LA CLÉ DU BONHEUR
1.
C'est Dieu
qui
justifie.
(Rom.
8, 33.)
C'est un fait vraiment
merveilleux que d'être justifié, rendu
juste. Si nous n'avions pas violé les lois
divines, nous aurions été justes par
nature et nous n'aurions jamais eu besoin de
justification. Celui qui toute sa vie a fait tout
son devoir et n'a jamais rien fait que son devoir
est justifié par la loi
morale.
Mais
vous, mon cher lecteur vous n'êtes
pas dans ce cas, j'en suis parfaitement sûr.
Vous avez trop de loyauté pour
prétendre que vous êtes sans
péché, aussi avez-vous besoin
d'être justifié.
Si
donc vous vous
justifiez vous-même, Vous n'arriverez
qu'à vous séduire vous-même. Ne
l'essayez pas, cela n'en vaut pas la peine.
Si
vous demandez
à vos semblables de vous justifier, que
pourront-ils faire ? Moyennant cinq sous
plusieurs d'entre eux vous loueront ; pour
bien moins, d'autres vous calomnieront. À
quel prix donc doit-on estimer la valeur de leur
jugement ?
Mais
notre texte
dit : « C'est Dieu qui
justifie » et c'est là le point
capital. N'est-ce pas là un fait remarquable
et digne de toute notre attention ? Venez et
voyez.
En
tout premier
lieu, personne,
si ce
n'est Dieu Lui-même, n'aurait eu la
pensée de justifier des
coupables.
Ils
se sont
révoltés manifestement ; de
leurs deux mains ils ont fait le mal ; ils ont
progressé, dans la
méchanceté ; après avoir
subi les amères conséquences du
péché, et avoir été
contraints de le délaisser, ils y sont
retournés encore. Ils ont violé la
loi et foulé aux pieds l'Évangile de
grâce, Ils ont méprisé les
proclamations de la miséricorde divine et
ont persévéré dans leur
impiété.
Comment
peuvent-ils donc être pardonnés. et
justifiés ? Leurs compagnons de
péché, désespérant
d'eux disent : « Ce sont des hommes
pour lesquels le retour au bien est
impossible. » Même les
chrétiens les regardent
avec tristesse bien plus qu'avec
espoir.
Mais
tel n'est
pas leur Dieu.
Dans
la splendeur
de sa grâce prévenante, Il ne se
donnera pas de repos jusqu'à ce qu'il les
ait justifiés, et les ait rendus dignes
d'être acceptés en Jésus-Christ
son Bien-aimé.
Personne,
si ce
n'est Dieu, n'aurait pu avoir la pensée de
me justifier. - Je suis un sujet
d'étonnement pour moi-même et j'ai la
certitude que l'oeuvre de la grâce doit
être également manifeste pour
d'autres. Voyez Saul de Tarse, qui écumait
de rage contre les serviteurs de Dieu. Tel qu'un
loup dévorant il s'acharnait contre les
brebis et les agneaux sans trêve ni merci, et
pourtant Dieu le terrassa sur le chemin de Damas,
changea son coeur, le justifia si pleinement que,
depuis lors, cet homme devint le plus grand
prédicateur de la justification par la foi
que le monde ait jamais vu.
Souvent
il a
dû s'étonner que même
lui ait pu être justifié par
la foi en Jésus-Christ, lui qui avait
été un partisan convaincu du salut
par les oeuvres de la loi. Qui donc aurait pu avoir
la pensée de justifier un
homme tel que Saul le persécuteur, sinon
Dieu lui-même ? Glorieuse est la
grâce du Seigneur !
Mais,
quand
même quelqu'un aurait eu la pensée de
justifier l'impie, Dieu
seul aurait pu le
faire. C'est une
impossibilité pour quelqu'un de pardonner
des offenses qui ne le concernent
pas.
Voici
une
personne qui a eu des torts graves à votre
égard ; vous pouvez lui pardonner, et
j'espère que vous voulez le faire, mais nul
autre ne le peut. Vous êtes l'offensé,
de vous doit provenir le pardon. Si nous avons
péché contre Dieu, il est possible
à Dieu de pardonner, car la transgression a
été commise contre Lui. C'est ce qui
fait dire à David dans le psaume
51:
« J'ai péché contre toi,
contre toi proprement, et j'ai fait ce qui est mal
à tes yeux. » Dieu étant
l'offensé a aussi le pouvoir de pardonner
l'offense.
Allons
donc
à Lui et demandons-lui grâce. Ne nous
laissons pas égarer par les prêtres
qui voudraient que nous nous confessions
auprès d'eux. Ils n'ont aucune garantie dans
la Parole de Dieu pour étayer leurs
prétentions. Mais lors même qu'ils
auraient été choisis et
consacrés pour absoudre de
la part de Dieu, ne vaut-il pas mieux aller
nous-mêmes au Tout-Puissant par
Jésus-Christ le Médiateur, pour
chercher et trouver le pardon auprès de Lui,
puisque nous sommes sûrs que telle est la
vraie marche à suivre ? Il y a trop de
risques dans une religion par procuration. Mieux
vaut vous occuper personnellement de ce qui
concerne votre âme que de vous en remettre
à qui que ce soit.
Dieu
seul peut
justifier l'impie, mais
Il peut le justifier
parfaitement. Il
efface nos péchés
complètement ; Il dit qu'en quelque
endroit qu'on puisse les chercher on ne pourra
jamais les trouver. Par sa bonté infinie Il
a préparé les voies et moyens par
lesquels il peut rendre blancs comme la neige des
péchés aussi rouges que
l'écarlate et éloigner de nous nos
transgressions comme l'orient est
éloigné de l'occident Il
ajoute : « je ne me souviendrai plus
de vos péchés. » Il
poursuit son oeuvre jusqu'à
l'anéantissement du péché. Un
ancien prophète s'écriait avec
étonnement : « Quel est le
Dieu semblable à toi, qui pardonnes
l'iniquité et qui remets la transgression du
reste de ton héritage ? Il ne conserve
pas sa colère à
toujours, car Il est abondant en
grâce »
Nous
ne parlons
pas maintenant de justice, ni de la manière
dont Dieu agit avec les hommes selon leurs propres
mérites : si vous vous flattez de
traiter alliance avec le Dieu juste. d'après
les ordonnances de sa loi, vous êtes sous le
coup de l'éternelle colère, car c'est
là tout ce que vous
méritez.
Que
son Nom soit
béni ! Il ne nous a pas traités
selon nos péchés, mais Il nous a mis
au bénéfice de sa libre grâce
et de son infinie compassion. « Je vous
recevrai en grâce, ajoute-t-Il, et je vous
aimerai sans contrainte. » Croyez-le, car
il est certain que le Très-Haut peut traiter
le coupable avec une miséricorde sans
bornes. Il peut traiter les impies comme si
toujours ils avaient été pieux. Lisez
et relisez la parabole de l'enfant prodigue, et
considérez comment le père pardonne
et reçoit, à son retour, le fils
égaré. Il lui témoigne autant
d'amour que s'il n'était jamais parti et ne
s'était jamais souillé avec les
femmes débauchées. Il alla même
si loin, que le frère aîné se
mit à grommeler ; mais le père
ne cessa jamais de l'aimer. O mon
frère ! quelque coupable que vous
soyez, si vous voulez seulement revenir à
votre Dieu et Père, Il vous traitera comme
si vous n'aviez jamais péché. Il vous
regardera comme juste et vous traitera comme tel. -
Qu'en dites-vous ?
Ne
voyez-vous
pas, - car je désire ne pas laisser ce beau
sujet avant de l'avoir rendu parfaitement clair, -
ne voyez-vous pas que nul homme n'aurait eu
l'idée de justifier l'impie et que personne,
sauf Dieu, n'aurait pu le faire, mais que,
cependant, Dieu le peut ? Voyez en quels
termes l'apôtre jette ce défi :
« Qui accusera les élus de
Dieu ? C'est Dieu qui
justifie ».
Quand
Dieu a
justifié un homme, il est bien
justifié, il est parfaitement
justifié, à bon droit, il est
éternellement justifié L'autre jour,
je lisais dans une brochure remplie de venin contre
l'Évangile et contre ceux qui le
prêchent, que nous tenons pour vraie une
espèce de théorie, par laquelle nous
nous imaginons que le péché peut
être ôté de l'humanité.
Nous n'établissons aucune théorie,
nous proclamons un fait. Le plus grand fait que la
terre ait vu, c'est que Christ, par son
précieux sang, efface le
péché dès maintenant et que
Dieu, pour l'amour de Christ, traitant les hommes
selon son infinie miséricorde, pardonne aux
coupables. Il les justifie, non d'après ce
qu'Il voit ou prévoit devoir être en
eux, mais selon les richesses de la grâce qui
remplit son coeur. Cela, nous l'avons
proclamé, nous le proclamons, et nous
voulons le proclamer tant que nous vivrons.
« C'est Dieu qui justifie. » -
Il justifie l'impie. Comme Il n'a pas honte de le
faire, nous n'avons pas honte de le
répéter.
La
justification
qui a Dieu Lui-même pour auteur est un fait
indiscutable. Si le juge m'acquitte, qui peut me
condamner ? Si le tribunal suprême de
l'univers m'a déclaré juste, qui
pourra m'accuser ?
La
justification
divine est une réponse suffisante aux
exigences d'une conscience angoissée. Le
Saint-Esprit a ses voies et moyens pour faire
entrer la paix dans notre être entier de
telle sorte que nous ne demeurons pas plus
long-temps dans la crainte. Avec cette
justification, nous pouvons défier les
rugissements et les outrages de Satan et des
impies. Avec elle nous ressusciterons sans effroi,
et nous affronterons les
dernières grandes assises.
- Devant le
tribunal
suprême
- Je
comparaîtrai
hardiment :
- Qu'ai-je à
craindre du jugement ?
- je suis
absous par
Dieu lui-même !
Mon ami, le Seigneur peut effacer tous vos
péchés.
En vous l'affirmant, je ne donne pas un coup
d'épée dans l'eau :
« Toute espèce de
péché et de blasphème seront
pardonnés aux
hommes. »
Quand
bien
même vous vous seriez plongé dans le
crime jusqu'au cou, d'un seul mot, Il peut enlever
la souillure en disant : « Je le
veux, sois pur. » L'Éternel est
riche en miséricorde.
JE
CROIS LA
RÉMISSION DES PÉCHÉS. - ET
VOUS LECTEUR ?
À
cette
heure même Il peut vous dire :
« Tes péchés te sont
pardonnés, va en paix, » et s'Il
le dit, aucune puissance dans le ciel, ou sur la
terre on sous la terre, ne peut remettre votre
pardon en question et encore moins vous replacer
sous le coup de la colère divine. Pourquoi
douteriez-vous de l'amour tout-puissant ? -
Votre prochain vous aurait-il offensé comme
vous avez offensé Dieu, que vous
ne pourriez pas lui
pardonner ; mais devez-vous
mesurer Dieu à votre
aune ? Ses voies et ses pensées ne
sont-elles pas élevées au-dessus des
vôtres comme les cieux sont
élevés au-dessus de la
terre ?
-
Mais,
ajoutez-vous, ce serait un grand miracle, si Dieu
me pardonnait.
-
Certainement,
ce serait un miracle divin et suprême, et il
est probable qu'Il le fera, car Il fait des choses
grandes et insondables auxquelles nous ne pensons
pas.
Pour
ma part,
j'étais obsédé par un affreux
sentiment de ma culpabilité qui me rendait
la vie insupportable, mais lorsque j'entendis cette
parole : « Regardez vers moi et
soyez sauvés, vous tous les bouts de la
terre, car je suis Dieu et il n'y en a point
d'autre » je regardai vers Lui, et en un
instant, Dieu me justifia. Jésus-Christ
fait
péché pour moi,
voilà ce que je vis, et cette
vue me donna la paix de l'âme. Quand, dans le
désert, ceux qui étaient mordus par
les serpents au venin brûlant regardaient le
serpent d'airain, ils étaient guéris
sur le champ. Il en fut ainsi lorsque je regardai
au Sauveur crucifié. Le Saint-Esprit, en me
rendant capable de croire, me donna la paix par la
foi je me sentis aussi sûr de mon
pardon que je l'étais
auparavant de ma condamnation. J'étais
assuré de ma condamnation parce que la
Parole de Dieu me la déclarait et que ma
propre conscience m'en rendait
témoignage ; mais quand Dieu m'eut
justifié j'en fus également
assuré par les mêmes
témoignages. « Celui qui croit en
Lui n'est point condamné » telle
est la déclaration de Dieu dans
l'Écriture, et ma conscience
témoignait que je croyais et qu'en me
pardonnant, Dieu était juste. De sorte que
j'ai ce double témoignage : celui du
Saint-Esprit et celui de ma conscience, et les deux
sont d'accord. Oh ! combien je désire
que mon lecteur reçoive le témoignage
de Dieu à ce sujet, et sans tarder, il aura,
lui aussi, ce témoignage en
lui-même.
Je
vais
même jusqu'à dire qu'un pécheur
justifié par Dieu s'appuie sur un fondement
plus ferme qu'un homme juste justifié par
ses bonnes oeuvres, si toutefois il en existe un
seul. Jamais nous ne pouvons avoir l'assurance
d'avoir fait assez d'oeuvres. La conscience sera
toujours mal à l'aise, car, après
tout, nous pouvons demeurer à court et nous
n'avons pour nous rassurer à ce sujet que le
verdict incertain d'un jugement
faillible. Mais lorsque c'est Dieu Lui-même
qui justifie et que le Saint-Esprit nous en rend
témoignage en nous donnant la paix avec
Dieu, alors nous sentons que le fait est sûr
et certain, et nous entrons dans le repos. Aucune
langue humaine ne peut exprimer la profondeur du
repos qui remplit l'âme quand elle a
reçu cette paix de Dieu qui surpasse toute
compréhension. Ami
Lecteur,
recherchez-la
MAINTENANT.
C.
H.
S.
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