci : Il y a une chose qui peut se faire
aujourd'hui. Comme le dit le Saint-Esprit,
« aujourd'hui, si vous entendez Sa voix,
n'endurcissez pas votre coeur »
(Ps. 95 : 7, 8 ;
Hébr. 3 : 15). Je ne
vous promets pas une illumination soudaine, des
transports d'allégresse immédiats, je
ne vous promets pas que vous vous sentirez
aussitôt très saint ou richement
béni. Mais vous pouvez recevoir Christ
aujourd'hui comme Celui qui vous purifie, vous
baptise, et vous remplit de l'Esprit ; vous
pouvez Lui abandonner aujourd'hui
votre être entier pour qu'il soit
désormais sous la direction de
l'Esprit ; vous pouvez affirmer que dès
aujourd'hui l'Esprit dans Sa plénitude est
votre bien, votre trésor ; vous pouvez
commencer dès aujourd'hui une vie de foi en
affirmant avec une plénitude de conviction
que Christ est en vous et y est à l'oeuvre
par l'Esprit. Voilà ce qu'il est en votre
pouvoir de faire et ce que vous devez faire.
Faites-le, à genoux devant le trône de
la grâce. Relisez le chapitre
précédent, puis livrez-vous
sur-le-champ pour permettre à l'Esprit de
vous remplir et de prendre possession de vous.
À l'heure qu'il choisira, Dieu
agira.
Mais dès aujourd'hui Il vous
donnera l'assurance qu'Il accepte votre offrande et
que la plénitude de l'Esprit est bien
à vous, « selon votre
foi ».
Et voici mes derniers mots.
Sollicité à la fois par la
plénitude de Dieu, par celle de Christ, par
celle de l'Esprit, comme par la terrible puissance
du péché, laissez-vous vaincre par
l'amour de Dieu, et conquérir par Son
glorieux salut. Osez dire avec foi :
« Même en moi Dieu va être
tout entier. » N'est-ce pas pour cela que
Christ a donné Sa vie ? À vous
de donner aussi la vôtre, et Dieu vous
remplira aussi de Son Esprit saint. Amen.
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