LA CLÉ DU BONHEUR
10.
Pour les chrétiens
attiédis.
(Osée
14, 4.)
Rien n'est meilleur pour ces
chrétiens-là que d'être
ramenés à la parole de Dieu. Il ne
faut pas oublier que dans ce cas l'Ancien Testament
est aussi important que le Nouveau. Le livre de
Jérémie est particulièrement
éloquent et touchera le coeur de bien des
chrétiens qui ont oublié ce que le
Seigneur a fait pour eux.
Prenez
Jérémie 6, 10.
« À qui parlerai-je et qui
sommerai-je afin qu'ils m'écoutent ?
Voici, leur oreille est incirconcise et ils ne
peuvent pas entendre : voici, ils
méprisent la parole de l'Éternel, ils
n'y prennent point de plaisir. »
Voilà comment la Bible décrit
l'état des chrétiens déchus.
Ils n'aiment pas la parole de Dieu, ils n'y
prennent aucun plaisir et ne s'en nourrissent pas.
Ils ont abandonné les voies dans lesquelles
ils avaient couru avec tant
d'ardeur. Comme Adam et Eve, ils ont
écouté la voix du Tentateur, au lieu
d'entendre celle de Dieu, qui devait les maintenir
dans la route royale.
Une chose très importante,
sur laquelle vous devez attirer l'attention de ces
chrétiens, est celle-ci : ce n'est pas
le Seigneur qui les a abandonnés, mais c'est
eux qui lui ont été infidèles,
et, qui plus est, sans cause. Dieu lui-même
leur adresse ces paroles
sévères :
« Quelle iniquité
vos frères ont-ils trouvée en moi
qu'ils m'aient abandonné ? »
Dieu n'est-il pas le même que quand vous vous
êtes donnés à Lui ? Dieu
a-t-il changé ? Nous sommes prompts
à penser que Dieu change quand,
hélas! c'est nous qui perdons notre premier
amour. « Vous êtes allés,
dit l'Éternel à des citernes qui ne
contenaient point d'eau. » Le monde ne
peut satisfaire le nouvel être
créé au dedans de vous par le sang de
Jésus-Christ.
Combien y en a-t-il qui
autrefois
jouissaient de la communion de leur Dieu et qui
aujourd'hui pensent plus à leurs
vêtements qu'à leurs âmes
précieuses ! Quand on aime, on ne peut
supporter d'être
oublié. Vous,
mères, votre coeur ne se brise-t-il pas
quand vos enfants s'en vont loin de vous et ne vous
envoient ni un mot d'amour ni le plus petit
témoignage d'affection ? Et pourtant,
chrétien infidèle, Dieu plaide avec
toi comme des parents le feraient avec un enfant
bien-aimé. Il te supplie de revenir et Il te
dit : « Que t'ai-je fait que tu
m'aies oublié ? »
Les paroles les plus touchantes
de
la Bible sont des appels que Dieu adresse à
ceux qui l'ont abandonné sans
cause.
Je n'exagère pas en disant
que j'ai vu des centaines de chrétiens
infidèles revenir à Dieu. Pas un
d'eux n'a nié que ce fût une chose
amère et mauvaise que de se détourner
de son Dieu, comme l'exprime si bien le verset
cité plus haut.
Voyez l'exemple de Lot. N'a-t-il
pas
été amer pour lui, ce séjour
au milieu des méchants qui habitaient
Sodome ? Pendant les dix ans qu'il y demeura,
il ne fit pas un seul prosélyte. Il
prospérait aux yeux du monde ; on vous
aurait même dit dans Sodome, qu'il
était un des hommes les plus riches de la
ville. Mais hélas ! il avait
ruiné sa famille. Quel triste spectacle que
celui de ce vieillard
infidèle, se sauvant de Sodome à
minuit après avoir averti ses enfants qui
refusent de l'écouter !
J'ai connu, il y a plusieurs
années, un vieillard qui habitait une de nos
cités américaines. Il avait
erré pendant longtemps dans les plaines
stériles du péché. Un soir, il
désira se repentir et revenir à son
Sauveur, qu'il avait abandonné.
Nous priâmes ensemble, nous
priâmes encore, nous priâmes longtemps
jusqu'à ce qu'enfin la paix descendit dans
son âme et il s'en alla plein de joie. Le
soir suivant, il s'assit sur le banc en face de moi
pendant que je prêchais ; il avait l'air
si triste, si découragé, qu'il
faisait mal à voir. Il me suivit dans la
sacristie :
« Qu'avez-vous, lui
demandai-je, avez-vous de nouveaux doutes,
n'avez-vous plus les yeux fixés sur votre
Sauveur ? - Non, me dit-il, ce n'est pas cela,
mais j'ai des raisons d'être triste. Hier je
ne suis pas allé à mon bureau, j'ai
voulu rendre visite à mes enfants qui sont
tous mariés. Tous se sont moqués de
moi. C'est aujourd'hui le jour le plus triste de ma
vie. je récolte ce que j'ai
semé ; j'ai mené mes enfants
dans le monde, et maintenant je
ne puis plus les en arracher. » Le
Seigneur rendit sa joie au pécheur
repentant, mais les conséquences
amères de la transgression ne pouvaient
être ôtées. Consultez ceux
qui ont de l'expérience et vous verrez que
les mêmes péchés ont les
mêmes résultats en France qu'en
Amérique. C'est que la chute spirituelle
des parents est toujours la ruine morale des
enfants.
Soyons fidèles envers ceux
qui se sont détournés de Dieu.
Prenons la Bible en main et essayons de les
convaincre.
Dans
Jérémie 8, 5, nous
trouvons ces paroles : - « Pourquoi
donc ce peuple s'est-il égaré d'un
égarement continuel ? Ils se sont
adonnés à la tromperie, ils ont
refusé de se convertir. »
Voilà les griefs que le Seigneur a contre
eux. « Ils refusent de se
convertir. » Je me suis rendu
attentif et j'ai écouté ; ils ne
parlent pas avec droiture, il n'y a personne qui se
repente de sa perversité disant :
Qu'ai-je fait ? Ils sont tous retournés
à leur course, comme le cheval qui se jette
à bride abattue dans le combat. La cigogne
même a connu dans les cieux ses
saisons ; la tourterelle, l'hirondelle et la
grue observent le temps qu'elles doivent
venir ; mais le peuple
n'a
point connu le jugement de
l'Éternel. »
« Je me suis rendu
attentif, mais ils ne parlent pas avec
droiture... » Point de culte de
famille ! Point de lecture de la Bible !
Point de prière du cabinet ! Dieu
incline son oreille pour écouter, mais il
n'entend rien. Ah ! si ces lignes tombent sous
les yeux de quelque chrétien déchu,
mais désireux d'être pardonné
et réhabilité, il ne peut y avoir des
paroles plus tendres que celles-ci qui se trouvent
dans
Jérémie 3, 12:
« Va donc et crie ces paroles-ci vers
l'Aquilon et dis : « Retourne-toi,
Israël la rebelle, dit l'Éternel ;
je ne ferai point tomber ma colère sur vous,
car je suis miséricordieux, dit
l'Éternel, je ne vous la garderai pas
à toujours. Toutefois reconnais ton
iniquité, car tu as péché
contre l'Éternel ton Dieu, tu t'es
prostituée aux étrangers sous tout
arbre feuillu et tu n'as point écouté
ma voix, dit l'Éternel.
Enfants rebelles,
convertissez-vous,
dit l'Éternel, car j'ai sur vous le droit
d'un mari et je vous prendrai l'un d'une ville et
deux d'une famille et je vous ferai entrer en
Sion. »
Remarquez bien cette
expression :
« Reconnais ton
iniquité. » Combien de fois
n'ai-je pas montré ce passage à un
chrétien tombé ! Un homme me dit
un soir :
« Qui a prononcé
cette parole ; est-elle bien dans la
Bible ? » Alors je lui montrai le
passage. Le pécheur tomba à genoux et
s'écria : « Mon Dieu, j'ai
péché. » Ce fut bien
simple, et pourtant Dieu lui rendit la paix. Allez
et faites de même.
Dans un autre endroit nous
trouvons
ces mots : « Que te ferai-je,
Ephraïm ? que te ferai-je, Juda ?
puisque votre piété est comme une
nuée du matin et comme une rosée du
matin qui se dissipe. »
(Osée
6, 4.)
Plus loin, le même
prophète continue : « O
Israël, reviens à l'Éternel ton
Dieu, car tu es tombé par ton
iniquité. Apportez avec vous vos paroles et
revenez à l'Éternel. Dites-lui :
pardonne toutes les iniquités, et
reçois-nous favorablement, et nous
t'offrirons les sacrifices de nos
lèvres. » Observez ce mot
« revenez » qui
résonne dans chaque page.
Dans
l'Apocalypse, 2, 4, nous
lisons :
« Mais j'ai quelque chose contre toi,
c'est que tu as abandonné ton premier amour.
C'est pourquoi souviens-toi d'où tu es
déchu et te repens et fais tes
premières oeuvres ;
autrement je viendrai bientôt à toi et
j'ôterai ton chandelier de sa place si tu ne
te repens ! »
Je désire attirer votre
attention sur la manière dont Pierre est
tombé, car beaucoup tombent de la même
façon que lui. Aussi l'exemple de Pierre
est-il terrible, celui de Judas plus terrible
encore : « Que celui qui croit
être debout prenne garde qu'il ne
tombe. »
La plupart de ceux qui sont
tombés ont donné dans des faiblesses
où il paraissait impossible qu'ils
tombassent. Si un homme se croit
invulnérable sur un certain point de son
caractère, c'est sur ce point-là
qu'il doit veiller, car c'est celui-là que
l'ennemi choisira de
préférence.
Le premier pas
de Pierre dans
sa chute fut sa confiance en lui-même.
Le Seigneur l'avertit en lui disant :
« Simon, Simon, Satan a demandé
à te cribler comme on crible le blé,
mais j'ai prié pour toi, que ta foi ne
défaille pas. »
(Luc
22, 31, 32.) Pierre lui
répondit aussitôt :
« Je suis prêt
à aller avec toi en prison à la mort.
Quand même tous les autres se
scandaliseraient en toi, je ne serais. jamais
scandalisé. »
(Matt. 26,33.) Jacques,
Jean peuvent te laisser,
mais tu
peux compter sur moi. Le Seigneur l'avertit
de nouveau : « Pierre, je te dis que
le coq ne chantera point aujourd'hui que tu n'aies
nié trois fois de me
connaître. »
(Luc
22, 34.)
Malgré tout, Pierre continue
à dire qu'il est prêt à le
suivre jusqu'à la mort. Cette assurance est
souvent le précurseur de la chute. Marchons
humblement et doucement. Nous avons un grand
Tentateur ; et dans une heure prochaine nous
pouvons être surpris et donner du scandale
à l'Eglise et au monde.
Le second degré dans
la chute de Pierre est le
sommeil.
Si Satan peut assoupir
l'Église, il se sert des chrétiens
même pour faire son oeuvre. Au lieu de
veiller une heure à
Gethsémané, Pierre s'endort et il
oblige le Maître à faire cette
question : « Ne pouvez-vous veiller
une heure avec moi ? »
(Matt. 26, 40.)
Le troisième pas
qu'il
fait vers la chute, c'est de se confier aux
forces charnelles pour le combat qui va se
livrer. Le Seigneur le reprend encore :
« Ceux qui tireront l'épée
périront par
l'épée. »
(Matt. 26, 52.) Jésus dans
cette occasion doit refaire ce
que Pierre a
fait :
guérir l'homme dont l'oreille a
été amputée.
Ensuite, « Pierre
suit
de loin. » Pas à pas le
disciple courageux s'éloigne et finit par
abandonner son Maître. Quelle chute se
prépare quand un enfant de Dieu
s'éloigne des bonnes choses, quand il
s'associe aux plaisirs mondains, quand ses amis
sont choisis dans le monde ! Il ne tarde pas,
en bien des cas, à déshonorer un nom
respecté, et Jésus est de nouveau
trahi par l'un des siens. Et l'exemple de ce
chrétien déchu, quelle pierre
d'achoppement pour les faibles !
Pierre se familiarise avec les
ennemis de Christ. Une servante lui dit :
« Toi aussi, tu es avec Jésus de
Nazareth. » Mais l'autre, devant tous,
répond : « Je ne sais ce que
tu dis ! » Et quand, arrivé
dans le vestibule, une autre servante le voit et
dit : « Celui-ci, est aussi avec
Jésus de Nazareth, » il le nie
avec serment : « Je ne connais pas
cet homme. » Une heure s'écoule et
le disciple infidèle ne se rend pas compte
de sa chute ; un autre lui affirme qu'à
son accent il le reconnaît pour un
Galiléen ; Pierre se met en
colère, il commence à jurer, il renie
son Maître pour la
troisième fois, et alors le coq chante.
(Matt. 26, 69.74.)
Il commence par la
présomption, et, pas à pas, il est
conduit à renier son
Maître.
Le Seigneur aurait pu l'accabler
par
ces questions, par des reproches, mais non rien de
tout cela : Jésus regarde Pierre.
Oh ! ce regard, de quelle tendresse, de quel
amour n'était-il pas rempli ! Car le
coeur de l'infidèle disciple se brise, il
sort et Pleure amèrement son
péché.
Après la résurrection,
voyez comme Jésus agit avec tendresse envers
ce disciple rebelle ! L'ange qui se tenait
dans le sépulcre dit :
« Allez, dites aux disciples et à
Pierre. »
(Marc.
16, 7.)
Le Seigneur n'oublie pas Pierre,
quoique celui-ci l'ait renié trois fois et
il envoie un message spécial au disciple
repentant. Que notre Sauveur est tendre et qu'il
est aimant !
Chers amis, venez à lui. Que
le regard aimant du Maître gagne votre coeur,
et qu'il puisse vous rendre la joie de son
salut.
Avant de terminer, laissez-moi
espérer que ces pages ramèneront
à Dieu quelques
chrétiens
égarés. Nous n'aurions jamais eu le
32e psaume, si David n'avait pas
été pardonné :
« Heureux celui dont la transgression est
pardonnée et dont le péché est
couvert ! »
Le psaume 51 n'a-t-il pas
été écrit par un enfant de
Dieu en état de chute, à qui Dieu
avait rendu la paix du coeur ?
Je prie Dieu qu'Il daigne
ramener
ses enfants égarés et les rendre
mille fois plus utiles qu'ils ne l'ont jamais
été. Il entendra cette prière.
D. L. M.
FIN.
CANTIQUE
Oui ton amour est un amour sublime ; Il est plus haut que la plus haute cime Et que l'azur insondable des cieux. Comment pourrais-je, ô Dieu ! vers cet abîme Lever les yeux !
Pourtant, Seigneur, si je ne puis comprendre, Ah ! que du moins ma voix se fasse entendre, Et que mon coeur, par l'amour soulevé, Chante aujourd'hui l'amour puissant et tendre Qui m'a sauvé !
Les séraphins, devant cette clémence Que rien ne borne et que rien ne commence, Courbent leur front par leurs ailes voilé ... Et c'est pour moi que cet amour immense S'est révélé !
Oh ! quel amour ! Il m'entoure, il m'inonde. C'est une mer calme, pure, profonde, Qui se déroule aux regards de ma foi. Doux océan, que murmure ton onde ? « Pour toi, pour toi ! »
Oui, c'est pour moi, je le crois, et j'adore, 0 Christ Sauveur ! Qu'il retentisse encore Ce mot divin, ce mot de ton amour ! Redis-le moi jusqu'à la douce aurore De ton retour !
Et quand luira cette aurore bénie. Quand, à Jésus plus tendrement unie, Mon âme enfin, mon âme le verra, D'elle vers lui ma louange infinie S'élèvera.
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